Rapports économiques et sociaux, février 2025

Au total, quatre nouveaux articles sont diffusés aujourd'hui dans la publication Rapports économiques et sociaux.

Les milieux de travail au Canada continuent de s'éloigner des emplois associés à des tâches manuelles routinières

Compte tenu des nouveautés en matière d'automatisation et d'intelligence artificielle (IA), le rythme des progrès technologiques s'accélère. La rapidité de ces changements constitue une source de préoccupation, puisqu'il y a une possibilité que certains emplois soient modifiés, voire remplacés.

Selon l'article intitulé « L'évolution de la nature du travail au Canada : 1987 à 2024 », de 2022 à 2024, la proportion d'emplois associés à des tâches cognitives non routinières dans l'économie canadienne n'a cessé d'augmenter, alors que la proportion d'emplois associés à des tâches manuelles routinières a continué de diminuer. Il s'agit de tendances à long terme qui ont été observées depuis les années 1980 et qui coïncident avec le recours croissant à l'automatisation en milieu de travail. Pour ce qui est de la technologie de l'IA, bien qu'elle se soit considérablement améliorée au cours des dernières années, son adoption dans les milieux de travail canadiens demeure assez limitée.

Ces tendances ont été observées aussi bien chez les hommes que chez les femmes à l'échelle nationale et dans toutes les provinces, à l'exception de l'Alberta (où la proportion de femmes occupant des emplois associés à des tâches manuelles routinières a quelque peu augmenté de 2022 à 2024). À l'échelle nationale, la proportion d'emplois associés à des tâches cognitives non routinières dans l'économie canadienne a augmenté de 10,7 points de pourcentage chez les hommes et de 15,6 points de pourcentage chez les femmes au cours de toute la période (1987 à 2024). En revanche, la proportion d'emplois associés à des tâches manuelles routinières dans l'économie canadienne a diminué de 11,9 points de pourcentage chez les hommes et de 4,2 points de pourcentage chez les femmes au cours de la même période.

Il sera important de suivre de près l'évolution de la situation de l'emploi au Canada à mesure que les technologies de pointe comme l'IA continuent d'être perfectionnées et d'être adoptées en milieu de travail.

Plus de la moitié des scientifiques des données au Canada sont des immigrants

Les entreprises emploient de plus en plus de scientifiques des données pour analyser les données sur les préférences des clients afin de prendre des décisions éclairées au sujet des produits et du marketing. En raison de cette demande croissante, les immigrants sont devenus une source essentielle de main-d'œuvre dans le domaine de la science des données au Canada. L'article intitulé « Une comparaison des scientifiques des données immigrants et des scientifiques des données nés au Canada : caractéristiques sociodémographiques et revenus » examine les différences entre les immigrants et les personnes nées au Canada occupant un emploi en science des données.

Selon les données du Recensement de 2021, les immigrants formaient près de 60 % des 12 200 scientifiques des données âgés de 20 à 64 ans ayant un revenu, alors qu'ils représentaient 28 % des salariés de toutes les professions. Les scientifiques des données immigrants avaient un niveau de scolarité plus élevé que celui de leurs homologues nés au Canada. Parmi eux, environ 78 % des nouveaux immigrants (au Canada depuis 5 ans ou moins) et 75 % des immigrants récents (au Canada depuis 6 à 10 ans) étaient titulaires d'un grade supérieur au baccalauréat, comparativement à environ 40 % des scientifiques des données nés au Canada.

Parmi les scientifiques des données, les nouveaux immigrants gagnaient un revenu comparable à celui des travailleurs nés au Canada, tandis que les immigrants récents gagnaient 8 % de plus. Après correction pour tenir compte des différences dans les facteurs sociodémographiques, l'écart salarial entre les scientifiques des données était faible chez les nouveaux immigrants (-9 %) et non statistiquement significatif chez les immigrants récents. En revanche, pour l'ensemble des travailleurs, l'écart salarial corrigé était plus grand : les nouveaux immigrants gagnaient 27 % de moins que les travailleurs nés au Canada et les immigrants récents, 19 % de moins.

Ces résultats suggèrent que la forte demande de main-d'œuvre dans le domaine de la science des données joue un rôle clé dans la réduction de l'écart salarial entre les immigrants et les travailleurs nés au Canada.

