Étude : Situation socioéconomique des personnes transgenres et des personnes non binaires au Canada

Un nouvel article, intitulé « Situation socioéconomique des personnes transgenres ou non binaires au Canada », a été publié aujourd'hui. Cet article, qui repose sur les données du Recensement de la population de 2021, propose un examen des taux de pauvreté et de la rémunération au sein de la population de la diversité de genre (c.-à-d. les hommes transgenres, les femmes transgenres et les personnes non binaires), en les comparant à ceux de la population cisgenre (voir la note aux lecteurs). Le revenu est souvent considéré comme le plus important déterminant social de la santé, et le fait d'avoir un faible revenu ou de vivre en situation de pauvreté est associé à de moins bons résultats en matière de santé physique et mentale.

Les personnes non binaires sont les plus susceptibles d'être titulaires d'un baccalauréat ou d'un grade supérieur

Au sein de la population âgée de 18 ans et plus, les personnes de la diversité de genre étaient beaucoup plus jeunes en moyenne, affichaient des taux d'incapacité plus élevés, travaillaient un moins grand nombre d'heures et avaient tendance à occuper des emplois moins bien rémunérés que les hommes cisgenres. En ce qui concerne le niveau de scolarité, des variations notables étaient observées au sein de la population de la diversité de genre : les personnes non binaires (38,8 %) étaient les plus susceptibles d'être titulaires d'un baccalauréat ou d'un grade supérieur, tandis que les hommes transgenres (22,6 %) et les femmes transgenres (23,8 %) étaient les moins susceptibles de l'être.

Les taux de pauvreté sont les plus élevés chez les personnes de la diversité de genre

Le Recensement de 2021 a été réalisé pendant la pandémie de COVID-19, laquelle a eu des répercussions importantes sur l'emploi et la rémunération de nombreuses personnes au Canada. Les taux de pauvreté étaient généralement plus faibles en 2020 qu'au cours des années précédentes; cette situation était au moins partiellement attribuable aux transferts gouvernementaux liés à la pandémie, qui ont contribué à réduire la proportion de la population en situation de faible revenu. Malgré cette tendance, les personnes de la diversité de genre affichaient des taux de pauvreté plus élevés que les personnes cisgenres en 2020, et ces disparités persistaient même après avoir tenu compte du plus jeune âge de la population de la diversité de genre (voir la note aux lecteurs).

Parmi la population âgée de 18 ans et plus dans les provinces et les territoires, les taux de pauvreté standardisés selon l'âge étaient les plus élevés chez les personnes non binaires (17,8 %), suivis de ceux observés chez les femmes transgenres (11,1 %) et les hommes transgenres (10,5 %). À l'inverse, les hommes cisgenres (7,0 %) et les femmes cisgenres (7,0 %) étaient les moins susceptibles de vivre en situation de pauvreté. Même après la prise en compte de l'âge et d'autres facteurs comme le niveau de scolarité, le travail et le groupe professionnel, les taux de pauvreté des femmes transgenres et des personnes non binaires restaient plus élevés que ceux des hommes cisgenres.

Les personnes transgenres ou non binaires présentent des écarts salariaux par rapport aux hommes cisgenres

En 2020, les personnes de la diversité de genre qui occupaient un emploi rémunéré présentaient d'importants écarts de rémunération annuelle par rapport aux hommes cisgenres, le groupe de référence utilisé dans cette analyse. Parmi les personnes âgées de 25 à 64 ans travaillant à temps plein toute l'année, le revenu d'emploi non standardisé était le plus élevé chez les hommes cisgenres (81 900 $), tandis qu'il était plus faible chez les hommes transgenres (68 900 $), les femmes cisgenres (67 800 $), les personnes non binaires (66 000 $) et les femmes transgenres (64 300 $). Après la prise en compte de l'âge, les femmes transgenres gagnaient 20,3 % de moins que les hommes cisgenres, alors que les femmes cisgenres gagnaient 17,6 % de moins que ces derniers. Les hommes transgenres (10,1 % de moins) et les personnes non binaires (5,9 % de moins) affichaient également d'importants écarts salariaux par rapport aux hommes cisgenres. Après avoir tenu compte de l'âge et d'autres caractéristiques sociodémographiques et d'emploi, ces écarts salariaux persistaient.

Il s'agit de la première publication de Statistique Canada qui fournit un portrait sociodémographique des populations transgenre et non binaire et qui examine leurs résultats économiques à l'aide des données du recensement. Les résultats de cette analyse contribuent à réduire les lacunes en matière de connaissances sur la population de la diversité de genre au Canada.

Note aux lecteurs

L'une des nombreuses forces du Recensement de la population est la possibilité qu'il offre d'étudier de petits sous-groupes de population. L'ajout de la question sur le genre au questionnaire du Recensement de 2021 permet d'analyser les données sur les populations transgenre et non binaire.

Le terme « cisgenre » désigne les personnes dont le genre déclaré correspond à leur sexe déclaré à la naissance, tandis que le terme « transgenre » désigne les personnes dont le genre déclaré ne correspond pas à leur sexe déclaré à la naissance. Dans le présent communiqué, le terme « non binaire » est utilisé pour décrire tous les genres qui ne sont exclusivement ni hommes ni femmes, bien que les personnes puissent s'identifier à l'aide d'autres termes.

Pour tenir compte de la structure par âge plus jeune des populations transgenre et non binaire, les statistiques descriptives présentées dans le présent communiqué ont été standardisées selon l'âge. Les structures par âge des groupes étudiés ont été ajustées mathématiquement de manière à correspondre à celle des hommes cisgenres. La standardisation selon l'âge permet de comparer de façon pertinente les caractéristiques et les résultats de populations dont les structures par âge diffèrent fortement.

La situation de pauvreté a été évaluée à l'aide de la mesure fondée sur un panier de consommation, qui a été créée pour déterminer le seuil officiel de la pauvreté au Canada. La population cible de l'analyse de la pauvreté comprend les personnes âgées de 18 ans et plus vivant dans un ménage privé et hors réserve dans les provinces et les territoires. Les personnes ayant un statut de résident non permanent ont été exclues de l'échantillon, car la taille de cette population était trop petite pour permettre une désagrégation en fonction de la diversité de genre et d'autres variables.

Pour ce qui est de l'analyse du revenu d'emploi, la population cible a été restreinte davantage pour ne comprendre que les personnes âgées de 25 à 64 ans qui travaillaient et gagnaient un salaire en 2020, qui ne touchaient pas de revenu provenant d'un travail autonome et qui n'avaient pas fréquenté d'établissement d'enseignement au cours de la période allant du mois de septembre 2020 au 11 mai 2021.

De plus amples renseignements sur les données, les méthodes et les concepts se trouvent dans l'article.

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