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La gestion de l’eau dans les exploitations agricoles canadiennes

Introduction
Protection des étendues d’eau naturelles
Utilisation de l’eau à des fins agricoles et domestiques
Degré d’adoption des meilleures pratiques de gestion reliées à l’eau
Sommaire

Introduction

L’article La gestion de l’eau dans les exploitations agricoles canadiennes est le cinquième d’une série d’articles intitulée La gestion environnementale des fermes au Canada, qui documente les principaux résultats de l’Enquête sur la gestion environnementale (EGA)1 de 2001. La série sur La gestion environnementale des fermes au Canada présente des renseignements clés sur les pratiques agroenvironnementales utilisées dans les exploitations agricoles canadiennes. La série comprend divers articles qui traitent de sujets tels que l’entreposage ou l’épandage des fumiers, la gestion de l’eau, l’utilisation d’intrants chimiques et les pratiques de gestion durable des terres. L’enquête vise essentiellement à donner un aperçu des pratiques de gestion environnementale dans les exploitations agricoles canadiennes; elle n’aborde pas en détail la façon dont les agriculteurs gèrent leurs activités en fonction de la protection l’environnement.

Les activités agricoles peuvent, de par leur nature, avoir une incidence importante sur l’environnement. Les pratiques de travail du sol modifient le milieu naturel; les intrants agricoles infiltrent les écosystèmes; et les sous-produits animaux perturbent l’équilibre écologique. Gérant de vastes étendues de terres, les agriculteurs sont donc, de facto, aux premières lignes pour ce qui est de la gestion environnementale. En effet, ils participent activement à des programmes environnementaux et adoptent des pratiques qui minimisent les risques de pollution de l’air, de l’eau et des sols tout en favorisant la conservation de la biodiversité. Les résultats de l’EGA donnent un aperçu de l’adoption de pratiques environnementales saines et peuvent aider les gouvernements, les agriculteurs et les organismes non gouvernementaux dans la promotion et l’élaboration d’initiatives agroenvironnementales.

Le présent rapport porte essentiellement sur la gestion de l’eau dans les exploitations agricoles canadiennes et aborde les pratiques de protection des étendues d’eau naturelles, comme le maintien de la végétation dans les zones adjacentes aux étendues d’eau naturelles et l’élimination des eaux usées de laiterie, ainsi que l’utilisation adéquate de l’eau à des fins agricoles et domestiques dans les exploitations. Les pratiques ayant trait à l’eau sont beaucoup plus vastes que ce qui est inclus dans le présent bulletin. D’autres pratiques sont d’ailleurs abordées dans d’autres articles de la série, y compris en ce qui a trait à la distance entre les installations d’entreposage du fumier et les cours d’eau.

Bien que cet article présente principalement des données d’envergure nationale, certains résultats provinciaux sont occasionnellement présentés.  Vous trouverez une liste complète de tableaux de données provinciales à l’Annexe A.

Protection des étendues d’eau naturelles

Les activités agricoles peuvent avoir une incidence importante sur la qualité et la santé des étendues d’eau naturelles comme les ruisseaux, les lacs et les rivières. Un certain nombre de pratiques agricoles peuvent toutefois réduire, voire même éliminer, les risques posés par l’agriculture sur les étendues d’eau naturelles. L’EGA a permis de recueillir des données sur certaines de ces pratiques, soit le maintien de la végétation dans les zones adjacentes aux étendues d’eau naturelles,  la gestion du bétail au pâturage afin de l’empêcher d’accéder à des étendues d’eau ou d’éviter le ruissellement du fumier, l’adoption de mesures de conservation des terres humides, ainsi que l’élimination des eaux usées de laiterie et des déchets toxiques agricoles.

