Dans le cadre du présent communiqué, une version en format audio ainsi que la vidéo intitulée « Journée internationale des personnes handicapées de 2025 : Mettre en lumière les expériences des personnes ayant une incapacité, langue des signes québécoise » seront bientôt accessibles sur le site Web de Statistique Canada.
Pour souligner la Journée internationale des personnes handicapées et les progrès réalisés grâce à la Loi canadienne sur l'accessibilité, Statistique Canada publie une série de produits qui mettent en lumière les diverses expériences vécues par les personnes ayant une incapacité au Canada. Ces produits comprennent des infographies mettant l'accent sur les expériences des personnes racisées ayant une incapacité et des personnes ayant une incapacité dynamique (c.-à-d. celles dont les limitations fluctuent), ainsi qu'un tableau de bord interactif présentant les données sur l'emploi tirées de l'Enquête canadienne sur l'incapacité. La diffusion d'aujourd'hui comprend également un rapport intitulé « Changements au sein de la population des personnes ayant une incapacité et variations de leur taux d'emploi, 2017 à 2022 », qui examine les tendances en matière d'emploi chez les personnes de 25 à 64 ans ayant une incapacité, selon l'âge au début des limitations d'activités ainsi que d'autres caractéristiques.
Les personnes racisées ayant une incapacité sont moins susceptibles de vivre seules et plus susceptibles de recevoir de l'aide de leurs enfants pour leurs activités quotidiennes que leurs homologues non racisées
Des recherches antérieures ont mis en évidence l'incidence de faire partie d'un groupe racisé sur divers résultats, dont le revenu, la situation d'activité, la santé perçue et les expériences de discrimination. Il est important d'examiner l'intersection entre l'incapacité et le fait d'appartenir à un groupe racisé, car les personnes racisées ayant une incapacité peuvent être confrontées à un ensemble complexe de défis.
En 2022, 16,5 % des Canadiens de 15 ans et plus ayant une incapacité faisaient partie d'un groupe racisé. Une fois cette population désagrégée en fonction des groupes racisés, les Sud-Asiatiques (4,2 %) représentaient la plus grande proportion de personnes racisées ayant une incapacité, suivis des Chinois (2,9 %) et des Noirs (2,7 %). Certains types d'incapacité présentaient des taux similaires chez les personnes racisées et les personnes non racisées, notamment les incapacités physiques, les incapacités liées à la douleur et les incapacités cognitives. En revanche, des différences étaient observées pour les incapacités sensorielles et les incapacités liées à la santé mentale. Comparativement aux personnes non racisées ayant une incapacité, les personnes racisées ayant une incapacité étaient plus susceptibles d'avoir une incapacité sensorielle (47,0 % par rapport à 39,3 % pour leurs homologues non racisées) et moins susceptibles d'avoir une incapacité liée à la santé mentale (32,4 % par rapport à 39,2 %).
Les personnes racisées étaient plus susceptibles de vivre dans des ménages composés de membres de la famille, de membres de la famille étendue et de personnes non apparentées ainsi que dans des ménages où des enfants adultes vivent avec leurs parents, comparativement à la population non racisée. De telles situations dans le ménage peuvent souvent être attribuables à des préférences culturelles, au besoin de partager des ressources ou à des besoins en matière de soins. À l'instar de ces constatations sur les ménages multigénérationnels et intergénérationnels, les situations dans le ménage des personnes racisées ayant une incapacité variaient par rapport à celles des personnes non racisées ayant une incapacité. Les personnes racisées ayant une incapacité étaient moins susceptibles de vivre seules (12,7 %) que les personnes non racisées ayant une incapacité (22,0 %). Le fait de vivre dans un ménage avec enfants était également plus courant chez les personnes racisées ayant une incapacité, car elles étaient plus susceptibles de faire partie d'un couple avec des enfants, d'être monoparentales ou d'être un enfant vivant avec un parent ou un tuteur.
