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    Statistique Canada : Lignes directrices concernant la qualité

    Conception du questionnaire

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    Portée et objet
    Principes
    Lignes directrices
    Indicateurs de qualité
    Bibliographie

    Portée et objet

    Le questionnaire est composé d'une série de questions permettant de recueillir des informations auprès d'un répondant. Puisqu'il permet le lien entre ce répondant et le chercheur, il joue un rôle de premier plan dans le processus de collecte des données. Les réponses aux questionnaires sont recueillies soit par un intervieweur, soit par l'intermédiaire de méthodes grâce auxquelles le répondant donne seul les informations.

    Principes

    Les questionnaires jouent un rôle de premier plan dans le processus de collecte des données, en plus d'influencer l'image de l'organisme statistique qui s'en sert. De même. ils influent considérablement sur le comportement du répondant, le rendement de l'intervieweur, le coût de la collecte et les relations avec le répondant; ils ont donc un impact considérable sur la qualité des données.

    S'il est bien conçu, le questionnaire devrait recueillir des données correspondant à l'Énoncé des objectifs de l'enquête. Il devrait aussi tenir compte des besoins des utilisateurs en matière de statistique, des exigences administratives et des exigences relatives au traitement des données, ainsi que de la nature et des caractéristiques de la population de répondants. De même, tout bon questionnaire impose un faible fardeau de réponse et s'avère convivial tant pour son répondant que pour l'intervieweur. Enfin, la conception et la formulation de ses questions doivent inciter celui qu'il interroge à donner des réponses les plus exactes possible.

    Pour ce faire, il faut qu'il se concentre sur le sujet de l'enquête, s'avère le plus bref possible, comporte des questions qui s'enchaînent bien et facilite le rappel des répondants. S'il est bien conçu, il facilitera, en outre, le codage et la saisie des données. Par ailleurs, il devrait réduire les tâches de vérification et d'imputation au minimum, en plus d'entraîner une réduction globale du coût et du temps consacrés à la collecte et au traitement des données. Pour plus de renseignements, à ce sujet, se reporter à la « Politique concernant l'examen et la mise à l'essai des questionnaires » (Statistique Canada, 2002a).

    Lignes directrices

    Information aux répondants

    • Statistique Canada a pour politique d'informer les répondants sur tout ce qui suit : le but de l'enquête (incluant la description des utilisateurs des statistiques qu'elle vise à produire et l'usage qu'ils comptent en faire), l'autorité qui la régit, les détails concernant son enregistrement, puis tout ce qui touche la participation des répondants (obligatoire ou volontaire), la protection de la confidentialité, les plans de couplage des enregistrements et les ententes relatives au partage des renseignements des répondants (incluant l'identité de ceux qui la concluent). Pour plus de renseignements, à ce sujet, se reporter à la « Politique d'information des répondants aux enquêtes » (Statistique Canada, 1998a).

    Pertinence

    • Consulter les utilisateurs des données pendant la conception du questionnaire permet de s'assurer qu'on saisit bien la façon dont ils comptent s'en servir. Il faut aussi consulter les textes dédiés au sujet de l'enquête, de même que les enquêtes préalablement menées dans ce domaine, sur les plans national et international, avant de concevoir un nouveau questionnaire. Ainsi, on devrait concevoir un questionnaire efficace répondant aux besoins des utilisateurs.

    Contenu et formulation

    • Les premières questions doivent pouvoir s'appliquer à tous les répondants, être faciles à comprendre et susciter l'intérêt. Il faut aussi qu'elles montrent que le répondant fait partie de la population visée par l'enquête.
    • Formuler les questions en utilisant des mots et en référant à des concepts ayant la même signification pour les répondants et les concepteurs. Dans le cas des entreprises, choisir des questions, des périodes de référence et des catégories de réponse correspondant aux pratiques de l'établissement en matière de tenue de registres.
    • Choisir un modèle de questionnaire et des termes qui incitent ceux qu'on interroge à donner des réponses les plus exactes possible. Il faut que le questionnaire se concentre sur le sujet de l'enquête, s'avère le plus bref possible, comporte des questions qui s'enchaînent bien, facilite le rappel des répondants et les oriente vers une source d'information appropriée (Converse et Presser, 1986 et Fowler, 1995).