Végétation des zones adjacentes à des étendues d’eau naturelles

Au cours des dernières décennies, de nombreuses exploitations agricoles ont pris de l’ampleur, se sont spécialisées et sont devenues plus efficaces afin d’assurer leur rentabilité à long terme. Les agriculteurs ont dû changer nombre de leurs pratiques pour atteindre cet objectif. Parmi celles-ci, on retrouve la réduction de la largeur des zones de végétation le long des étendues d’eau.  Cette pratique permet de cultiver une superficie accrue de terre et ainsi d’obtenir des revenus agricoles plus élevés.  Dans bien des cas, il reste peu de végétation, voire aucune, entre les cultures et les étendues d’eau naturelles. Il s’ensuit une réduction de la protection des étendues d’eau adjacentes, ce qui accroît les risques d’érosion et de contamination des eaux par le ruissellement des sédiments, des pesticides et des éléments fertilisants.

L’enquête a vérifié si les agriculteurs laissaient de la végétation sur les zones adjacentes aux étendues d’eaux naturelles. À l’échelle nationale, 76,3 % des exploitations agricoles possédant des zones adjacentes à une étendue d’eau naturelle disaient y laisser de la végétation en 2001 (tableau 1). Parmi ces exploitations, 95,0 % ont déclaré avoir des zones adjacentes sous couvert permanent, 12,0 % y ont semé ou planté de la végétation supplémentaire (p. ex. cultures vivaces, arbres et arbustes) et 2,7 % y ont semé des cultures d’hiver2. Ces résultats doivent toutefois être interprétés avec prudence, puisque l’enquête n’a pas vérifié si la totalité ou une partie seulement des zones adjacentes à des étendues d’eau naturelles, sur une ferme donnée, avait de la végétation.

Tableau 1 Végétation des zones adjacentes à une étendue d'eau naturelle - Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 1  Végétation dans les zones adjacentes à une étendue d'eau naturelle - Canada, 2001 

Le pourcentage d’exploitations agricoles déclarant avoir de la végétation sur des zones adjacentes à une étendue d’eau naturelle ne varie pas de façon marquée d’un bassin hydrographique3 à l’autre. La carte 1 illustre que, dans la majorité des bassins, de 65 à 85 % des exploitations déclarent avoir de la végétation sur des zones adjacentes à une étendue d’eau naturelle.

Carte 1 Pourcentage d'exploitations déclarant avoir de la végétation sur des zones adjacentes à une étendue d'eau naturelle, selon le bassin hydrographique - 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Carte 1  Pourcentage d'exploitations déclarant avoir de la végétation sur des zones adjacentes à une étendue d'eau naturelle, selon le bassin hydrographique - 2001

Gestion du bétail au pâturage

La gestion du bétail au pâturage peut aussi influer sur la qualité des étendues d’eau naturelles. L’EGA a permis de recueillir des renseignements sur le degré d’adoption de deux pratiques de gestion du bétail au pâturage, soit l’interdiction de l’accès du bétail aux étendues d’eau de surface et leur alimentation à une distance suffisante de celles-ci pendant les mois d’hiver.

Le fait de permettre au bétail étant au pâturage d’accéder aux étendues d’eau naturelles peut en affecter la qualité. Le bétail peut en effet y laisser des excréments, ce qui augmente la charge en éléments fertilisants (principalement en azote et en phosphore) et accroît les risques de contamination par des agents pathogènes. Il peut par ailleurs modifier les berges et, par le fait même, accroître l’érosion, la compaction et la sédimentation.

En 2001, à l’échelle nationale, 56,8 % des exploitations agricoles ayant du bétail au pâturage ont déclaré ne pas lui donner un accès direct aux étendues d’eau naturelles. Ce pourcentage est uniforme d’une catégorie de revenu agricole à l’autre (figure 1). Ce sont les provinces de l’Est, plus particulièrement l’Ontario, de même que la Colombie-Britannique, qui présentent le taux d’adoption le plus élevé de cette pratique, comme l’illustrent les tableaux A.4.B à A.4.H, en annexe.

