Balance des paiements internationaux

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Quatrième trimestre de 2007

Balance des paiements internationaux note aux lecteurs

Faits saillants

Pour la première fois depuis le deuxième trimestre de 1999, le solde du compte courant était en déficit avec le reste du monde. Le solde a régressé de 1,8 milliard de dollars comparativement au trimestre précédent et a atteint une position négative de 513 millions de dollars au quatrième trimestre (après désaisonnalisation). La baisse de l'excédent au titre des biens et un déficit record au titre des voyages ont beaucoup contribué à la création d'un léger déficit.

Graphique D.1 Un déficit plus grand des voyages et un plus faible surplus des biens conduisent au premier déficit du compte courant en huit ans

Pour 2007 dans l'ensemble, l'excédent du compte courant a été ramené à 14,2 milliards de dollars, une forte baisse comparativement au surplus de 23,6 milliards de dollars de 2006. Il s'agit du résultat d'un plus grand déficit au titre des voyages et d'une augmentation des profits gagnés par les investisseurs directs étrangers. Ce surplus en baisse s'inscrit dans un contexte où le dollar canadien s'est fortement apprécié par rapport aux principales devises étrangères en 2007, particulièrement le dollar américain et la livre sterling. Cette appréciation a rendu, de façon générale, les exportations canadiennes plus onéreuses et les importations moins coûteuses, affectant ainsi le solde du compte courant.

Dans le compte capital et financier (non désaisonnalisé), d'importantes acquisitions sous forme d‘investissements directs étrangers ont mené à des flux d'investissements directs quasi-record au Canada. Sous l'influence d'un marché de titres d'emprunt réagissant à la récente crise du crédit, les investisseurs de portefeuille canadiens ont poursuivi leurs achats d'actions étrangères tout en se débarrassant de montants considérables de titres d'emprunt étrangers pour un deuxième trimestre consécutif.

Compte courant

L'excédent le plus faible pour les biens en plus de huit ans

Au cours du quatrième trimestre, l'excédent au titre des biens s'est retrouvé à 9,3 milliards de dollars, en deçà de la barre des 10 milliards de dollars pour la première fois au cours de la présente décennie, la diminution des exportations surpassant celle des importations. Néanmoins, la réduction de 1,1 milliard de dollars de l'excédent au titre des biens a été plus faible que celle du trimestre précédent lorsque les importations ont progressé.

Dans l'ensemble, les exportations de biens ont régressé davantage au quatrième trimestre, en baisse de 4,0 milliards de dollars pour s'établir à 111,4 milliards de dollars. C'est la troisième diminution consécutive des ventes de biens à des non-résidents. La plus forte baisse a été enregistrée dans les biens industriels, qui ont perdu 1,8 milliard de dollars, an raison surtout de la baisse des prix. Les exportations de minerais et d'alliages de nickel ont diminué ensemble de 1,2 milliard de dollars en raison de la baisse à la fois des quantités et des prix. Les produits chimiques non organiques (ce qui comprend l'uranium) ont fléchi pour le deuxième trimestre consécutif, les prix chutant de 40 % depuis le sommet du deuxième trimestre.

Les exportations de machines et de matériel ainsi que de produits automobiles ont continué de fléchir au quatrième trimestre. Les machines et le matériel ont reculé de 1,1 milliard de dollars comparativement au trimestre précédent, la plus forte baisse ayant été enregistrée dans les produits des télécommunications. Les exportations de produits automobiles ont reculé de 1,0 milliard de dollars au quatrième trimestre avec des ventes à l'étranger de 18,0 milliards de dollars, le montant le plus faible depuis le deuxième trimestre de 1998. La faiblesse a été manifeste pour les automobiles, les camions, les pièces, qui ont tous atteint leur niveau de vente le plus bas depuis plusieurs années.

Les produits forestiers ont contribué aussi à la faiblesse des exportations au quatrième trimestre, avec une baisse de 0,5 milliard de dollars comparativement au trimestre précédent, soit huitième baisse consécutive. La presque totalité de la réduction de 0,3 milliard de dollars des exportations de bois d'œuvre est attribuable à la diminution des prix au quatrième trimestre.

Les exportations de produits énergétiques sont la seule catégorie qui a enregistré des gains au quatrième trimestre, une hausse de 1,0 milliard de dollars. La situation s'explique en particulier par l'augmentation des prix du pétrole brut exporté. Les ventes de pétrole brut ont plus qu'annulé la diminution des ventes de gaz naturel, dont les prix ont fléchi au cours du trimestre.