Les entreprises appartenant à des immigrants sont moins productives, mais paient plus d'impôts que les entreprises appartenant à des personnes nées au Canada

Le Canada compte l'une des plus fortes proportions d'immigrants parmi les pays développés, il est donc essentiel de comprendre les répercussions économiques des entreprises appartenant à des immigrants. L'article intitulé « Rendement économique et financier des entreprises appartenant à des immigrants au Canada » examine comment ces entreprises se comparent à celles appartenant à des personnes nées au Canada sur le plan de la productivité du travail et des contributions financières.

Les entreprises appartenant majoritairement à des immigrants sont généralement moins productives que celles appartenant à des personnes nées au Canada, après correction pour tenir compte des différences entre les caractéristiques des entreprises. Pour les entreprises de moins de 5 employés, celles appartenant à des immigrants étaient 8,8 % moins productives, et l'écart se creusait pour atteindre 20,9 % pour les entreprises de 100 employés ou plus. En ce qui concerne les entreprises appartenant minoritairement à des immigrants, leur productivité était semblable à celle des entreprises appartenant à des personnes nées au Canada, mais seulement pour les entreprises de moins de 100 employés. Les grandes entreprises appartenant minoritairement à des immigrants étaient beaucoup moins productives.

En ce qui concerne les contributions financières, les entreprises appartenant majoritairement à des immigrants payaient des impôts nets par employé plus élevés que les entreprises appartenant à des personnes nées au Canada. Les entreprises appartenant minoritairement à des immigrants contribuaient encore plus. Les caractéristiques des propriétaires immigrants à leur arrivée au pays, comme leur niveau de scolarité, leur expérience de l'exploitation d'une entreprise et leurs compétences linguistiques, ont fortement influencé la productivité et le rendement financier des entreprises appartenant à des immigrants. Ces facteurs revêtent une importance particulière dans les petites et moyennes entreprises, et le niveau de scolarité était le prédicteur le plus important de la productivité pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.

Plus de la moitié des personnes ayant une incapacité sévère ne profitent pas des mesures de soutien financier

Bien qu'il existe des mesures de soutien financier sous forme de crédits d'impôt et de prestations d'invalidité pour les Canadiens ayant une incapacité, on dispose de peu d'information quant au recours à ces mesures par les personnes qui pourraient y être admissibles. L'étude intitulée « Recours au crédit d'impôt pour personnes handicapées et aux prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec chez les personnes ayant une incapacité au Canada » permet de combler ce manque de connaissances en proposant d'examiner les personnes ayant une incapacité qui ont été recensées dans une enquête nationale et qui pourraient être admissibles au crédit d'impôt pour personnes handicapées (CIPH) ou aux prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec (RPC/RRQ).

L'étude a révélé qu'environ 13 % des personnes ayant une incapacité ont demandé le CIPH et qu'environ 9 % d'entre elles ont reçu des prestations d'invalidité du RPC/RRQ, et que le recours à ces mesures variait selon la sévérité de l'incapacité et le type d'incapacité. Comme on pouvait s'y attendre, les personnes ayant une incapacité plus sévère étaient plus susceptibles de bénéficier de ces mesures de soutien. Néanmoins, parmi les personnes ayant une incapacité très sévère, environ 60 % d'entre elles n'ont pas eu recours à ces mesures et environ 36 % ont présenté une demande de certificat pour le CIPH. Les personnes ayant une incapacité liée au développement étaient celles qui avaient le plus recours au CIPH, tandis que celles ayant une incapacité liée à la dextérité étaient celles qui avaient le plus recours aux prestations d'invalidité du RPC/RRQ.

Cette étude a mis en évidence l'utilité d'intégrer les données d'enquête aux données administratives pour recenser les personnes ayant une incapacité qui pourraient être admissibles aux mesures de soutien pour personnes ayant une incapacité. En identifiant des groupes particuliers dont le recours au CIPH et aux prestations d'invalidité du RPC/RRQ varie, les résultats de cette étude permettent de combler le manque de connaissances liées à la réduction de la pauvreté pour une population précise difficile à joindre.

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