Figure 1 Accès aux étendues d'eau de surface par le bétail au pâturage, selon la catégorie de revenu agricole - Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 1  Accès aux étendues d'eau de surface par le bétail au pâturage, selon la catégorie de revenu agricole - Canada, 2001

Nourrir le bétail en pâturage près d’une étendue d’eau de surface peut en affecter la qualité à moins que les aires d’alimentation soient aménagées adéquatement afin de protéger l’environnement  Il est important de limiter le temps que le bétail passe près des étendues d’eau de surface afin de réduire les risques sur la qualité de l’eau posés par les éléments fertilisants et les agents pathogènes qui peuvent s’écouler des aires d’alimentation. Durant les mois d’hiver, l’alimentation du bétail au pâturage dans des aires situées suffisamment loin des étendues d’eau naturelles est une pratique de prévention des écoulements qui a fait ses preuves.

En 2001, 90,7 % des exploitations agricoles canadiennes ayant du bétail en pâturage ont affirmé le nourrir à plus de 100 mètres d’une étendue d’eau de surface pendant les mois d’hiver (figure 2), un pourcentage semblable pour toutes les catégories de revenu agricole.

Figure 2 Distance entre les aires d'alimentation du bétail pendant les mois d'hiver et les étendues d'eau naturelles, selon les catégories de revenu agricole - Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 2 Distance entre les aires d'alimentation du bétail pendant les mois d'hiver et les étendues d'eau naturelles, selon les catégories de revenu agricole - Canada, 2001

Mesures de conservation pour les terres humides naturelles

Les terres humides sont des étendues de terrain qui sont saturées d’eau suffisamment longtemps pour que leur sol et leur végétation en soient significativement modifiés et que la vie aquatique soit favorisée. Les principaux types de terres humides (tourbières hautes, tourbières basses, marécages, marais et eaux peu profondes) se caractérisent par :

  1. une couverture saisonnière ou permanente d’eau peu profonde;
  2. une nappe phréatique à égalité ou presque de la surface pendant la majeure partie de la saison de croissance;
  3. des sols organiques saturés, ou tourbe, dont la productivité dépend du pH ainsi que de la teneur en éléments fertilisants;
  4. la présence de plantes hydrophiles, comme les quenouilles, les joncs, les roseaux, les carex, les cornouillers, les saules et les cèdres.

Les agriculteurs ayant des terres humides naturelles sur leur exploitation peuvent adopter diverses mesures de conservation. Le tableau 2 montre que l’installation de clôtures et la rotation de pâturage4 sont les mesures les plus couramment utilisées par les agriculteurs utilisant des mesures de conservation (45,5 % et 41,7 % respectivement). On a aussi fait appel à d’autres sources d’abreuvement des animaux et à des ouvrages de régularisation des eaux ou barrages pour protéger les terres humides dans 25,9 % et 12,7 % des cas, respectivement. D’autres mesures ont été adoptées par 25,0 % des fermes.

Les mesures de conservation adoptées par les agriculteurs ne varient que quelque peu selon que le type de terres humides (soit saisonnier, permanent ou les deux). Les exploitations déclarant les deux types de terres humides étaient légèrement plus susceptibles de recourir à plusieurs types de mesures de conservation. En revanche, les exploitations déclarant seulement des terres humides saisonnières étaient légèrement plus susceptibles de recourir à la rotation du pâturage que les exploitations comptant seulement des terres humides permanentes.

Tableau 2  Mesures de conservation des terres humides naturelles, selon le type de terres humides - Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 2  Mesures de conservation des terres humides naturelles, selon le type de terres humides - Canada, 2001 

Élimination des eaux usées de laiterie

Les eaux usées de laiterie5 sont des déchets propres à toutes les fermes laitières qui peuvent contaminer le sol et l’eau. Au cours des dernières décennies, le volume des eaux usées de laiterie a augmenté en raison de la taille croissante des troupeaux et de la prévalence accrue des techniques de lavage automatique, lesquelles exigent des volumes d’eau plus importants.