La situation dans le ménage et les réseaux de soutien disponibles peuvent jouer un rôle important pour les personnes ayant une incapacité, étant donné les besoins qu'ils peuvent avoir en matière de soins et de soutien, particulièrement en ce qui concerne les personnes âgées ayant une incapacité. Chez les personnes de 65 ans et plus, les personnes racisées ayant une incapacité (63,2 %) étaient plus susceptibles que les personnes non racisées ayant une incapacité (56,4 %) de recevoir de l'aide pour les activités quotidiennes, comme les déplacements pour se rendre à un rendez-vous, les travaux ménagers quotidiens ou les soins personnels. La source d'une telle aide variait entre les deux groupes : les personnes racisées ayant une incapacité (71,1 %) étaient plus susceptibles de déclarer que leurs enfants leur offraient un tel soutien que les personnes non racisées ayant une incapacité (33,1 %).
Près des deux tiers des personnes ayant une incapacité souffrent d'une incapacité progressive, récurrente ou fluctuante, aussi appelée incapacité de type dynamique
L'incapacité est souvent considérée comme un état permanent et en quelque sorte stable, alors qu'en réalité, de nombreuses personnes connaissent des fluctuations de leurs limitations et des changements dans la façon dont ces limitations influent sur leur capacité à exercer leurs activités quotidiennes. En 2022, 64,2 % des personnes ayant une incapacité souffraient d'un type d'incapacité dynamique, tandis que 35,2 % avaient des limitations constantes.
Une étude antérieure a décrit différents types d'incapacité dynamique : progressive, récurrente ou fluctuante. Les personnes qui ont mentionné que leur capacité à exercer leurs activités quotidiennes avait empiré au fil du temps ont été classées dans la catégorie des « limitations progressives », et ce type de limitation était vécu par 19,5 % des personnes ayant une incapacité en 2022. La catégorie des « limitations récurrentes » est associée aux personnes qui vivent des périodes d'un mois ou plus sans limitations et dont la capacité d'exercer leurs activités quotidiennes s'améliore, reste la même ou fluctue. Près du tiers (29,0 %) des personnes ayant une incapacité appartenaient à cette catégorie. Les personnes comprises dans la catégorie des « limitations fluctuantes » sont celles qui connaissent une absence de périodes d'un mois ou plus sans limitation ainsi que des périodes au cours desquelles elles sont capables de faire plus d'activités et des périodes au cours desquelles elles ont la capacité d'en faire moins; 15,7 % des personnes ayant une incapacité ont vécu ce type de limitation.
Des variations ont été observées dans les expériences vécues par les personnes ayant une incapacité pendant leurs périodes avec limitations et leurs périodes sans limitation. Bien que 25,5 % des personnes ayant une incapacité de type dynamique n'aient pas connu de périodes sans limitation, les autres ont vécu des périodes sans limitation dont la durée variait. Environ la moitié (50,5 %) des personnes ayant une incapacité de type dynamique connaissaient habituellement des périodes d'un mois ou plus sans limitation, alors que d'autres connaissaient des périodes plus courtes sans limitation, 5,2 % ayant connu des semaines sans limitation, 9,8 % ayant connu des jours sans limitation et 8,7 %, des heures sans limitation.
Pendant les périodes de limitation, le degré de limitation variait entre les personnes ayant une incapacité de type dynamique et celles ayant une incapacité constante. Parmi celles ayant une incapacité de type dynamique, la plupart des personnes ont mentionné que l'intensité de leur limitation variait beaucoup (17,0 %) ou un peu (51,8 %). Parallèlement, chez celles ayant une incapacité constante, 9,9 % ont connu beaucoup de variation et 42,4 %, un peu de variation.
