Section 3 Les facteurs d'évolution de la population de langue maternelle française

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L'évolution des groupes linguistiques dans une province ou une région donnée dépend de l'effet combiné des facteurs de l'accroissement naturel que sont la fécondité et la mortalité d'une part et ceux de la migration interne et internationale d'autre part. S'y ajoute la composante de la continuité linguistique intergénérationnelle, c'est-à-dire la transmission de la langue maternelle de la mère aux enfants1. Un autre facteur sera également présenté dans cette section, soit celui de la continuité linguistique intragénérationnelle ou, son pendant, le transfert ou la substitution linguistique. Ce dernier, bien que n'influant pas directement sur l'évolution d'un groupe linguistique à court terme peut néanmoins avoir une influence importante à long terme dans la mesure où la langue d'usage prédominante au foyer est généralement celle qui est transmise aux enfants.

Dans la présente section, une bonne partie de l'information présentée portera sur le groupe de langue maternelle française en Alberta. Toutefois, dans certains cas, ceux de la migration interprovinciale et de l'immigration internationale notamment, l'analyse portera également sur la population dont le français est la première langue officielle parlée.

3.1 Fécondité

Durant la première moitié du XXe siècle, au Canada, les différences de fécondité entre les groupes linguistiques ont permis d'expliquer en partie la croissance ou le maintien de la population de certains groupes par rapport à d'autres. Dans l'Alberta des années 1950 et 1960, les femmes francophones affichaient une fécondité supérieure à celle des femmes anglophones ou allophones. Cette forte fécondité des francophones permettait ainsi de compenser en partie les effets de l'immigration internationale dans la mesure où cette dernière favorisait la croissance de la population de langue maternelle anglaise.

Les données tirées des recensements indiquent que l'indice synthétique de fécondité des femmes francophones a diminué de façon importante, si bien que sur une période de seulement 20 ans (1956 et 1961 à 1971 et 1976), le nombre moyen d'enfants par femme est passé de 5,04 à 2,05 (voir le tableau 3.1). La baisse de fécondité a également touché les femmes de langue maternelle anglaise, bien qu'elle fût moins radicale, passant de 4,06 à 1,98 au cours de la même période. Au cours des lustres suivants, on a observé une convergence des tendances de fécondité des femmes francophones et anglophones de l'Alberta, de sorte que pendant la période de 2001-2006, les indices synthétiques de fécondité étaient presque identiques, soit de 1,57 et 1,67 respectivement.

Les démographes établissent que, dans les conditions actuelles de faible mortalité, le seuil de remplacement des générations correspond à un indice de 2,1, c'est-à-dire de 2 100 enfants pour 1 000 femmes. On notera au tableau 3.1 que le niveau de fécondité des francophones et des anglophones est passé sous ce seuil de remplacement dès le lustre 1971 à 1976 alors que chez les femmes de tierce langue maternelle ce phénomène s'est produit bien plus tard, soit au cours du lustre 1986 à 1991.

Depuis le lustre 1971 à 1976, l'indice synthétique de fécondité des femmes de tierce langue maternelle est supérieur à celui de leurs homologues francophones. À cet égard, il convient cependant d'être prudent lorsqu'on examine l'incidence d'un indice de fécondité plus élevé chez les femmes de tierce langue maternelle. Ce phénomène ne se traduit pas nécessairement par un accroissement de la population de ce groupe par rapport aux autres. Comme nous le verrons plus loin, la transmission d'une tierce langue maternelle aux enfants, généralement la langue majoritaire du milieu de vie, est un phénomène non négligeable.

Tableau 3.1 Indice synthétique de fécondité selon la langue maternelle, Alberta, 1956 à 2006

3.2 Transmission de la langue maternelle et effet de l'exogamie

Bien que l'indice synthétique de fécondité fournisse un renseignement utile sur le nombre de naissances au sein des différents groupes de langue maternelle, celui-ci ne fournit aucune information sur la langue maternelle transmise aux enfants. On sait en effet que la tendance à transmettre une langue à ses enfants varie en fonction d'un certain nombre de facteurs, dont l'un des plus importants est la concentration géographique de la population constituant un groupe linguistique donné. Ce facteur de concentration géographique influe également sur la propension à vivre au sein d'un couple exogame, c'est-à-dire un couple dont les conjoints2 n'ont pas la même langue maternelle. En outre, plus faible est la concentration géographique ou le poids relatif d'un groupe linguistique au sein d'un milieu donné, plus faible sera la propension des parents à transmettre la langue minoritaire. En Alberta, la proportion d'enfants issus de couples constitués d'au moins un partenaire de langue maternelle française qui se sont vus transmettre le français comme langue maternelle au moment du Recensement de 2006 se situait à 23 %.