    Cohérence

    • Dans la mesure du possible, harmoniser les concepts et la terminologie employés avec ceux qui prévalent dans l'usage. S'il y a lieu, reprendre des questions tirées d'autres enquêtes.
    • Vérifier la concordance des versions française et anglaise du questionnaire.
    • Tous les membres de l'équipe participant au projet devraient prendre part à l'examen du questionnaire. Chacun étant susceptible d'exprimer un point de vue différent, cette démarche promet d'enrichir la réflexion à ce sujet. Le débat peut porter sur la capacité du questionnaire à produire des données d'enquête de bonne qualité, sur la programmation simple (dans un environnement assisté par ordinateur) ou sur le choix d'un traitement post-collecte efficace. Plus particulièrement, les membres de l'équipe peuvent évaluer la complexité des questions et leur enchaînement, l'effet de leur structure sur le répondant et le rapport entre leur niveau de détail et la taille de l'échantillon et du plan d'analyse.

    Présentation du questionnaire

    • Concevoir les questionnaires que les répondants remplissent de manière autonome afin qu'ils soient intéressants et faciles à remplir. Dans le même ordre d'idées, soigner la lettre d'accompagnement et la page couverture du questionnaire, afin de faire bonne impression. Développer un questionnaire qui porte la marque du professionnalisme. S'il est lu par un intervieweur, s'assurer que le questionnaire est convivial pour celui qui se livre à cette tâche.Afin de réduire au minimum le risque d'éventuelles erreurs de déclaration, s'assurer que les instructions à l'intention des répondants et/ou des intervieweurs sont courtes, précises et faciles à repérer. Fournir les définitions requises au début du questionnaire ou en même temps que la question à laquelle elles s'appliquent. S'assurer que les périodes de référence et les unités de réponse sont claires et évidentes pour le répondant; utiliser des caractères gras pour souligner les éléments importants; préciser « incluez » ou « excluez » au sein des questions (et non au sein de directives distinctes); veiller, enfin, à ce que les catégories de réponses soient mutuellement exclusives et à ce qu'elles soient exhaustives.
    • En ce qui concerne la présentation du questionnaire, donner des titres ou des en-têtes à chaque section du questionnaire. Intégrer des directives et des zones de réponse qui favorisent des réponses exactes. Se servir de couleurs, d'ombrages, d'illustrations et de symboles pour retenir l'attention des répondants ou des intervieweurs, afin de leur montrer les parties du questionnaire qu'il faut lire et les espaces où inscrire ses réponses. À la fin du questionnaire, aménager un espace pour recevoir les commentaires des répondants et adresser une formule de reconnaissance aux répondants (Converse et Presser, 1986, Fowler, 1995).

    Collecte des données

    • Lors de la conception du questionnaire, étudier et évaluer soigneusement différents modes de collecte des données. Peser les « pour » et les « contre » des nouvelles méthodes de collecte électroniques ou par Internet. Le choix d'un mode de collecte exerce des répercussions sur le niveau de détail et la complexité des questions, de même que sur le nombre qu'il est possible de poser. Le sujet de l'enquête et la nature parfois délicate des questions posées doivent aussi être considérées lors du choix du mode de collecte. 
    • Sensibiliser les concepteurs d'enquêtes et les analystes de données au fait que le mode de collecte influe sur la qualité et la mesure des renseignements recueillis.
    • Lors de la conception du questionnaire, se fonder sur les règles optimales de chaque mode de collecte des données. Se rappeler que les aspects suivants peuvent avoir des répercussions considérables sur le comportement des répondants : choix de questions ouvertes et fermées, latitude du répondant face aux choix de réponse (possibilité de cocher un seul ou tous ceux qui s'appliquent), attribution d'un classement et d'une note, ordre des questions et des réponses. (De Leeuw, 2005, et Dillman et Christian, 2003). 

    Essais et évaluation

    • Explorer une vaste gamme de méthodes pour évaluer le questionnaire et le mettre à l'essai. Il pourrait s'agir d'essais qualitatifs auprès de groupes de discussion ou encore d'essais cognitifs, préliminaires ou pilotes. La pertinence de telles méthodes et leur fréquence d'utilisation dépendent de plusieurs facteurs et circonstances, comme le type et la taille de l'enquête, son contenu, le choix des questions (questions d'enquêtes antérieures ou normalisées), le statut de la collecte (permanente ou non), la méthode de collecte, le calendrier du projet, le budget et l'accessibilité des ressources. De multiples révisions peuvent s'avérer nécessaires, qui auront un impact sur le coût et le calendrier du projet (Couper, Lessler, Martin, Martin, Presser, Rothgeb, et Singer, 2004).

