Les incidents motivés par la race sont les plus fréquents

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Tant les données de la police que celles des victimes indiquent les motifs des affaires de crimes motivés par la haine, bien que les méthodes diffèrent d'une enquête à l'autre. Dans le cas des enquêtes dont les données sont déclarées par la police, les catégories de motifs des crimes motivés par la haine sont absolument exclusives, et la police ne peut indiquer qu'un seul motif sous-jacent. En revanche, l'ESG permet aux répondants de préciser plusieurs motifs pour une seule affaire de crime de haine.

Dans les deux enquêtes, il ressort que la race ou l'origine ethnique est le motif le plus courant qui pousse à commettre un crime de haine (graphique 1). En 2006, environ 6 crimes de haine déclarés par la police sur 10 étaient motivés par la race ou l'origine ethnique (y compris la couleur et la nationalité), une proportion semblable à celle qui a été enregistrée lors de l'étude pilote menée en 2001 et en 2002 (57 %). Les données de l'ESG de 2004 révèlent également que la race ou l'origine ethnique était le motif le plus fréquent (66 %) des affaires de crimes motivés par la haine.

Graphique 1 Crimes de haine déclarés par la police et les victimes, selon le type de motif. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 1
Crimes de haine déclarés par la police et les victimes, selon le type de motif

Les proportions de crimes de haine déclarés par la police en 2006 et de crimes motivés par la haine de l'orientation sexuelle déclarés par les victimes en 2004 étaient aussi relativement semblables (10 % et 11 %E respectivement). Cependant, on observe des différences en ce qui concerne les crimes motivés par la haine de la religion et du sexe. Environ le quart des crimes de haine déclarés par la police étaient motivés par des motifs religieux, comparativement à 14 % lors de l'ESG. Cette différence est probablement liée au fait que l'ESG comporte des limites quant à la collecte de données sur les méfaits contre les biens publics qui, selon les statistiques de la police, forment la majorité des crimes de haine à caractère religieux.

Toutefois, la différence la plus marquée entre les résultats des deux enquêtes avait trait à la proportion des crimes motivés par la haine à caractère sexuel. S'il est vrai que les victimisations en fonction du sexe représentaient moins de 1 % des crimes de haine déclarés par la police, les données de l'ESG révèlent que le sexe a néanmoins été mentionné comme motif dans 27 % des affaires de crimes motivés par la haine.

Une partie de la disparité pour ce qui est du nombre de crimes motivés par la haine à caractère sexuel déclarés par les victimes dans le cadre de l'ESG et par la police peut être attribuable aux diverses interprétations de la définition du « crime motivé par la haine ». Des travaux de recherche menés aux États-Unis ont révélé que des procureurs avaient tendance à sous-dénombrer les crimes motivés par la haine du sexe en attribuant certains incidents (p. ex. la violence envers les femmes) à des motifs de pouvoir et de contrôle plutôt qu'à des motifs de haine (McPhail et DiNitto, 2005). Il se peut que la police interprète des incidents de façon similaire.

Les Noirs sont le groupe racial le plus souvent ciblé

Les données de la police fournissent plus de détails sur le type d'incidents motivés par la haine en fonction de la race, de la religion et de l'orientation sexuelle1. Parmi les 502 incidents motivés par la race ou l'origine ethnique en 2006, la moitié (48 %) visaient des Noirs (graphique 2). D'autres groupes raciaux ont été ciblés : les Asiatiques du Sud, comme les Indiens orientaux ou les Pakistanais (13 %); les Arabes ou les Asiatiques occidentaux (12 %); les Asiatiques orientaux ou du Sud-Est, comme les Chinois, les Japonais, les Coréens, les Vietnamiens et les Indonésiens (5 %); les Blancs (5 %); et les Autochtones (3 %). Une proportion de 7 % des incidents motivés par la race n'étaient pas dirigés contre un groupe ethnique en particulier, mais plutôt contre plusieurs races ou groupes ethniques, et 6 % étaient classés dans la catégorie des incidents mettant en cause d'autres groupes raciaux. La moitié des crimes motivés par la haine de la race étaient des infractions contre les biens et 38 %, des crimes violents. La proportion restante de 11 % des crimes motivés par la haine à caractère racial étaient d'autres infractions au Code criminel.

Graphique 2 Crimes de haine déclarés par la police, selon la race ou l'origine ethnique, Canada, 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 2
Crimes de haine déclarés par la police, selon la race ou l'origine ethnique, Canada, 2006

La foi juive est la religion la plus souvent visée

Parmi les 220 crimes motivés par la haine de la religion déclarés par la police, les infractions contre le judaïsme étaient les plus courantes, représentant près des deux tiers (63 %) des incidents fondés sur la religion (graphique 3). Les incidents visaient des musulmans (islam) dans 21 % des affaires et des catholiques dans 6 % des affaires. Les incidents qui ciblaient d'autres religions (p. ex. le sikhisme et le christianisme orthodoxe oriental) représentaient la proportion restante de 9 % de ces types d'incidents. Les incidents fondés sur la religion étaient surtout des crimes contre les biens (62 %); des crimes violents étaient en cause dans 26 % des affaires, et le reste (11 %) étaient d'autres infractions au Code criminel.

Graphique 3 Crimes de haine déclarés par la police, selon la religion, Canada, 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 3
Crimes de haine déclarés par la police, selon la religion, Canada, 2006

Plus de la moitié des crimes motivés par la haine de l'orientation sexuelle sont violents

Environ 1 incident criminel motivé par la haine déclaré par la police sur 10 (ou 80 incidents) était fondé sur l'orientation sexuelle, habituellement l'homosexualité (98 %). Contrairement aux crimes motivés par la haine à caractère racial ou ethnique, ou encore, à caractère religieux, les crimes motivés par la haine de l'orientation sexuelle étaient surtout des infractions avec violence (56 %) plutôt que des infractions contre les biens (36 %). Les voies de fait simples étaient l'infraction la plus fréquente. Par conséquent, les incidents motivés par l'orientation sexuelle étaient plus susceptibles que les autres types de crimes de haine de blesser les victimes. Les blessures entraînées par la grande majorité des affaires étaient des lésions mineures, et environ 1 affaire sur 10 a causé des blessures graves.


Note

  1. L'ESG ne permet pas de recueillir de renseignements détaillés sur les types d'incidents motivés par la haine de la race ou de l'origine ethnique, de la religion et de l'orientation sexuelle.