Entre 1971 et 2006, la proportion d'enfants issus d'une famille exogame français-anglais parmi l'ensemble des familles dont au moins un parent est de langue maternelle française a augmenté en Alberta, passant de 45 % à 76 %. À l'opposé, la part des enfants vivant au sein d'une famille endogame dont les deux parents ont le français comme langue maternelle et celle dont les parents forment un couple exogame français-tierce langue ont substantiellement diminué, passant de 37 % et 18 % en 1971, à 17 % et 8 % en 2006, respectivement (voir le graphique 3.1).

Graphique 3.1 Proportion d'enfants de moins de 18 ans vivant au sein d'une famille dont au moins un parent est de langue maternelle française, selon la langue maternelle des parents, Alberta, 1971 et 2006

En raison de l'augmentation de la proportion de couples exogames français-anglais entre 1971 et 2006, on pourrait s'attendre à observer une baisse du taux de transmission de la langue minoritaire (en l'occurrence le français) aux enfants. Or, il est resté plutôt stable. Alors que les enfants de moins de 18 ans issus de couples exogames français-anglais s'étaient vus transmettre le français comme langue maternelle dans une proportion de 5 % en 1971, cette proportion est de 8 % en 2006 (voir le graphique 3.2). On observe également une légère augmentation de la transmission du français aux enfants issus de couples exogames français-tierce langue, de 12 % à 14 % au cours de la même période. Chez les couples endogames francophones, par contre la transmission du français aux enfants de moins de 18 ans a diminué, passant de 80 % en 1971 à 75 % en 2006.

Graphique 3.2 Langue maternelle des enfants de moins de 18 ans selon la langue maternelle des parents, Alberta, 1971 et 2006

On observe entre 1971 et 2006 une augmentation du taux de transmission du français aux enfants issus de couples exogames français-anglais dont la mère est de langue maternelle française. Parmi les familles, dont le père est de langue maternelle française ce taux est toutefois resté stable. Ainsi, les données de recensement révèlent que le taux de transmission du français des mères de langue maternelle française à leurs enfants a fortement augmenté, de 5 % en 1971 à 18 % en 2006 alors que celui des pères de langue maternelle française a légèrement diminué de 6 % à 5 % respectivement.

Le tableau 3.2 rend compte du fait qu'entre 1971 et 2006, au sein des couples exogames avec un conjoint de langue maternelle française, la proportion de conjoints de langue maternelle autre que française qui peuvent soutenir une conversation en français et en anglais s'est accrue. Ainsi, l'augmentation de la transmission du français aux enfants vivant dans des familles exogames semble aller de pair avec une augmentation du bilinguisme français-anglais des conjoints non francophones. Cette augmentation touche particulièrement les conjoints de langue maternelle tierce en union avec une conjointe de langue maternelle française. Ces derniers affichaient un taux de bilinguisme français-anglais de 13 % en 1971 comparativement à 21 % en 2006, soit le taux de bilinguisme le plus élevé observé parmi tous les conjoints non francophones formant un couple exogame. Le niveau de connaissance du français par les conjoints et conjointes de langue maternelle anglaise et les conjointes de tierce langue vivant au sein de couples exogames avec un conjoint francophone a quant à lui connu une plus faible augmentation. Alors que le taux de bilinguisme des conjoints et des conjointes anglophones est passé, entre 1971 et 2006, de 11 % à 12 % et de 11 % à 15 %, respectivement; celui des conjointes allophones était de 10 % en 1971 et de 11 % en 2006.

Tableau 3.2 Proportion de conjoints de langue maternelle autre que français qui peuvent soutenir une conversation en français et en anglais selon la combinaison linguistique du couple, Alberta, 1971 et 2006

Mentionnons en outre qu'en 2006, 6,8 % des conjointes de langue maternelle française qui vivaient avec un conjoint de langue anglaise parlaient français le plus souvent à la maison alors que c'est le cas de 4,4 % des conjoints de langue maternelle française qui vivaient avec une conjointe de langue anglaise. Trente-cinq ans plus tôt, soit en 1971, ces proportions étaient de 3,2 % dans les deux cas.

3.3 La structure par âge

L'examen de l'évolution de la structure par âge de la population francophone de l'Alberta est instructif dans la mesure où il permet de mettre au jour une partie de l'histoire démographique de cette population tout en fournissant une indication de son évolution future. Entre 1971 et 2006, cette évolution est essentiellement le résultat de la diminution de l'indice synthétique de fécondité des femmes francophones, d'un solde migratoire interprovincial positif de la population de langue maternelle française, d'une hausse de l'espérance de vie, et d'une hausse de l'immigration internationale. À tous ces phénomènes vient s'ajouter une faible transmission du français comme langue maternelle aux enfants. Rappelons en effet qu'au moment du Recensement de 2006, un peu plus d'un enfant de moins de 18 ans sur cinq issu de couples composés d'au moins un conjoint de langue maternelle française s'était vu transmettre le français comme langue maternelle.

