Section 2 : Appartenance identitaire et vitalité subjective

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Section 2.1 Quelques caractéristiques linguistiques de la population cible de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle
Section 2.2 Appartenance identitaire
Section 2.2.1 Identification à l'un ou l'autre des deux groupes linguistiques
Section 2.2.2 Importance perçue de pouvoir utiliser la langue de la minorité dans la vie quotidienne
Section 2.2.3 Importance que les droits linguistiques soient respectés
Section 2.2.4 Importance que les services des gouvernements provincial et fédéral soient offerts dans la langue minoritaire
Section 2.3 Perceptions subjectives de la vitalité
Section 2.3.1 Évolution de la présence de la langue minoritaire depuis dix ans
Section 2.3.2 Évolution de la présence de la langue minoritaire au cours des dix prochaines années
Section 2.3.3 Perceptions de la présence de la langue minoritaire dans divers domaines de la sphère publique
Section 2.3.4 Perceptions subjectives à l'égard de la vitalité de la communauté de langue officielle
Référence
Notes

Le concept de vitalité des communautés linguistiques en situation minoritaire a au moins deux dimensions : l'une objective et l'autre subjective. En d'autres termes, il y a, d'une part, les faits et les comportements, et d'autre part, les perceptions et les représentations. Plusieurs travaux de recherche ont mis en lumière le lien entre la vitalité subjective perçue d'un groupe ethnolinguistique et sa vitalité objective. D'autres ont cependant montré des écarts importants entre l'orientation des réponses selon la dimension analysée1.

Selon Harwood et al. (1994 : 175), une prémisse importante du cadre théorique de la vitalité subjective est que l'évaluation subjective des membres d'un groupe à l'endroit de leur propre groupe ou d'un autre groupe ethnique ou linguistique peut être aussi importante pour déterminer leurs comportements langagiers ou interethniques que la vitalité objective du groupe telle que mesurée, par exemple, selon le nombre de ses membres ou leur poids démographique, ou encore leur statut social ou politique.

Giles et Johnson (1981) ont proposé l'idée suivant laquelle une combinaison de l'information sur la vitalité objective et celle sur la vitalité subjective était une méthode plus précise et plus appropriée pour prédire le comportement langagier des membres d'un groupe que de se fier uniquement sur des évaluations objectives de la vitalité des groupes en présence.

L'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) est la première enquête effectuée par Statistique Canada qui pose des questions portant sur des perceptions en matière linguistique. Comme nous le verrons, cette information revêt un intérêt dans la mesure où elle permet de mettre en relation ces résultats avec ceux portant sur des faits ou des comportements.

La première partie portera sur la dimension objective. On y présentera quelques caractéristiques linguistiques recueillies auprès de la population cible de l'enquête. Les deux autres parties porteront sur la dimension subjective. Nous présenterons d'abord quelques éléments de mesure de l'appartenance identitaire et, ensuite, certains résultats clés portant sur les perceptions subjectives de la vitalité.

Section 2.1 Quelques caractéristiques linguistiques de la population cible de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle

Comme nous l'avons indiqué au début de ce rapport analytique, la population cible de l'enquête a été définie à partir d'un certain nombre de caractéristiques linguistiques. Comme on peut l'observer au graphique 2.1, les minorités de langue officielle du Québec et de l'extérieur du Québec ont des particularités propres.

Pour l'ensemble des provinces à l'extérieur du Québec, la population cible de langue française se distingue par le fait que les proportions d'adultes ayant le français (réponse unique) comme langue maternelle et comme première langue officielle parlée (PLOP) sont quasi similaires2, soit environ 85 %.

Près de 47 % de la population cible de langue française à l'extérieur du Québec déclare avoir le français comme langue principale, c.-à-d. la langue dans laquelle les personnes sont le plus à l'aise pour parler; 39 % ont déclaré être plus à l'aise en anglais qu'en français alors que près de 14 % ont indiqué être aussi l'aise dans une langue que dans l'autre. De plus, 62 % des adultes de langue française ont effectué l'entrevue en français, la majorité de ceux se déclarant autant à l'aise dans une langue que dans l'autre ayant choisi de faire leur entrevue en français.