    Indicateurs de qualité

    Principaux éléments de la qualité : exactitude, pertinence, cohérence.

    • L'erreur de mesure survient lorsqu'il y a un écart entre les valeurs mesurées et les valeurs réelles. Il s'agit d'un biais (erreur systématique relevant d'un instrument de mesure inexact – elle demeure constante dans toutes les répétitions de l'enquête) et d'une variance (fluctuations aléatoires entre les mesures qui s'annulent les unes les autres, dans le cas d'échantillonnages répétés). Les sources d'erreur de mesure sont les suivantes : instrument de mesure, méthode de collecte des données, système d'information du répondant, répondant et intervieweur.
    • Il faudrait que les utilisateurs puissent accéder à la description des processus destinés à réduire les erreurs de mesure imputables à l'instrument d'enquête et à optimiser, ce faisant, la comparabilité des données recueillies. Ils pourraient ainsi évaluer l'exactitude et la fiabilité des mesures ainsi que la cohérence des données recueillies par rapport à d'autres renseignements statistiques. Ces processus comprennent l'élaboration du questionnaire, les études pilotes, la mise à l'essai du questionnaire, la formation des intervieweurs, etc.
    • L'exactitude des données et leur cohérence peuvent être influencées de plusieurs façons. Il peut s'agir, par exemple :

      • de la nature délicate des renseignements recherchés;

      • d'un écart, entre les répondants et le personnel d'enquête, dans l'interprétation de la terminologie et des concepts de l'enquête;

      • d'un écart entre les concepts et la terminologie, d'une part, et les termes en usage, particulièrement dans le cas des enquêtes-entreprises.

    Le cas échéant, il est conseillé d'étudier l'orientation et la magnitude du biais imputable à ces éléments afin d'en évaluer l'incidence sur la qualité des données.

    • Il faudrait mettre les questionnaires à la disposition des utilisateurs; cela les aidera à évaluer la pertinence et la cohérence des données en fonction de leurs propres besoins et des autres sources de données auxquelles ils ont accès.
    • Tout au long du projet, il faut tenir les utilisateurs informés de l'ensemble des modifications apportées au questionnaire; il faudrait aussi évaluer l'incidence de ces modifications sur la comparabilité des données.
    • Les documents portant sur la qualité des données doivent en outre contenir des renseignements sur les problèmes relatifs à la formulation des questions, sur le fardeau de réponse, sur les taux de refus ou sur tout autre renseignement pertinent.

    Bibliographie

    CONVERSE J.M. et S. PRESSER. 1986. « Survey Questions: Handcrafting the Standardized Questionnaire », Sage University Paper Series on Quantitative Applications in the Social Sciences, no07-063, Thousand Oaks, Californie, Sage Publications, 80 p.

    COUPER, M. P., J. T. LESSLER, E. A. MARTIN, J. MARTIN, J.M. ROTHGEB et E. SINGER. 2004. Methods for Testing and evaluating survey questionnaires, Wiley Series in Survey Methodology, Hoboken, New Jersey, John Wiley and Sons.

    DE LEEUW E. 2005. « To Mix or not to Mix Data Collection Modes in Surveys », Journal of Official Statistics, vol. 21 no2, p. 233 à 255.

    DILLMAN, D.A. 2000. Mail and Internet Surveys. The Tailored Design Method, 2e édition, John Wiley and Sons, Toronto.

    DILLMAN, Don A. et M. CHRISTIAN LEAH. 2003. « Survey Mode as a source of instability in responses across surveys », conférence présentée au Workshop on Stability of Methods for Collecting, Analyzing and Managing Panel Data, March 2003, American Academy of Arts and Science, Cambridge, Massachusetts.

    FOWLER, F.J. Jr. 1995. « Improving Survey Questions: Design and Evaluation», Applied Social Research Methods Series, no38, Thousand Oaks, Californie, Sage Publications, 200 p.

    STATISTIQUE CANADA. 1998a. « Politique d'information des répondants aux enquêtes », Manuel des politiques de Statistique Canada.

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