Indicateurs de l'éducation au Canada : une perspective internationale 2017
Chapitre E
Participation à une éducation formelle ou non formelle

E1 Observations tirées du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA)

Contexte

Cet indicateur est fondé sur les données du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA), une étude sur les ménages menée sous le patronage de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans l’édition de Regards sur l’éducation 2017 : Les indicateurs de l’OCDE et d’autres publications de l’OCDE, le PEICA est aussi appelé l’« Enquête sur les compétences des adultes ».

Le PEICA vise à évaluer les habiletés et compétences qui sont essentielles à une participation fructueuse à la société et à l’économie mondiale du XXI^e siècle. Plus précisément, il mesure les compétences cognitives en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques. L’enquête a également utilisé un questionnaire contextuel exhaustif fournissant de l’information sur un bon nombre d’autres compétences et caractéristiques personnelles qui sont importantes pour la réussite.

La formation des adultes peut jouer un rôle important dans l’acquisition et le maintien de compétences clés de traitement de l’information et dans l’acquisition d’autres connaissances et compétences tout au long de la vie. Il est essentiel d’offrir et d’assurer un accès à des possibilités d’apprentissage organisé aux adultes au-delà de leur éducation formelle, en particulier aux travailleurs qui doivent s’adapter aux changements tout au long de leur carrière et qui éprouvent de la difficulté à atteindre des résultats élevés sur le marché du travail (OCDE, 2013).

L’apprentissage continu peut également contribuer à des objectifs non économiques, tels que l’épanouissement personnel, une meilleure santé, la participation communautaire et l’inclusion sociale. L’intégration sociale requiert que les personnes aient les compétences et les connaissances nécessaires pour exercer leurs droits et assumer leurs responsabilités de citoyen, tout en profitant des avantages qu’offre la vie en communauté. L’écart important dans les activités d’apprentissage et la participation des adultes parmi les pays de l’OCDE à des niveaux semblables de développement économique semble indiquer qu’il existe des différences notables touchant les cultures d’apprentissage, les occasions d’apprendre au travail et les systèmes d’éducation pour les adultes (Borkowsky, 2013).

Observations

• Parmi tous les pays de l’OCDE qui ont participé au PEICA, 50 % de tous les adultes en moyenne avaient reçu une éducation formelle ou non formelle pendant la période de 2012-2015. Le Canada avait un taux de participation moyen de 58 % à une éducation formelle ou non formelle, ce qui était plus élevé que la moyenne de l’OCDE. Les taux de participation vont de plus de 60 % au Danemark, en Finlande, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande, en Norvège et en Suède, jusqu’à moins de 30 % en Grèce, en Italie, à Jakarta (Indonésie), dans la Fédération de Russie et en Turquie.
• Le taux de participation était semblable pour les femmes (58 %) et les hommes (59 %) de 25 à 64 ans au Canada, ce qui est plus haut que les moyennes de l’OCDE (48 % et 51 %, respectivement).

• Le taux de participation moyen à une éducation formelle ou non formelle variait de 44 % à 64 % entre les provinces et les territoires pour les hommes et les femmes, soit de 41 % à 69 % pour les hommes et de 46 % à 64 % pour les femmes.
• Les taux de participation à l’éducation formelle ou non formelle pour les hommes et les femmes étaient inférieurs à la moyenne canadienne (58 %) à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nouveau-Brunswick, au Québec et au Nunavut. Cependant dans la plupart des provinces et des territoires, les taux de participation pour les hommes et les femmes étaient supérieurs à la moyenne canadienne.

• Au Canada, les taux de participation à une éducation formelle ou non formelle diminuaient avec l’âge, c’est à dire que les adultes de 25 à 34 ans possédaient les taux les plus élevés (70 %) et les adultes de 55 à 64 ans les taux les plus faibles (41 %).
• Bien que les taux de participation à une éducation non formelle soient semblables pour les adultes de 25 à 34 ans et les adultes de 45 à 54 ans (varient de 43 % à 48 %, respectivement), les taux de participation à une éducation formelle ainsi qu’à une éducation formelle et non formelle connaissait une baisse continue à mesure que l’âge augmentait, du groupe d’adultes de 25 à 34 ans au groupe d’adultes de 55 à 64 ans (de 11 % à 1 % et de 16 % à 3 %, respectivement). 

