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Sources de données
Techniques d'analyse
Rapport de cotes
Description des variables

Sources de données

Les données de la présente étude proviennent de l'Enquête internationale auprès des jeunes (EIJ), réalisée par Statistique Canada en 2006. Les principaux objectifs de cette enquête consistent à : mesurer la prévalence et l'incidence de divers types de comportements délinquants autodéclarés par les jeunes dans les pays industrialisés; examiner la variabilité et les corrélats de la délinquance autodéclarée par les jeunes; et fournir des données détaillées qui appuient l'élaboration de politiques nationales.

La population cible de l'enquête est composée des jeunes de 7e, 8e et 9e année qui fréquentent 175 écoles de la subdivision de recensement de Toronto. Des écoles du Conseil des écoles publiques de Toronto et des écoles privées ont participé à l'enquête.

Les écoles ont d'abord été stratifiées selon l'année d'études et la région géographique, et un échantillon d'écoles a été sélectionné systématiquement dans chaque strate, la probabilité étant proportionnelle à la taille, où la taille était mesurée comme le nombre d'élèves des années choisies. Cette stratégie visait à donner une représentation adéquate des divers quartiers de Toronto, y compris les caractéristiques démographiques et socioéconomiques de la ville. Les écoles sélectionnées ont ensuite été visitées afin d'obtenir le consentement de la direction. Une fois le consentement obtenu, les intervieweurs ont sélectionné au hasard des classes de l'année souhaitée. Les élèves des classes sélectionnées ont ensuite été priés d'obtenir le consentement de leurs parents pour participer à l'enquête. Le questionnaire de l'enquête a été remis à ces élèves en avril et en mai 2006. La taille de l'échantillon était de 3 290 élèves répartis dans 177 classes; après pondération, cela représentait 60 900 élèves. De plus amples détails sur le plan d'enquête et les méthodes figurent dans Savoie (2007).

Techniques d'analyse

Une combinaison de techniques statistiques bivariées et multivariées a été employée dans l'étude. Étant donné que l'on s'intéresse aux conséquences relatives de trois groupes de facteurs différents pour expliquer la délinquance chez les jeunes (c.-à-d. les variables liées à l'école, à la victimisation et aux relations avec les amis et la famille), chacun de ces groupes de facteurs est présenté dans des modèles de régression logistique distincts qui tiennent seulement compte du facteur qui nous intéresse et des variables démographiques. Après avoir présenté ces facteurs séparément, on les examine collectivement dans un modèle complet pour déterminer s'ils conservent ou non leurs effets uniques sur la délinquance contre les biens et la délinquance avec violence. Des analyses par recoupements ont aussi été effectuées afin de comparer différents groupes (p. ex. selon la génération et l'âge) à l'aide de divers facteurs de risque tels que la victimisation et le temps passé en famille. Les répondants pour lesquels il manquait des réponses pour toute variable employée dans l'analyse de régression logistique ont été exclus1, ce qui a réduit la taille de l'échantillon de 16 %, le nombre de jeunes étant passé d'environ 3 300 à 2 7782.

Puisque certaines variables semblent être en étroite corrélation (p. ex. les variables liées à l'école), les facteurs d'inflation de la variance et la tolérance ont été calculés pour vérifier la multicollinéarité des modèles. On a constaté que les résultats se situaient à l'intérieur d'intervalles acceptables.

Des poids transversaux ont été employés afin de tenir compte des probabilités inégales de la sélection d'un échantillon. Pour tenir compte du plan d'échantillonnage complexe, la technique « bootstrap » a servi à estimer les coefficients de variation et les intervalles de confiance, de même qu'à mettre à l'essai l'importance statistique des différences (Rao, Wu et Yue, 1992; Rust et Rao, 1996).

Rapport de cotes

Lorsqu'une variable de résultat d'un modèle de régression est dichotomique (p. ex. le fait de commettre ou non un acte de délinquance), les chercheurs s'intéressent à déterminer la probabilité d'un événement dans un ensemble particulier de circonstances (p. ex. le fait de toucher un faible revenu, d'être de sexe féminin ou de vivre dans une famille monoparentale). En pareil cas, la régression logistique est la meilleure technique à utiliser.