Certaines des méthodes d’élimination des eaux usées sont plus respectueuses de l’environnement que d’autres. Le déversement des eaux usées dans le système d’entreposage du lisier6 ainsi que l’utilisation d’un réservoir ou d’un champ d’épuration, d’un filtre-berge végétal, d’un bassin de retenue ou encore d’un bac de floculation7 font partie des méthodes recommandées.

L’EGA a permis de recueillir des renseignements sur l’élimination des eaux usées de laiterie dans les fermes où on trouve un système d’entreposage du lisier. Il ressort que 66,1 % des fermes laitières déversent leurs eaux usées de laiterie dans le système d’entreposage du lisier. Un autre 11,4 % traite leurs eaux usées séparément du lisier, alors que 22,5 % des fermes ne traitent tout simplement pas leurs eaux usées.

En regroupant les fermes selon leur revenu agricole, on remarque que plus le revenu est élevée, plus la ferme est susceptible de déverser ses eaux usées dans le système d’entreposage du lisier (figure 3). Le pourcentage des fermes traitant leurs eaux usées séparément du lisier est relativement le même d’une catégorie de revenus à l’autre, soit environ 15 %.

Figure 3  Élimination des eaux usées de laiterie dans les fermes canadiennes ayant un système d'entreposage du lisier, selon la catégorie de revenus agricoles - Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 3  Élimination des eaux usées de laiterie dans les fermes canadiennes ayant un système d'entreposage du lisier, selon la catégorie de revenus agricoles - Canada, 2001

Élimination des déchets toxiques agricoles

Les déchets toxiques agricoles commandent des méthodes d’élimination particulières puisqu’ils représentent un danger pour la santé et risquent de contaminer le sol et l’eau. Parmi les différents déchets toxiques agricoles, mentionnons les pesticides et leurs contenants, les batteries, l’antigel, les produits vétérinaires et l’huile usée 8.

L’EGA a permis de recueillir des renseignements sur les méthodes d’élimination employées par les agriculteurs pour tout déchet toxique agricole. Certaines des méthodes courantes pour traiter les déchets toxiques agricoles en toute sécurité comprennent : le retour du produit et de son contenant au fournisseur, le rinçage et l’élimination avec les déchets ménagers (p. ex. les contenants de pesticides), le recours à un programme de recyclage spécialisé, ainsi que les services de ramassage des déchets dangereux. Les méthodes accessibles peuvent varier d’une province ou d’une zone à l’autre en raison des types de services offerts et des différents programmes et règlements en vigueur.

La figure 4 montre que les méthodes d’élimination déclarées les plus courantes sont le recours à un programme de recyclage spécialisé (54,2 % des exploitations) et le retour des déchets toxiques agricoles au fournisseur (40,1 % des exploitations). Environ 20 % des exploitations font appel à un service de ramassage des déchets dangereux pour au moins une partie de leurs déchets, tandis que 15,0 % d’entre elles rincent les contenants et les jettent avec les déchets ménagers. Les autres méthodes d’élimination des déchets toxiques agricoles (comme l’incinération des déchets ou leur dépôt à un site d’enfouissement local) sont utilisées par 10,9 % des exploitations.

Figure 4 Élimination des déchets toxiques agricoles - Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 4  Élimination des déchets toxiques agricoles - Canada, 2001

Utilisation de l’eau à des fins agricoles et domestiques

Les agriculteurs utilisent de l’eau tous les jours dans leurs activités agricoles et domestiques. L’EGA a recueilli des renseignements sur la gestion de l’eau utilisée pour l’irrigation et la fréquence à laquelle les agriculteurs font analyser la qualité de leur eau potable.

