Conséquences des crimes motivés par la haine

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Les crimes motivés par la haine sont uniques, puisqu'ils peuvent avoir des conséquences sur la victime au-delà de celles qui sont habituellement liées aux crimes non motivés par la haine. Les caractéristiques des personnes qui sont liées à la victimisation criminelle motivée par la haine (p. ex. la race, la religion ou l'orientation sexuelle) sont souvent des éléments essentiels du sentiment d'identité de la victime et, lorsqu'elles sont en cause, elles peuvent donner lieu à des sentiments de colère et de vulnérabilité. Les recherches sur les effets psychologiques de la victimisation criminelle démontrent que les conséquences émotionnelles ont tendance à être plus marquées chez les victimes de crimes motivés par la haine que chez les victimes de crimes non motivés par la haine (Schaffer, 1996). D'autres travaux de recherche ont laissé entendre que la période de récupération peut être plus longue chez les victimes de crimes motivés par la haine (Herek, Gillis et Cogan, 1999).

Les résultats de l'ESG de 2004 appuient cette recherche précédente1. Dans plus du tiers (39 %) des affaires de crimes violents motivés par la haine perçues, la victime a indiqué qu'il ou elle a trouvé difficile ou impossible de vaquer à ses activités quotidiennes. Par comparaison, cette proportion s'établissait à 23 % dans le cas d'incidents violents mettant en cause des victimes de crimes non motivés par la haine. Les crimes violents motivés par la haine étaient aussi proportionnellement plus nombreux que les crimes violents non motivés par la haine à entraîner un sentiment de crainte chez la victime (35 % par rapport à 17 %).

En outre, les victimes de crimes violents motivés par la haine étaient plus susceptibles que les victimes des autres crimes violents de ne pas se sentir en sécurité lorsqu'elles marchaient seules dans leur quartier le soir (37 % par rapport à 23 %). Les victimes de crimes violents motivés par la haine avaient aussi davantage tendance à se sentir inquiètes lorsqu'elles attendaient ou utilisaient le transport en commun (66 % par rapport à 48 %).

D'autres recherches révèlent que les crimes de haine, en plus d'avoir des conséquences sur les personnes, ont des effets sur les communautés entières. Les incidents motivés par la haine peuvent créer une atmosphère de crainte parmi tous les membres d'une communauté à laquelle appartient une personne. Cette crainte peut augmenter les tensions entre différents groupes, fragmenter les communautés et créer d'autres conflits (Schaffer, 1996).


Note

  1. Les enquêtes dont les données sont déclarées par la police ne permettent pas de recueillir de renseignements sur les séquelles émotionnelles des crimes motivés par la haine.