Un rapport de cotes — statistique produite par régression logistique — a été utilisé pour déterminer si, toutes autres choses étant égales, les jeunes affichant des caractéristiques particulières sont plus ou moins susceptibles d'adopter des comportements délinquants que ceux appartenant à un autre groupe, soit la catégorie de référence. Par exemple, si l'on considère le risque de délinquance chez les jeunes qui proviennent de famille à faible revenu comparativement aux jeunes de familles à revenu moyen (catégorie de référence), un rapport de cotes s'approchant de 1,0 signifie qu'il n'y a aucune différence de délinquance entre les deux groupes; un rapport de cotes inférieur à 1,0 signifie que les personnes qui font partie du groupe à l'étude (c.-à-d. les jeunes de familles à faible revenu) sont moins susceptibles d'adopter des comportements délinquants que celles qui appartiennent au groupe de référence; et un rapport de cotes supérieur à 1,0 révèle que les personnes qui font partie du groupe à l'étude sont plus susceptibles d'avoir des comportements délinquants que celles qui appartiennent à la catégorie de référence.

Lorsqu'une variable explicative est continue (p. ex. âge mesuré en années), le rapport de cotes indique dans quelle mesure le ratio P / (1-P) est supérieur ou inférieur à une hausse d'une unité de cette variable (p. ex. pour une personne qui a un an de plus qu'une autre). Ainsi, un rapport de cotes de 2,0 indique que la prévalence des comportements délinquants est deux fois plus élevée chez les jeunes âgés de 12 ans qu'elle ne l'est chez les jeunes de 11 ans.

Description des variables

Variables dépendantes

Délinquance contre les biens

La variable de la délinquance contre les biens provient des sept questions suivantes : Au cours des 12 derniers mois, as-tu endommagé quelque chose intentionnellement, comme un abribus, une fenêtre, une voiture ou un siège d'autobus ou de train? As-tu volé quelque chose dans un magasin? Es-tu entré(e) par effraction dans un bâtiment afin d'y voler quelque chose? As-tu volé une bicyclette? As-tu volé un vélomoteur ou une voiture? As-tu volé quelque chose à l'intérieur d'une voiture? As-tu mis le feu intentionnellement à une boîte à lettres, une poubelle, un bâtiment ou une voiture (qui ne t'appartenait pas)?

La variable de la délinquance contre les biens comprenait deux catégories, où 1 indiquait que le jeune avait déclaré avoir commis au moins un acte de délinquance contre les biens au cours des 12 derniers mois, et 0 indiquait que le jeune n'avait pas déclaré avoir commis de tels actes au cours des 12 derniers mois.

Délinquance avec violence

La délinquance avec violence a été mesurée à l'aide de cinq questions : Au cours des 12 derniers mois, as-tu dérobé un sac à main ou quelque chose d'autre à une personne? As-tu porté sur toi une arme telle qu'un bâton, une chaîne ou un couteau (à l'exception d'un canif)? As-tu menacé quelqu'un avec une arme ou menacé de battre une personne pour obtenir de l'argent ou autre chose? As-tu participé à une bagarre de groupe dans la cour d'école, sur un terrain de football, dans une rue ou dans un autre endroit public? As-tu battu ou blessé une personne à l'aide d'un bâton ou d'un couteau tellement fort qu'elle a dû consulter un médecin?

La variable de la délinquance avec violence comportait deux catégories, où 1 indiquait que le jeune avait déclaré avoir commis au moins un acte de délinquance avec violence au cours des 12 derniers mois, et 0 indiquait que le jeune n'avait pas déclaré avoir commis de tels actes au cours des 12 derniers mois.

Variables indépendantes

Génération

La génération est un concept qui découle du lieu de naissance du jeune, du lieu de naissance de ses parents et de l'âge qu'il avait lorsqu'il a immigré au Canada (le cas échéant). Ces principes sont conformes aux recherches antérieures, lesquelles ont démontré que la participation aux études et le niveau de scolarité variaient chez les jeunes selon ces facteurs (Aldous, 2006; Dinovitzer, Hagan et Parker, 2003; Kao et Tienda, 1995). Aux fins de la présente analyse, les jeunes ont été répartis en quatre groupes : les jeunes nés au pays (le jeune et ses parents sont nés au Canada); les jeunes de la deuxième génération (le jeune est né au Canada; au moins un de ses parents est né à l'étranger); les jeunes qui ont immigré au pays en bas âge ou les jeunes qui ont immigré avant l'âge de cinq ans (les deux parents sont nés à l'étranger, et le jeune est né à l'étranger et a immigré au pays avant l'âge de cinq ans); et les jeunes nouveaux immigrants c'est-à-dire les jeunes qui ont immigré au pays récemment ou les jeunes qui ont immigré après l'âge de cinq ans (les deux parents sont nés à l'étranger, et le jeune est né à l'étranger et a immigré au pays après l'âge de cinq ans).

