Le secteur du soutien à l'itinérance est en croissance au sein de la population active

Faits saillants

  • En 2021, 10 130 personnes travaillaient dans le secteur du soutien à l'itinérance, en hausse de 60,7 % (+3 825 travailleurs) par rapport à 2016. Il s'agit d'une augmentation plus marquée que celle observée pour l'ensemble des personnes employées (+3,4 %) au cours de la même période.
  • Environ 7 travailleurs sur 10 du secteur du soutien à l'itinérance (70,8 %) vivaient dans de grands centres de population, soit 7 175 des 10 130 travailleurs du secteur.
  • Les travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance qui vivaient dans des zones rurales (910 travailleurs) représentaient 9,0 % de l'ensemble du secteur.
  • Le groupe d'âge qui a connu la plus forte croissance dans la catégorie des travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance depuis le Recensement de 2016 était celui des personnes âgées de 15 à 24 ans (+132,8 %). Le nombre de travailleurs du secteur dans ce groupe d'âge a plus que doublé, passant de 625 travailleurs en 2016 à 1 455 en 2021.
  • Le nombre de travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance qui vivaient dans des ménages monoparentaux a presque doublé depuis le Recensement de 2016, en hausse de 94,0 %.

Le nombre de travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance augmente dans presque toutes les provinces

À l'échelle nationale, le secteur du soutien à l'itinérance a progressé dans neuf provinces en 2021. L'Ontario (4 000 travailleurs) et la Colombie-Britannique (2 270 travailleurs) comptaient le plus grand nombre de travailleurs dans ce secteur, ce qui s'explique principalement par la taille de la population et le nombre de grandes villes où les services pour les personnes et les familles itinérantes sont le plus souvent offerts. Alors que l'Ontario et la Colombie-Britannique comptaient plus de la moitié des travailleurs du secteur, le taux de croissance du nombre de ces travailleurs y était aussi plus élevé (+79,0 % en Ontario et +63,9 % en Colombie-Britannique) que le taux de croissance global dans le secteur (+60,7 %).

Les six plus grandes villes du Canada comptaient près de la moitié de tous les travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance en 2021. Toronto (15,6 %), Vancouver (12,3 %), Montréal (8,2 %), Edmonton (4,4 %), Ottawa–Gatineau (4,3 %) et Calgary (3,8 %) sont les régions métropolitaines de recensement qui affichaient les pourcentages les plus élevés de travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance au Canada.

Bien que la plupart des services soient situés dans les grands centres, les travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance qui vivaient dans des zones rurales (910 travailleurs) représentaient 9,0 % de l'ensemble du secteur en 2021. Ce pourcentage était inférieur à celui de l'ensemble des travailleurs qui vivaient en zone rurale en 2021 (17,3 %), mais le nombre de travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance qui vivaient en zone rurale a augmenté de 8,3 % depuis le Recensement de 2016, alors que le nombre total de travailleurs vivant en zone rurale a diminué de 3,3 % au cours de la même période.

Les femmes sont près de trois fois plus nombreuses que les hommes dans le secteur du soutien à l'itinérance

Selon les données du Recensement de 2021, près de 3 personnes sur 4 qui travaillaient dans le secteur du soutien à l'itinérance (73,8 %) étaient des femmes. Cette proportion était plus élevée que celle des femmes dans l'ensemble des professions (48,2 %).

Le taux de croissance au sein du secteur du soutien à l'itinérance depuis le Recensement de 2016 a été plus marqué chez les hommes, le nombre de travailleurs de sexe masculin ayant atteint 2 655 (+1 175 travailleurs; +79,4 %). Le nombre de femmes travaillant dans ce secteur a augmenté pour atteindre 7 475 (+2 650 travailleuses; +54,9 %) au cours de la même période. La plus forte croissance du nombre d'hommes travaillant dans le secteur du soutien à l'itinérance a entraîné une baisse de la part globale des femmes dans le secteur, en baisse par rapport à 76,5 % lors du Recensement de 2016 pour se situer à 73,8 %.

La croissance dans le secteur du soutien à l'itinérance est la plus forte parmi les personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme de niveau supérieur

Près de 4 travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance sur 10 (39,8 %) avaient obtenu un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur, selon le Recensement de 2021. Ces personnes représentaient le plus grand groupe de travailleurs au sein du secteur du soutien à l'itinérance selon le niveau de scolarité atteint. Le nombre de personnes dans ce groupe a augmenté de 82,6 % depuis le Recensement de 2016. En ce qui concerne l'ensemble des travailleurs dans tous les secteurs, le nombre de personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme de niveau supérieur a augmenté de 19,8 % depuis le Recensement de 2016, ce qui représentait près de 1 travailleur sur 3 (31,7 %), selon les données du Recensement de 2021.

Parmi les 4 035 personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme de niveau supérieur travaillant dans le secteur du soutien à l'itinérance, il y avait 3 055 titulaires d'un baccalauréat et 985 titulaires d'un diplôme de niveau supérieur au baccalauréat. En fait, les travailleurs titulaires d'un diplôme de niveau supérieur au baccalauréat ont vu leur nombre doubler (+101,0 %) depuis le Recensement de 2016, où 490 de ces travailleurs ont été dénombrés. En 2021, ils représentaient près de 1 travailleur sur 10 dans le secteur du soutien à l'itinérance.