Le graphique 3.3 permet de cerner l'évolution de la structure par âge de la population de langue maternelle française en Alberta. Nous avons déjà mentionné qu'entre 1971 et 2006, la population de ce groupe linguistique a connu une hausse de 39 % de son effectif, passant ainsi de 46 750 à 64 750 personnes. Néanmoins, ce ne sont pas toutes les cohortes qui ont bénéficié d'un accroissement de leurs effectifs. D'une part, les effectifs des cohortes âgées de moins de 25 ans ont connu des pertes en raison d'une baisse de la fécondité des femmes francophones, en partie due à un indice synthétique de fécondité inférieur au seuil de remplacement des générations. D'autre part, le nombre de personnes âgées de 30 ans ou plus est à la hausse en raison d'une migration importante de la population de langue maternelle française en provenance des autres provinces et territoires et de l'extérieur du pays. Une partie de l'augmentation de l'effectif des personnes âgées s'explique toutefois par le vieillissement de la population et de l'allongement de l'espérance de vie.

En 2006, le nombre d'enfants âgés de moins de 5 ans (1 455) était plus faible que le nombre d'adultes âgés de 25 à 29 ans (4 780), soit l'âge moyen de la fécondité, pour un rapport de 0,30. Par comparaison, en 1971 ce rapport était de 0,68 (soit 2 705 / 3 960). En outre, notons que sur le graphique 3.3 l'effectif de la génération des baby-boomers (nés entre 1946 et 1966), qui correspondait aux cohortes d'âges des 5 à 9 ans à 20 à 24 ans (15 615) en 1971, est beaucoup moins important que celui des cohortes âgées de 40 à 44 ans à 55 à 59 ans (25 215) 35 ans plus tard. Ces faits s'expliquent principalement par la migration de francophones vers l'Alberta en provenance d'autres provinces et territoires ou de l'extérieur du pays.

Graphique 3.3 Structure par âge de la population de langue maternelle française, Alberta, 1971 et 2006

Toutes choses étant égales par ailleurs, le faible effectif des plus jeunes générations en 2006, couplé au fait qu'au cours des prochaines décennies plusieurs cohortes franchiront le cap des 65 ans, résultera en une structure par âge témoignant d'un vieillissement important de la population de langue maternelle française. Déjà en 2006, la proportion de la population francophone âgée de 65 ans et plus est 2 fois plus élevée que celle âgée de moins de 15 ans.

Le vieillissement de la population de langue maternelle française étant principalement le fait d'un faible taux de fécondité et d'un allongement progressif de l'espérance de vie, on peut présumer qu'il résulte également d'une non-transmission de la langue maternelle française aux enfants. Tel que mentionné plus haut, le taux de transmission intergénérationnelle du français, dans les familles composées de couples exogames français-anglais, est faible bien qu'il ait augmenté entre 1971 et 2006. (voir le graphique 3.2). C'est plutôt la transmission de l'anglais (89 %) aux enfants issus de ces couples exogames qui prévalait en 2006.

Prise dans son ensemble, la continuité linguistique intergénérationnelle n'a pas favorisé la population francophone au cours de cette période. Celle-ci se mesure en établissant le rapport du nombre d'enfants de langue maternelle française âgés de moins de 5 ans à celui du nombre d'enfants dont la mère est de langue maternelle française3. En Alberta, cet indice se situait à 0,42 en 2006, une baisse par rapport à 1971 alors qu'il était de 0,49. Notons qu'« un groupe linguistique ressort gagnant du processus de transmission de la langue maternelle lorsque l'indice est supérieur à 1. […] À l'inverse, le bilan des déplacements est défavorable à une langue maternelle lorsque son indice est inférieur à 1 » (Lachapelle et Lepage, 2011 : page 91). Dans le cas de l'Alberta, la transmission intergénérationnelle reste défavorable à la population de langue maternelle française dans la mesure où cet indice de continuité intergénérationnelle est inférieur à 14.

La forte baisse des naissances qu'a connue le groupe de langue maternelle française depuis 35 ans n'est pas unique à ce groupe linguistique. Le graphique 3.4 rend compte de la structure par âge des principaux groupes de langue maternelle en 2006. Bien que la part relative des cohortes de moins de 35 ans du groupe de langue maternelle anglaise soit plus importante que l'est celle des deux autres groupes, on constate que les effets d'un indice de fécondité inférieur au seuil de remplacement des générations sont également apparents chez les moins de 15 ans de ce groupe linguistique. Contrairement au groupe de langue maternelle française et tierce, le groupe anglophone bénéficie de l'apport de la mobilité linguistique intergénérationnelle des deux autres groupes.

Mentionnons en outre que la surreprésentation du groupe de langue maternelle française parmi les cohortes âgées de 35 à 64 ans est plus marquée chez ce groupe linguistique que chez les deux autres, et ce, en raison de la migration de nombreux travailleurs francophones en provenance de l'extérieur de la province.