Composition de la famille

Les jeunes ont été classés selon l'un des quatre types de famille, en fonction de leurs réponses à une série de questions portant sur les personnes avec lesquelles ils vivent. Les catégories de réponses étaient les suivantes : famille intacte (mère et père biologiques), famille monoparentale (mère ou père biologique), famille reconstituée (mère biologique et beau-père ou père biologique et belle-mère) ou autre situation familiale (grands-parents, tante, frère ou sœur, famille d'accueil ou quelqu'un d'autre).

Autres caractéristiques démographiques

Les régressions logistiques de ces modèles tenaient également compte du sexe et de l'âge allant de 12 à 17 ans. Étant donné qu'un petit nombre de jeunes étaient âgés de 16 ou 17 ans, ces deux catégories d'âge ont été regroupées en une seule (16 ans). Les statistiques descriptives pour les variables employées dans l'étude se trouvent à l'annexe.

Variables liées à l'école

Attitudes négatives à l'égard de l'école

On a posé aux jeunes une série de questions sur ce qu'ils pensaient de l'école et leurs observations à son sujet. Trois de ces questions portaient sur les sentiments positifs des jeunes envers l'école. Sur une échelle de 4 points, où 1 correspondait à « Je l'aime beaucoup » et 4 correspondait à « Je ne l'aime pas du tout », on a demandé aux jeunes : « En général, aimes-tu l'école? », « L'école me manquerait si je devais déménager » et « J'aime mon école ». Ces réponses ont été combinées sur une échelle allant de 0 (les jeunes ont un sentiment très positif envers l'école) à 9 (les jeunes ne sont pas d'accord avec les énoncés positifs sur l'école). Le coefficient de fiabilité (coefficient alpha de Cronbach) de l'échelle des attitudes négatives envers l'école était de 0,733.

Perceptions de la sécurité à l'école

On a posé aux jeunes des questions pour déterminer, sur une échelle de 1 à 4 (où 1 signifiait tout à fait d'accord et 4, tout à fait en désaccord), s'ils étaient d'accord avec les énoncés suivants : « Il y a beaucoup de vols à mon école », « Il y a beaucoup de bagarres à mon école », « On brise beaucoup de choses et on fait beaucoup de vandalisme à mon école » et « On consomme beaucoup de drogues à mon école ». Ces éléments ont par la suite été inversés puis combinés sur une échelle allant de 0 (les jeunes perçoivent leur école comme un endroit sécuritaire) à 12 (les jeunes perçoivent leur école comme un endroit non sécuritaire). Cette échelle avait un coefficient alpha de Cronbach de 0,763.

Intentions de poursuivre des études universitaires

On a demandé aux jeunes quel niveau de scolarité ils avaient l'intention d'atteindre. Une variable dichotomique (ou en deux catégories) a été calculée, où 1 correspondait au diplôme d'études secondaires et aux études universitaires, et 0 correspondait aux aspirations scolaires inférieures à l'université, y compris le collège ou l'école de métiers, les études secondaires ou l'inachèvement des études secondaires4.

Séchage des cours

On a demandé aux jeunes s'ils avaient séché des cours pendant les 12 derniers mois et à quelle fréquence. Il s'agit d'une variable dont les valeurs étaient de 0 (n'a jamais séché), 1 (a séché une fois ou deux) et 2 (a séché trois fois ou plus).

Variables liées à la victimisation

Victimisation

Les jeunes ont indiqué s'ils avaient fait l'objet ou non des quatre formes différentes de victimisation. Plus particulièrement, on leur a posé les questions suivantes : Au cours des 12 derniers mois, quelqu'un a voulu te forcer à lui donner de l'argent ou autre chose (une montre, des souliers, un téléphone cellulaire) en te menaçant? Quelqu'un t'a frappé(e) violemment ou t'a fait tellement mal que tu as dû consulter un médecin? Quelqu'un t'a volé quelque chose (un livre, de l'argent, un téléphone cellulaire, de l'équipement sportif, une bicyclette)? On t'a intimidé(e) à l'école (d'autres élèves t'ont humilié[e] ou ont ri de toi, t'ont frappé[e] ou donné un coup de pied, ou t'ont exclu[e] de leur groupe)?

Ces variables ont été incluses séparément dans les modèles de régression logistique. Pour chaque type de victimisation, 1 correspondait à au moins une expérience de ce comportement au cours des 12 derniers mois, tandis que 0 correspondait à aucune expérience du genre.

