Le 30 septembre, nous soulignons la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada. Cette journée est l’occasion de non seulement reconnaître les atrocités et les préjudices durables liés au système des pensionnats autochtones, mais aussi de rendre hommage aux enfants qui ne sont jamais rentrés chez eux, ainsi qu’aux survivants des pensionnats, leurs familles et leurs communautés.
En 2015, la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada a publié son rapport final, lequel contient 94 appels à l’action visant à corriger les torts causés par les pensionnats autochtones et à faire progresser le processus de réconciliation au Canada. Les appels à l’action 18 à 24 de la CVR concernent la santé.
Les disparités en matière de santé persistent entre les Autochtones et les non-Autochtones au Canada
Les disparités dans les résultats, y compris les résultats en matière de santé, observées entre les Autochtones et les non-Autochtones sont profondément ancrées dans l’héritage des politiques coloniales. Le déplacement forcé, les pensionnats, la suppression des langues et des pratiques culturelles, la violence et la négligence systémiques ainsi que la perturbation des sociétés traditionnelles ont miné le bien-être des Autochtones sur plusieurs générations. Les enfants autochtones ont également été surreprésentés dans le système de protection de l’enfance, et ils le sont toujours à l’heure actuelle. Cette surreprésentation a été liée à des résultats négatifs en matière de santé à l’âge adulte. De plus, les Autochtones qui étaient sous la responsabilité légale de l’État durant leur enfance affichent des taux d’incapacité plus élevés et de plus faibles niveaux de santé autoévaluée que leurs homologues non autochtones.
L’appel à l’action 19 de la CVR demande instamment au gouvernement fédéral de cerner et de combler les écarts dans les résultats en matière de santé entre les Autochtones et les non-Autochtones. Il demande également que des mises à jour annuelles soient fournies et que les tendances à long terme fassent l’objet d’un suivi.
Les rapports, comme le rapport de Statistique Canada intitulé « La santé de la population canadienne », et les données d’enquête sur la santé aident à mettre en lumière les disparités et tendances persistantes, comme le fait que les Autochtones d’âge adulte sont plus susceptibles de souffrir de maladies chroniques. De 2019 à 2022, environ la moitié des adultes des Premières Nations vivant hors réserve (50,1 %), des adultes métis (49,3 %) et des adultes inuits (50,3 %) ont déclaré avoir au moins une maladie chronique, comme l’asthme, l’arthrite et l’hypertension artérielle; à titre de comparaison, cette proportion se chiffrait à 40,6 % chez les adultes non autochtones.
De nombreux Autochtones peinent toujours à accéder aux soins de santé
L’accès inadéquat aux soins de santé est un problème avec lequel de nombreux Autochtones sont aux prises. Par exemple, en 2024, les adultes inuits (54,3 %) étaient moins susceptibles d’avoir un fournisseur de soins de santé habituel que les adultes non autochtones (85,7 %).
De nombreux Autochtones doivent parcourir de longues distances pour accéder à des soins de santé. En 2024, 40 % des Inuit, 18 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve et 16 % des Métis ont déclaré avoir dû voyager à l’extérieur de leur communauté pour accéder à des services de soins de santé au cours des 12 mois précédents. Parmi les Inuit qui ont dû se déplacer pour obtenir des soins de santé au cours des 12 mois précédents, plus de la moitié ont déclaré avoir parcouru au moins 1 500 kilomètres pour recevoir ces soins, une distance inimaginable pour bon nombre de Canadiennes et Canadiens qui cherchent à obtenir des soins de santé de base.
Les résultats quant à la satisfaction à l’égard des soins de santé demeurent mitigés. En 2024, environ la moitié des membres des Premières Nations vivant hors réserve (50 %), des Métis (52 %) et des Inuit (57 %) ont déclaré être satisfaits des temps d’attente. Parallèlement, plus du quart des Autochtones ont déclaré avoir des besoins insatisfaits en matière de soins de santé, et ce sont les femmes des Premières Nations (38,6 %) qui étaient les plus susceptibles d’indiquer avoir des besoins insatisfaits.
Ensemble, l’accès inadéquat aux soins de santé et les disparités dans les résultats en matière de santé contribueraient à une espérance de vie plus faible chez les peuples autochtones. Au cours de la période allant de 2016 à 2021, l’espérance de vie était de 74,0 ans pour les membres des Premières Nations ayant le statut d’Indien enregistré ou des traités; de 80,5 ans pour les Métis; et de 71,9 ans pour les Inuit — ces espérances de vie sont toutes significativement inférieures à celle des non-Autochtones (85,0 ans).
Les remèdes et pratiques de guérison traditionnels sont importants pour la grande majorité des Autochtones
De nombreux Autochtones subissent encore de la discrimination ou n’ont pas accès à des soins culturellement sécuritaires dans les milieux de santé non autochtones. En 2024, 24 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 18 % des Métis et 23 % des Inuit ont déclaré avoir vécu une certaine forme de traitement injuste, de racisme ou de discrimination de la part d’un professionnel de la santé au cours des 12 mois précédents.
L’appel à l’action 22 de la CVR demande instamment que l’on reconnaisse la valeur des pratiques de guérison autochtones et que ces pratiques soient intégrées dans le traitement de patients autochtones. En 2024, la majorité des membres des Premières Nations vivant hors réserve (86 %), des Métis (70 %) et des Inuit (82 %) ont indiqué qu’il leur était important d’avoir accès à des services de soins de santé qui tiennent compte des remèdes traditionnels et des pratiques de guérison et de mieux-être traditionnelles des Autochtones. Parmi ceux qui ont déclaré que les services adaptés sur le plan culturel revêtaient de l’importance pour eux, plus de 3 Autochtones sur 5 — soit 68 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve, 61 % des Métis et 67 % des Inuit — ont indiqué que l’offre de tels services leur donne l’impression que l’on respecte leur culture, leurs croyances et leur identité. De plus, environ la moitié des membres des Premières Nations vivant hors réserve (49 %) et des Inuit (50 %) ont indiqué que si de tels services étaient offerts, ils seraient plus susceptibles de demander des soins de santé. Ces résultats rendent compte d’un désir d’autodétermination en matière de santé et de bien-être.
Comme nous le rappelle la CVR, la réconciliation est un parcours et non une fin. Pour créer une société plus équitable et inclusive, il est essentiel d’éliminer les disparités en matière de santé qui sont observées entre les Autochtones et non-Autochtones. Les communautés, les dirigeants et les chercheurs autochtones s’affairent déjà à trouver des solutions, comme la création de partenariats de soins de santé dirigés par les Autochtones (lien en anglais seulement). Assurer le suivi des progrès réalisés au chapitre de la santé et du bien-être des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit grâce à des rapports exacts et actuels est essentiel pour que nous puissions aller de l’avant.
Pour en savoir davantage
Vous pouvez trouver plus de renseignements sur le Portail de statistiques sur les peuples autochtones de Statistique Canada, un guichet central où les utilisateurs peuvent trouver des liens vers des données et des produits d’information relatifs aux Premières Nations, aux Métis et aux Inuit.
Sur le site Web du Centre national pour la vérité et la réconciliation, les survivants, leurs familles, les éducateurs, les chercheurs et le public peuvent en apprendre davantage sur le système de pensionnats afin de favoriser la réconciliation et la guérison.
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