Rapports sur la santé, juillet 2023

Deux nouveaux articles sont publiés aujourd'hui dans les Rapports sur la santé.

Solitude chez les Canadiens âgés

De nombreux facteurs, tels que le genre et le statut d'immigrant, ont été associés à la solitude. Toutefois, on en sait moins sur la mesure dans laquelle la solitude varie selon le genre et entre les sous-groupes d'immigrants canadiens âgés (65 ans et plus). Une nouvelle étude intitulée « Statut d'immigrant et solitude chez les Canadiens âgés », publiée aujourd'hui dans les Rapports sur la santé, vise à combler cette lacune. Celle-ci s'appuie sur les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2019-2020, laquelle a permis d'estimer que 1,1 million de Canadiens âgés (19 %) ont connu la solitude, les femmes (23 %) étant plus susceptibles de se sentir seules que les hommes (15 %).

Les immigrants sont plus susceptibles de se sentir seuls que les personnes nées au Canada

Chez les hommes âgés, les immigrants européens et non européens étaient plus susceptibles de connaître la solitude que les Canadiens de naissance, tandis que, chez les femmes âgées, cela n'était le cas que pour les immigrantes européennes. En ce qui concerne les immigrants ayant migré à l'âge adulte (de 18 à 44 ans) et les immigrants de longue date (ceux arrivés au Canada il y a 20 ans ou plus), les hommes aussi bien que les femmes présentaient un risque de solitude plus élevé que les Canadiens de naissance. Bien que cette étude ne se soit pas penchée sur les raisons de la solitude, il est possible que les perturbations dans les réseaux sociaux et le stress associé à la vie dans un nouveau pays contribuent au sentiment de solitude chez les immigrants. Par ailleurs, le sentiment de solitude varie selon l'origine, l'âge à l'immigration et le temps écoulé depuis l'immigration.

La compréhension du lien entre le statut d'immigrant et la solitude chez les Canadiens âgés est d'autant plus pertinente que les immigrants représentent 30 % de la population âgée de 65 ans ou plus, par rapport à 23 % de la population totale. De 2016 à 2021, la population canadienne vivant dans des ménages privés s'est accrue de 5 %, et les immigrants étaient à l'origine de 71 % de cette croissance. Les récentes tendances à la hausse de l'immigration rendent cette étude encore plus pertinente dans le contexte actuel. Les résultats de l'étude font ressortir l'importance de tenir compte du pays d'origine, de l'âge à l'immigration, du temps écoulé depuis l'immigration et du genre pour évaluer la solitude chez les Canadiens âgés.

Environ 6 Canadiens sur 10 ont accès à la climatisation résidentielle

La climatisation est l'une des méthodes les plus efficaces pour réduire les répercussions de l'exposition à la chaleur sur la santé. Cependant, peu d'études ont mesuré les taux d'utilisation de la climatisation résidentielle au Canada. En 2017, environ 6 Canadiens sur 10 vivaient dans un logement climatisé. Le taux d'utilisation de la climatisation résidentielle variait considérablement d'un bout à l'autre du pays : 85 % des habitants de l'Ontario avaient un climatiseur résidentiel, comparativement à 58 % de ceux du Québec, à 49 % de ceux de la région des Prairies (Manitoba, Saskatchewan et Alberta), à 38 % de ceux de la région de l'Atlantique (Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard) et à 32 % de ceux de la Colombie-Britannique.

En outre, selon l'article intitulé « Taux d'utilisation de la climatisation résidentielle au Canada », environ 5 personnes sur 10 vivant seules et 5 personnes sur 10 qui n'étaient pas propriétaires de leur logement avaient accès à la climatisation résidentielle. Ces deux proportions étaient nettement inférieures à la moyenne nationale. Chez les adultes de 65 ans et plus, une population qui présente des risques plus élevés pour la santé en cas d'exposition à la chaleur, les personnes vivant seules (56 %) étaient significativement moins susceptibles d'avoir accès à la climatisation résidentielle que l'ensemble des adultes de ce groupe d'âge (62 %).

Cette étude s'est appuyée sur les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2017 et de l'Enquête sur les ménages et l'environnement de 2017 pour déterminer les tendances en ce qui concerne l'accès à la climatisation des ménages canadiens. Il s'agit de la première étude visant à quantifier l'utilisation de la climatisation résidentielle à l'échelon de la personne.