Discrimination

On a également demandé aux jeunes s'ils avaient subi de la discrimination ou, plus précisément, s'ils avaient été maltraités en raison de leur religion, de leur langue ou de la couleur de leur peau. La valeur 1 a été attribuée aux jeunes qui ont répondu une fois, parfois ou souvent, alors que la valeur 0 a été attribuée aux jeunes qui ont répondu jamais.

Variables liées aux amis et à la famille

Relation positive entre la mère et le jeune

On a posé aux jeunes la question suivante : « De quelle façon t'entends-tu en général avec la femme avec laquelle tu vis (ta mère ou ta belle-mère)? » Les catégories de réponses comprenaient : « Je m'entends très bien », « Je m'entends assez bien », « Je ne m'entends pas très bien », « Je ne m'entends pas du tout » et « Ni ma mère ni d'autre femme ne vit à la maison ». Une variable dichotomique a été créée, accordant une valeur de 1 aux jeunes qui ont donné une réponse dans la première ou la deuxième catégorie comme mesure de la relation positive. Les jeunes ayant déclaré qu'aucune femme ne vivait à la maison ont obtenu une valeur de 0, tout comme ceux n'ayant pas déclaré avoir de relation positive avec leur mère.

Relation positive entre le père et le jeune

De même, on a demandé aux jeunes « De quelle façon t'entends tu en général avec l'homme avec lequel tu vis (ton père ou ton beau-père)? » Les catégories de réponses comprenaient : « Je m'entends très bien », « Je m'entends assez bien », « Je ne m'entends pas très bien », « Je ne m'entends pas du tout » et « Ni mon père ni d'autre homme ne vit à la maison ». Une variable dichotomique a été créée, accordant une valeur de 1 aux jeunes qui ont donné une réponse dans la première ou la deuxième catégorie comme mesure de la relation positive. Les jeunes ayant indiqué qu'aucun homme ne vivait à la maison ont obtenu une valeur de 0, tout comme ceux n'ayant pas déclaré avoir de relation positive avec leur père.

Sorties en soirée

Les jeunes ont indiqué s'ils sortaient ou non en soirée sans leurs parents. Leurs réponses ont été codées 1 lorsqu'ils ont déclaré sortir en soirée sans leurs parents et 0 lorsqu'ils ont indiqué ne pas sortir en soirée.

Temps passé avec la famille

On a demandé aux jeunes avec qui ils passaient la plupart de leur temps. Selon leurs réponses, ils ont été classés en trois groupes : les jeunes qui ont dit passer la plupart de leurs temps libres seuls, ceux qui ont dit passer la plupart de leurs temps libres avec des membres de leur famille et ceux qui ont dit passer la plupart de leurs temps libres avec des amis. Les jeunes qui ont déclaré passer la majorité de leurs temps libres en famille faisaient partie de la catégorie de référence.

Faire des choses illégales est accepté dans le groupe d'amis

On a demandé aux jeunes si leur groupe d'amis considérait comme acceptable le fait de commettre des actes illicites. Les jeunes qui ont répondu oui ont obtenu une valeur de 1, alors que ceux qui ont répondu non ou qui n'avaient pas de groupe d'amis ont obtenu une valeur de 0.


Notes

  1. Les cas où les jeunes ont déclaré toutes les variables indépendantes et au moins un acte de délinquance ont été inclus, même si les jeunes n'avaient pas répondu à toutes les questions sur la délinquance. Cependant, la majorité des jeunes ont répondu à la plupart des questions sur la délinquance : 98 % ont répondu à plus de la moitié des questions, tant sur la délinquance contre les biens que sur la délinquance avec violence.


  2. L'analyse des données manquantes révèle que les non-répondants ressemblaient plus ou moins aux répondants pour ce qui est de l'âge et du sexe, mais qu'ils étaient légèrement moins susceptibles de vivre dans une famille intacte et légèrement plus susceptibles d'être nés à l'extérieur du Canada.


  3. Le coefficient alpha de Cronbach est une mesure de la cohérence interne, qui est fondée sur la corrélation moyenne des éléments. On présume que les éléments sont en corrélation positive les uns avec les autres, étant donné qu'ils visent à mesurer un concept commun. C'est la raison pour laquelle le coefficient alpha de Cronbach se rapprochant de 1 dénote une cohérence parfaite entre les éléments. Le niveau suggéré de fiabilité est habituellement de ,80 ou plus, mais il peut varier selon le type de données.


  4. L'effet de toutes les intentions de poursuivre des études postsecondaires, où 1 correspondait au fait d'aspirer à n'importe quel type d'études postsecondaires, et 0 correspondait au fait de n'avoir aucune intention de poursuivre des études postsecondaires, n'était pas significatif.