Les liens qui unissent le Canada et les États-Unis sont profonds, comme en témoigne la migration qui s'effectue de part et d'autre de la frontière. Même si l'afflux d'immigrants américains au Canada a diminué depuis le sommet atteint en 1971, lorsque ces derniers représentaient 11 % des immigrants récents, il ne s'est jamais arrêté. Selon les données du Recensement de la population de 2021, les immigrants américains représentaient 3 % des immigrants récents, ce qui classait les États-Unis au sixième rang des principaux pays d'origine des immigrants récents au Canada.
Statistique Canada publie aujourd'hui une nouvelle étude, intitulée « Un aperçu de la population des immigrants nés aux États-Unis et vivant au Canada », qui présente les caractéristiques sociodémographiques de la population des immigrants nés aux États-Unis et vivant au Canada (ci-après appelés les « immigrants américains »), puis aborde leurs résultats sur le marché du travail et leurs résultats économiques.
La population des immigrants américains est plus âgée que l'ensemble de la population des immigrants au Canada
En 2021, la population des immigrants américains (52,4 ans) affichait un âge médian plus élevé que celui de la population née au Canada (38,8 ans) et celui de l'ensemble de la population des immigrants (49,2 ans).
Plus du tiers (33,5 %) des immigrants américains vivant au Canada avaient au moins un parent né ailleurs qu'aux États-Unis ou ailleurs qu'au Canada et près du quart (23,6 %) appartenaient à un groupe racisé. Ces proportions étaient encore plus élevées parmi les immigrants américains récents (46,9 % avaient au moins un parent né ailleurs qu'aux États-Unis ou ailleurs qu'au Canada et 40,5 % appartenaient à un groupe racisé), ce qui indique que cette population se diversifie de plus en plus.
Les résultats sur le marché du travail des immigrants américains sont plus favorables que ceux de l'ensemble de la population des immigrants, mais moins favorables que ceux de la population née au Canada et des immigrants originaires de la France et du Royaume-Uni
Les immigrants américains possèdent la formation et l'expérience requises pour réussir sur le marché du travail canadien. Par exemple, chez les personnes âgées de 25 à 54 ans, plus de la moitié (51,6 %) des immigrants américains détenaient un baccalauréat ou un grade supérieur en 2021, ce qui représente un écart de 20 points de pourcentage avec la proportion observée chez la population née au Canada (29,8 %). Les immigrants américains (35,9 %) étaient également plus susceptibles d'avoir acquis une expérience de travail au Canada avant leur admission que l'ensemble des immigrants (19,9 %). Par ailleurs, la quasi-totalité des immigrants américains pouvaient parler l'anglais ou le français (99,2 %), alors que c'était le cas de 92,7 % de l'ensemble des immigrants.
Même si les immigrants américains avaient de meilleurs résultats sur le marché du travail que l'ensemble de la population des immigrants, ils n'avaient pas d'aussi bons résultats que la population née au Canada. Leurs résultats sur le marché du travail étaient également inférieurs à ceux des immigrants originaires du Royaume-Uni et de la France, deux autres pays du G7 qui figurent parmi les plus importantes sources d'immigrants au Canada faisant partie du principal groupe d'âge actif. Plus particulièrement, comparativement aux immigrants originaires du Royaume-Uni et de la France, les immigrants américains présentaient des taux d'activité plus faibles, des taux de chômage plus élevés, une surqualification plus importante, une inégalité de revenus plus marquée ainsi qu'un revenu d'entrée moindre et une croissance de revenu inférieure au cours des 10 années suivant leur admission.
Ces résultats relativement plus faibles des immigrants américains pourraient s'expliquer par le fait que, contrairement aux immigrants originaires du Royaume-Uni (70,0 %) et de la France (85,5 %), dont la majorité sont des immigrants économiques sélectionnés pour leur capacité à contribuer à l'économie canadienne, la plupart des immigrants américains sont parrainés par des membres de leur famille (63,4 %).
Étant donné qu'on peut s'attendre à ce que les flux migratoires se poursuivent dans les deux sens de la frontière, il sera important de continuer à suivre les résultats socioéconomiques des immigrants américains au Canada.
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