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Ce portrait démolinguistique des francophones de l'Alberta contient beaucoup d'informations variées sur les caractéristiques, les pratiques et les perceptions de ce groupe linguistique. Que doit-on en retenir? Bien qu'ils ne constituent pas une liste exhaustive des informations clés que contient le présent document, les éléments suivants permettent d'en cerner la vision d'ensemble.

  1. La population de langue maternelle française de l'Alberta s'est accrue de 89 % entre 1951 et 2006, passant de 34 200 à 64 800 personnes. L'effectif de cette population a toutefois diminué entre 1981 et 1996. L'accroissement de la taille de la population francophone au cours de la période 1951-2006 a été beaucoup plus faible que celui de la population de chacun des deux autres groupes linguistiques. De fait, la population de langue maternelle anglaise a quadruplé (un accroissement de 300 %) pour atteindre 2 593 400 en 2006 alors que celle de tierce langue maternelle a plus que doublé (une augmentation de 133 %), totalisant 598 200 personnes en 2006 comparativement à 256 900 en 1951.

  2. En Alberta, le recours au critère de première langue officielle parlée ne fait que très peu varier la population francophone, malgré la présence d'allophones. De fait, la part relative de la population de première langue officielle parlée français au sein de l'ensemble de la population de l'Alberta est de 1,9 % (62 790 personnes) et celle de la population ayant le français comme langue maternelle est de 2,0 % (64 750 personnes) (après redistribution égale des réponses multiples).

  3. La proportion de personnes dont la première langue officielle parlée est le français au sein de l'ensemble de la population albertaine est de 1,9 %. Près de 7 Franco-Albertains sur 10 résident principalement dans deux divisions de recensement (DR), soit la Division Nº.6 (30 % des francophones de la province ou 19 125 personnes) et la Division Nº.11 (36 % des francophones de la province ou 22 805 personnes). On retrouve en outre plus de la moitié des francophones de la province dans les villes de Calgary (27 %) et d'Edmonton (24 %).

  4. Entre 1971 et 2006, la proportion d'enfants issus d'une famille exogame français-anglais parmi l'ensemble des familles dont au moins un parent est de langue maternelle française a augmenté en Alberta, passant de 45 % à 76 %. À l'opposé, la part des enfants vivant au sein d'une famille endogame dont les deux parents ont le français comme langue maternelle et celle dont les parents forment un couple exogame français-tierce langue ont substantiellement diminué, passant de 37 % et 18 % en 1971, à 17 % et 8 % en 2006, respectivement.

  5. En raison de l'augmentation de la proportion de couples exogames français-anglais entre 1971 et 2006, on pourrait s'attendre à observer une baisse du taux de transmission de la langue minoritaire (en l'occurrence le français) aux enfants. Or, il est resté plutôt stable. Alors que les enfants de moins de 18 ans issus de couples exogames français-anglais s'étaient vus transmettre le français comme langue maternelle dans une proportion de 5 % en 1971, cette proportion est de 8 % en 2006. On observe également une légère augmentation de la transmission du français aux enfants issus de couples exogames français-tierce langue, de 12 % à 14 % au cours de la même période.

  6. Entre 1971 et 2006, la population de langue maternelle française a connu une hausse de 39 % de son effectif, passant ainsi de 46 750 à 64 750 personnes. Néanmoins, ce ne sont pas toutes les cohortes qui ont bénéficié d'un accroissement de leurs effectifs. D'une part, les effectifs des cohortes âgées de moins de 25 ans ont connu des pertes en raison d'une baisse de la fécondité des femmes francophones, en partie due à un indice synthétique de fécondité inférieur au seuil de remplacement des générations. D'autre part, le nombre de personnes âgées de 30 ans ou plus est à la hausse en raison d'une migration importante de la population de langue maternelle française en provenance des autres provinces et territoires et de l'extérieur du pays. Une partie de l'augmentation de l'effectif des personnes âgées s'explique toutefois par le vieillissement de la population et de l'allongement de l'espérance de vie.

