Parlons de la dinde

Les Canadiennes et Canadiens peuvent savourer de la dinde toute l’année, mais cette volaille est surtout connue pour être servie à l’occasion des grandes réunions familiales de l’Action de grâce et des fêtes de fin d’année. Parlons de la dinde.

Depuis 1976, le Recensement de l’agriculture nous permet de suivre le nombre d’exploitations spécialisées dans l’élevage de dindons et de dindes. Il y a un demi-siècle, nous avons dénombré 13 810 exploitations agricoles spécialisées dans l’élevage de dindons et de dindes, qui comptaient chacune 639 animaux en moyenne. En 2021, le nombre de ces exploitations a reculé pour s’établir à 2 225, mais le nombre moyen de dindons et de dindes par exploitation a augmenté pour se chiffrer à 2 734.

Un peu plus de 6 millions de dindes glougloutaient dans les fermes au moment du Recensement de l’agriculture 2021. Il s’agit du plus faible nombre jamais enregistré. Avant 2021, le nombre de dindes variait de 7,7 millions à 8,8 millions par année.

Bien que le nombre d’exploitations spécialisées dans l’élevage de dindes ait suivi une tendance à la baisse depuis une décennie, le recul important observé en 2021 pourrait être attribuable, entre autres raisons, à la COVID-19. La pandémie battait encore son plein au moment du recensement et les grands rassemblements familiaux étaient restreints, ou même tabous. Par conséquent, les occasions de participer à de grands repas à base de dinde étaient moins nombreuses. La diffusion des données du Recensement de l’agriculture de 2026, qui aura lieu au printemps 2027, nous indiquera s’il s’agit d’un phénomène temporaire ou de la prolongation d’une tendance plus durable.

.Il faut de quatre à six mois, ou même plus, pour que les dindes atteignent leur poids du marché, ce qui est considérablement plus long que les six à huit semaines nécessaires pour élever un poulet. Bien évidemment, les éleveurs profitent du fait que ces volailles plus imposantes se vendent plus cher que les poulets plus petits.

Au Canada, deux types de dindons et de dindes sont élevés à des fins commerciales : le dindonneau à griller et le dindonneau lourd.

Les dindonneaux à griller sont de plus petits oiseaux, prêts pour l’abattage après environ quatre mois, tandis que les dindonneaux lourds mettent six mois ou plus à atteindre la maturité. Ces derniers peuvent peser plus du double des dindonneaux à griller.

Dans l’ensemble, les agriculteurs canadiens élèvent bien plus de dindonneaux lourds que de dindonneaux à griller. En 2024, la production totale de dindons et de dindes a reculé de 0,4 % d’une année à l’autre pour s’établir à 158,7 millions de kilogrammes.

Chaque mois au Canada, des dizaines de milliers de tonnes de dinde congelée attendent d’être mises en vente au moment opportun. Les stocks de dinde congelée ont tendance à fluctuer en fonction des fêtes où les gens ont l’habitude de consommer cette volaille, comme Pâques, l’Action de grâce et la période des fêtes en décembre.

En 2024, les stocks de dinde congelée se sont établis à leur niveau le plus bas en janvier (17 628 tonnes) et ils ont atteint leur niveau le plus élevé en septembre (37 543 tonnes), juste avant la fin de semaine de l’Action de grâce. Les stocks de dinde congelée ont ensuite diminué pour s’établir à 22 888 tonnes en décembre 2024.

Selon notre diffusion sur la disponibilité des aliments, qui rend compte de la quantité d’aliments physiquement présents dans un pays et disponibles pour la consommation, la quantité de dinde désossée disponible par personne suit une tendance à la baisse, malgré une légère augmentation en 2023.

En 2023, il y avait 2,71 kilogrammes de dinde disponibles par personne, en hausse par rapport à 2,64 kilogrammes un an plus tôt. Il s’agit d’un niveau bien inférieur au sommet de 3,62 kilogrammes observé en 2008, ce qui laisse croire que la dinde cède du terrain dans les cuisines canadiennes.