• Des 58 % d’adultes canadiens qui ont participé à une éducation formelle ou non formelle, la plupart (44 %) ont participé à une éducation non formelle seulement, 9 % ont participé aux deux formes d’apprentissage pour adulte et 5 % ont participé à une éducation formelle seulement.
• Dans l’ensemble des provinces et des territoires, le taux de participation moyen à l’éducation non formelle variait de 28 % à 50 % tandis que les tranches étaient plus faibles pour l’éducation formelle et non formelle (de 7 % à 14 %) et pour l’éducation formelle seulement (de 3 % à 6 %).
• Au Canada, 42 % des adultes de 25 à 64 ans n’avaient pas participé à une éducation formelle ou non formelle. Ces taux de non-participation étaient les plus élevés au Nunavut (56 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (52 %), au Nouveau-Brunswick (49 %) et au Québec (49 %), mais les plus faibles au Manitoba (38 %), en Saskatchewan (38 %), au Yukon (37 %) et en Alberta (36 %).

• La présence de jeunes enfants de moins de 13 ans semblait être associée à des différences dans le taux de participation à un apprentissage formel et non formel. Au Canada, les taux de participation moyens à une éducation formelle ou non formelle pour les adultes de 25 à 64 ans étaient plus élevés pour ceux avec jeunes enfants (62 %)   que pour ceux sans enfant (57 %). Ces deux moyennes étaient supérieures à la moyenne de l’OCDE (53 % et 47 %, respectivement) et de tous les pays du G7 à l’exception des États-Unis.
• Dans l’ensemble des provinces et territoires du Canada, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, de l’Alberta, du Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, les adultes de 25 à 64 ans avec jeunes enfants étaient plus enclins à participer à une éducation formelle ou non formelle que les adultes de 25 à 64 ans sans jeune enfant. Cette tendance était uniforme parmi les pays du G7 et de l’OCDE.
• Parmi toutes les provinces et les territoires, la plus grande différence dans les taux de participation à une éducation formelle ou non formelle chez les adultes de 25 à 64 ans avec et sans jeune enfant était observé à Terre-Neuve-et-Labrador , à 18 %.

• Au Canada, le taux de participation à une éducation formelle ou non formelle était plus élevé chez les hommes de 25 à 64 ans sans jeune enfant (65 %) que chez les femmes avec jeunes enfants (59 %). Toutefois, ce taux était semblable pour les hommes et les femmes sans jeune enfant (57 %).
• Au Canada, les taux de participation à une éducation formelle ou non formelle entre les femmes de 25 à 64 ans avec jeunes enfants (59 %) et les hommes sans jeune enfant (57 %) étaient semblables.
• Dans sept secteurs de compétence (Terre-Neuve-et-Labrador, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Ontario, Saskatchewan, Colombie-Britannique et Yukon), les hommes avec jeunes enfants présentaient les taux les plus élevés de participation à une éducation formelle ou non formelle (soit une variation de 64 % à 73 %).
• Dans deux secteurs de compétence (Terre-Neuve-et-Labrador et Québec), les hommes et les femmes sans jeunes enfants présentaient les taux les plus faibles de participation à une éducation formelle ou non formelle (soit une variation de 43 % à 49 %).

• Parmi l’ensemble des provinces et des territoires, l’obstacle le plus souvent cité à la participation à une éducation formelle ou non formelle chez les adultes de 25 à 64 ans était le fait d’être trop occupé au travail, la participation variant de 25 % au Québec à 37 % à l’Île-du-Prince-Édouard.  
• Le deuxième obstacle le plus souvent cité à la participation à une éducation formelle ou non formelle était le coût, variant de 5 % au Nunavut à 22 % en Colombie-Britannique.
• Au Canada, les adultes de 25 à 64 ans ont mentionné que la garde d’enfants ou les responsabilités familiales constituaient un obstacle à la participation à une éducation formelle ou non formelle. Ces taux étaient plus élevés au Québec (21 %) et en Colombie-Britannique (18 %), mais plus faibles à l’Île-du-Prince-Édouard (8 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (9 %) et au Yukon (9 %).

• Pour l’ensemble du Canada, les pays du G7 et de l’OCDE, l’obstacle à la participation à une éducation formelle ou non formelle le plus souvent cité par les adultes de 25 à 64 ans était le fait d’être trop occupé par le travail, ce qui représentait une variation de 23 % en France à 40 % en Italie.
• Le deuxième obstacle à la participation à une éducation formelle ou non formelle le plus souvent cité par les adultes de 25 à 64 ans était le coût aux États-Unis (23 %), au Royaume-Uni (20 %),  et au Canada (19 %).
• En ce qui a trait à la garde d’enfants ou aux responsabilités familiales mentionnées comme un obstacle à la participation à une éducation formelle ou non formelle parmi les pays du G7, ces taux étaient les plus élevés en Italie (19 %), au Japon (19 %), aux États-Unis (17 %) et au Canada (17 %).