Les travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance sont plus de deux fois plus susceptibles d'être autochtones

Plus de 1 travailleur sur 10 (11,0 %) du secteur du soutien à l'itinérance avait une identité autochtone en 2021, soit plus du double du taux de l'ensemble des travailleurs (4,1 %). Ces taux ont très peu changé depuis 2016, où 10,6 % des travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance avaient une identité autochtone, tandis que c'était le cas de 4,0 % de l'ensemble des travailleurs. Bien que le taux soit resté stable au sein du secteur du soutien à l'itinérance, le nombre de travailleurs ayant déclaré une identité autochtone a augmenté de près des deux tiers (+65,7 %) pour passer de 670 travailleurs en 2016 à 1 110 en 2021.

Les groupes racisés représentent plus de 1 travailleur sur 4 du secteur du soutien à l'itinérance

En 2021, plus de 1 travailleur sur 4 du secteur du soutien à l'itinérance (28,4 %) appartenait à un groupe racisé. Le recensement permet de recueillir des données sur les principaux groupes racisés au Canada : les populations sud-asiatiques, chinoises, noires, philippines, arabes, latino-américaines, asiatiques du Sud-Est, asiatiques occidentales, coréennes et japonaises.

De 2016 à 2021, le nombre de travailleurs racisés dans le secteur du soutien à l'itinérance a plus que doublé (+134,1 %), passant de 1 230 travailleurs à 2 880. Bien que la croissance du nombre de travailleurs appartenant à un groupe racisé dans le secteur du soutien à l'itinérance ait été plus marquée, elle suit la tendance observée pour l'ensemble des travailleurs qui font partie d'un groupe racisé (+30,0 %) et les changements dans la main-d'œuvre, lesquels sont en grande partie attribuables à l'immigration.

Les travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance sont plus susceptibles d'être en situation de pauvreté

Les travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance étaient plus susceptibles d'être en situation de pauvreté (6,7 %) que l'ensemble des travailleurs dans tous les secteurs (6,0 %) en 2020. Cet écart a également été observé en 2015, où 11,6 % des travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance étaient en situation de pauvreté par rapport à 10,7 % de l'ensemble des travailleurs dans tous les secteurs.

De 2015 à 2020, l'écart entre les taux de pauvreté s'est amoindri, passant de 0,9 à 0,7 point de pourcentage, alors que le revenu d'emploi médian des travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance a diminué. Le revenu d'emploi médian des travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance était de 34 000 $ en 2020, soit 3,4 % de moins que celui de 35 200 $ enregistré en 2015, sans correction pour tenir compte de l'inflation. Pour l'ensemble des travailleurs dans tous les secteurs, le revenu d'emploi médian a augmenté de 4,0 %, passant de 39 600 $ en 2015 à 41 200 $ en 2020, sans correction pour tenir compte de l'inflation.

La croissance des revenus a été plus rapide pour les personnes à faible revenu en 2020, ce qui rend compte de la contribution plus importante des versements de l'Allocation canadienne pour enfants et des prestations d'aide liées à la pandémie de COVID-19 aux revenus des familles à faible revenu. L'apport de ces prestations au revenu total, en combinaison avec le revenu d'emploi, a contribué à la variation relative des taux de pauvreté de 2015 à 2020.

Le Quotidien

Note aux lecteurs

Utilisation des indicateurs du travail du Recensement de la population

Le Recensement de la population permet de recueillir des données sur le travail à l'aide du questionnaire détaillé auprès d'un échantillon de 25 % des ménages privés du Canada. La grande taille de l'échantillon permet de procéder à une analyse détaillée de secteurs relativement petits de la population active, dont celui du soutien à l'itinérance. Les données du recensement comprennent des caractéristiques démographiques, ainsi que diverses variables liées au travail, qui offrent une meilleure compréhension du secteur.

Le secteur du soutien à l'itinérance vient en aide aux personnes en situation d'itinérance et à celles qui accèdent à des services qui s'adressent aux personnes à risque de connaître une crise du logement. Des variables du marché de l'emploi ont été utilisées pour créer une approximation du secteur du soutien à l'itinérance par le recours à deux systèmes normalisés de classification des industries et des professions : le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN) et la Classification nationale des professions (CNP). Le SCIAN et la CNP ont été utilisés pour cerner les travailleurs en fonction des caractéristiques de leur employeur et de leur emploi, respectivement.

