Bien que le plastique existe sous une forme ou une autre depuis plus de 150 ans, sa production et son utilisation ont pris leur envol dans les années 1960, à l’époque où les pays du monde entier adoptaient ce nouveau matériau miraculeux pour son adaptabilité, sa force, sa durabilité et son abordabilité.
Toutefois, la résistance du plastique est devenue sa plus grande faiblesse, la plupart des types de plastique mettant de 50 à 200 ans à se dégrader et à se décomposer.
Des microplastiques ont été trouvés dans certains des endroits les plus reculés de la planète, de l’Antarctique aux profondeurs de l’océan et, pour la première fois, dans le sang humain.
Chaque année, les Canadiens et les Canadiennes jettent des articles renfermant environ quatre millions de tonnes de plastique, dont seulement 8 % sont recyclées. Cela signifie que la grande majorité des plastiques aboutissent dans les sites d’enfouissement et qu’environ 40 000 tonnes se retrouvent dans les milieux naturels, polluent l’eau, nuisent à la faune et libèrent lentement des produits chimiques toxiques.
Les répercussions du rejet de plastiques sur les écosystèmes et le bien-être humain au Canada justifient la tenue d’une enquête. Il nous faut des données pour évaluer l’état actuel de notre environnement et déterminer les façons de réduire notre empreinte environnementale. Les résultats relatifs au cycle de vie du plastique nous aideront à réaliser cet objectif plus large.
Au Canada, l’utilisation du plastique augmente plus rapidement que l’économie et la population
De 2012 à 2018, la quantité de matières plastiques produites pour le marché canadien s’est accrue de près du quart pour s’établir à 6 323 kilotonnes (kt), soit une croissance supérieure à celle de l’économie et de plus du triple de celle de la population.
Pour mettre cela en perspective, la quantité de plastique produite pour la population canadienne en 2018 pesait plus que la grande pyramide de Gizeh (5 216 kt).
Le concept de plastique évoque souvent l’image d’emballages tels que des bouteilles, des contenants et des sacs. Même si les emballages représentaient le tiers de tous les produits en plastique fabriqués pour le marché canadien en 2018, près des deux tiers du plastique se trouvent dans des articles auxquels nous ne l’associons peut-être pas, comme les matériaux de construction utilisés dans les véhicules, l’équipement électronique et les textiles.
Qu’arrive-t-il au plastique au Canada?
Au Canada, la grande majorité des déchets de plastique entrent dans un système de gestion des déchets, mais ce ne sont pas tous les types de plastique qui se retrouvent au recyclage. Pour être recyclé avec succès, le plastique doit d’abord être réacheminé pour la récupération des matériaux, puis trié et mis en ballots, pour finalement être recyclé en pastilles ou en flocons prêts à être transformés en de nouveaux produits.
Le plastique qui ne passe pas à l’étape suivante du processus de recyclage est éliminé par enfouissement, incinération ou gazéification. En 2018, les Canadiens et les Canadiennes ont éliminé en moyenne 108 kg de plastique par année par personne. Cela comprend des déchets provenant de toutes les sources, qu’il s’agisse de sources institutionnelles, commerciales et industrielles ou des ménages.
Près du tiers du plastique jeté est réacheminé pour être récupéré, mais la majeure partie ne se retrouve pas dans de nouveaux produits. Il y a toutefois lieu d’être optimiste, car la quantité de plastique recyclé pour être utilisé dans de nouveaux produits s’est accrue de 15 % de 2012 à 2018.
Avoir le plastique à l’œil
L’un des moyens de s’attaquer au problème du plastique est de l’avoir à l’œil tout au long de son cycle de vie.
Statistique Canada, en collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada, a lancé un projet pilote pour estimer le flux du plastique dans l’économie canadienne. Le compte comprend des ventilations selon la catégorie de produit, le type de résine ainsi que la province ou le territoire, de 2012 à 2018.
Chaque année, le Jour de la Terre nous donne l’occasion de réfléchir à la façon dont nous pouvons mieux prendre soin de notre planète. Ces données sur le cycle de vie du plastique au Canada ne sont qu’une petite pièce du casse-tête.
Au cours des prochaines années, le Recensement de l’environnement permettra de recueillir davantage de renseignements sur l’état des écosystèmes du Canada et sur les répercussions de celui-ci sur notre bien-être collectif.
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