  7. Au fil des recensements, on a pu constater une augmentation du taux de transferts linguistiques chez les personnes de langue maternelle française en Alberta. Ainsi, en 1971, environ 54 % des Albertains dont le français était la langue maternelle déclaraient parler une autre langue, essentiellement l'anglais, le plus souvent à la maison. Trente-cinq ans plus tard, 69 % des personnes de langue maternelle française déclaraient parler une autre langue que le français le plus souvent au foyer. Presque nulle chez les personnes de langue maternelle anglaise, la proportion de transferts linguistiques est restée stable, se situant à 0,6 % en 1971 et à 0,4 % en 2006. Chez les personnes de tierce langue maternelle, les transferts linguistiques ont diminué au cours des 35 dernières années, passant de 62 % en 1971 à 46 % en 2006. Cette diminution importante est essentiellement le résultat d'une forte croissance de la population immigrée.

  8. Dans l'ensemble de l'Alberta, une proportion plus importante de francophones déclarent parler anglais le plus souvent à la maison (transferts linguistiques complets et partiels) que celle des francophones qui déclarent être plus à l'aise en anglais qu'en français. Ainsi, environ 70 % des Franco-Albertains déclarent parler l'anglais le plus souvent à la maison alors que 54 % déclarent être plus à l'aise en anglais qu'en français.

  9. En Alberta, la population dont la première langue officielle parlée est le français fait surtout usage de l'anglais dans les deux sphères. L'utilisation prédominante (surtout ou seulement) de l'anglais au foyer a été déclarée par 67 % d'entre eux; 23 % y parlent surtout ou seulement le français. C'est dans les échanges qui ont lieu dans les institutions et les commerces que l'usage de l'anglais est le plus répandu. Ainsi, 96 % de la population ayant le français comme première langue officielle parlée y utilise cette langue de façon prédominante alors que 75 % l'utilise de façon exclusive. Outre les choix linguistiques à la maison et dans les institutions et les commerces, le degré d'utilisation prédominante de l'anglais au sein des réseaux immédiats, au travail et dans la consommation des médias est similaire, variant de 86 % à 90 % selon le domaine. Avec les amis, les données de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle révèlent que 78 % des personnes dont le français est l'unique première langue officielle parlée font surtout ou seulement usage de l'anglais.

  10. La proportion de personnes qui ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en français (7 %) au sein de l'ensemble de la population de l'Alberta en 2006 est plus importante que celle de la population qui a déclaré le français seul ou avec une autre langue comme langue maternelle (2,1 %) ou encore que celle dont le français est la première langue officielle parlée (1,9 %). La part relative d'Albertains ayant la capacité de soutenir une conversation en français varie selon le groupe linguistique. Environ 9 personnes de langue maternelle française sur 10 ont déclaré une connaissance du français. Cette proportion est de 5 % chez les personnes de langue maternelle anglaise et de 4 % parmi les personnes de tierce langue maternelle. Chez ces dernières, 7 % des personnes, pour la plupart des immigrants récents, ont déclaré ne pouvoir soutenir une conversation ni en français ni en anglais.

  11. En 2006, environ le tiers des personnes de langue maternelle française (35 %) et de celles dont le français est la première langue officielle parlée (32 %) étaient nées en Alberta. Selon le critère adopté, la proportion de francophones de l'Alberta nés dans une autre province ou un territoire du Canada diffère peu; elle se situait à 54 % chez les francophones de première langue officielle parlée comparativement à 57 % chez ceux ayant le français comme langue maternelle. Un peu plus du quart des personnes de langue maternelle française et de celles dont le français est la première langue officielle parlée sont nées au Québec. En fait, un peu plus du tiers des Franco-Albertains sont natif du Québec ou de l'Ontario. Quant aux personnes nées à l'étranger, des immigrants pour la plupart, ils composaient près de 8 % de la population de langue maternelle française et 14 % de celle dont le français est la première langue officielle parlée.

  12. L'Alberta reçoit un nombre non négligeable d'immigrants internationaux dont la première langue officielle parlée est le français. En 2006, on dénombrait 7 865 individus de langue française résidant dans la province et nés à l'extérieur du Canada. De l'ensemble de la population immigrante de l'Alberta, une faible proportion avait le français comme première langue officielle parlée. En 2006, cette part relative était de 1,5 %. Néanmoins, le poids relatif de la population immigrante de langue française au sein de la population francophone de l'Alberta représentait 13 % lors du dernier recensement alors que celui de la population immigrante de langue anglaise correspondait à 16 % de la population anglophone.

