Les produits agricoles demeurent en forte demande, aussi bien pour la consommation canadienne que pour les marchés étrangers.
Nous aurons toujours besoin de nouveaux agriculteurs, que ceux-ci aient hérité de l’exploitation familiale ou qu’ils soient entrés dans le secteur en achetant ou en louant une exploitation. Le Recensement de l’agriculture de 2021 a permis de déterminer que parmi les 262 455 exploitants agricoles dénombrés cette année-là, 3 exploitants sur 5 (60,5 %) étaient âgés de 55 ans ou plus, en hausse de 6,0 points de pourcentage par rapport à 2016. L’âge moyen au sein de cette profession s’établissait à 56,0 ans, ce qui représente une légère hausse par rapport à 2016 (55,0 ans) et une augmentation considérable par rapport à 2001 (49,9 ans).
Un peu plus de 3 exploitants agricoles sur 10 (30,9 %) étaient âgés de 35 à 54 ans en 2021, et moins de 1 exploitant sur 10 (8,6 %) était âgé de moins de 35 ans.
En plus du vieillissement des exploitants agricoles, les données du recensement ont également indiqué que le regroupement d’entreprises au sein de l’industrie avait fait diminuer le nombre d’exploitations et d’exploitants. La valeur des terres pourrait également constituer un obstacle à l’entrée dans l’industrie.
Dans ce contexte, nous examinerons quelques données financières plus récentes associées à la pratique de l’agriculture, dont la valeur des terres et du matériel, les dépenses et les revenus d’exploitation, et d’autres éléments à prendre en considération.
Le portrait financier varie grandement d’un type d’exploitation à l’autre
Les plus récentes données de l’Enquête financière sur les fermes (EFF) selon le type d’exploitation datent de 2023, lorsque 110 734 exploitations agricoles à l’échelle du Canada avaient déclaré un revenu agricole net comptant de 168 306 $ par exploitation, en moyenne. L’EFF vise les exploitations agricoles ayant des ventes annuelles de 25 000 $ et plus.
Ce sont les exploitations de culture de pommes de terre qui ont déclaré le revenu agricole net comptant le plus élevé par exploitation (769 700 $), suivies des exploitations d’élevage de volailles et de production d’œufs (331 120 $) et des exploitations d’élevage de bovins laitiers et de production laitière (248 920 $).
À l’inverse, ce sont les exploitations d’élevage de bovins de boucherie, y compris l’exploitation de parcs d’engraissement (66 352 $), les exploitations de culture de fruits et de noix (66 413 $), et les exploitations d’autres cultures de légumes et de melons (174 850 $) qui ont déclaré le plus faible revenu agricole net comptant.
Tous les types d’exploitations agricoles ont connu une croissance de leur valeur nette de 2021 à 2023.
La valeur des terres et des autres actifs croît, mais le passif augmente aussi
Selon les résultats du recensement, 98,3 millions d’acres de terres agricoles appartenaient à des exploitants en 2021, en baisse par rapport à 99,6 millions d’acres en 2016. La superficie des terres louées à d’autres a elle aussi diminué au cours de la même période pour passer de 67,3 millions d’acres à 63,5 millions d’acres.
Selon les données du bilan du secteur agricole, qui permet de répertorier annuellement la valeur marchande des actifs agricoles le 31 décembre, la valeur moyenne des terres agricoles au Canada a augmenté pour passer de 374,0 milliards de dollars en 2016 à 713,3 milliards de dollars en 2024, et des écarts substantiels ont été observés d’une province à l’autre.
Par exemple, les terres agricoles de l’Île-du-Prince-Édouard, qui ont un sol rouge caractéristique, ont vu leur valeur doubler au cours de cette période pour passer de 1,3 milliard à 2,6 milliards de dollars, tandis que la valeur des terres de Terre-Neuve-et-Labrador a connu une croissance beaucoup plus lente pour passer de 133,9 millions à 152,7 millions de dollars.