On observe une très forte variation entre les provinces à l'égard de ces résultats. Ainsi, en Ontario, province où l'on compte le plus grand nombre de francophones en situation minoritaire au pays, 44 % des adultes de langue française indique avoir le français comme langue principale comparativement à 41 % l'anglais.

Au Nouveau-Brunswick, plus de 80 % des adultes de langue française ont le français comme langue principale. Les adultes de la Saskatchewan sont ceux ayant le moins déclaré avoir le français comme langue principale (13 %) : 75 % ont indiqué être plus à l'aise en anglais qu'en français. Dans la quasi-totalité des autres provinces, un peu plus d'un adulte de langue française sur deux déclare être plus à l'aise en français qu'en anglais.

Graphique 2.1
Diverses caractéristiques linguistiques des adultes de langue française à l'extérieur du Québec et de langue anglaise au Québec, 2006

Graphique 2.1 Diverses caractéristiques linguistiques des adultes de langue française à l'extérieur du Québec et de langue anglaise au Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Au Québec, dans la population cible de l'enquête3, 51 % ont l'anglais comme langue maternelle alors que près de 80 % des adultes de langue anglaise ont l'anglais comme première langue officielle parlée (PLOP). Compte tenu de la proportion importante d'allophones ayant l'anglais comme PLOP, l'échantillon rassemble donc 45 % d'adultes ayant une autre langue que l'anglais ou le français comme langue maternelle. Enfin, 81 % des adultes de la population cible du Québec déclarent avoir l'anglais comme langue principale et 89 % ont choisi de répondre au questionnaire téléphonique de l'enquête dans cette langue.

L'information portant sur la langue principale du répondant revêt un grand intérêt, plus particulièrement à l'extérieur du Québec, dans la mesure où le milieu dans lequel vivent les communautés de langue française exerce une forte influence sur leurs comportements langagiers.

Les résultats de l'enquête confirment la relation entre la langue d'usage au foyer et la langue principale des personnes. Ainsi, parmi les adultes de langue française qui ont déclaré parler l'anglais le plus souvent au foyer (soit 38 %), près des trois-quarts d'entre eux indiquent être plus à l'aise en anglais qu'en français et un autre 16 % indiquent être aussi à l'aise dans une langue que dans l'autre.

De plus, comme on peut l'observer au tableau 2.1, il existe une forte relation entre la langue principale des adultes de langue française à l'extérieur du Québec et le poids qu'ils représentent au sein de leur municipalité de résidence.

À l'extérieur du Québec, 39 % des adultes de langue française résident dans des municipalités où ils forment moins de 10 % de la population. En général, dans ces municipalités, on constate que seulement 25 % ont déclaré avoir le français comme langue principale comparativement à 59 % qui ont déclaré être plus à l'aise en anglais qu'en français et 16 % qui ont indiqué être aussi à l'aise dans une langue que dans l'autre.

Par comparaison, parmi les adultes de langue française qui résident dans des municipalités où le poids relatif de ce groupe linguistique est supérieur ou égal à 70 % de la population, 91 % ont déclaré avoir le français comme langue principale.

Tableau 2.1
Langue principale des adultes de langue française selon la proportion qu'ils représentent au sein de leur municipalité de résidence, Canada moins le Québec, 2006
Langue principale Proportion des adultes de langue française au seins de la municipalité de résidence (%)
< 10 10 à 29,9 30 à 49,9 50 à 69,9 >=70 Total
pourcentage

Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielles, 2006.

