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Le présent article examine les différences de groupe dans les niveaux de scolarité universitaire d'un segment de plus en plus diversifié de la population canadienne, à savoir les enfants d'immigrants. La diversité est plus grande en raison des changements importants qui ont touché les pays d'origine des immigrants au cours des quatre dernières décennies. Ces changements ont été engendrés par la modification des règlements touchant l'immigration dans les années 1960, qui a entraîné la suppression des obstacles à la venue d'arrivants de pays non européens, y compris l'Asie, l'Afrique, l'Amérique latine et les Caraïbes. On s'attend à ce que d'ici 2017, les minorités visibles constituent 20 % de la population totale du Canada (Statistique Canada, 2005). La détermination des différences de groupe dans les niveaux de scolarité des enfants d'immigrants est essentielle pour comprendre pourquoi certains groupes réussissent à s'adapter, tandis que certains tirent de l'arrière (Kao et Thompson, 2003). Les différents cheminements vers les études universitaires dans la deuxième génération ont des répercussions importantes sur le statut socio-économique relatif de cette génération dans la société canadienne.

Les recherches concernant les différences de groupe dans les niveaux de scolarité ont principalement été effectuées aux États-Unis (Portes et Rumbaut, 2001; Zhou et Xiong, 2005; Portes, Fernández-Kelly et Haller, 2005). Ces études montrent des différences substantielles dans le niveau de scolarité des groupes et font constamment ressortir le meilleur rendement de certains groupes, par exemple, les Chinois, les Coréens (Zhou et Kim, 2006), les Sud-Asiatiques (Xie et Goyette 2003), et les Cubains à Miami (Portes et MacLeod, 1996), tandis que d'autres affichent un faible niveau de réussite, comme les Noirs (Duncan, 1994), les Américains d'origine mexicaine (Rumberger et Larson, 1998), ainsi que les Laotiens et les Hmong (Miller, 1995). Parmi les explications des différences entre ces groupes aux États-Unis figurent le capital financier et le capital humain, la structure familiale, les ressources communautaires, les relations culturelles ainsi que des facteurs externes, comme la stratification raciale et les possibilités économiques (Zhou, 1997).

Peu d'études canadiennes ont porté sur les différences de groupe dans les niveaux de scolarité (Sweetman et Dicks, 1999; Reitz et Sklar, 1997; Hou et Balakrishnan, 1996). Les études concernant la deuxième génération font ressortir la réussite de ce groupe dans son ensemble, avec des niveaux de scolarité et un statut professionnel s'apparentant à celui de la troisième génération ou le dépassant (Boyd, 2002; Boyd et Grieco, 1998). Même si ces études montrent des possibilités d'adaptation réussie au niveau scolaire, nous ne savons pas si cela se traduit par des différences de groupe dans les niveaux de scolarité universitaire. Étant donné que la composition de la population et le système d'éducation du Canada diffèrent beaucoup de ceux des États-Unis, on ne sait pas avec certitude si certains groupes dont l'adaptation est exemplaire là-bas ont les mêmes profils de mobilité au Canada et quels sont ceux qui affichent des tendances différentes de celles observées aux États-Unis.

À partir de données d'une enquête nationale très représentative, nous tentons de déterminer la mesure dans laquelle l'inégalité des groupes dans les niveaux de scolarité universitaire s'observe aussi au Canada, ainsi que la fréquence des facteurs structurels et culturels qui expliquent certaines des différences. Notre étude est unique du fait qu'elle comprend une analyse exhaustive des différences entre les groupes dans les taux de diplômation universitaire, pour un vaste éventail de régions d'origine des immigrants. Nous tentons de déterminer dans quelle mesure le capital humain des parents explique ces différences dans les taux de diplômation universitaire.