Rapports économiques et sociaux, novembre 2025

Au total, cinq nouveaux articles sont diffusés aujourd'hui dans la publication Rapports économiques et sociaux.

Les investisseurs canadiens continuent de compter sur les titres américains dans le contexte des tensions commerciales

Depuis plus d'une décennie, le Canada maintient une position d'actif net, c'est-à-dire que la valeur de ses actifs financiers internationaux dépasse son passif international. Cette position d'actif net a presque triplé au cours des dernières années, passant de 691 milliards de dollars juste avant la pandémie de COVID-19 à 1,86 billion de dollars au deuxième trimestre de 2025. La croissance de la position financière nette du Canada par rapport au reste du monde est attribuable aux créances nettes sur les actifs financiers américains. La croissance des actifs nets de portefeuille du Canada aux États-Unis a joué un rôle majeur dans l'amélioration de la position d'actif net du Canada. L'article « Opérations internationales en valeurs mobilières dans le contexte des récents événements commerciaux entre le Canada et les États-Unis » examine l'évolution des acquisitions nettes de titres étrangers par des investisseurs canadiens ainsi que des acquisitions nettes de titres canadiens par des investisseurs étrangers dans le contexte de la montée des tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis en 2025.

Au moment où l'incertitude liée au commerce s'est intensifiée au début de 2025, les acquisitions nettes de titres étrangers par les investisseurs canadiens ont augmenté de février à juin, les investisseurs canadiens ayant ajouté 61,0 milliards de dollars de titres américains à leur portefeuille au cours de la première moitié de 2025. Parallèlement, les investisseurs étrangers ont réduit leur exposition aux titres canadiens, ce qui a entraîné une baisse nette de 22,4 milliards de dollars durant la première moitié de l'année. Ensemble, ces deux facteurs ont généré une sortie nette de fonds de l'économie canadienne totalisant 84,7 milliards de dollars durant la première moitié de 2025. En comparaison, ces transactions transfrontalières ont généré une entrée nette de 80,6 milliards de dollars en 2024.

Les investisseurs canadiens ont continué d'accroître leur exposition aux actifs de portefeuille américains en juillet et août 2025, ajoutant 31,9 milliards de dollars en parts de fonds d'investissement et de fonds d'actions, en obligations d'administrations publiques et de sociétés et en instruments du marché monétaire. De plus, les investisseurs étrangers ont ravivé leur demande de titres canadiens durant les mois d'été avec des acquisitions nettes totalisant 49,0 milliards de dollars, ce qui a plus que contrebalancé le désinvestissement cumulatif de 22,4 milliards de dollars enregistré au premier semestre.

Proximité géographique entre les enfants adultes et leurs parents au Canada

La distance séparant le lieu de résidence des enfants adultes de celui de leurs parents vieillissants peut influer sur le soutien familial, la prestation de soins et les choix en matière d'emploi. Or, il y a peu de renseignements disponibles sur les tendances résidentielles des familles dont tous les membres ne vivent pas sous un même toit. On en sait donc moins sur les choix résidentiels au fil de temps des membres d'une même famille qui ne cohabitent pas.

L'article « Proximité géographique entre les enfants adultes et leurs parents au Canada » permet de suivre des cohortes de Canadiens qui vivaient chez leurs parents durant leur adolescence dans les années 1980, et examine la distance les séparant de la résidence de leurs parents en se fondant sur les données fiscales de la période allant de 1997 à 2019.

Malgré la taille du Canada, pour près des trois quarts des combinaisons parents-enfants étudiées, les enfants adultes dans la cinquantaine vivaient à moins de 100 kilomètres de leurs parents, et un peu plus de la moitié vivaient à moins de 20 kilomètres de leurs parents de 2016 à 2019. Selon les estimations, les plus fortes proportions d'enfants adultes vivant à moins de 20 kilomètres de leur mère et de leur père ont été observées à l'Île-du-Prince-Édouard (58 % à 61 %) et au Québec (56 % à 58 %), tandis que les plus faibles proportions ont été observées en Saskatchewan, où 45 % des enfants adultes vivaient près de leur mère et 43 % vivaient près de leur père.

Des écarts selon plusieurs caractéristiques sociodémographiques ont également été observés; par exemple, de 2016 à 2019, les enfants adultes étaient plus susceptibles de vivre à proximité de leur mère que de leur père. D'autres résultats donnent à penser que les enfants adultes dans la cinquantaine étaient plus susceptibles de vivre à moins de 20 kilomètres de leurs parents si le revenu de leur ménage était plus faible, s'ils vivaient avec des enfants, si leurs parents étaient plus âgés ou s'ils avaient des parents qui résidaient dans une région rurale. Ces conclusions devraient aider à éclairer les débats sur les besoins en matière de prestation de soins informels, la capacité à fournir des soins informels et les répercussions possibles de ces facteurs sur la mobilité de la main-d'œuvre au Canada.

