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Lutter contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie

29 juin 2022, 15 h 22 (HAE)
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Lutter contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, c’est célébrer la diversité des identités des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, bispirituelles ou qui utilisent d’autres termes liés à la diversité sexuelle ou de genre (LGBTQ2+) et reconnaître qu’il est toujours important de promouvoir des communautés sûres et inclusives pour chaque personne au Canada; des communautés exemptes de discrimination et de violence fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’expression de genre.

Alors que la saison de la Fierté (juin à septembre) s’amorce, bon nombre d’entre nous se réuniront pour célébrer et honorer les personnes LGBTQ2+, au pays et à l’étranger, afin de réaffirmer le droit fondamental des personnes à être traitées équitablement, avec dignité et respect. L’inauguration de la saison de la Fierté est également une occasion de reconnaître qu’au Canada, et partout dans le monde, les personnes LGBTQ2+ sont encore aujourd’hui plus susceptibles d’être victimes de violence fondée sur le genre que les personnes hétérosexuelles et cisgenres.

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Réalités de la violence sexiste à l'encontre des personnes LGB+ au Canada

On compte environ 1 million de personnes LGBTQ2+ au sein de la population canadienne et celles-ci représentent 4 % de la population totale âgée de 15 ans et plus. Dans la mesure du possible, Statistique Canada ventile les données selon l'orientation sexuelle et l'identité de genre, reconnaissant que les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles ou d'orientation sexuelle autre qu'hétérosexuelle (LGB+) sont susceptibles de vivre des expériences différentes dans toutes les sphères de la société canadienne que les personnes transgenres ou non binaires.

En 2018, l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) ― une vaste enquête auprès des ménages représentative à l’échelle nationale ― a été menée par Statistique Canada dans le but de faire progresser les connaissances sur la violence fondée sur le genre au Canada. Les résultats de l’enquête révèlent que les personnes lesbiennes, gaies ou bisexuelles ou ayant une orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité (LGB+) au Canada sont plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles d’être victimes d’agressions physiques et sexuelles, ou de subir des blessures à la suite de l’agression.

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À l’exclusion de la violence commise par un partenaire intime, 59 % des personnes LGB+ au Canada avaient été agressées physiquement ou sexuellement au moins une fois depuis l’âge de 15 ans, ce qui représente une proportion beaucoup plus importante que celle des personnes hétérosexuelles ayant déclaré la même chose (37 %). De plus, les personnes LGB+ ayant une incapacité et vivant au Canada étaient plus susceptibles de déclarer avoir subi une agression physique (55 %) et sexuelle (46 %) depuis l’âge de 15 ans que leurs homologues qui n’avaient aucune incapacité (36 % et 29 %, respectivement).

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SIGNALEMENT DES AGRESSIONS À LA POLICE

Environ 70 000 personnes LGB+ au Canada, soit 6 % des personnes LGB+ âgée de 15 ans et plus au Canada, ont déclaré avoir été agressées physiquement au moins une fois au cours des 12 mois ayant précédé l’ESEPP. De ce nombre, 19 % des agressions physiques ont été signalées à la police. En comparaison, près du tiers (30 %) des personnes hétérosexuelles qui ont été agressées physiquement ont déclaré que l’incident avait été porté à l’attention de la police.

 

Les données de l’ESEPP montrent qu’une grande proportion des personnes LGB+ au Canada sont victimes de violence fondée sur le genre dans leur vie quotidienne; elles subissent des comportements sexuels non désirés en public et au travail, du harcèlement en ligne ainsi que des comportements manifestement plus violents, comme des agressions physiques et des agressions sexuelles. De tels comportements peuvent avoir de graves répercussions sur la santé mentale et le bien-être. Lorsqu’on leur a demandé d’autoévaluer leur santé mentale, environ le tiers (32 %) des personnes LGB+ de 15 ans et plus au Canada ont déclaré que leur santé mentale était mauvaise ou passable. Plus précisément, un peu plus de 4 personnes bisexuelles sur 10 (41 %) et 1 personne gaie ou lesbienne sur 5 (20 %) au Canada ont déclaré avoir une santé mentale mauvaise ou passable. À titre de comparaison, un peu plus de 1 personne hétérosexuelle sur 10 (11 %) au Canada a déclaré avoir une santé mentale mauvaise ou passable.

Les résultats de l’ESEPP de 2018 révèlent que les personnes transgenres et les personnes non binaires au Canada sont plus susceptibles que les personnes cisgenres d’avoir été agressées sexuellement ou physiquement au moins une fois depuis l’âge de 15 ans (59 % par rapport à 37 %). Les données indiquent également que les personnes transgenres ou non binaires au Canada étaient plus susceptibles d’être victimes de comportements sexuels non désirés en public et au travail ainsi que de harcèlement en ligne. Par exemple, 58 % des personnes transgenres et non binaires au Canada ont déclaré avoir subi au moins une forme de comportement sexuel non désiré dans un espace public au cours de l’année ayant précédé l’enquête, comparativement à 23 % des personnes cisgenres. Les expériences de comportements sexuels non désirés au travail (69 % par rapport à 23 %) et de harcèlement en ligne (42 % par rapport à 16 %) étaient également plus courantes chez les personnes transgenres et non binaires que chez les personnes cisgenres au Canada.

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RÉPERCUSSIONS SUR LA SANTÉ MENTALE
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En plus de subir des expériences de violence fondée sur le genre plus fréquemment, les personnes transgenres et non binaires au Canada étaient plus susceptibles que les personnes cisgenres d’évaluer négativement leur santé mentale. Plus de 6 personnes transgenres ou non binaires sur 10 (65 %) au Canada ont déclaré que leur santé mentale était passable ou mauvaise, comparativement à environ 1 personne cisgenre sur 10 (11 %). De même, les personnes transgenres et non binaires au Canada étaient plus susceptibles que les personnes cisgenres de déclarer avoir reçu un diagnostic de trouble de l’humeur ou d’anxiété (61 % par rapport à 17 %) ou avoir sérieusement envisagé de se suicider au cours de leur vie (45 % par rapport à 16 %). Les personnes transgenres et non binaires au Canada étaient également plus susceptibles que les personnes cisgenres de déclarer avoir consommé des drogues ou de l’alcool pour faire face à la violence dont elles ont été victimes au cours de leur vie (36 % par rapport à 11 %).

 

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PROCHAINES ÉTAPES

Le 27 avril 2022, un portrait des populations transgenre ou non binaire a été présenté lors de la diffusion des données du Recensement de 2021 portant sur le sexe à la naissance et le genre. Le Canada est le premier pays à recueillir et à publier des données sur la diversité de genre provenant d’un recensement national.

 

Une analyse supplémentaire des diverses caractéristiques sociodémographiques et socioéconomiques des populations transgenre et non binaire sera effectuée lorsque toutes les données du Recensement de 2021 auront été diffusées. En outre, le 13 juillet 2022, un article portant sur la diversité croissante des couples au Canada sera publié lors de la diffusion des données du recensement sur les familles, les ménages et l’état matrimonial.

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Coordonnées des personnes-ressources

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