Il est important de surveiller les tendances liées aux maladies respiratoires pour appuyer une planification robuste en matière de santé publique et pour réduire le fardeau pour la société et le système de soins de santé. Alors que la grippe et le virus respiratoire syncytial suivent généralement une tendance saisonnière et atteignent un sommet pendant la période allant de novembre à avril, le SRAS-CoV-2 est moins prévisible. Des données récentes sur les eaux usées montrent que les concentrations virales du SRAS-CoV-2 augmentent parfois en dehors de la saison grippale. De plus, la haute transmissibilité et l'évolution rapide du SRAS-CoV-2 ont une incidence sur l'immunité et font en sorte que le risque d'infection demeure présent tout au long de l'année.
Statistique Canada et le Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de la santé publique du Canada collaborent dans le cadre de l'Enquête canadienne sur les eaux usées (ECEU) pour surveiller les niveaux de SRAS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19, dans les eaux usées de cinq villes canadiennes. L'ECEU fournit de précieux renseignements sur l'activité de ce virus, qui continue de circuler au sein de la population.
Le présent communiqué porte sur les tendances observées de janvier 2023 à février 2025.
Les niveaux de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées étaient élevés au début de 2023, mais ont diminué au cours de l'été
Les niveaux de SRAS-CoV-2 étaient modérément élevés dans toutes les villes observées au cours de la première moitié de 2023, après l'arrivée au Canada d'une nouvelle sous-lignée du variant Omicron à la fin de 2022. Les concentrations du virus à Toronto, à Montréal et à Halifax étaient élevées au début de la nouvelle année, puis ont diminué au printemps 2023. En revanche, les niveaux dans la région métropolitaine de Vancouver et à Edmonton étaient relativement faibles de janvier à février, puis ils ont augmenté environ jusqu'au mois de mai. Les concentrations de pointe de SRAS-CoV-2 à Edmonton n'ont pas été observées avant le début de mai, un peu après la fin de la saison grippale.
Les mois de l'été 2023 ont été caractérisés par des niveaux relativement faibles de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées. Les niveaux ont diminué vers le début du mois de juin dans toutes les villes observées, et sont demeurés faibles jusqu'en septembre.
Augmentation de l'activité du virus au cours de l'automne 2023 et de l'hiver 2024
Les niveaux de SRAS-CoV-2 ont commencé à augmenter vers octobre 2023 et pendant l'hiver, possiblement en raison de l'arrivée d'une autre sous-lignée du variant Omicron. Halifax et la région métropolitaine de Vancouver ont enregistré d'importantes augmentations des niveaux du virus dans les eaux usées en octobre 2023. Les concentrations de SRAS-CoV-2 ont atteint un sommet en janvier 2024, sauf dans la région métropolitaine de Vancouver et à Edmonton.
Variations au cours de l'été 2024
Après avoir été élevés au début de 2024, les niveaux du virus dans les eaux usées à Montréal et à Toronto sont demeurés relativement faibles pendant l'été, tandis que l'activité du virus a augmenté dans la région métropolitaine de Vancouver et à Halifax. Il s'agit d'une augmentation inhabituelle en ce qui concerne l'observation des niveaux de maladies respiratoires, puisqu'ils diminuent normalement en été. Les niveaux observés à Edmonton au cours de l'été 2024 étaient légèrement inférieurs à ceux observés en hiver, mais ils étaient supérieurs à ceux observés au cours de l'été précédent.
Automne 2024 et hiver 2025 jusqu'à aujourd'hui
Les concentrations de SRAS-CoV-2 à Halifax étaient plus élevées à l'automne qu'au début de 2024, mais elles sont demeurées relativement stables jusqu'en 2025. Les concentrations à Montréal ont suivi une tendance similaire, mais une augmentation des niveaux a été observée au début de février 2025. De l'automne 2024 à février 2025, d'importantes fluctuations, dont des augmentations des niveaux, ont été observées à Edmonton et à Toronto. Dans la région métropolitaine de Vancouver, les niveaux n'ont pas suivi les tendances habituelles de la saison grippale; à l'automne et en hiver, ils ont diminué par rapport aux niveaux élevés observés durant l'été.
Conclusion
Des données récentes sur les eaux usées indiquent qu'au cours des deux dernières années, il n'y a eu aucune forte tendance saisonnière en ce qui concerne les concentrations de SRAS-CoV-2. Certaines villes ont connu des fluctuations et des niveaux élevés pendant les mois plus chauds, probablement en raison de facteurs comme la transmissibilité plus élevée du virus par rapport à la grippe, l'influence des nouvelles sous-lignées et la diminution de l'immunité liée à la vaccination et aux infections antérieures. La surveillance continue des eaux usées mettra en lumière l'évolution du SRAS-CoV-2 au fur et à mesure que ce virus continue de circuler, ce qui appuiera la planification en matière de santé publique.