Les importations de biens ont également diminué de 3,0 milliards de dollars au quatrième trimestre pour s'établir à 102,1 milliards de dollars. Pour leur part, les importations de produits automobiles ont reculé de 1,2 milliard de dollars. Les pièces de véhicules en particulier ont perdu plus de 10 % pour s'établir à 8,1 milliards de dollars, leur plus faible niveau depuis la fin de 1996.

Les biens industriels et les machines et le matériel ont tous deux enregistré des réductions de 0,8 milliard de dollars au quatrième trimestre. La baisse des prix explique cette situation, car les quantités ont augmenté dans ces deux grandes catégories. Les importations de produits chimiques organiques et d'aéronefs ont fléchi après les sommets atteints au troisième trimestre. Les produits énergétiques ont légèrement reculé et les plus faibles importations de pétrole brut ont presque toutes été contrebalancées par l'augmentation des importations de produits du pétrole et du charbon.

En 2007, le rétrécissement de l'excédent au titre des biens s'est poursuivi. La balance au titre des biens a reculé de 1,7 milliard de dollars vu que les importations ont augmenté plus que les exportations. Pour ce qui est des exportations, il y a eu des augmentations considérables pour les biens industriels et les produits énergétiques, tandis que les produits automobiles et les produits forestiers diminuaient. Le renforcement des importations au cours de 2007 a été réparti plus également entre presque toutes les grandes catégories de biens, sauf les produits automobiles qui sont restés stables en raison de faibles importations de pièces de véhicules.

Le déficit au titre des services continue de se creuser

Au quatrième trimestre, le déficit au titre des services a établi un autre record à 5,8 milliards de dollars, soit 0,8 milliard de dollars de plus que le trimestre précédent. Cette aggravation du déficit est attribuable en particulier au troisième record consécutif du déficit au titre des voyages. Le déficit au titre des transports a aussi augmenté, mais celui des services commerciaux n'a pratiquement pas bougé.

Graphique D.2 Les Canadiens profitent d'un dollar plus fort et accroissent leurs dépenses en voyage

Le déficit au titre des voyages a atteint 3,6 milliards de dollars au cours du présent trimestre étant donné que les paiements ont continué d'augmenter tandis que les recettes restent stables. La force du dollar canadien a été un facteur important dans l'augmentation de 16,7 % des dépenses par les voyageurs canadiens allant aux États-Unis. Le nombre de voyages d'un seul jour a augmenté de 8,9 % tandis que le nombre de Canadiens voyageant par automobile et restant au moins une nuit aux États-Unis a augmenté de 15,8 %. Les dépenses par les Canadiens dans les voyages à l'étranger ont également légèrement augmenté. Du côté des recettes, la diminution des dépenses des visiteurs américains a plus qu'été épongée par l'augmentation des dépenses des voyageurs de l'étranger.

Le déficit au titre des services de transport s'est creusé (0,3 milliard de dollars) pour atteindre le montant record de 2,1 milliards de dollars au quatrième trimestre, ce qui s'explique en partie par la hausse des paiements pour les tarifs des passagers. Toutefois, le déficit au titre des services commerciaux a fléchi (0,2 milliard de dollars) étant donné que les recettes ont augmenté et que les paiements n'ont pratiquement pas bougé.

Le déficit des revenus d'investissement reste stable

Le déficit des revenus d'investissement a quelque peu fléchi (0,2 milliard de dollars) puisque la diminution des paiements a excédé celle des recettes. Les paiements sur les revenus de placements ont baissé de 0,7 milliard de dollars alors que l'intérêt payé sur les obligations canadiennes a atteint un nouveau creux de 5,2 milliards de dollars. En outre, les profits gagnés par les investisseurs directs étrangers ont reculé après un sommet au troisième trimestre.

Graphique D.3 Une baisse presque identique des recettes et des paiments sur les revenus de placements laisse le déficit des revenus d'investissement largement inchangé

Du côté des recettes, les profits sur les investissements directs canadiens à l'étranger ont diminué de 0,8 milliard de dollars après un troisième trimestre vigoureux. L'intérêt reçu sur les investissements de portefeuille étrangers a également diminué (0,2 milliard de dollars), ce qui est attribuable à de plus faibles taux de rendement. Toutefois, les recettes élevées dans d'autres investissements, surtout en provenance d'actifs bancaires, ont partiellement épongé ces réductions.

