L'émergence de variants préoccupants de la COVID-19 et la réponse communautaire à l'évolution des mesures de santé publique continuent d'influencer le cours de la pandémie de COVID-19 au Canada et dans le monde.
Pour comprendre les répercussions directes et indirectes de la pandémie, il est important de mesurer la surmortalité, laquelle se produit lorsque le nombre de décès enregistrés au cours d'une période donnée est supérieur au nombre de décès attendu. Il convient de noter que, même sans pandémie, le nombre de décès survenus au cours d'une semaine donnée varie toujours d'une année à l'autre. Par conséquent, le nombre de décès auquel on peut s'attendre devrait se situer dans une certaine fourchette. On constate une surmortalité lorsque le nombre hebdomadaire de décès enregistrés est constamment plus élevé que le nombre de décès attendu, mais surtout lorsque le nombre hebdomadaire de décès dépasse ceux qui se situent dans la fourchette du nombre de décès attendu pendant plusieurs semaines consécutives.
Selon les données provisoires, on estime que 47 727 décès en surnombre ont été déclarés au Canada de la fin mars 2020 au début juin 2022; il s'agit de 7,4 % de décès de plus que le nombre auquel on aurait pu s'attendre s'il n'y avait pas eu de pandémie. Au cours de la même période, au moins 38 265 décès directement attribuables à la COVID-19 ont été déclarés.
Après avoir atteint un sommet en janvier 2022, la surmortalité diminue au Canada au printemps
À la suite de l'émergence d'Omicron comme principal variant de la COVID-19, la surmortalité a atteint un sommet en janvier 2022, soit 21,6 % de décès de plus que le nombre qui était attendu au cours du mois. Il s'agit du taux de surmortalité le plus élevé enregistré au Canada depuis le début de la pandémie. Dans les mois qui ont suivi, le nombre de décès s'est généralement situé dans la fourchette de ce à quoi on pouvait s'attendre s'il n'y avait pas eu de pandémie.
Cette baisse de la surmortalité a coïncidé avec une baisse similaire des décès directement attribuables à la COVID-19. Selon les données provisoires, en moyenne, 477 décès directement attribuables à la COVID-19 par semaine ont été enregistrés du début de janvier 2022 à la fin de mars 2022. Ce nombre a diminué pour passer à 187 décès par semaine du début d'avril au début de juin. Ces baisses de surmortalité et de décès attribuables à la COVID-19 ont été observées de façon constante partout au pays.
Ce changement montre une diminution graduelle de la mortalité causée par la COVID-19 comparativement à ce qui a été observé au début de l'année, lorsque les cas d'Omicron étaient à leur plus forte incidence déclarée.
Au printemps, la surmortalité demeure élevée chez les jeunes Canadiens
La diminution globale de la surmortalité au cours des cinq premiers mois de 2022, qui coïncide avec la diminution des décès attribuables à la COVID-19, a été observée dans tous les groupes d'âge. Chez les 45 à 64 ans, la surmortalité a diminué pour passer de 10,6 % de janvier à mars à 2,6 % d'avril à mai. Au cours de la même période, la surmortalité a diminué pour passer de 10,3 % à 1,9 % chez les 65 à 84 ans, et de 11,4 % à 2,0 % chez les 85 ans et plus.
Les jeunes Canadiens de moins de 45 ans ont enregistré 19,4 % de décès de plus que le nombre attendu de janvier à mars, et ils ont affiché 10,3 % de décès de plus que le nombre attendu d'avril à juin.
Au-delà des décès attribuables à la COVID-19 elle-même, les répercussions indirectes de la pandémie, comme l'augmentation de la consommation de substances ainsi que le retard des procédures médicales et des diagnostics, peuvent expliquer en partie la surmortalité observée au Canada, y compris chez les personnes de moins de 45 ans.
Dans le cadre de son engagement à tenir les Canadiens informés des effets de la pandémie, la diffusion d'aujourd'hui comprend une nouvelle mise à jour de l'ensemble de données provisoires de la Base canadienne de données de l'état civil — Décès, qui porte sur la période allant du 1er janvier 2020 au 6 août 2022. Ces données sont mises à jour avec les informations les plus récentes disponibles chaque mois.