Graphique 3.4 Structure par âge des populations de langue maternelle française, anglaise et autres, Alberta, 2006 (taux pour 1 000)

3.4 Les transferts linguistiques ou la mobilité linguistique intragénérationnelle

Les transferts linguistiques, aussi appelés substitutions linguistiques, désignent le phénomène suivant lequel la principale langue d'usage au foyer est différente de la langue maternelle des individus. Ce phénomène de mobilité linguistique n'a pas d'incidence directe sur l'évolution des groupes linguistiques définis selon la langue maternelle. Toutefois, dans la mesure où la langue qui domine au foyer est habituellement celle qui est transmise aux enfants, elle influe donc à long terme sur le devenir des groupes linguistiques. En outre, lorsque le critère utilisé pour la définition des groupes linguistiques est celui de la première langue officielle parlée, la langue parlée le plus souvent à la maison a une influence directe sur l'effectif du groupe francophone. Par exemple, selon ce critère, les personnes ayant une connaissance des deux langues officielles et qui ont soit le français et l'anglais, soit une tierce langue comme langue maternelle font partie du groupe de langue française s'ils parlent le français le plus souvent au foyer5.

Au fil des recensements, on a pu constater une augmentation du taux de transferts linguistiques chez les personnes de langue maternelle française en Alberta. Ainsi, en 1971, environ 54 % des Albertains dont le français était la langue maternelle déclaraient parler une autre langue, essentiellement l'anglais, le plus souvent à la maison. Trente-cinq ans plus tard, 69 % des personnes de langue maternelle française déclaraient parler une autre langue que le français le plus souvent au foyer. Presque nulle chez les personnes de langue maternelle anglaise, la proportion de transferts linguistiques est restée stable, se situant à 0,6 % en 1971 et à 0,4 % en 2006. Chez les personnes de tierce langue maternelle, les transferts linguistiques ont diminué au cours des 35 dernières années, passant de 62 % en 1971 à 46 % en 2006. Cette diminution importante est essentiellement le résultat d'une forte croissance de la population immigrée.

Tableau 3.3 Taux de transferts linguistiques selon la langue maternelle, Alberta, 1971 à 2006

Un indice de continuité linguistique peut également être utilisé comme corollaire du taux de transfert linguistique. Cet indice représente le rapport de l'effectif des personnes d'une langue d'usage donnée (au foyer) à l'effectif des personnes de langue maternelle correspondante. Lorsque cet indice est supérieur à 1, cela signifie que ce groupe ressort gagnant des échanges avec les autres groupes linguistiques alors qu'un indice inférieur à 1 signifie une situation défavorable au groupe en question.

À la lumière des statistiques présentées au tableau 3.4, on constate que le groupe de langue maternelle française a vu son indice de continuité linguistique fléchir de 0,49 à 0,33 entre 1971 et 2006 alors que celui du groupe anglophone a très peu diminué, passant de 1,17 à 1,12. L'indice du groupe de tierce langue maternelle a augmenté, passant de 0,40 à 0,53 au cours de cette même période. L'accroissement de l'indice de continuité chez les personnes de tierce langue maternelle découle évidemment de la forte croissance de leur effectif entre 1971 et 2006.

Tableau 3.4 Population selon la langue maternelle, la langue parlée le plus souvent à la maison et indice de continuité linguistique, Alberta, 1971 et 2006

L'indice de continuité de 0,33 du groupe de langue maternelle française prend par ailleurs en compte le fait qu'en Alberta, 1 195 personnes ont une tierce langue maternelle et parlent le français le plus souvent à la maison (tableau 3.5). De même, il tient compte du fait que 1 375 personnes de langue maternelle anglaise ont le français comme principale langue d'usage au foyer.

Tableau 3.5 Population selon la langue maternelle et la langue parlée le plus souvent à la maison, Alberta, 2006

En raison du fait que la principale langue d'usage d'un individu à la maison diffère de sa langue maternelle, la notion de transfert linguistique a souvent été perçue comme un phénomène désignant l'abandon de la langue maternelle. Or, depuis 2001, le recensement canadien comporte une question sur les autres langues que la langue principale qui sont parlées de façon régulière au foyer. Bien qu'il puisse être difficile de juger de la façon dont les répondants interprètent cette nouvelle question, des tests qualitatifs effectués auprès de répondants ainsi que les résultats de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) ont montré que ceux-ci y associaient habituellement une utilisation quotidienne de cette langue.

Les résultats du recensement sur cette question permettent de distinguer le phénomène du transfert linguistique partiel de celui du transfert linguistique complet. Par le fait même, le corollaire de cette distinction amène à nuancer la notion de continuité linguistique dans la mesure où l'utilisation régulière de sa langue maternelle au foyer ne peut être automatiquement interprétée comme une discontinuité d'usage linguistique.

En 2006, plus de 19 315 Albertains parlaient le français comme seule langue principale à la maison alors que 4 200 personnes déclaraient parler cette langue le plus souvent en combinaison avec l'anglais ou une tierce langue (voir le tableau 3.6). Ainsi, ce sont 0,7 % des Albertains qui ont déclaré avoir le français comme principale langue d'usage. Les statistiques tirées du Recensement de 2006 révèlent également que 33 170 personnes ont déclaré parler régulièrement le français à la maison, bien que cette langue ne soit pas leur principale langue d'usage (voir le tableau 3.7). En somme, le français est parlé le plus souvent ou régulièrement au foyer par 1,7 % de la population de la province, soit environ 56 700 personnes.

