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La nature changeante du travail

14 janvier 2022, 14 h 00 (HNE)
Des travailleurs de diverses professions portant des masques médicaux.

Tu te lèves tous les matins au son de ton réveil

Tu prends le train de 8 h 15 en direction de la ville

Le classique rock des années 1970 de BTO « Takin’ Care of Business » (prendre ses affaires en main) ne sonne pas aussi vrai aujourd’hui qu’il l’était auparavant, et la majeure partie des changements dans notre façon de travailler se sont produits depuis le début de la pandémie. Nous avons examiné de près la nature changeante du travail avant et pendant la pandémie dans notre série de Rapports économiques et sociaux et nous avons relevé des tendances intéressantes.

Au début de 2021, par exemple, nous avons constaté que le tiers des Canadiens (32 %) travaillaient à domicile et ne se déplaçaient donc plus pour aller au travail. C’est huit fois plus qu’il y a cinq ans lorsque 4 % des travailleurs le faisaient. Nous avons estimé que 40 % de tous les emplois peuvent être exercés à domicile et qu’une fois la pandémie terminée, les employés pourraient vouloir travailler 24 % de leurs heures totales à domicile.

La possibilité de travailler à domicile augmente considérablement selon le niveau de scolarité. En 2020, près de 6 travailleurs sur 10 titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme d’études supérieures (59 %) pouvaient travailler à domicile, comparativement à 10 % de leurs homologues sans diplôme d’études secondaires.

La mesure dans laquelle les Canadiens peuvent travailler à domicile varie également considérablement d’une industrie à l’autre. Par exemple, environ 85 % des travailleurs en finance et en assurances, ou dans les services professionnels, scientifiques et techniques peuvent travailler à domicile. En revanche, moins de 1 travailleur sur 10 dans les services d’hébergement et de restauration (6 %) peut le faire.

Une autre différence importante par rapport à il y a 50 ans est l’essor de l’économie à la demande ou des modalités de travail moins structurées et non classiques, attribuable en partie à la popularité croissante des plateformes en ligne au cours de la dernière décennie. Environ 1,7 million de Canadiens, soit 1 Canadien sur 10 faisant partie de la population active, travaillaient selon de telles modalités avant la pandémie. Environ la moitié travaillaient pour compléter leur revenu salarial, tandis que le travail à la demande représentait la seule source de revenus pour l’autre moitié. La plupart des travailleurs à la demande gagnaient moins de 5 000 $ par année pour leur travail à la demande. Pour plus du quart des travailleurs à la demande, la grande majorité (89 %) de leur revenu annuel total provenait du travail à la demande. Pendant les 12 mois menant au mois d’octobre 2016, environ 72 000 travailleurs Canadiens faisaient du covoiturage en utilisant des plateformes en ligne, et la plupart de ces personnes vivaient en Ontario et au Québec.

Il y a une similarité entre aujourd’hui et il y a un demi-siècle, c’est que les gens, plutôt que les robots, font encore une grande partie du travail. Cela n’était pas prévu. En 1989, par exemple, nous avons demandé à un échantillon de plus de 9 000 Canadiens s’ils croyaient que l’avènement de l’automatisation créerait ou éliminerait des emplois. Environ la moitié des répondants ont répondu que l’élimination des emplois était le plus probable.

Plus de 30 ans plus tard, il semble qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter autant. En fait, la proportion de travailleurs canadiens de plus de 15 ans en 1989 et en 2019 était comparable, avoisinant les 62 %.

Nous avons également constaté que les entreprises qui utilisent la robotique étaient plus susceptibles d’employer plus, et non moins, de travailleurs après avoir investi dans les robots, et que la mise en œuvre de la robotique n’était pas considérée comme un moyen de réduire les coûts de main-d’œuvre, mais plutôt d’améliorer la qualité des produits et des services.

Cela dit, l’incidence de l’automatisation et de la robotique est très réelle, et les données actuelles montrent que les secteurs qui utilisent ce type de technologie embauchent de plus en plus de travailleurs peu qualifiés et hautement qualifiés, par opposition aux travailleurs de gestion et moyennement qualifiés.

Ce qui attend l’économie dans son ensemble est incertain. Nous savons que les emplois sont de moins en moins routiniers et de nature plus cognitive, mais ces changements ont été très graduels au cours des trois dernières décennies. Toutefois, les mesures de confinement liées à la pandémie pourraient accélérer les investissements dans l’automatisation, car les entreprises cherchent à rendre plus résilientes la production et la distribution de leurs biens et services. Cela pourrait avoir des répercussions disproportionnées sur les travailleurs peu scolarisés et à faible revenu, dont les emplois sont généralement plus susceptibles d’être transformés en raison de l’automatisation.

Écoutez le plus récent épisode du balado Hé-coutez bien! sur l’économie à la demande.

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