Français 25 48 51 69 91 47
Anglais 59 34 32 20 5 39
Français et anglais 16 18 17 12 5 14
Total 100 100 100 100 100 100

Section 2.2 Appartenance identitaire

Section 2.2.1 Identification à l'un ou l'autre des deux groupes linguistiques

L'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) a demandé aux membres des minorités de langue officielle, en se basant sur leur vécu, à quel groupe, parmi les francophones et les anglophones, ils s'identifient le plus. Les réponses à cette question sont intéressantes puisqu'elles révèlent un aspect important de la dynamique linguistique intergroupe, à savoir l'orientation de l'appartenance identitaire. Par exemple, chez les adultes de langue française à l'extérieur du Québec, très peu s'identifient uniquement au groupe francophone, soit 14 %, alors que 20 % indiquent s'identifier surtout à ce groupe linguistique. En outre, près d'un adulte sur deux (48 %) a indiqué s'identifier aux deux groupes linguistiques également, et près de 15 % principalement (surtout ou seulement) au groupe anglophone.

Les résultats présentés au graphique 2.2 révèlent qu'au Nouveau-Brunswick, 61 % des adultes ont indiqué s'identifier principalement au groupe francophone. Dans les autres provinces à l'est de la Saskatchewan et dans les territoires, cette proportion oscille entre 20 % et 30 %4, alors qu'elle se situe entre 10 % et 20 % chez les adultes de langue française dans les trois provinces à l'ouest du Manitoba. En outre, dans presque toutes les provinces, la proportion d'adultes qui déclarent s'identifier aux deux groupes linguistiques est élevée. De plus, c'est à Terre-Neuve-et-Labrador (27 %), en Saskatchewan (36 %), en Alberta (29 %) et en Colombie-Britannique (30 %) que l'on observe les plus fortes proportions d'adultes qui s'identifient principalement au groupe anglophone.

Graphique 2.2
Adultes de langue française selon le degré d'identification aux groupes francophone et anglophone, provinces et Canada moins le Québec, 2006

Graphique 2.2 Adultes de langue française selon le degré d'identification aux groupes francophone et anglophone, provinces et Canada moins le Québec, 2006
Note :
1. Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
2. Les résultats présentés dans ce graphique ne cumulent pas à 100 % principalement en raison des cas de « refus » ou de « ne sait pas ».
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

À la lumière de ces résultats, on ne s'étonnera guère d'observer un lien entre la proportion de personnes de langue française dans une région donnée et l'identification à l'un ou l'autre des deux groupes linguistiques (graphique 2.3). Au Nouveau-Brunswick, par exemple, la région du Nord est celle qui affiche la plus forte proportion d'adultes de langue française s'identifiant principalement au groupe francophone, soit 73 %. Dans la région du Sud-Est et dans le reste de la province, ces proportions sont plus faibles, soit 52 % et 38 %, respectivement. La proportion d'adultes s'identifiant aux deux groupes également va croissant du nord vers le reste de la province, la proportion de personnes de langue française y devenant de plus en plus faible.

On observe une situation analogue en Ontario. Ainsi, là où les adultes de langue française sont proportionnellement plus nombreux, soit dans le Sud-Est de la province, près d'un adulte de langue française sur deux (48 %) s'identifie principalement au groupe francophone, alors qu'à Ottawa et dans le Nord-Est de la province, ces proportions atteignent 43 % et 33 %, respectivement. À Toronto, seulement un adulte sur quatre s'identifie principalement au groupe francophone alors que 27 % indiquent s'identifier principalement au groupe anglophone.

Graphique 2.3
Adultes de langue française selon le degré d'identification aux groupes francophone et anglophone, Nouveau-Brunswick, Ontario et leurs régions, 2006

Graphique 2.3 Adultes de langue française selon le degré d'identification aux groupes francophone et anglophone, Nouveau-Brunswick, Ontario et leurs régions, 2006
Note :
1. Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
2. Les résultats présentés dans ce graphique ne cumulent pas à 100 % principalement en raison des cas de « refus » ou de « ne sait pas ».
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Au Québec, les résultats révèlent que la proportion de personnes de langue anglaise qui s'identifient principalement au groupe anglophone est relativement importante. Ainsi, environ un adulte sur deux au Québec affirme s'identifier principalement au groupe anglophone. En outre, l'identification aux deux groupes linguistiques est assez considérable, soit près de 40 % des adultes.