Tableau 3.6 Population selon la langue maternelle, la langue parlée le plus souvent à la maison et les autres langues parlées régulièrement à la maison, Alberta, 2006

Tableau 3.7 Effectif et proportion de la population ayant le français en tant que langue maternelle, première langue officielle parlée, langue parlée le plus souvent à la maison et langue parlée régulièrement à la maison, Alberta, 2006

L'information sur l'utilisation régulière du français comme langue secondaire au foyer permet de distinguer les transferts linguistiques complets des transferts linguistiques partiels. Ainsi, en se fondant sur les réponses uniques à la question sur la première langue apprise et encore comprise au moment du Recensement de 2006 (communément appelée langue maternelle), on constate que, pour l'ensemble de l'Alberta, 46 % des personnes dont le français est la langue maternelle n'utilisent pas cette langue au moins régulièrement à la maison (transfert complet) alors que 23 % en font un usage régulier (transfert partiel) (voir le tableau 3.8). Par conséquent, le français n'est la langue d'usage principale au foyer que pour 31 % de l'ensemble des francophones. Notons par ailleurs qu'en Alberta, les francophones qui opèrent un transfert linguistique le font dans la quasi-totalité des cas vers l'anglais.

On sait que les taux de transferts linguistiques complets et partiels varient selon le groupe d'âge. En Alberta, les statistiques tirées du Recensement de 2006 révèlent qu'en général plus les francophones sont âgés, plus ils sont susceptibles d'avoir fait un transfert linguistique complet, à l'exception des personnes de 65 ans ou plus. D'une part, les francophones de 55 à 64 ans sont plus enclins à utiliser une autre langue que le français à la maison (58 %) que ceux des autres groupes d'âge alors que ceux de moins de 15 ans sont moins susceptibles de le faire (14 %). Pour ce qui est des taux de transferts linguistiques partiels, les francophones âgés de 15 à 54 ans s'avèrent être ceux affichant les taux les plus élevés (entre 25 % et 27 %). Quant au taux de transfert complet chez ce groupe de francophones, il varie entre 30 % et 51 % selon le groupe d'âge. On observe par ailleurs que chez ces francophones âgés de 15 à 54 ans, le français est la langue d'usage principale au foyer pour 23 % à 43 % d'entre eux, selon le groupe d'âge. Cette proportion est de 65 % chez les francophones de moins de 15 ans.

Tableau 3.8 Taux de transferts linguistiques complets et partiels des francophones selon le groupe d'âge, Alberta, 2006

L'exogamie est souvent associée aux transferts linguistiques des francophones à l'extérieur du Québec. En effet, 94 % des francophones de l'Alberta qui vivent en situation d'exogamie avec un conjoint de langue maternelle anglaise parlent l'anglais le plus souvent à la maison. Les données de l'EVMLO de 2006 permettent cependant de mieux documenter le lien entre l'exogamie et le transfert linguistique des francophones. Ainsi, chez plus de la moitié des francophones, on constate que le transfert linguistique a eu lieu bien avant le moment de former une union avec un conjoint anglophone : environ 71 % des francophones qui vivent en situation d'exogamie ont commencé à parler l'anglais le plus souvent à la maison avant l'âge de 21 ans et 46 % avant l'âge de 15 ans. Chez les francophones âgés de 25 à 44 ans, soit ceux susceptibles d'avoir de jeunes enfants, ces proportions s'élevaient à 78 % et à 69 % respectivement. Ainsi, ce n'est pas seulement l'exogamie qui influe sur le fait qu'un francophone parle l'anglais le plus souvent à la maison. De fait, ces résultats donnent à penser qu'habiter en milieu fortement minoritaire accroît l'usage de la langue majoritaire dans les activités quotidiennes et influe à moyen terme sur la langue principale des francophones et, ultimement, sur la propension à choisir un conjoint de langue anglaise. Quoi qu'il en soit, le lien entre exogamie et langue d'usage au foyer est certainement bi-directionnel.

Les données tirées de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle jettent un éclairage sur l'association qu'on tend à établir entre transfert linguistique et anglicisation. L'enquête comprend en effet une question sur la langue principale des répondants, c'est-à-dire celle dans laquelle ils sont le plus à l'aise pour parler. Les données révèlent que 45 % de la population dont le français est la première langue officielle parlée a soit le français (26 %) soit les deux langues officielles (19 %) comme langues principales.

Dans l'ensemble de l'Alberta, une proportion plus importante de francophones déclarent parler anglais le plus souvent à la maison (transferts linguistiques complets et partiels) que celle des francophones qui déclarent être plus à l'aise en anglais qu'en français6. Ainsi, environ 70 % des Franco-Albertains déclarent parler l'anglais7 le plus souvent à la maison alors que 54 % déclarent être plus à l'aise en anglais qu'en français.

