1.0 Introduction

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Le logement représente la principale dépense pour la plupart des ménages canadiens. Son abordabilité peut avoir un effet important sur le bien-être des ménages. C'est pourquoi l'abordabilité du logement est étroitement surveillée par une variété d'intervenants – des défenseurs du logement aux analystes des politiques – qui s'intéressent au logement et au bien-être en général des Canadiens.

Pour mesurer l'abordabilité du logement on doit faire une comparaison entre les coûts du logement et la capacité du ménage de couvrir ces coûts. L'indicateur qui sous-tend cette mesure, la part du revenu du ménage consacrée aux coûts d'habitation, est appelé rapport des frais de logement au revenu (RFLR). Une valeur de référence de 30 % pour le RFLR est généralement acceptée comme limite supérieure pour la définition de logement abordable. Les ménages qui consacrent 30 % ou plus de leur revenu ont été visés par des études intensives, et ils continuent de l'être. Plus particulièrement, il est intéressant de déterminer s'ils le font par choix, parce qu'ils ont les moyens de dépenser plus que la normale pour le logement et qu'ils choisissent de le faire, ou par nécessité, parce qu'ils ont un faible revenu et qu'ils ont des besoins de logement.

L'abordabilité du logement, telle que mesurée par le RFLR, est également un intrant essentiel de l'indicateur des besoins impérieux de logement1 élaboré par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) pour cerner les ménages ayant des besoins de logement au Canada. L'indicateur des besoins impérieux de logement permet « de repérer les ménages incapables de payer un logement du marché qui soit de qualité et de taille convenables tout en étant abordable »2. Les renseignements obtenus sont utilisés par les trois niveaux de gouvernement pour les aider à faire la conception, la prestation, le financement et l'évaluation des programmes de logement social.

Jusqu'à maintenant, toutes les données sur le revenu du ménage et les coûts du logement utilisées pour calculer les RFLR au Canada étaient de nature transversale et décrivaient donc l'abordabilité du logement à un moment précis. Aucune source des données ne suivait les ménages avec le temps pour recueillir leurs revenus et leurs coûts d'habitation de façon à permettre un suivi de l'évolution de l'abordabilité de leur logement. Cela ne signifie pas qu'il n'existait pas de source des données qui suivait les ménages avec le temps. En fait, l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) de Statistique Canada a été conçue précisément à cet effet : pour permettre, par exemple, l'étude de la dynamique des faibles revenus3. Au cours des cinq dernières années, la SCHL a commandité un module de questions sur les coûts d'habitation dans cette enquête et les renseignements ainsi obtenus nous permettent maintenant de suivre l'abordabilité du logement de façon longitudinale pour la première fois.

Le présent rapport, rédigé conjointement par Statistique Canada et la SCHL, est seulement axé sur la dynamique de l'abordabilité du logement et ne concerne pas les besoins impérieux de logement. Il examine la probabilité qu'un ménage consacre 30 % ou plus de son revenu au logement, la récurrence d'une telle situation, de façon à savoir si elle est occasionnelle ou continue, il met en opposition les caractéristiques des ménages qui consacrent 30 % ou plus de leur revenu au logement à celle des ménages qui y consacrent une part moins importante.

Le rapport montre la capacité analytique des données longitudinales sur le logement dans l'EDTR en vue d'en connaître davantage sur les Canadiens qui consacrent 30 % ou plus de leur revenu du ménage avant impôt au logement. Les estimations transversales de l'EDTR montrent qu'environ 20 % des Canadiens faisaient partie de ménages qui consacraient 30 % ou plus de leur revenu au logement pour chacune des années de 2002 à 2004. Si on examine cette même période du point de vue longitudinal, les données nous indiquent que 9 % des Canadiens vivaient dans des ménages qui dépassaient la limite de l'abordabilité pour l'ensemble des trois années et que 19 % des Canadiens vivaient dans des ménages qui dépassaient la limite pour une ou deux années. Donc, 28 % des Canadiens ont déjà vécu une telle situation (9 % de façon permanente et 19 % de façon occasionnelle) et 72 % des Canadiens ne l'ont jamais vécue au cours de la période de trois ans étudiée. Le présent document tire profit de la capacité longitudinale des données de l'EDTR d'examiner les caractéristiques socioéconomiques et géographiques des personnes qui ont déjà (pour au moins une année) consacré 30 % ou plus de leurs revenus au logement et de ceux qui consacraient de façon permanente 30 % ou plus de leurs revenus à cette dépense pendant la période de trois ans de 2002 à 2004.

La section 2 présente un profil descriptif qui utilise des données transversales et longitudinales pour décrire les Canadiens qui dépensent plus que la limite de l'abordabilité. La section 3 fait une modélisation de la probabilité que les Canadiens fassent partie d'un ménage ayant déjà ou de façon permanente dépensé plus que la limite d'abordabilité du logement. La section 4 présente des conclusions à partir du rapport et donne certaines suggestions pour des recherches ultérieures4. Les données contextuelles sur l'EDTR, ainsi que les définitions de l'univers à l'étude, des coûts d'habitation, du revenu du ménage et de la norme d'abordabilité du logement utilisés dans la présente recherche se trouvent aux annexes A à C. Les annexes D à F présentent des renseignements sur les modèles.

L'ajout du module sur le logement à l'EDTR par la SCHL a mené à une source de données longitudinales pour les recherches sur le logement qui devrait intéresser les analystes des politiques du logement. Nous espérons que le présent rapport donnera certaines indications des possibilités et qu'il stimulera d'autres recherches.

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  1. Les Besoins impérieux de logement se réfèrent aux ménages dont le logement est surpeuplé, a besoin de rénovations importantes ou coûte 30 % ou plus du revenu du ménage ET qui ne peuvent se permettre de louer un logement adéquat, approprié et abordable dans le marché local de l'habitation pour moins de 30 % du revenu du ménage avant impôt. La SCHL mène une recherche distincte à l'aide de l'EDTR pour examiner les besoins impérieux de logement.
  2. Les Besoins impérieux de logement au Canada, 1991, Société canadienne d'hypothèques et de logement, p. 1
  3. Morrisette R. et X. Zhang (2001) « A faible revenu pendant plusieurs années ». L'emploi et le revenu en perspective, vol. 2, no 3, mars 2001. Statistique Canada, no 75-001-X au catalogue.
  4. Tel qu'indiqué à la note 1, la SCHL mène la recherche sur les besoins impérieux de logement de l'EDTR en vue de faire des estimations des besoins impérieux de logement entre les recensements et d'en suivre les tendances de niveau élevé.