En Ontario, la valeur des terres agricoles a plus que doublé pour passer de 100,7 milliards à 204,6 milliards de dollars. La plupart des autres provinces ont enregistré des augmentations moins importantes, mais tout de même considérables. C’est en Saskatchewan que la valeur des terres agricoles a crû le plus : elle est passée de 70,3 milliards à 154,3 milliards de dollars, ce qui représente plus du double.
La valeur de la plupart des autres actifs, comme les machines et les bâtiments, a généralement progressé de 2016 à 2024; la valeur de l’actif total a progressé, mais elle a été dépassée par la hausse de la valeur du passif total. Les ratios de rentabilité, le rendement de l’actif et le rendement des capitaux propres, ont tous deux reculé.
Les revenus ont diminué d’un quart en 2024, tandis que la valeur des terres et du bétail a augmenté
Le revenu net réalisé a reculé de 3,3 milliards de dollars (-25,9 %) depuis 2023 pour s’établir à 9,4 milliards de dollars en 2024. Le recul des revenus des cultures a été un facteur de cette baisse dans la majeure partie du pays, en particulier en Saskatchewan, tandis que l’augmentation des prix des bovins a fait augmenter les recettes de l’élevage.
Après près de deux ans de croissance des taux d’intérêt, des diminutions des taux ont été enregistrées en 2024, mais les agriculteurs s’étaient lourdement endettés pendant cette période. La dette agricole a augmenté de 14,1 % en 2024, ce qui représente la plus forte croissance annuelle depuis 1981.
Les achats de bétail et de volaille ont augmenté, mais une baisse des prix des aliments commerciaux pour animaux a contribué à atténuer ces croissances des prix. La valeur par tête dans toutes les catégories de bétail (sauf les sangliers) était également à la hausse en 2024, en particulier pour les taureaux et les bouvillons d’abattage.
La valeur par acre des terres et des bâtiments agricoles a continué d’augmenter dans toutes les provinces; elle variait de 2 647 $ par acre en Saskatchewan à 20 782 $ en Ontario.
Jusqu’à présent en 2025
Les recettes monétaires agricoles se sont chiffrées à 25,6 milliards de dollars au premier trimestre de 2025, en hausse de 778,6 millions de dollars (+3,1 %) par rapport au même trimestre de l’année précédente.
De meilleures conditions de croissance pour les grandes cultures en 2024 ont favorisé une augmentation des rendements, ce qui a réduit la demande de paiements d’assurance-récolte de 486,9 millions de dollars au premier trimestre; ces derniers sont passés en dessous de leur moyenne des cinq dernières années.
Les agriculteurs reçoivent également des prix plus élevés pour les céréales, les oléagineux, le bétail, les œufs et les produits laitiers dans la plupart des provinces. Divers facteurs ont joué sur les prix, notamment le resserrement de l’offre, la diminution des stocks et l’augmentation des exportations.
L’Indice des prix des entrées dans l’agriculture a augmenté dans l’ensemble de 2,1 % au premier trimestre de 2025 par rapport au trimestre précédent. La croissance des prix pour des entrées essentielles telles que l’engrais et le carburant a ralenti comparativement aux augmentations beaucoup plus fortes enregistrées il y a près de trois ans, lesquelles étaient largement attribuables à des facteurs mondiaux comme le conflit en Ukraine et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par la pandémie de COVID-19.
La production animale comptait parmi les coûts d’entrée qui ont crû plus rapidement que l’ensemble de l’indice au premier trimestre, notamment en ce qui concerne les achats de bétail.
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Le Recensement de l’agriculture de 2026 aura lieu en mai 2026. À la suite de vastes consultations menées auprès d’exploitants agricoles, d’organismes agricoles et d’utilisateurs de données ainsi que d’un test du recensement, le nouveau questionnaire a été publié plus tôt cet été.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur le questionnaire, visitez la page Recensement de l’agriculture : modifications apportées au questionnaire, 2026.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Recensement de 2021 et les recensements antérieurs, visitez le portail du Recensement de l’agriculture.
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