3.5 Usage du français dans la sphère publique

Les statistiques tirées du recensement de la population permettent de faire état de l'utilisation des langues dans la sphère privée (au foyer) et, comme nous le verrons à la section portant sur la population active, sur l'utilisation des langues en milieu de travail. Mais que savons-nous de l'utilisation de l'anglais et du français par les Franco-Albertains, dans des domaines d'interaction autres que celui du foyer?

L'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle comporte de nombreuses questions sur l'utilisation des langues dans divers domaines de la sphère publique tels les commerces, les institutions du système de santé (que nous aborderons plus en détail à la section suivante), les activités de bénévolat, de soutien social, les activités communautaires ou sportives, etc. Certaines questions de l'enquête portent également sur des domaines qui se situent à la frontière des sphères privée et publique tels, par exemple, la langue parlée avec les amis à l'extérieur du foyer ou la langue dans laquelle on « consomme » divers médias.

L'examen des pratiques linguistiques dans divers domaines des sphères publique et privée révèle que, en Alberta, la population dont la première langue officielle parlée est le français fait surtout usage de l'anglais dans les deux sphères (voir le graphique 3.5). L'utilisation prédominante (surtout ou seulement) de l'anglais au foyer a été déclarée par 67 % d'entre eux; 23 % y parlent surtout ou seulement le français. C'est dans les échanges qui ont lieu dans les institutions et les commerces que l'usage de l'anglais est le plus répandu. Ainsi, 96 % de la population ayant le français comme première langue officielle parlée y utilise cette langue de façon prédominante alors que 75 % l'utilise de façon exclusive. Outre les choix linguistiques à la maison et dans les institutions et les commerces, le degré d'utilisation prédominante de l'anglais au sein des réseaux immédiats, au travail et dans la consommation des médias est similaire, variant de 86 % à 90 % selon le domaine. Avec les amis, les données de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) révèlent que 78 % des personnes dont le français est l'unique première langue officielle parlée font surtout ou seulement usage de l'anglais. Fait à noter, entre 8 % et 12 % des francophones ont déclaré utiliser autant le français que l'anglais dans tous les domaines, à l'exception de celui des institutions et commerces où cette proportion n'atteint que 3 %.

L'indice général d'utilisation des langues dans la sphère publique révèle que 92 % de la population dont le français est la seule première langue officielle parlée utilise surtout ou seulement l'anglais dans l'ensemble des domaines de la sphère publique (médias, institutions et commerces, travail, réseau immédiat et amis à l'extérieur du foyer)8. De fait, 54 % des francophones y utilisent exclusivement l'anglais alors que 38 % utilisent surtout l'anglais (le français comme langue secondaire).

Graphique 3.5 Proportion de francophones selon l'utilisation des langues dans divers domaines de la sphère publique et privée, Alberta, 2006

3.6 Connaissance du français

Pour les personnes ayant comme langue principale le français, les opportunités d'utiliser cette langue peuvent s'accroître si elles sont en contact avec des personnes qui peuvent soutenir une conversation en français, même si cette langue n'est pas leur première langue officielle parlée.

Au sein de l'ensemble de la population de l'Alberta en 2006, la proportion de personnes qui ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en français (7 %) est plus importante que celle qui a déclaré le français seul ou avec une autre langue comme langue maternelle (2,1 %) ou encore que celle dont le français est la première langue officielle parlée (1,9 %). La part relative d'Albertains ayant la capacité de soutenir une conversation en français varie selon le groupe linguistique. Environ 9 personnes de langue maternelle française sur 10 ont déclaré une connaissance du français. Cette proportion est de 5 % chez les personnes de langue maternelle anglaise et de 4 % parmi les personnes de tierce langue maternelle (voir le tableau 3.9). Chez ces dernières, 7 % des personnes, pour la plupart des immigrants récents, ont déclaré ne pouvoir soutenir une conversation ni en français ni en anglais.

Tableau 3.9 Connaissance des langues officielles selon la langue maternelle, Alberta, 2001 et 2006

La proportion de personnes capables de soutenir une conversation en français dans un endroit donné peut influencer la fréquence de l'utilisation du français. Or, l'emploi de cette langue dans divers milieux, notamment au travail et à la maison, par des personnes qui ont l'anglais comme première langue officielle parlée est un facteur qui est susceptible d'accroître les opportunités des francophones d'utiliser leur langue maternelle. En Alberta, 10 % des personnes dont l'anglais est la première langue officielle parlée9 qui connaissaient le français parlaient cette langue au moins régulièrement à la maison et 11 % l'utilisaient au travail au moins de façon régulière en 2006.