Tendances de citoyenneté des immigrants récents en Australie et au Canada

La probabilité que les immigrants deviennent citoyens de leur pays de destination est souvent influencée par les caractéristiques de leur pays d'origine. Les immigrants provenant de nations ayant des droits politiques limités et un plus faible développement économique pourraient être plus susceptibles de tenter d'obtenir la citoyenneté, comparativement aux immigrants d'autres nations. L'article « Importance du pays d'origine : tendances de citoyenneté des immigrants récents en Australie et au Canada » examine les variations du taux de citoyenneté de 2011 à 2021 dans les deux pays, et s'intéresse en particulier aux écarts selon le pays d'origine.

Les données de recensement australiennes et canadiennes révèlent que, parmi les immigrants ayant été admis de 6 à 10 ans avant chaque recensement, le taux de citoyenneté a diminué, passant de 68 % à 50 % en Australie, et de 77 % à 56 % au Canada. En Australie, les baisses les plus marquées ont été observées chez les immigrants provenant de la Chine (-38 points de pourcentage), de la Colombie (-31 points de pourcentage), du Vietnam (-22 points de pourcentage) et de l'Inde (-21 points de pourcentage). Au Canada, les plus fortes diminutions ont été enregistrées chez les immigrants provenant de la Chine (-35 points de pourcentage), des Philippines (-30 points de pourcentage), de la Corée du Sud (-29 points de pourcentage) et de l'Inde (-25 points de pourcentage).

En Australie et au Canada, les reculs étaient les plus prononcés parmi les immigrants provenant de pays ayant connu une amélioration importante du niveau de vie ou de la puissance du passeport. Par exemple, de 2011 à 2021, le produit intérieur brut par habitant (corrigé selon la parité de pouvoir d'achat) a augmenté de 82 % en Chine, de 56 % en Inde et de 56 % au Vietnam; à titre de comparaison, il a augmenté de 10 % en Australie et de 6 % au Canada. La puissance du passeport (mesurée par le nombre de pays dont l'accès est possible sans visa pour les titulaires de passeport) a augmenté de 75 pays pour la Colombie, de 39 pays pour la Chine et de 27 pays pour la Corée du Sud.

Ces constatations laissent entendre que les tendances en matière de citoyenneté des immigrants devraient être comprises à l'échelle transnationale, et non seulement en fonction du pays de destination. L'amélioration des économies des pays d'origine et l'élargissement des options de mobilité mondiale ont possiblement atténué les facteurs incitant les immigrants à obtenir la citoyenneté dans leur pays de destination.

De nouvelles données probantes sur le rôle de la diversité comme moteur de l'innovation dans les villes canadiennes

L'étude « L'innovation dans les villes diversifiées : données probantes provenant des régions urbaines du Canada » examine l'incidence de la diversité culturelle et industrielle sur l'innovation dans 152 régions urbaines du Canada de 2001 à 2021. Elle conclut qu'il y a une association significative entre la diversité culturelle et industrielle et l'innovation urbaine.

Quand la diversité culturelle d'une région augmente fortement, l'innovation a elle aussi tendance à croître fortement, soit d'environ 13 % à 82 %. La diversité industrielle stimule elle aussi l'innovation, mais dans une moindre mesure, soit d'environ 7 % à 37 %. Combinés, ces deux types de diversité créent un effet positif supplémentaire de l'ordre d'environ 2 % à 12 %. Il importe de noter que ces avantages sont amplifiés encore davantage dans les régions où vivent plus d'immigrants récents, ce qui révèle le rôle clé que jouent les nouveaux arrivants dans la transmission et l'élargissement des connaissances.

L'étude souligne l'importance d'harmoniser les politiques en matière d'immigration, d'industrie et d'innovation pour favoriser des économies urbaines résilientes et productives. Le paysage urbain multiculturel et économiquement diversifié du Canada fournit un contexte intéressant pour ces conclusions, qui ont de vastes répercussions pour les économies avancées qui cherchent à tirer parti de la diversité pour une croissance axée sur l'innovation.

Regard sur les réactions passées des exportateurs canadiens quant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium

Il faudra un certain temps pour déterminer toute l'ampleur des répercussions des droits de douane imposés par les États-Unis sur l'économie canadienne en 2025. Cependant, un examen des effets des droits de douane dans le passé récent peut permettre de se faire une idée des répercussions des nouveaux droits de douane. Une nouvelle étude examine la façon dont les producteurs canadiens d'acier et d'aluminium se sont adaptés aux droits de douane de 25 % sur l'acier et de 10 % sur l'aluminium imposés par les États-Unis de juin 2018 à mai 2019. Pour en savoir plus, veuillez lire le communiqué du Quotidien intitulé « Enseignements tirés durant l'imposition des droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium en 2018-2019 ».