La région de Québec et de ses environs se démarque assez nettement des autres régions de par son niveau d'identification au groupe francophone. De plus, notons qu'en distinguant dans la population cible du Québec la population de langue maternelle anglaise de celle ayant une langue maternelle tierce (allophone)5, les résultats de l'enquête révèlent que chez la première près de 60 % des adultes s'identifient principalement au groupe anglophone comparativement à 43 % chez la seconde.

Graphique 2.4
Adultes de langue anglaise selon le degré d'identification aux groupes anglophone et francophone, Québec et régions, 2006

Graphique 2.4 Adultes de langue anglaise selon le degré d'identification aux groupes anglophone et francophone, Québec et régions, 2006
Note :
1. Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
2. Les résultats présentés dans ce graphique ne cumulent pas à 100 % principalement en raison des cas de « refus » ou de « ne sait pas ».
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Section 2.2.2 Importance perçue de pouvoir utiliser la langue de la minorité dans la vie quotidienne

L'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) demandait aux répondants à quel point il est important pour eux de pouvoir utiliser la langue officielle minoritaire dans leur vie de tous les jours. Si une forte proportion d'adultes de langue française de l'extérieur du Québec déclarent accorder de l'importance au fait de pouvoir utiliser le français au quotidien, cette réponse est modulée par la proportion que représente le groupe linguistique au sein des municipalités où vivent les personnes de langue française.

Comme on peut le constater au graphique 2.5, chez les quelque 45 % d'adultes de langue française qui résident dans des municipalités où le poids du groupe de langue française est de moins de 10 %, près des deux tiers accordent de l'importance, très important (32 %) ou important (32 %), au fait de pouvoir utiliser le français dans leur vie quotidienne. Chez ceux qui résident dans des municipalités où les adultes de langue française forment une proportion supérieure ou égale à 70 %, cette proportion atteint 94 %.

En outre, l'analyse des réponses selon la langue principale, c.-à-d. celle dans laquelle une personne se sent le plus à l'aise, révèle également que chez ceux dont le français est la langue principale, 91 % déclarent accorder de l'importance au fait de pouvoir utiliser le français dans leur vie quotidienne, comparativement à 58 % de ceux qui affirment être plus à l'aise en anglais qu'en français, et 79 % de ceux indiquant être aussi à l'aise en français qu'en anglais.

Au Québec, la proportion des adultes de langue anglaise qui accordent de l'importance au fait de pouvoir utiliser l'anglais dans leur vie de tous les jours est très élevée. De fait, elle oscille entre 80 % et 90 % selon le poids relatif de ce groupe au sein des municipalités.

Graphique 2.5
Adultes appartenant à la minorité de langue officielle selon l'importance accordée au fait de pouvoir utiliser la langue officielle minoritaire dans leur vie de tous les jours, par la proportion d'adultes de langue minoritaire dans la municipalité, Québec et Canada moins le Québec, 2006

Graphique 2.5 Adultes appartenant à la minorité de langue officielle selon l'importance accordée au fait de pouvoir utiliser la langue officielle minoritaire dans leur vie de tous les jours, par la proportion d'adultes de langue minoritaire dans la municipalité, Québec et Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Au Québec, environ 12 % des adultes de langue anglaise résident dans des municipalités où leur poids est de moins de 10 % de la population comparativement à 45 % des francophones de l'extérieur du Québec. Or, dans ces municipalités, 47 % des personnes de langue anglaise considèrent qu'il est « très important » de pouvoir utiliser l'anglais comparativement à 32 % des personnes de langue française relativement au français.

Les résultats présentés au graphique 2.5 donnent à penser que l'importance qu'accordent la population de langue anglaise au fait de pouvoir utiliser l'anglais semble moins liée au poids relatif de ce groupe au sein des municipalités que ne l'est celle d'utiliser le français chez la population de langue française. C'est donc pourquoi, pour l'ensemble du Québec, 87 % des personnes de langue anglaise accordent de l'importance au fait de pouvoir utiliser leur langue au quotidien comparativement à 78 % des personnes de langue française à l'extérieur du Québec.

À noter que 69 % des personnes de langue anglaise résident au sein de municipalités où leur groupe linguistique forme 30 % ou plus de la population comparativement à seulement 37 % des personnes de langue française.