Compte financier

Les investisseurs directs étrangers terminent 2007 en effectuant des investissements record

Au quatrième trimestre de 2007, les flux d'investissements directs au Canada ont bondi pour se chiffrer à 47,0 milliards de dollars. Cette situation était encore une fois principalement attribuable aux acquisitions étrangères d'entreprises canadiennes, une tendance qui s'est maintenue tout au long de 2007. Les prises de contrôle d'entreprises canadiennes par des investisseurs directs étrangers ont compté pour plus de 80 % de ces investissements directs au Canada au cours de ce trimestre.

Graphique D.4 Les prises de contrôle poussent l'investissement direct étranger au Canada vers un nouveau sommet

Les investissements directs étrangers ont été concentrés dans le secteur de l'énergie et des minerais métalliques de l'économie canadienne (35,2 milliards de dollars) au quatrième trimestre. Sur le plan géographique, la plus grande partie du financement étranger est provenue d'entreprises britanniques (27,4 milliards de dollars) et américaines (17,2 milliards de dollars).

L'année 2007 dans l'ensemble a produit des flux d'investissements directs étrangers sans précédent de 115,4 milliards de dollars au Canada, ce qui a même dépassé la montée en flèche des investissements étrangers réalisés au Canada pendant la bulle technologique de 2000. Les fusions et les acquisitions transfrontalières ont principalement expliqué ces investissements et ont mis en évidence la tendance au regroupement dans certains secteurs à l'échelle mondiale.

Forte baisse des avoirs en actions de portefeuille canadiennes par les non-résidents

Les investisseurs de portefeuille étrangers ont réduit leurs avoirs en titres canadiens d'un montant record de 28,0 milliards de dollars au cours du trimestre, surtout des actions. L'afflux considérable de capitaux d'investissement directs étrangers servant à acquérir des entreprises canadiennes au quatrième trimestre a été partiellement annulé par les quantités importantes d'actions dont se sont départis les investisseurs de portefeuille étrangers. Les avoirs étrangers d'actions canadiennes ont reculé de façon importante (31,9 milliards de dollars) en raison surtout des prises de contrôle.

Les ventes d'actions canadiennes en circulation par les non-résidents au cours du trimestre ont également contribué à la réduction des avoirs de portefeuille, celles-ci s'étant élevées à 1,1 milliard de dollars. Les non-résidents ont été des acheteurs nets d'actions canadiennes en circulation au cours de l'année dans l'ensemble (2,3 milliards de dollars), bien qu'il y ait eu un ralentissement marqué des investissements étrangers dans ces instruments relativement aux années précédentes.

Les investisseurs non résidents ont acquis 4,4 milliards de dollars d'obligations canadiennes au cours du quatrième trimestre de 2007, après un désinvestissement au deuxième trimestre et des investissements inchangés au troisième trimestre. Les achats ont été concentrés dans les obligations d'entreprises du gouvernement fédéral, compte tenu de nouvelles émissions record sur les marchés étrangers au cours du trimestre. Les investisseurs étrangers ont acheté des obligations canadiennes pour une valeur de 9,5 milliards de dollars en 2007, surtout des obligations canadiennes libellées en dollars américains, un renversement comparativement à 2006, année durant laquelle les émissions en dollars canadiens ont eu la faveur.

Les non-résidents ont continué de délaisser les instruments du marché monétaire canadien au quatrième trimestre, en ayant retranché pour un montant de 568 millions de dollars de leurs portefeuilles. Le désinvestissement a porté entièrement sur les titres du gouvernement fédéral et de ses entreprises. Pour l'année, les investisseurs étrangers ont vendu pour une valeur de 1,4 milliard de dollars d'instruments du marché monétaire canadien, la majorité étant des émissions du gouvernement fédéral.

Graphique D.5 Les prises de contrôle mènent à d'importantes réductions d'actions canadiennes détenues à l'étranger

Les investissements directs canadiens à l'étranger se maintiennent

Les investissements directs canadiens à l'étranger ont atteint 13,4 milliards de dollars au quatrième trimestre, en légère hausse comparativement au troisième trimestre. Il s'agit d'un niveau semblable aux investissements trimestriels moyens enregistrés pour l'année. La plus grande partie des investissements au quatrième trimestre (10,1 milliards de dollars) est attribuable aux fonds de roulement supplémentaires fournis aux filiales étrangères. Selon la tendance observée au cours des trimestres précédents de 2007, la plus grande partie des investissements de ce trimestre (8,0 milliards de dollars) est allée dans le secteur des finances et des assurances et visait l'économie américaine (6,0 milliards de dollars).

