En 2023, le taux de crimes violents déclarés par la police est demeuré plus faible au Canada qu'aux États-Unis (252 affaires pour 100 000 habitants par rapport à 334 affaires pour 100 000 habitants), mais l'écart entre les deux pays s'est resserré au cours des 25 dernières années. Parallèlement, le taux global de crimes contre les biens était plus élevé au Canada (1 995 affaires pour 100 000 habitants par rapport à 1 906 affaires pour 100 000 habitants aux États-Unis).
Aujourd'hui, Statistique Canada diffuse deux nouvelles études portant sur la prévalence et la nature des crimes déclarés par la police au Canada et aux États-Unis, de même que sur les tendances régionales : « Tendances en matière de criminalité déclarée par la police au Canada et aux États-Unis: une analyse comparative » et « Variations régionales dans les crimes signalés par la police : comparaison entre le Canada et les États-Unis ».
Les résultats sont fondés sur les données recueillies auprès des services de police, à savoir les programmes de déclaration uniforme de la criminalité des deux pays, ainsi que sur des statistiques supplémentaires sur les homicides.
Les crimes violents et les homicides déclarés par la police demeurent plus nombreux aux États-Unis qu'au Canada, mais l'écart diminue
Au cours des dernières décennies, les tendances observées relativement aux crimes violents déclarés par la police au Canada et aux États-Unis ont divergé : le taux a augmenté au Canada, tandis qu'il a diminué aux États-Unis. L'écart entre les deux pays en matière de crimes violents a diminué, et ce principalement en raison des tendances divergentes en matière de voies de fait majeures (c.-à-d. tentatives de meurtre et voies de fait des niveaux 2 et 3). En 2023, le taux de crimes violents enregistré aux États-Unis était supérieur de 33 % à celui observé au Canada (334 affaires pour 100 000 habitants aux États-Unis par rapport à 252 affaires pour 100 000 habitants au Canada), comparativement à 2009, où le taux était 77 % plus élevé aux États-Unis (406 affaires pour 100 000 habitants aux États-Unis par rapport à 230 affaires pour 100 000 habitants au Canada).
Les homicides restent plus fréquents aux États-Unis. En 2023, on comptait 5,7 homicides pour 100 000 habitants aux États-Unis, ce qui représente exactement trois fois le taux enregistré au Canada (1,9 homicide pour 100 000 habitants). Bien que les taux d'homicides aient augmenté dans les deux pays ces dernières années, ils demeurent inférieurs aux sommets atteints durant les années 1970 et 1980. La plupart des différences actuelles et historiques entre les deux pays sont attribuables au taux plus élevé d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu aux États-Unis.
D'autres similitudes ont été observées en ce qui concerne les tendances relatives aux crimes violents déclarés par la police au Canada et aux États-Unis en 2023. Par exemple, le profil des victimes d'homicide et celui des auteurs présumés étaient similaires dans les deux pays, et les jeunes hommes étaient surreprésentés aussi bien parmi les victimes que parmi les auteurs présumés. De plus, les victimes d'homicide étaient le plus souvent connues des auteurs présumés tant au Canada (81 %) qu'aux États-Unis (81 %).
La similitude s'étend également aux formes de violence non mortelle. Dans les deux pays, les vols qualifiés se distinguaient des autres formes de crimes violents du fait que la cible était généralement un étranger. En 2023, l'auteur présumé était un étranger dans les affaires mettant en cause 79 % des victimes de vol qualifié au Canada et 67 % des victimes de tels crimes aux États-Unis.
Les crimes contre les biens sont à la baisse dans les deux pays
En 2023, le taux de crimes contre les biens au Canada s'est chiffré à 1 995 affaires pour 100 000 habitants, ce qui est légèrement supérieur (+5 %) au taux enregistré aux États-Unis (1 906 affaires). Ce taux plus élevé au Canada constitue un changement par rapport aux tendances observées du milieu des années 2000 à la fin des années 2010, période durant laquelle le taux au Canada était plus bas.
Dans les deux pays, les trois types d'infractions contre les biens comparables (introduction par effraction, vol de véhicules à moteur et vol) ont généralement diminué au cours des 25 dernières années. La nature de ces crimes contre les biens était également semblable dans les deux pays. À titre d'exemple, les maisons ont été la cible d'environ la moitié des introductions par effraction au Canada (46 %) et aux États-Unis (53 %), le reste des introductions par effraction ayant visé des magasins, des bureaux et d'autres bâtiments non résidentiels.
Note aux lecteurs
Les résultats sont fondés sur les données administratives recueillies auprès des services de police, à savoir les programmes de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) du Canada et des États-Unis, ainsi que sur des statistiques supplémentaires sur les homicides.
En raison des différences entre le nombre d'infractions criminelles relevées (le Canada en relève plus de 100 types différents, tandis que les États-Unis en relèvent environ 50) et des différences dans les définitions, les règles de déclaration et la méthodologie, il n'est pas possible de comparer directement les taux globaux de criminalité (y compris tous les types d'infractions criminelles) entre le Canada et les États-Unis. Toutefois, six types d'infractions sont mesurés de manière similaire : l'homicide, les voies de fait majeures, le vol qualifié, l'introduction par effraction, le vol de véhicules à moteur et le vol.
Crime violent : Dans le cadre de cette analyse comparative, les crimes violents comprennent les homicides, les voies de fait majeures et les vols qualifiés. Aux fins de comparaison, la catégorie canadienne des voies de fait majeures comprend les tentatives de meurtre, les voies de fait armées ou causant des lésions corporelles (niveau 2) et les voies de fait graves (niveau 3).
Crime contre les biens : Dans le cadre de cette analyse comparative, les crimes contre les biens comprennent les introductions par effraction, les vols de véhicules à moteur et les vols.
Lorsque l'on compare les infractions criminelles entre deux pays et leurs propres programmes statistiques, il est important de souligner les différences en ce qui a trait aux définitions et à la déclaration. Au Canada, les infractions consignées au moyen du Programme DUC sont conformes aux définitions du Code criminel. Aux États-Unis, le Uniform Crime Reporting Program est fondé sur un ensemble d'infractions normalisées qui a été créé pour assurer l'uniformité nationale de la déclaration des crimes parce que, contrairement au Canada, il existe divers codes pénaux pour les États et les municipalités.
Les programmes DUC nationaux ont des règles de déclaration. Les deux programmes ne dénombrent que l'infraction la plus grave commise dans chaque affaire. La classification des infractions les plus graves au Canada est fondée sur les peines maximales prévues par le Code criminel, tandis que les États-Unis utilisent une échelle hiérarchique décrivant la gravité différente d'infractions particulières. Dans la plupart des cas, le classement est similaire entre les deux pays.
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