Section 2.2.3 Importance que les droits linguistiques soient respectés

Une forte proportion des membres des minorités de langue officielle accordent de l'importance (très important ou important) à ce que les droits linguistiques, par exemple le droit à l'éducation ou le droit de recevoir des services du gouvernement fédéral dans la langue minoritaire, soient respectés dans leur province. Ainsi, à l'extérieur du Québec, 63 % des adultes estiment que le respect de ces droits est « très important » et 26 % estiment qu'il est « important ».

Au Québec, ces proportions atteignent 72 % et 22 %, respectivement. À noter qu'il n'y a pas de différence statistiquement significative entre les résultats des diverses communautés de langue anglaise du Québec quant à l'importance accordée au respect des droits linguistiques.

Les perceptions des membres de la population de langue française sont liées à la langue dans laquelle ils déclarent être le plus à l'aise. À l'extérieur du Québec, lorsqu'on exclut le Nouveau-Brunswick, environ 46 % des personnes de langue française déclarent être plus à l'aise en anglais qu'en français, comparativement à 38 % qui estiment être plus à l'aise en français. De plus, 16 % indiquent être aussi à l'aise dans une langue que dans l'autre.

L'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) révèle que 48 % de la population de langue française indiquant être plus à l'aise en anglais qu'en français considère qu'il est « très important » que les droits linguistiques soient respectés dans leur province comparativement à 74 % de ceux déclarant avoir le français comme langue principale. Notons toutefois que lorsqu'on tient compte à la fois de ceux qui considèrent le respect des droits comme étant « très important » ou « important », cette proportion atteint tout de même près de 80 % parmi ceux déclarant avoir l'anglais comme langue principale.

Graphique 2.6
Proportion des adultes de langue française qui accordent de l'importance au fait que les droits linguistiques soient respectés au sein de leur province selon la langue dans laquelle ils estiment être le plus à l'aise, Canada moins le Québec excluant le Nouveau-Brunswick, 2006

Graphique 2.6 Proportion des adultes de langue française qui accordent de l'importance au fait que les droits linguistiques soient respectés au sein de leur province selon la langue dans laquelle ils estiment être le plus à l'aise, Canada moins le Québec excluant le Nouveau-Brunswick, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Section 2.2.4 Importance que les services des gouvernements provincial et fédéral soient offerts dans la langue minoritaire

L'importance accordée à la prestation de services dans la langue de la minorité est un autre élément mesuré dans l'enquête qui peut être associé à une identification au groupe linguistique minoritaire. Le fait de juger qu'il est important pour soi que les services gouvernementaux nous soient offerts dans la langue minoritaire fournit également une indication de la valeur qui devrait objectivement être accordée à cette langue par l'État. En ce sens, l'on peut ne pas utiliser cette langue au quotidien et juger tout de même qu'elle devrait avoir un statut important aux yeux des administrations publiques.

À l'extérieur du Québec, 84 % des adultes de langue française déclarent accorder de l'importance (très important, 54 %, ou important, 30 %) au fait que les services gouvernementaux leur soient offerts en français. Au Québec, cette proportion atteint 93% pour l'offre de services en anglais, 67 % estimant qu'il est « très important » que ces services soient offerts en anglais. Seule la province du Nouveau-Brunswick affiche des proportions similaires à celles observées au Québec. En outre, à l'exception de la région de Québec et de ses environs, on observe très peu de variation d'une région à l'autre du Québec.

Graphique 2.7
Proportion des adultes de langue française qui accordent de l'importance au fait que les services gouvernementaux provincial et fédéral leur soient offerts en français, provinces et Canada moins le Québec, 2006

Graphique 2.7 Proportion des adultes de langue française à l'extérieur du Québec qui accordent de l'importance au fait que les services gouvernementaux provincial et fédéral leur soient offerts en français, selon la province, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Section 2.3 Perceptions subjectives de la vitalité

L'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) fournit des statistiques d'intérêt sur les perceptions des membres des groupes linguistiques minoritaires à l'égard de la vitalité de la communauté linguistique, l'évolution passée et future de la langue minoritaire, de même que sur la présence perçue de la langue dans un certain nombre de domaines de la sphère publique. Cette information est d'autant plus pertinente qu'elle peut être comparée à des mesures plus objectives de la vitalité de ces communautés tels leur poids démographique ou l'utilisation des langues dans la sphère publique.