Les statistiques du graphique 3.6 révèlent que parmi la population âgée de 5 à 34 ans, le bilinguisme français-anglais chez les non-francophones est plus répandu chez les personnes de langue maternelle anglaise que chez celles de tierce langue maternelle. Pour ce qui est des personnes âgées de 35 ans ou plus, les taux de bilinguisme français-anglais des anglophones sont pour la plupart inférieurs ou équivalents à ceux des allophones. La connaissance du français est plus courante chez les plus jeunes en raison de la fréquentation des programmes d'immersion en français ou de français langue seconde. Parce que l'apprentissage du français s'effectue habituellement à l'école, le taux de bilinguisme culmine au sein du groupe d'âge de 15 à 19 ans, âge où les jeunes complètent leurs études secondaires. L'écart observé entre les deux groupes chez les personnes âgées de 20 à 34 ans résulte en partie de la croissance de la population immigrée de ces groupes d'âge, laquelle n'a pas fréquenté de programme d'immersion en français.

Graphique 3.6 Proportion de personnes de langue maternelle anglaise et tierce pouvant soutenir une conversation en français et en anglais selon le groupe d'âge, Alberta, 2006

La capacité des jeunes anglophones à maintenir leur connaissance du français comme langue seconde diminue avec le temps. Comme en témoigne le graphique 3.7, lorsqu'on considère les jeunes de 15 à 19 ans en 1996, on constate que leur taux de bilinguisme déclaré lors de ce recensement (13,1 %) atteint 10,3 % en 2001, alors que cette cohorte est âgée de 20 à 24 ans, et 8,9 % en 2006 alors que cette même cohorte est âgée de 25 à 29 ans. On observe une tendance analogue chez les jeunes qui étaient âgés de 15 à 19 ans en 2001 et de 20 à 24 ans cinq ans plus tard.

Graphique 3.7 Proportion de personnes de langue maternelle anglaise pouvant soutenir une conversation en français et en anglais selon le groupe d'âge, Alberta, 1996, 2001 et 2006

3.7 Migration (mouvements migratoires interprovinciaux et internationaux)

La mobilité des francophones à l'intérieur du Canada ainsi que l'apport de l'immigration internationale sont des facteurs qui influent sur l'évolution de la population de langue française de l'Alberta.

3.7.1 Lieu de naissance

Le tableau 3.10 rend compte du lieu de naissance des francophones de l'Alberta. On y observe, en 2006, qu'environ le tiers des personnes de langue maternelle française (35 %) et de celles dont le français est la première langue officielle parlée (32 %) étaient nées en Alberta. Selon le critère adopté, la proportion de francophones de l'Alberta nés dans une autre province ou un territoire du Canada diffère peu; elle se situait à 54 % chez les francophones de première langue officielle parlée comparativement à 57 % chez ceux ayant le français comme langue maternelle. Un peu plus du quart des personnes de langue maternelle française et de celles dont le français est la première langue officielle parlée sont nées au Québec. En fait, un peu plus du tiers des Franco-Albertains sont natifs du Québec ou de l'Ontario. Quant aux personnes nées à l'étranger, des immigrants pour la plupart10, ils composaient près de 8 % de la population de langue maternelle française et 14 % de celle dont le français est la première langue officielle parlée.

Tableau 3.10 Lieu de naissance des francophones selon la langue maternelle et la première langue officielle parlée, Alberta, 2006

3.7.2 Immigration internationale

L'Alberta reçoit un nombre non négligeable d'immigrants internationaux dont la première langue officielle parlée (PLOP) est le français. En 2006, on dénombrait 7 865 individus de langue française résidant dans la province et nés à l'extérieur du Canada (voir le tableau 3.11). De l'ensemble de la population immigrante de l'Alberta, une faible proportion avait le français comme première langue officielle parlée. En 2006, cette part relative était de 1,5 %. Néanmoins, le poids relatif de la population immigrante de langue française au sein de la population francophone de l'Alberta représentait 13 % lors du dernier recensement alors que celui de la population immigrante de langue anglaise correspondait à 16 % de la population anglophone.

L'immigration francophone en Alberta n'est pas un phénomène récent. Toutefois, en raison de la forte croissance de l'immigration internationale qu'a connue le Canada depuis le milieu des années 1980, la population immigrée de langue française de la province s'est accrue de 41 % entre 1981 et 2006. Une grande proportion de ces immigrants ont une tierce langue maternelle et ont soit le français soit les deux langues officielles du pays comme première langue officielle parlée.

Tableau 3.11 Effectif et proportion d'immigrants de langue française et de langue anglaise, Alberta, 1971 à 2006

Bien que les immigrants de langue française de l'Alberta soient d'origines diverses, une forte proportion d'entre eux proviennent en réalité d'un nombre restreint de pays. Le tableau 3.12 présente les principaux pays d'origine des immigrants qui résident en Alberta. Les douze pays présentés dans ce tableau sont les pays source d'environ 55 % de l'immigration de langue française de la province. On constate que trois immigrants francophones sur dix proviennent de cinq pays européens, soit la France, la Roumanie, l'Allemagne, la Suisse, la Belgique. Après la France (18,2 %), la République démocratique du Congo (8,2 %) et le Liban (3,6 %) sont les pays d'où proviennent les plus fortes proportions d'immigrants de langue française.