Note aux lecteurs
Les données diffusées aujourd'hui sont provisoires, car elles ne sont pas fondées sur tous les décès qui sont survenus pendant la période de référence, en raison des délais de déclaration et puisque les données ne sont pas offertes pour le Yukon. Les chiffres provisoires sur les décès sont fondés sur les données déclarées à Statistique Canada par les registraires provinciaux et territoriaux de l'état civil. Les estimations provisoires des décès ont été corrigées pour tenir compte des données incomplètes, dans la mesure du possible. Le nombre de cas de surmortalité dont il est question dans la présente analyse renvoie aux estimations provisoires. Pour obtenir des renseignements sur les méthodes utilisées, veuillez consulter le module « Définitions, sources de données et méthodes » relatif à la Base canadienne de données de l'état civil – Décès.
Les estimations provisoires sont fondées sur les décès enregistrés qui sont soumis à Statistique Canada par les provinces et les territoires. Pour le Nouveau-Brunswick, il y a eu une perturbation dans la déclaration des décès à Statistique Canada. Statistique Canada continue de travailler en étroite collaboration avec la province pour stabiliser la soumission des renseignements dès que possible. Les estimations provisoires pour le Nouveau-Brunswick, particulièrement pour la période commençant en septembre 2021, doivent donc être utilisées avec prudence. En fin de compte, les estimations provisoires dépendent de la capacité des provinces et des territoires à soumettre les renseignements sur les décès à Statistique Canada en temps opportun.
Les chiffres et les estimations provisoires des décès diffusés aujourd'hui pourraient ne pas correspondre à ceux provenant d'autres sources, comme les reportages dans les médias, ou à ceux provenant des autorités provinciales ou territoriales de la santé ou d'autres organismes.
Il existe plusieurs façons de mesurer la surmortalité, et chacune présente ses points forts et ses points faibles. Un certain nombre de défis se posent également quand vient le temps de mesurer la surmortalité, surtout lorsqu'il faut estimer correctement le nombre de décès attendu comparativement au nombre de décès actuel, en ayant comme base de comparaison un contexte sans pandémie de COVID-19. Des variations importantes peuvent être observées d'une année à l'autre dans le nombre annuel de décès, particulièrement dans les provinces les moins peuplées et dans les territoires. De plus, le décompte annuel des décès peut être influencé par les changements survenus au sein de la composition de la population, plus particulièrement relativement à l'âge, et par les changements observés dans les taux de mortalité (par exemple une réduction de la mortalité). Dans le contexte canadien, où l'on retrouve une population vieillissante et croissante, le nombre de décès a augmenté de façon constante au cours des dernières années; par conséquent, on s'attend à un nombre plus élevé de décès en 2021 et en 2022, indépendamment de la COVID-19.
Un autre défi qui se pose est la difficulté de recueillir des données actuelles sur le nombre de décès. Compte tenu de ces considérations, la méthode choisie par Statistique Canada pour estimer les décès attendus — qui a également été adoptée par des organisations de plusieurs autres pays, dont les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis — est adaptée d'un algorithme de détection des maladies infectieuses qui a été largement utilisé pour surveiller la mortalité ces dernières années.
De plus amples renseignements sur la surmortalité enregistrée dans le contexte de la pandémie de COVID-19 au Canada peuvent être obtenus dans l'article « La surmortalité au Canada pendant la pandémie de la COVID-19 ».
La totalisation des causes de décès est fondée sur la cause initiale du décès, définie par l'Organisation mondiale de la Santé comme la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l'évolution morbide menant directement au décès, ou comme les circonstances de l'accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel. La cause principale du décès est déterminée parmi les causes et les conditions énumérées sur le certificat médical de la cause du décès, lequel est rempli par un professionnel de la santé, un médecin légiste ou un coroner. Il est possible d'obtenir de plus amples renseignements sur les causes de décès, y compris la classification et la certification des décès liés à la COVID-19, dans l'étude « Comorbidités liées aux décès impliquant la COVID-19 au Canada ».
Les références à la période allant de la fin de mars 2020 au début juin 2022 désignent la période allant de la semaine se terminant le 28 mars 2020 à la semaine se terminant le 4 juin 2022.
Les références à la période allant du début de janvier 2022 à mars 2022 désignent la période allant de la semaine se terminant le 8 janvier 2022 à la semaine se terminant le 2 avril 2022.
Les références à la période allant d'avril 2022 à mai 2022 désignent la période allant de la semaine se terminant le 9 avril 2022 à la semaine se terminant le 4 juin 2022.
Products
Le portail Statistiques sur l'espérance de vie et décès, qui fournit des renseignements sur les décès au Canada, a été mis à jour aujourd'hui. Il présente un Tableau de bord des décès provisoires et de la surmortalité au Canada, qui fournit des renseignements récents sur les tendances de la surmortalité ainsi que des outils interactifs de visualisation de données.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).