Types de systèmes d’irrigation

D’une année à l’autre, les agriculteurs peuvent être confrontés à des sécheresses, ce qui met la croissance des cultures à risque. Ils peuvent toutefois se tourner vers l’irrigation pour suppléer à l’insuffisance de pluie. La pertinence de se doter d’un système d’irrigation doit être évaluée en fonction des risques de sécheresse et des coûts d’un système d’irrigation. On a habituellement recours à l’irrigation pour les cultures de grande valeur dans les régions où les risques de sécheresse sont élevés pendant la saison de croissance. Comme les sécheresses ont été nombreuses au cours des dernières années, on irrigue aujourd’hui de plus grandes superficies.

En 2001, 8,0 % des exploitations canadiennes affirmaient irriguer leurs champs. Ce pourcentage fluctuait de 3,0 % pour les producteurs céréaliers et d’oléagineux à 54,6 % pour les producteurs maraîchers et fruitiers (tableau 3). La répartition régionale de ces agriculteurs est présentée dans les tableaux A.9.B et A.9.C de l’annexe.

Tableau 3  Utilisation des systèmes d'irrigation, selon le type d'exploitations agricoles ­- Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 3  Utilisation des systèmes d'irrigation, selon le type d'exploitations agricoles ­- Canada, 2001

Il existe de nombreux types de systèmes d’irrigation. Sur le plan de la consommation d’eau, les asperseurs et canons d’irrigation sont les systèmes les moins économes, alors que les systèmes de goutte-à-goutte représentent le moyen le plus efficace de fournir un apport d’eau aux plantes. Les asperseurs (49,8 %) et les canons d’irrigation (23,2 %) étaient les systèmes les plus couramment utilisés par les agriculteurs canadiens en 2001.  Les systèmes de goutte-à-goutte et les autres systèmes, comme l’irrigation souterraine et par inondation, représentaient 13,1 % et 13,8 % des cas respectivement.

Le système d’irrigation choisi varie selon le type d’exploitations agricoles. Comme l’illustre la figure 5, les producteurs de pommes de terre utilisent presque exclusivement des asperseurs ou des canons d’irrigation, dans des proportions semblables. En revanche, environ 25 % des producteurs maraîchers et fruitiers ont recours aux systèmes goutte-à-goutte, bien que la majorité irrigue leurs terres avec des asperseurs ou des canons d’irrigation. Les asperseurs constituent le système le plus courant chez les producteurs céréaliers et d’oléagineux (59,0 %); viennent ensuite les canons d’irrigation et les autres systèmes moins courants. Les systèmes goutte-à-goutte sont peu utilisés par ces fermes et, lorsque c’est le cas, ils sont utilisés pour irriguer des cultures qui ne constituent pas la production principale de ces fermes.

Figure 5  Types de systèmes d'irrigation utilisés, selon le type d'exploitations agricoles - Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 5  Types de systèmes d'irrigation utilisés, selon le type d'exploitations agricoles - Canada, 2001

Analyse de l’eau potable

La qualité de l’eau potable est essentielle à la productivité agricole de même qu’à la santé des humains et des animaux. Ces dernières années, les résidents des régions rurales ont exprimé des inquiétudes croissantes relativement à la qualité de leur eau potable. On a d’ailleurs incité les habitants de ces régions à faire analyser leur eau régulièrement afin de s’assurer qu’elle n’est pas contaminée.

L’EGA a permis de recueillir des renseignements sur la fréquence à laquelle les agriculteurs font analyser leur approvisionnement en eau potable. En 2001, la majorité des agriculteurs ont déclaré ne pas faire analyser leur eau sur une base régulière. En effet, 7,0 % d’entre eux la font analyser deux fois par année ou plus; 15,8 %, une fois par année; 13,1 %, tous les deux ans; et 64,1 % ne la font tout simplement pas analyser régulièrement. Ces proportions sont plutôt semblables d’une province à l’autre. Toutefois, les agriculteurs ontariens font analyser leur approvisionnement en eau potable plus souvent que les autres : 14,5 % d’entre eux la font analyser deux fois par année ou plus; 27,5 %, une fois par année; 13,6 %, tous les deux ans; alors que 44,4 % ne la font pas analyser régulièrement (figure 6). Ces pourcentages plus élevés d’analyse en Ontario sont probablement attribuables, du moins en partie, aux nombreux cas de maladies survenus à Walkerton en 2000 et qui étaient liés à la qualité de l’eau consommée.