Tableau 3.12 Principaux pays d'origine des immigrants de langue française, Alberta, 2006

3.7.3 Migration interprovinciale

Entre 1981 et 1991, l'Alberta enregistrait un solde migratoire interprovincial négatif, soit une perte nette égale ou supérieure à 25 000 personnes pour chacune des périodes quinquennales (voir le tableau 3.13). Depuis 1991, la province affiche toutefois un solde migratoire positif, passant d'un gain de 3 600 personnes pour la période 1991 à 1996 à un gain de 88 200 personnes entre 2001 et 2006. Fait à noter, l'Alberta enregistrait au cours de la période 1996-2001 un gain inégalé de 119 400 personnes, dont 113 900 anglophones et 5 300 francophones.

Les soldes migratoires interprovinciaux des francophones et des anglophones ont suivi les mêmes tendances que celles observées pour l'ensemble de la population albertaine : soldes négatifs entre 1981 et 1991 et positifs pour chacune des périodes quinquennales suivantes. Entre 1981 et 1991, la province a affiché une perte nette qui variait entre 900 et 4 400 francophones et de 23 300 à 24 000 anglophones selon la période quinquennale. Depuis 1991, le solde migratoire positif des francophones et des anglophones varie respectivement entre 400 à 5 300 personnes et entre 3 600 et 113 900 personnes selon la période quinquennale.

Entre 1981 et 2006, les départs des francophones vers les autres provinces ou territoires ont oscillé entre 4 900 et 12 500 au cours d'une période donnée. Pour ce qui est de la migration de francophones vers l'Alberta, les arrivées ont varié entre 8 100 et 10 200 personnes selon la période entre 1981 et 2006. Entre 2001 et 2006, 9 900 francophones gagnaient l'Alberta, alors que 6 600 francophones l'ont quitté, pour un solde migratoire interprovincial de 3 300 personnes.

Tableau 3.13 Migration interprovinciale entre l'Alberta et les autres provinces et territoires selon la première langue officielle parlée, 1981 à 2006

Les graphiques 3.8 et 3.9 rendent compte des mouvements migratoires entre l'Alberta et les autres provinces et territoires entre 2001 et 2006. On y constate que parmi les quelque 9 900 francophones qui sont venus s'établir en Alberta en provenance des autres provinces et territoires, près de la moitié (44 %) résidaient au Québec en 2001. De ces 4 400 francophones qui sont arrivés du Québec, 74 % étaient âgés entre 20 et 49 ans. Le reste des francophones provenaient principalement de l'Ontario (22 %), du Nouveau-Brunswick (11 %) et de la Colombie-Britannique (10 %). Parmi les quelque 6 600 francophones qui vivaient en Alberta en 2001 et qui ont par la suite migré vers d'autres provinces, environ la moitié se sont établis au Québec alors que le reste des francophones ont choisi principalement l'Ontario (18 %) et la Colombie-Britannique (17 %). Les données de recensement révèlent par ailleurs que 57 % des francophones qui ont quitté l'Alberta entre 2001 et 2006 sont en fait retournés dans leur province de naissance. Plus de 70 % des francophones nés au Québec qui ont quitté l'Alberta entre 2001 et 2006 pour retourner s'établir dans leur province de naissance étaient âgés entre 20 et 49 ans.

Graphique 3.8 Province ou territoire d'origine des francophones qui se sont établis en Alberta entre 2001 et 2006

Graphique 3.9 Destination des francophones qui ont quitté l'Alberta pour s'établir dans une autre province ou territoire entre 2001 et 2006


Notes

  1. La transmission d'une langue se fait aussi bien entendu des pères aux enfants, mais c'est habituellement celle de la mère qui prédomine.
  2. Le terme « conjoint » inclut les personnes légalement mariées ainsi que celles vivant en union de fait.
  3. Pour ce faire, les démographes considèrent généralement les enfants vivant dans une famille biparentale ou monoparentale dirigée par une femme, lesquels représentent plus de 97 % de l'ensemble des enfants de ce groupe d'âge.
  4. Pour un examen approfondi de cette approche, se référer à Lachapelle et Lepage (2011).
  5. Rappelons que les personnes de tierce langue maternelle qui ne connaissent que le français se voient attribuer le français en tant que première langue officielle parlée, peu importe qu'elles parlent ou non cette langue le plus souvent à la maison.
  6. Ce constat vaut tant pour la population ayant le français comme langue maternelle que comme première langue officielle parlée.
  7. Cette proportion inclut les réponses uniques et multiples. Par le fait même elle comptabilise 4 % de francophones qui déclarent utiliser à la fois le français et l'anglais comme langues le plus souvent parlées à la maison.
  8. Se référer à l'annexe C pour une description de l'indice général d'utilisation des langues dans la sphère publique.
  9. Sans répartition des réponses multiples.
  10. Les personnes nées à l'étranger comprennent les immigrants, les résidents non permanents et les Canadiens de naissance nés à l'étranger.
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