  13. Entre 1981 et 1991, l'Alberta enregistrait un solde migratoire interprovincial négatif, soit une perte nette égale ou supérieure à 25 000 personnes pour chacune des périodes quinquennales. Depuis 1991, la province affiche toutefois un solde migratoire positif, passant d'un gain de 3 600 personnes pour la période 1991-1996 à un gain de 88 200 personnes entre 2001 et 2006. Fait à noter, l'Alberta enregistrait au cours de la période 1996-2001 un gain inégalé de 119 400 personnes, dont 113 900 anglophones et 5 300 francophones.

  14. Lors du Recensement de 2006, 15 % des médecins travaillant en Alberta, soit 635 sur un total de 4 265, ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en français, alors que 2,5 % déclaraient utiliser le français au moins régulièrement dans le cadre de leur travail. Chez les infirmières, au nombre de 32 215, ces proportions sont de 7 % et 1 % respectivement.

  15. Les résultats de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle révèlent que la quasi-totalité (97 %) des francophones de l'Alberta indiquent utiliser l'anglais lors des consultations avec les différents professionnels de la santé à propos desquels des renseignements ont été recueillis dans le cadre de cette enquête, soit les médecins de famille, les infirmières, les professionnels de la ligne téléphonique d'information (Info-Santé) et les professionnels des autres endroits fréquentés pour obtenir des soins.

  16. Selon le Recensement de 2006, 3 % des policiers de l'Alberta ont déclaré utiliser le français au moins régulièrement au travail. Ce taux est bien inférieur à celui de la capacité de soutenir une conversation en français par les policiers de la province, lequel se situe à 12 %. Il en va de même pour les avocats : leur taux d'utilisation du français au moins régulièrement au travail (1 %) est également beaucoup moindre que la proportion de ceux qui peuvent soutenir une conversation en français, qui est de 17 %.

  17. En Alberta, 17 140 enfants de parents francophones étaient inscrits à l'école primaire ou secondaire au moment de cette enquête. Parmi ces enfants, 43 % recevaient un enseignement en français, dont 25 % au sein d'une école française, et 18 % au sein d'un programme d'immersion en français à l'école anglaise. Pour ce qui est du reste des enfants qui étaient inscrits à l'école primaire ou secondaire, 54 % d'entre eux fréquentaient une école de langue anglaise (programme régulier).

  18. En 2006, les francophones (20,5 %) et les anglophones (20,3 %) sont aussi nombreux en proportion à détenir un diplôme universitaire équivalent ou supérieur au baccalauréat. Les francophones (18,7 %) sont également proportionnellement aussi nombreux à ne détenir aucun certificat, diplôme ou grade que les anglophones (18,6 %). Toutefois, une proportion un peu plus élevée d'anglophones (23,7 %) que de francophones (20,6 %) détiennent un diplôme d'études secondaires ou l'équivalent.

  19. Les statistiques de 2006 révèlent que les personnes ayant le français comme première langue officielle parlée ont des revenus moyen et médian supérieurs à ceux des anglophones. Ainsi, les hommes ayant le français comme seule première langue officielle parlée (PLOP) ont un revenu moyen supérieur de 500 $ à celui des hommes ayant l'anglais comme seule PLOP. On observe un écart plus grand entre ces deux groupes linguistiques en ce qui a trait au revenu médian puisque celui des hommes francophones est de 3 200 $ supérieur à celui des anglophones. Chez les femmes, les revenus moyen et médian des francophones sont supérieurs à ceux des anglophones de 1 400 $ et de 2 000 $ respectivement. Quant aux revenus moyens et médians des personnes ayant et le français et l'anglais comme premières langues officielles parlées, ils sont bien inférieurs à ceux des francophones et des anglophones. Chez la population de double langue officielle parlée, les revenus inférieurs s'expliqueraient par le fait qu'il s'agit essentiellement de personnes immigrantes.

  20. En ce qui a trait au phénomène de l'appartenance identitaire, les résultats de l'Enquête sur les minorités de langue officielle donnent à penser que les francophones affichent une double identité ethnolinguistique. Ils déclarent en effet dans une proportion de 54 % s'identifier tant au groupe francophone qu'anglophone comparativement à 14 % qui déclarent s'identifier surtout ou seulement au groupe francophone.

  21. La majorité des Franco-Albertains (57 %) ont en effet déclaré qu'il est important ou très important pour eux de pouvoir utiliser le français dans leur vie de tous les jours. D'autre part, il s'avère également important ou très important pour eux que des personnes ou des organismes travaillent au développement de la communauté de langue française (62 %), que les services gouvernementaux soient offerts en français (75 %) et que les droits linguistiques soient respectés dans leur province (83 %)
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