Section 2.3.1 Évolution de la présence de la langue minoritaire depuis dix ans

L'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) demandait aux répondants de penser aux dix dernières années et d'indiquer si, selon eux, dans la municipalité où ils habitent, la présence de la langue minoritaire a diminué, est demeurée la même ou a augmenté.

À l'extérieur du Québec, on constate que plus d'un adulte de langue française sur quatre (26 %) considère que la présence du français s'est accrue au cours des dix dernières années comparativement à un adulte sur cinq (20 %) qui considère que cette présence a diminué. C'est dans les territoires que la hausse perçue de la présence du français semble partagée par la plus forte proportion de la population de langue française, soit 63 %.

Cette perception est partagée par une proportion importante de la population de langue française de l'Île-du-Prince-Édouard (42 %) et de Terre-Neuve-et-Labrador (35 %). En revanche, c'est en Saskatchewan et au Manitoba que les adultes de langue française sont proportionnellement le plus nombreux à affirmer que la présence du français a diminué dans leur municipalité au cours de cette période, soit 35 % et 27 %, respectivement.

Graphique 2.8
Proportion des adultes de langue française selon la perception que la présence du français a diminué, est demeurée la même ou a augmenté depuis 10 ans dans leur municipalité de résidence, provinces et Canada moins le Québec, 2006

Graphique 2.8 Proportion des adultes de langue française selon la perception que la présence du français a diminué, est demeurée la même ou a augmenté depuis 10 ans dans leur municipalité de résidence, provinces et Canada moins le Québec, 2006
Note :
1. Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
2. Exclut les personnes qui ont indiqué ne pas habiter leur municipalité depuis assez longtemps, de m^me que les « refus » et « ne sait pas ».
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

En outre, les données de l'enquête indiquent que cette perception n'est pas différente selon que l'on se considère plus à l'aise en français ou en anglais.

Un examen des résultats observés pour les régions du Nouveau-Brunswick et de l'Ontario (graphique 2.9) révèle des différences importantes dans les perceptions. Ainsi, dans le Nord du Nouveau-Brunswick, plus de 70 % des adultes perçoivent que la présence du français n'a pas changé au cours des dix dernières années. En revanche, près de 46 % des adultes de langue française qui résident dans le Sud-Est de la province et 47 % de ceux qui habitent ailleurs dans le reste de la province perçoivent que la présence du français a fait des gains dans leur municipalité depuis 10 ans.

La situation en Ontario est également digne d'intérêt. C'est, par exemple, dans la région du Sud-Est, là où on retrouve la plus forte présence de la population de langue française, que le sentiment d'un recul de la présence du français semble partagé par le plus grand nombre, soit 35 % des adultes. Dans les régions du Nord-Est ainsi que dans la région d'Ottawa, près d'un adulte sur quatre partage ce sentiment, soit 27 % et 25 %, respectivement. En revanche, c'est également à Ottawa que près d'un adulte sur trois (31 %) indique que la présence du français semble avoir augmenté au cours des dix dernières années.

Graphique 2.9
Proportion des adultes de langue française selon la perception que la présence du français a diminué, est demeurée la même ou a augmenté depuis 10 ans dans leur municipalité de résidence, Nouveau-Brunswick, Ontario et leurs régions, 2006

Graphique 2.9 Proportion des adultes de langue française selon la perception que la présence du français a diminué, est demeurée la même ou a augmenté depuis 10 ans dans leur municipalité de résidence, Nouveau-Brunswick, Ontario et leurs régions, 2006
Note :
1. Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
2. Exclut les personnes qui ont indiqué ne pas habiter leur municipalité depuis assez longtemps, de m^me que les « refus » et « ne sait pas ».
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Les perceptions des adultes de langue anglaise au Québec tranchent assez nettement avec celles des adultes de langue française à l'extérieur de cette province. De fait, plus de 35 % des premiers estiment que la présence de l'anglais a diminué au Québec au cours des dix dernières années. Par comparaison, on observe une proportion similaire chez les Fransaskois relativement à la diminution perçue du français, une communauté dont le poids relatif est passé de 2,0% à 1,8% de la population de la Saskatchewan entre 1996 et 2006, selon les données du dernier recensement.