Même si dans l'ensemble, le taux d'emploi des personnes ayant une incapacité a augmenté de 2017 à 2022, ce n'est pas le cas pour celles qui ont connu une apparition précoce de la limitation
De 2017 à 2022, le taux d'emploi des personnes de 25 à 64 ans ayant une incapacité au Canada a augmenté pour passer de 55,5 % à 61,5 %. En revanche, le taux d'emploi des personnes n'ayant pas d'incapacité a diminué au cours d'une période similaire. La population des personnes ayant une incapacité a changé de bien des façons de 2017 à 2022; le taux d'incapacité a progressé pour passer de 22 % à 27 %, et une hausse particulièrement notable a été observée chez les jeunes ayant une incapacité. Certains aspects du milieu de travail ou du processus d'emploi peuvent également jouer un rôle. Chez les personnes ayant une incapacité, de 2017 à 2022, il y a eu une diminution de la proportion de personnes qui se sont vu refuser un emploi (celle-ci étant passée de 11,7 % à 9,7 %) et de la proportion de celles qui se sont vu refuser une entrevue d'emploi (celle-ci étant passée de 8,0 % à 6,7 %) au cours des 12 mois précédents. Moins de personnes ayant une incapacité ont eu besoin de mesures d'adaptation sur le lieu de travail en 2022 (39,3 %) que cinq ans plus tôt (42,1 %), et une plus faible proportion de personnes qui avaient besoin de mesures d'adaptation ont vu leurs besoins insatisfaits à cet égard (54,4 % en 2022 par rapport à 62,2 % en 2017).
En examinant les changements dans le lieu de travail et des caractéristiques comme la sévérité de l'incapacité ou le moment où l'incapacité débute, il est possible de démêler certains des éléments qui sous-tendent l'augmentation du taux d'emploi des personnes ayant une incapacité. Les résultats montrent que ce ne sont pas tous les sous-groupes de la population des personnes ayant une incapacité qui ont connu une augmentation du taux d'emploi.
Un examen plus approfondi de différentes caractéristiques de l'incapacité a révélé d'autres tendances dans la variation du taux d'emploi. Bien que la répartition du nombre de types d'incapacité concomitante n'ait pas changé de 2017 à 2022, le taux d'emploi a augmenté de façon significative chez les personnes ayant deux ou trois types d'incapacité (celui-ci étant passé de 59,6 % à 66,8 %) et celles ayant quatre types d'incapacité ou plus (celui-ci étant passé de 33,0 % à 40,5 %) au cours de la même période. Aucun changement significatif n'a été observé dans le taux d'emploi des personnes ayant un seul type d'incapacité.
La proportion de personnes ayant une incapacité faisant partie de chacun des groupes de sévérité en 2022 correspondait aux résultats de 2017. Au cours de la même période, le taux d'emploi a augmenté de façon significative chez les personnes ayant une incapacité modérée (celui-ci étant passé de 64,5 % à 69,3 %) et chez celle ayant une incapacité sévère (celui-ci étant passé 43,9 % à 54,7 %), mais il n'a pas changé de façon significative chez celles ayant une incapacité légère ou très sévère.
De 2017 à 2022, le taux d'emploi n'a pas varié de façon significative chez les personnes ayant une incapacité dont la limitation des activités a débuté exclusivement avant l'âge de 15 ans, qui sont classées dans la catégorie « apparition précoce » dans la présente analyse. En revanche, le taux d'emploi a augmenté de façon significative chez les personnes dont certaines limitations ont débuté avant l'âge de 15 ans, qui sont classées dans la catégorie « apparition mixte » (celui-ci étant passé de 48,0 % à 59,2 %), et chez celles dont les limitations ont débuté à l'âge de 15 ans ou plus, qui sont classées dans la catégorie « apparition tardive » (celui-ci étant passé de 54,9 % à 60,0 %).
L'apparition de l'incapacité peut être un facteur important à prendre en considération lors de l'examen des variations du taux d'emploi, car les personnes ayant une incapacité qui ont déclaré une apparition précoce peuvent être touchées pendant toute la durée de leur âge actif, tandis que celles déclarant une apparition tardive peuvent commencer à avoir des limitations pendant qu'elles sont déjà sur le marché du travail.
