S’il y a une chose que nous avons apprise depuis mars 2020, c’est que la maison n’est pas seulement l’endroit où nous vivons : c’est aussi le lieu où nous pouvons travailler ou nous scolariser. Au Canada, 83 784 élèves étaient inscrits à l’enseignement à domicile en 2020-2021, comparativement à 40 608 élèves au cours de l’année scolaire précédente, ce qui représente une augmentation de 106,3 %. Bien que des hausses aient été observées pour presque toutes les années, ce sont surtout la 1re année (136,2 %) et la 2e année (134,5 %) qui ont affiché les plus fortes progressions.
Le recours à l’enseignement à domicile a certes augmenté considérablement pendant la pandémie, particulièrement chez les élèves plus jeunes, mais ce type de scolarisation est demeuré le moins courant.
À l’instar des autres années, la vaste majorité (91,1 %) des élèves du primaire et du secondaire ont fréquenté des écoles publiques en 2020-2021, tandis que les écoles privées ou indépendantes (7,5 %) et l’enseignement à domicile (1,5 %) représentaient une plus faible proportion des inscriptions.
La fréquentation scolaire étant une exigence juridique, les variations des inscriptions ont tendance à refléter les variations de la population d’âge scolaire. Selon les Estimations de la population de Statistique Canada, la population âgée de 4 à 17 ans représentait environ 5,7 millions de personnes en juillet 2020, en hausse de 0,9 % par rapport à juillet 2019.
En 2020-2021, plus de 5,6 millions d’élèves étaient inscrits à des programmes canadiens d’enseignement primaire et secondaire, en baisse de 0,7 % par rapport à l’année scolaire précédente. La baisse était plus prononcée à la prématernelle et à la maternelle. Cela est probablement attribuable au fait que certains parents ont retardé la rentrée scolaire de leurs enfants au début de la pandémie de COVID-19.
Avec le passage à l’apprentissage à distance, les élèves plus jeunes avaient peut-être plus de difficultés à suivre un programme d’études offert en ligne. Selon l’Enquête sur la population active, les parents en télétravail, en particulier les mères, étaient préoccupés par la question de la garde des enfants et du retour au travail.
En juillet 2020, plus du tiers (35,6 %) des parents ayant des enfants de moins de 18 ans qui se sont adaptés à la pandémie en commençant à travailler à domicile s’inquiétaient du fait que le retour au lieu de travail habituel pourrait entraîner des problèmes concernant la garde des enfants ou la prestation de soins. Cette proportion était la plus élevée chez les mères ayant au moins un enfant de moins de six ans (56,1 %).
Pour la plupart des parents, l’enseignement à domicile représentait une responsabilité additionnelle directement liée à la fermeture des écoles pendant la pandémie, et cette autre tâche parentale était principalement assumée par les femmes. Dans une étude de 2020 sur les soins aux enfants pendant la pandémie, la majorité des femmes (64 %) ont déclaré qu’elles s’occupaient principalement de l’enseignement à domicile ou aidaient les enfants à faire leurs devoirs, tandis que 19 % des hommes ont déclaré être principalement responsables de cette tâche. Lorsqu’on a posé la question aux hommes, près de la moitié (46 %) ont déclaré que l’enseignement à domicile était surtout la responsabilité de leur partenaire.
Cette division genrée de la responsabilité liée à l’enseignement à domicile, laquelle vient s’ajouter aux autres responsabilités parentales, peut exposer les parents — et particulièrement les mères — à un risque accru de stress. En effet, des résultats antérieurs sur l’incidence des mesures visant à endiguer la COVID-19 laissent supposer que l’équilibre entre les soins aux enfants, leur scolarisation et le travail pendant la pandémie suscite de grandes préoccupations chez les parents et peut avoir des conséquences sur la santé mentale de ceux qui ressentent un stress supplémentaire lié aux responsabilités familiales.
Pour explorer davantage les données sur les inscriptions dans différentes régions géographiques et années scolaires, consultez le nouvel outil de visualisation intitulé « Tableau de bord de l’éducation des étudiants du primaire au niveau postsecondaire : inscriptions, sanctions d’études et droits de scolarité. »
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