Graphique 1 : Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées d'Edmonton
Description - Graphique 1
Description complète : Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées d'Edmonton
Graphique 2: Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées d'Halifax
Description - Graphique 2
Description complète : Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées d'Halifax
Graphique 3 : Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées de la région métropolitaine de Vancouver
Description - Graphique 3
Description complète : Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées de la région métropolitaine de Vancouver
Graphique 4 : Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées de Montréal
Description - Graphique 4
Description complète : Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées de Montréal
Graphique 5: Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées de Toronto
Description - Graphique 5
Description complète : Les niveaux du virus SRAS-CoV-2 dans les eaux usées de Toronto
Note : Les valeurs de concentration virale représentent la moyenne mobile sur sept jours.
Source : Enquête canadienne sur les eaux usées (5280).
Note aux lecteurs
L'analyse des eaux usées peut servir de complément à d'autres indicateurs épidémiologiques portant sur le fardeau et la prévalence de la COVID-19, de la grippe (de type A et B), du virus respiratoire syncytial et de la mpox (anciennement appelée variole du singe). L'analyse des eaux usées est une méthode rapide, possiblement rentable et facile à déployer, surtout dans les régions éloignées où les ressources pour effectuer des tests cliniques systématiques peuvent être limitées. L'analyse des eaux usées continue d'être un indicateur important pour la surveillance du SRAS-CoV-2 et a été étendue au virus de la grippe saisonnière, y compris les types A et B, au virus respiratoire syncytial et à la mpox (voir le Tableau de bord sur la surveillance dans les eaux usées).
Au début de 2020, Statistique Canada a amorcé une collaboration avec l'Agence de la santé publique du Canada relativement à un programme d'épidémiologie fondé sur les eaux usées visant à détecter et à surveiller les niveaux de SRAS-CoV-2 dans les eaux usées de cinq villes canadiennes. Ces villes comptent environ 9 millions de Canadiens, ce qui représente 22,5 % de la population canadienne. Bien que le présent communiqué porte sur ces cinq villes canadiennes, l'Enquête canadienne sur les eaux usées a ajouté les villes et les régions suivantes au programme de collecte conjoint en 2024 : Calgary (Alberta), Kingston (Ontario), London (Ontario), Moncton (Nouveau-Brunswick), la région de Peel (Ontario), Sudbury (Ontario) et Victoria (Colombie-Britannique). Cette collaboration s'inscrit dans le cadre des programmes nationaux et provinciaux en cours en ce qui concerne la surveillance des eaux usées pour les maladies infectieuses. Ces programmes servent à compléter et appuyer les programmes de surveillance existants et la prise de décisions en matière de santé publique.
Les seuils qui permettent de définir les niveaux faibles, modérés et élevés sont calculés en tenant compte de tous les jours disponibles où le virus a été détecté dans au moins un des sites de la ville. Les valeurs élevées sont celles qui se situent au-dessus du 75e centile, les valeurs faibles sont celles qui se situent sous le 25e centile et les valeurs moyennes sont celles qui se situent entre ces deux centiles. Les seuils varient en fonction de la dernière saison, lorsque des données sont accessibles, ainsi que de la saison en cours. Les seuils changeront probablement au fur et à mesure que de nouvelles données deviendront accessibles. Les graphiques présentent les valeurs de concentration virale qui correspondent à la moyenne mobile sur sept jours.
Limites
Malgré les avantages susmentionnés, l'approche comporte certaines limites méthodologiques et analytiques, ce qui signifie qu'il faut interpréter les résultats avec prudence.
Les échantillons ne sont recueillis que deux fois par semaine, ce qui peut limiter l'interprétation des données et la modélisation des tendances dans des délais restreints tout en conservant l'exactitude des tendances globales.
Les aspects analytiques comportent aussi des limites :
- Les estimations de la charge virale sont grandement influencées par les techniques de normalisation lorsqu'on utilise différents indicateurs des niveaux de contenu fécal dans les eaux usées. Ces données n'ont pas été normalisées.
- Une certaine variabilité a été observée lorsque différentes fractions du même échantillon d'eaux usées (liquide ou solide) sont analysées à plusieurs reprises.
- Des facteurs externes, comme les conditions météorologiques, peuvent avoir des effets importants. Les différences de température ambiante au cours d'une année auront une influence sur la stabilité des particules génomiques du virus dans les eaux usées, ce qui aura une incidence sur l'exactitude pendant les mois chauds. La fonte des neiges, les inondations, les pluies excessives et les conditions de sécheresse contribueront à la dilution ou à la concentration du signal viral.
Référence
Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 5280.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).