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Depuis 2000, le taux de fécondité est en hausse au Canada, ce qui renverse la tendance à la baisse qui s'était amorcée au début des années 1990. L'indice synthétique de fécondité était de 1,54 enfant par femme en 2005, en hausse significative par rapport au faible indice de 1,48 enregistré en 2000 (Statistique Canada, 2007). Cette hausse du taux de fécondité a été attribuée principalement à la fécondité plus grande des femmes canadiennes dans la trentaine (Statistique Canada, 2007).

De nombreuses femmes reportent aussi le moment d'avoir des enfants à un âge plus tardif. Au cours des 20 dernières années, on a noté une hausse substantielle de la proportion de premières naissances chez les femmes de 35 ans et plus au Canada. Alors que la proportion de premières naissances chez les femmes de 35 ans et plus s'établissait à seulement 4 % en 1987, le taux avait presque triplé en 2005 pour atteindre 11 % (figure 1). Au cours de la même période, la proportion de premières naissances chez les femmes dans le début de la trentaine a aussi augmenté, passant de 15 % en 1987 à 26 % en 2005.

La tendance vers la maternité plus tardive n'est pas propre au Canada. L'âge moyen des femmes au moment de la naissance de leur premier enfant aux États-Unis est passé de 21,4 ans en 1970 à 24,9 ans en 2000 (Matthews et Hamilton, 2002). Néanmoins, les femmes canadiennes sont plus susceptibles que leurs homologues américaines d'avoir leur premier enfant dans la trentaine. En 2004, plus du tiers (35 %) des naissances chez les femmes canadiennes dans la trentaine étaient une première naissance, tandis que la proportion aux États-Unis n'était que de 27 % (Statistique Canada, 2006).

Risques liés à la maternité tardive

La maternité tardive est liée à un certain nombre de risques. Les risques de mort foetale, comme la fausse couche ou la mortinaissance (de La Rochebrochard et Thonneau, 2002; Fretts, Schmittdiel, McLean, Usher et Goldman, 1995; Nybo, Andersen, Wohlfahrt, Christens, Olsen et Melbye, 2000), de diminution de la capacité de concevoir (Broekmans, Knauff, te Velde, Macklon et Fauser, 2007; Gougeon, 2005; Rizzi, Rossina et Colombo, 2005) et de complications liées à la grossesse (Astolfi et Zonta, 2002; MacNab, Macdonald et Tuk, 1997; Prysak, Lorenz et Kisly, 1995; Ziadeh et Yahaya, 2001) sont plus élevés chez les mères plus âgées. Il existe aussi des risques accrus d'anomalies congénitales (Reefhuis et Honein, 2004) et de complications à la naissance (Astolfi et Zonta, 2002; MacNab et coll., 1997; Prysak et coll., 1995; Ziadeh et Yahaya, 2001). Toutefois, on sait moins de choses concernant la relation entre la maternité tardive et le développement de l'enfant.

La majorité des études qui ont examiné l'âge de la mère et les résultats des enfants ont mis l'accent sur la santé et le développement des enfants des mères adolescentes (Levine, Pollack et Comfort, 2001; Pogarsky, Thornberry et Lizotte, 2006; Spieker, Larson, Lewis, Keller et Gilchrist, 2006). Selon les résultats de ces études, dans la petite enfance, les enfants des mères adolescentes ont tendance à avoir des niveaux plus élevés de problèmes de comportement, tandis que les problèmes cognitifs et scolaires deviennent plus prononcés au moment de l'adolescence (Brooks-Gunn et Furstenberg, 1986). Par ailleurs, les enfants des mères adolescentes sont plus susceptibles que les autres jeunes de devenir eux-mêmes parents à l'adolescence (SmithBattle et Leonard, 2006; SmithBattle, 2007). Dans la plupart de ces études, les mères sont réparties selon leur âge entre les adolescentes et les non-adolescentes, et l'âge n'est pas examiné comme un continuum.

Parmi les études axées sur la maternité tardive, celle de Fergusson et Woodward (1999) a démontré que les risques de mauvais résultats scolaires, de criminalité, de toxicomanie et de problèmes de santé mentale des jeunes de 18 ans diminuaient à mesure que l'âge de la mère augmentait. Cette étude a aussi permis de déterminer que même si l'augmentation de l'âge de la mère était liée à un environnement familial plus épanouissant et stable, le contrôle de ces facteurs ne rendait pas pleinement compte de l'effet de l'âge de la mère sur les résultats des enfants plus tard dans la vie. Toutefois, Fergusson et Woodward ne font pas de distinction entre l'âge de la mère à la naissance d'un enfant particulier (qui constituait la mesure dans l'étude de Fergusson et Woodward) et l'âge de la mère au moment de la première naissance. D'autres études ont démontré que l'on peut prédire plus exactement le développement comportemental et cognitif d'un enfant à partir de l'âge de la mère au moment de la naissance de son premier enfant que de son âge au moment de la naissance de l'enfant (Lopez Turley, 2003). Cette distinction est importante parce que la première naissance à un âge précoce peut avoir des répercussions sur les possibilités qui s'offrent aux jeunes mères dans la vie (SmithBattle, 2007), ce qui peut avoir un effet sur le bien-être et le développement de tous les enfants qui suivent, peu importe l'âge de la mère au moment de leur naissance.