Les travailleurs du secteur du soutien à l'itinérance appartiennent à l'industrie des « services communautaires d'alimentation et d'hébergement, services d'urgence et autres secours » (code 6242 du SCIAN). Ce groupe comprend les établissements dont l'activité principale consiste à recueillir, à préparer et à apporter de la nourriture aux personnes dans le besoin; à procurer un hébergement de secours à court terme; et à fournir nourriture, hébergement, vêtements, soins, services de réinstallation et conseils aux victimes de conflits ou de catastrophes survenus au pays ou à l'étranger. Le secteur du soutien à l'itinérance emploie également des « travailleurs sociaux » (code 41300 de la CNP) dont le travail consiste à aider les personnes, les couples, les familles, les groupes, les collectivités et les organismes à acquérir les compétences et les ressources dont ils ont besoin pour améliorer leur fonctionnement en société. Ces travailleurs sociaux offrent des services de counseling, de thérapie et de référence à d'autres services de soutien social. Ils répondent également à d'autres besoins et enjeux sociaux comme le chômage, le racisme et la pauvreté. Enfin, les « travailleurs des services sociaux et communautaires » (code 42201 de la CNP) gèrent et mettent en œuvre différents programmes d'assistance sociale et de services communautaires, et aident les clients à régler leurs problèmes personnels et sociaux.

Les travailleurs qui appartiennent à ces catégories d'industries et de professions fournissent évidemment un soutien aux personnes en situation d'itinérance au Canada. Toutefois, il est aussi évident qu'ils peuvent également apporter un soutien à des personnes qui ne sont pas aux prises avec l'itinérance. En tenant compte de ce fait, un travailleur du secteur du soutien à l'itinérance a été défini comme étant une personne qui œuvre au sein de l'industrie des « services communautaires d'alimentation et d'hébergement, services d'urgence et autres secours » en tant que « travailleur social » ou « travailleur des services sociaux et communautaires ». Cette association industrie-profession permet un chevauchement plus précis des services qui ciblent le soutien aux personnes en situation d'itinérance au Canada. Toute mention du secteur du soutien à l'itinérance renvoie aux emplois qui correspondent à ce recoupement entre l'industrie et les professions. Il n'existe pas de données sur l'industrie ou la profession liée à un deuxième ou un troisième emploi. Par conséquent, cette définition pourrait ne pas englober les travailleurs employés dans des industries du secteur du soutien à l'itinérance qui ont plus d'un emploi, les travailleurs embauchés temporairement par des agences ou d'autres entrepreneurs, ou les bénévoles.

Il convient également de noter qu'en délimitant la population pour n'inclure que ce recoupement, on obtient une approximation de la population ciblée dans le secteur du soutien à l'itinérance. Toutefois, en utilisant une méthode basée uniquement sur les variables du marché du travail, et en tenant compte uniquement du recoupement d'industries précises du SCIAN et de la CNP, cela peut conduire à l'exclusion de travailleurs dans d'autres professions qui pourraient fournir des services aux personnes en situation d'itinérance. La présente analyse tient également compte des caractéristiques de l'emploi principal occupé au cours de la semaine de référence pour les personnes qui travaillaient au moment du recensement. Pour les personnes qui ne travaillaient pas, les renseignements sur l'industrie et la profession correspondent à l'emploi occupé pendant la plus longue période de janvier 2020 à mai 2021.

Concepts de revenu et de pauvreté

La période de référence pour les variables de revenu est l'année civile 2020. Parallèlement, les données sur l'industrie ou la profession peuvent se rapporter à l'emploi occupé pendant la semaine de référence, mais pour les personnes qui ne travaillaient pas durant la semaine de référence, les données peuvent correspondre à l'emploi occupé pendant la plus longue période depuis le début de l'année 2020. Les différences entre les périodes de référence pourraient faire en sorte que le revenu d'une personne ne corresponde pas directement aux caractéristiques de son emploi. Qui plus est, moins de Canadiens et Canadiennes ont perçu un revenu d'emploi en 2020, en particulier les femmes, les personnes à faible revenu et les travailleurs plus âgés, alors que, pendant la même période, plus des deux tiers des adultes au Canada ont perçu un revenu provenant d'un ou de plusieurs programmes d'aide liés à la pandémie de COVID-19.

La Loi sur la réduction de la pauvreté a été adoptée en juin 2019. Elle a permis d'établir des cibles pour réduire la pauvreté au Canada et d'établir la mesure du panier de consommation (MPC) comme seuil officiel de la pauvreté au Canada. Les cibles s'alignent sur l'objectif de développement durable des Nations Unies visant à mettre fin à la pauvreté, sous toutes ses formes, partout dans le monde.

La MPC, élaborée par Emploi et Développement social Canada, désigne la mesure officielle de la pauvreté au Canada. Elle est fondée sur le coût d'un panier de biens et de services précis correspondant à un niveau de vie modeste et de base. Les seuils de la MPC représentent, selon des qualités et des quantités déterminées, le coût de la nourriture, des vêtements, du logement, du transport et d'autres nécessités pour 53 régions géographiques différentes : 19 collectivités particulières et 34 combinaisons de provinces et de tailles de centres de population. Lorsque le revenu disponible pour la MPC d'une famille économique ou d'une personne hors famille économique se chiffre sous le seuil applicable à cette famille ou à cette personne, celle-ci, ou chaque membre de la famille dans le cas d'une famille économique, est considéré comme vivant dans la pauvreté, selon la MPC.

Produits

L'article « Profil des travailleurs dans le secteur du soutien à l'itinérance, 2021 » est maintenant accessible dans la Série de documents de recherche - Revenu (75F0002M).

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