Définitions, sources et méthodologie

Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA)

Au Canada, l’étude PEICA a été réalisée par Statistique Canada et a été rendue possible par le travail collaboratif des ministres des provinces et des territoires responsables de l’éducation, par l’entremise du Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) [CMEC], et du gouvernement du Canada, mené par Emploi et Développement social Canada. La collecte des données a eu lieu de novembre 2011 à juin 2012. La taille de l’échantillon du Canada était exceptionnellement importante; 27 285 personnes ont répondu à l’enquête. Cette taille était nécessaire pour permettre d’obtenir des résultats statistiquement fiables à l’échelle des provinces et des territoires, ainsi qu’à l’échelle de certaines populations au sein de ces instances.

Les résultats du PEICA présentés dans Regards sur l’éducation 2017 : Les indicateurs de l’OCDE sont tirés des données des pays de la vague I (2012) et de la vague II (2015). Les pays de l’OCDE qui ont participé à la vague I du PEICA sont l’Allemagne, l’Angleterre (R.-U.), l’Australie, l’Autriche, le Canada, la Corée, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, les États-Unis, la Finlande, la Flandre (Belgique), la France, l’Irlande, l’Irlande du Nord (R.-U.), l’Italie, le Japon, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la République slovaque, la République tchèque et la Suède. Les pays de l’OCDE qui ont participé à la vague II du PEICA sont le Chili, la Grèce, Israël, la Nouvelle-Zélande, la Slovénie et la Turquie. Pour cette raison, la composition de la moyenne pour les pays de l’OCDE présentée dans le PEICA a changé depuis les premières publications des ouvrages Regards sur l’éducation et Indicateurs de l’éducation au Canada : une perspective internationale.

Dans le présent rapport, les tableaux qui sont fondés sur les données du PEICA sont organisés en un seul indicateur, soit l’indicateur E1. Les tableaux et les graphiques représentent une sélection de résultats obtenus à partir du PEICA qui sont inclus dans Regards sur l’éducation 2017 : Les indicateurs de l’OCDE et Regards sur l’éducation 2016 : Les indicateurs de l’OCDE. Les tableaux de Regards sur l’éducation n’ont pas tous été reproduits.

Pour consulter les définitions et obtenir de l’information contextuelle sur le PEICA au Canada, veuillez vous reporter au document Les compétences au Canada : premiers résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) ou visiter le site Web du PEICA à l’adresse www.peicacda.ca .

Pour l’analyse de certaines données, l’échantillon était petit, ce qui explique pourquoi les erreurs types sont légèrement plus élevées que d’habitude. Il faudrait, par conséquent, faire preuve de prudence dans l’interprétation des données.

Groupes d’âge : On entend par « adultes » des personnes de 25 à 64 ans.

Éducation et formation : L’éducation formelle correspond à l’éducation planifiée fournie dans les écoles, les collèges, les universités et d’autres établissements scolaires formels, et constitue normalement une « échelle » continue d’éducation à temps plein pour les enfants et les jeunes. Les fournisseurs peuvent être de nature publique ou privée. L’éducation non formelle représente une activité éducative institutionnalisée et soutenue qui ne correspond pas exactement à la définition d’éducation formelle ci-dessus. L’éducation non formelle peut donc être fournie dans les établissements scolaires ou en dehors de ceux-ci et s’adresser à des personnes de tout âge. Selon les contextes des pays, l’éducation non formelle peut couvrir les programmes éducatifs en alphabétisation des adultes, l’éducation de base pour les enfants qui ne fréquentent pas l’école, les habiletés nécessaires à la vie courante, les habiletés langagières et la culture générale. L’Enquête sur les compétences des adultes utilise une liste d’activités possibles d’éducation non formelles, y compris des cours d’apprentissage ouverts ou à distance, des cours particuliers, des séances organisées de formation en cours d’emploi et des ateliers ou des séminaires demandant aux répondants de dresser une liste de toutes les activités d’apprentissage qu’ils ont suivies au cours des 12 derniers mois. Certaines de ces activités peuvent être de courte durée.

Ampleur de la participation à une éducation non formelle : On a demandé aux répondants d’estimer le nombre total d’heures consacrées à des activités éducatives non formelles au cours des 12 derniers mois, par nombre de semaines, de jours ou d’heures. Les semaines et les jours ont été convertis en heures.

Tableaux pour E1 Observations tirées du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA)

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