Note aux lecteurs
L'Enquête canadienne sur l'incapacité (ECI) est la source officielle de données sur les personnes âgées de 15 ans et plus ayant une incapacité au Canada. Dans le cadre de l'ECI, la population observée est composée des Canadiens âgés de 15 ans et plus à la date du Recensement de la population précédent et vivant dans des logements privés. Pour obtenir plus de renseignements sur la méthodologie utilisée, veuillez consulter Enquêtes et programmes statistiques — Enquête canadienne sur l'incapacité.
Dans le cadre de l'ECI, les personnes ayant une incapacité sont identifiées au moyen des questions d'identification des incapacités (QII). Ces questions servent à déterminer la mesure dans laquelle les répondants éprouvent des difficultés dans 10 domaines de fonctionnement, et il y a aussi une question générale portant sur d'autres états ou problèmes de santé qui ne sont pas déjà pris en compte dans les 10 types d'incapacité précédents, qui est associée à un 11e type d'incapacité dit « inconnu ». Les QII permettent également de recueillir des renseignements sur l'âge au début de la limitation des activités pour chacun des domaines correspondant aux 10 types d'incapacité.
Les groupes racisés sont fondés sur la question portant sur le groupe de population dans le recensement et sur la variable dérivée de l'appartenance à une minorité visible. La Loi sur l'équité en matière d'emploi définit les minorités visibles comme « les personnes, autres que les autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche ». Pour de plus amples renseignements, voir la page Minorité visible de la personne.
Les incapacités sensorielles comprennent les incapacités visuelles ou auditives. Les incapacités physiques comprennent les incapacités liées à la mobilité, à la dextérité ou à la flexibilité. Les incapacités cognitives comprennent les incapacités liées à l'apprentissage, au développement ou à la mémoire.
Les renseignements sur la situation d'activité des personnes ayant une incapacité proviennent des données recueillies pour l'ECI; ils se rapportent donc au moment de la collecte des données de l'enquête en 2017 et 2022.
L'âge au début des limitations d'activités est l'âge autodéclaré, mesuré en années, auquel une personne a commencé à avoir des limitations d'activités associées à un type particulier d'incapacité.
Pour les besoins de la présente analyse, les personnes classées dans la catégorie « apparition précoce » sont celles dont la limitation des activités correspondant à chaque type d'incapacité a débuté avant l'âge de 15 ans, et les personnes classées dans la catégorie « apparition tardive » sont celles dont la limitation des activités correspondant à chaque type d'incapacité a débuté à l'âge de 15 ans ou après. Les personnes classées dans la catégorie « apparition mixte » sont les personnes pour lesquelles la limitation des activités correspondant à un ou plusieurs types d'incapacité a débuté avant l'âge de 15 ans et pour lesquelles la limitation des activités d'un ou plusieurs autres types d'incapacité a débuté à l'âge de 15 ans ou après. Les personnes qui n'ont pas déclaré l'âge auquel les limitations des activités ont commencé sont comprises dans les totaux, mais non dans l'analyse désagrégée selon l'âge au début des limitations d'activités.
Un score global de sévérité a été créé aux fins de l'ECI. Il a été calculé pour chaque personne en fonction a) du nombre de types d'incapacité; b) du degré de difficulté éprouvé pour accomplir certaines tâches; et c) de la fréquence de la limitation des activités. Afin de simplifier le concept de sévérité, quatre classes ont été établies : légère, modérée, sévère et très sévère. Il convient de noter que le nom attribué à chaque classe a pour but de faciliter l'utilisation du score de sévérité. Il ne constitue pas une forme d'étiquette ou de jugement du niveau d'incapacité de la personne. Pour obtenir de plus amples renseignements, consulter l'Enquête canadienne sur l'incapacité, 2022 : Guide des concepts et méthodes.
Toutes les différences mentionnées dans le présent communiqué sont statistiquement significatives (p < 0,05).
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