Figure 6 Fréquence à laquelle les exploitations agricoles canadiennes font analyser l'eau potable, selon la province - 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 6  Fréquence à laquelle les exploitations agricoles canadiennes font analyser l'eau potable, selon la province - 2001

Les fermes porcines, avicoles de même que les producteurs de fruits et de légumes font analyser leur eau potable plus fréquemment que les autres types d’exploitations agricoles (figure 7). Ce sont les fermes de céréales et d’oléagineux, de même que les fermes bovines, qui déclarent tester le moins fréquemment la qualité de leur eau potable.

Figure 7 Fréquence à laquelle les exploitations agricoles canadiennes font analyser leur eau potable, selon le type d'exploitations agricoles - 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 7  Fréquence à laquelle les exploitations agricoles canadiennes font analyser leur eau potable, selon le type d'exploitations agricoles - 2001

Degré d’adoption des meilleures pratiques de gestion reliées à l’eau

On entend par meilleures pratiques de gestion (MPG) reliées à l’eau des pratiques agricoles qui favorisent la conservation de la qualité de l’eau et de sa quantité. Le présent article fournit des renseignements sur un nombre limité de pratiques liées à la gestion de l’eau. D’autres pratiques - comme l’entreposage, la manutention et l’épandage des fumiers, des éléments fertilisants et des pesticides, de même que l’entreposage du carburant et de l’ensilage ou encore la gestion du drainage – font aussi référence à la gestion de l’eau.

On a demandé aux agriculteurs s’ils appliquaient, en général, les MPG pour l’eau dans leur exploitation. En 2001, 19,4 % des agriculteurs canadiens ont affirmé appliquer toutes les MPG reliées à l’eau dans leur exploitation et 11,6 % signalait les appliquer partiellement (tableau 4). Par contre, 43,9 % des agriculteurs disaient ne pas connaître les MPG reliées à l’eau pour leur région.  Enfin, près d’un agriculteur canadien sur quatre a répondu que les MPG reliées à l’eau ne s’appliquaient pas à ses activités agricoles (23,1 %). Ce dernier pourcentage est surprenant, puisque la majorité des exploitations canadiennes appliquent une gamme de pratiques qui peuvent influer sur l’eau.  Il suggère que ce groupe d’agriculteurs n’est peut-être pas en mesure de cerner les MPG qui ont des impacts sur l’eau.9

Tableau 4 Degré de mise en ouvre des MPG reliées à l'eau - Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 4  Degré de mise en ouvre des MPG reliées à l'eau - Canada, 2001

Sommaire

L’analyse fournie dans le présent article donne certains renseignements clés sur les pratiques de gestion reliées à l’eau adoptées par les exploitations agricoles canadiennes en 2001. Elle se penche plus particulièrement sur les pratiques de protection des étendues d’eau naturelles et de l’utilisation de l’eau par les exploitations agricoles canadiennes.

En ce qui a trait à la protection des étendues d’eau naturelles, l’EGA a permis de recueillir des données sur le maintien de la végétation dans les zones adjacentes aux étendues d’eau naturelles, sur la gestion du bétail au pâturage près des étendues d’eau naturelles, sur le type de mesures de conservation utilisées pour les terres humides naturelles, ainsi que sur l’élimination des eaux usées de laiterie et des déchets toxiques agricoles.