Graphique D.6 L'investissement direct étranger progresse à un rythme constant¹

Les investisseurs directs canadiens ont placé 53,1 milliards de dollars dans des économies étrangères en 2007. Le rythme soutenu des investissements durant l'année a fait en sorte que 2007 s'est avérée particulièrement importante au chapitre des investissements d'un point de vue historique (quatrième rang). Le dollar canadien s'est apprécié de plus de 15 cents US en 2007 pour dépasser légèrement la parité avec le dollar américain à la fin de l'année.

Le Canada a été un fournisseur annuel net d'investissements directs étrangers au reste du monde de 2001 à 2005. Cette tendance s'est inversée en 2006, les investissements au Canada ayant dépassé ceux à l'étranger, et s'est accentuée en 2007.

Reprise de la demande de titres étrangers par les investisseurs canadiens

Après un fléchissement inhabituel au troisième trimestre, la demande de titres étrangers par les investisseurs canadiens a rebondi au quatrième trimestre, les investissements dans le marché des actions ayant dominé. Le montant de 2,8 milliards de dollars investi au quatrième trimestre a porté le total pour l'année à 45,9 milliards de dollars, bien en deçà des 78,7 milliards de dollars de titres étrangers acquis en 2006.

Graphique D.7 Les actions à la source de la demande canadienne pour les titres étrangers¹

Les Canadiens ont investi 9,5 milliards de dollars en actions étrangères au cours du trimestre, soit le montant le plus important enregistré en plus de six ans. Les investissements ont porté principalement sur les actions américaines (7,8 milliards de dollars), comme ce fut le cas pour toute l'année. Les achats d'actions étrangères d'une valeur de 30,6 milliards de dollars en 2007 ont représenté une augmentation de 8,0 % comparativement 2006, soit l'activité la plus intense pour ce qui est des actions étrangères depuis 2001.

Les Canadiens se sont départis d'un montant appréciable de 6,8 milliards de dollars au cours de la deuxième moitié de l'année, ce qui constitue un revirement marqué comparativement à la première moitié de l'année au cours de laquelle ils ont investi des montants record dans les obligations étrangères. La plus grande partie du désinvestissement (5,1 milliards de dollars) est survenue au cours du quatrième trimestre. En 2007, les investisseurs canadiens ont acheté pour 26,7 milliards de dollars d'obligations étrangères, une baisse comparativement au sommet de 43,6 milliards de dollars en 2006.

Après un désinvestissement record de 10,4 milliards de dollars au troisième trimestre, les Canadiens se sont départis de 1,5 milliard de dollars de leurs avoirs en instruments du marché monétaire étranger au quatrième trimestre, la plus grande partie en instruments autres qu'américains. Au cours d'une année marquée par l'instabilité sur le marché des titres d'emprunt à court terme, les Canadiens ont réduit de plus de la moitié leurs avoirs d'instruments du marché monétaire étranger en 2007

Opérations liées aux dépôts, aux prêts et aux réserves

Le compte des autres investissements a enregistré une entrée nette de capitaux de 3,3 milliards de dollars au cours du trimestre. La plus grande partie de l'apport du trimestre est attribuable à l'augmentation du passif au chapitre des prêts et des dépôts envers les non-résidents. La diminution modérée des prêts et des réserves internationales du Canada du côté de l'actif a aussi contribué à l'entrée nette de capitaux.

Dans une année marquée par une forte volatilité sur le marché des titres d'emprunt et par une appréciation de 17,6 % du dollar canadien comparativement au dollar américain, des augmentations importantes ont été enregistrées au chapitre des dépôts à l'étranger par les résidents (39,2 millions de dollars) et des dépôts au Canada par les non-résidents (48,6 milliards de dollars).

Tableaux de données

• Tableau D.1 Balance des paiements
• Tableau D.2 Compte courant

Information sur les méthodes et la qualité des données disponible dans la Base de métadonnées intégrée: 1534, 1535 et 1536.