Les résultats de l’EGA montrent qu’environ 75 % des exploitations agricoles ayant des zones adjacentes à une étendue d’eau naturelle laissent de la végétation sur au moins une partie de ces zones, généralement de la végétation permanente, et que ce pourcentage ne varie pas vraiment d’un bassin hydrographique à l’autre. Plus de la moitié des fermes ayant du bétail au pâturage limite l’accès des animaux aux étendues d’eau naturelles.  De plus, la grande majorité de ces fermes nourrissent leur bétail à plus de 100 mètres de toute étendue d’eau de surface pendant les mois d’hiver. L’installation de clôtures et la rotation du pâturage sont les pratiques les plus courantes de conservation des terres humides naturelles.

La majorité des fermes laitières (66,1 %) ayant un système d’entreposage du lisier déversent leurs eaux usées de laiterie dans ce système. D’autres, totalisant 11,4 %, traitent leurs eaux usées séparément du lisier, et 22,5 % des fermes ne traitent tout simplement pas leurs eaux usées. Enfin, les méthodes d’élimination des déchets toxiques agricoles les plus courantes sont le recours à un programme de recyclage spécialisé (54,2 % des exploitations) et le retour au fournisseur (40,1 % des exploitations).

En ce qui a trait à l’utilisation de l’eau à des fins agricoles ou domestiques, l’EGA a permis de recueillir des renseignements sur l’utilisation de l’eau pour l’irrigation et la fréquence à laquelle les agriculteurs font analyser leur eau potable. Ainsi, 8,0 % des exploitations canadiennes ont affirmé irriguer leurs champs afin de mieux répondre aux besoins en eau de leurs cultures. Les systèmes d’irrigation les plus courants sont les asperseurs et canons d’irrigation, et ce, même dans les fermes horticoles. Concernant l’analyse de la qualité de l’eau potable, environ 36 % des agriculteurs canadiens font une analyse de leur eau potable au moins une fois tous les deux ans, les agriculteurs ontariens ayant plus fréquemment recours à de telles analyses.

On a aussi demandé aux agriculteurs d’établir dans quelle mesure ils appliquent les MPG pour l’eau. Trente et un pourcent ont répondu qu’ils appliquent une partie ou l’ensemble de ces pratiques, alors que la plupart des autres affirment ne pas connaitre les MPG reliées à l'eau dans leur région ou considèrent que ces MPG ne s'appliquent pas à leur exploitation agricole.

Notes

  1. L'EGA a été réalisé en mars 2002 par Statistique Canada pour Agriculture et Agroalimentaire Canada. L'enquête présente un large éventail de pratiques de gestion agroenvironnementale dans tous les secteurs agricoles canadiens.
  2. On entend par culture d’hiver une culture semée tard l’automne de sorte que les semences passent l’hiver dans le sol. Cela permet une germination précoce au printemps.
  3. On entend par bassin hydrographique toutes les terres et tous les cours d’eau qui se drainent ou se déversent dans une même étendue d’eau.
  4. On entend rotation du pâturage, le déplacement du bétail d’un pâturage ou d’un enclos à un autre pendant toute la saison de croissance afin de laisser une période de repos à la végétation et, ainsi, de lui permettre de produire des graines.
  5. Les eaux usées de laiterie contiennent une quantité importante de solides du lait provenant du réservoir, du poste de traite ou de tout autre équipement de traite.
  6. Pour de plus amples renseignements sur les systèmes d’entreposage des fumiers, consultez le premier article de la série, intitulé L’entreposage des fumiers au Canada, que l’on trouve sur le site de Statistique Canada.
  7. Le bac de floculation sépare la matière organique et le phosphore des eaux usées.
  8. L’EGA omet explicitement les carcasses.
  9. Cette classification des fermes est basée sur les avis des exploitants agricoles concernant leurs pratiques sur la gestion de l'eau. Cette enquête n'a pas fourni une liste complète des MPG pour l’eau afin de guider les exploitants à répondre à cette question.