Compte tenu de sa très forte concentration à Montréal, les perceptions de la population de langue anglaise dans cette région sont quasi analogues à celles observées dans l'ensemble du Québec.

C'est dans la région de l'Estrie et du Sud du Québec que le sentiment d'un recul de l'anglais semble partagé par le plus grand nombre, soit par près de 48 % de la population de langue anglaise.

Graphique 2.10
Proportion des adultes de langue anglaise selon la perception que la présence de l'anglais a diminué, est demeurée la même ou a augmenté depuis 10 ans dans leur municipalité de résidence, Québec et régions, 2006

Graphique 2.10 Proportion des adultes de langue anglaise selon la perception que la présence de l'anglais a diminué, est demeurée la même ou a augmenté depuis 10 ans dans leur municipalité de résidence, Québec et régions, 2006
Note :
1. Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
2. Exclut les personnes qui ont indiqué ne pas habiter leur municipalité depuis assez longtemps, de m^me que les « refus » et « ne sait pas ».
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Section 2.3.2 Évolution de la présence de la langue minoritaire au cours des dix prochaines années

Les perceptions à l'égard de l'évolution future de la présence de la langue officielle minoritaire au cours des dix prochaines années semblent fondées sur l'hypothèse suivant laquelle le passé serait garant de l'avenir.

Ainsi, les résultats obtenus à la question portant sur l'avenir de la présence de la langue révèlent des perceptions très semblables à celles portant sur le passé. Tant chez les personnes de langue française à l'extérieur du Québec que chez celles de langue anglaise au Québec, les similitudes entre les réponses aux deux questions sont manifestes.

À l'extérieur du Québec, les provinces où une forte proportion des adultes de langue française considèrent que la présence du français a progressé au cours de la dernière décennie sont également celles où l'optimisme quant au futur semble le plus élevé (graphique 2.11). En général, donc, tant en ce qui a trait au passé qu'au futur, les adultes de langue française semblent plus optimistes quant à l'évolution de la présence du français au sein de leur municipalité que le sont les personnes de langue anglaise au Québec pour ce qui est de la présence de l'anglais (graphique 2.12). Ainsi, alors que le quart des premiers estiment que la présence du français ira en diminuant au cours des dix prochaines années, cette proportion atteint presque 36 % chez les seconds. En outre, on note que chez les adultes de langue française des régions du Nouveau-Brunwick et de l'Ontario, les perceptions sont essentiellement les mêmes à l'égard du passé que de l'avenir.

Graphique 2.11
Proportion des adultes de langue française selon la perception que la présence du français va augmenter, va demeurer la même ou va diminuer au cours des 10 prochaines années dans leur municipalité de résidence, provinces et Canada moins le Québec, 2006

Graphique 2.11 Proportion des adultes de langue française selon la perception que la présence du français va augmenter, va demeurer la même ou va diminuer au cours des 10 prochaines années dans leur municipalité de résidence, provinces et Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Graphique 2.12
Proportion des adultes de langue anglaise selon la perception que la présence de l'anglais va augmenter, va demeurer la même ou va diminuer au cours des 10 prochaines années dans leur municipalité de résidence, Québec et régions, 2006

Graphique 2.12 Proportion des adultes de langue anglaise dans les principales régions du Québec selon la perception que la présence de l'anglais va augmenter, va demeurer la même ou va diminuer au cours des 10 prochaines années dans leur municipalité de résidence, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Section 2.3.3 Perceptions de la présence de la langue minoritaire dans divers domaines de la sphère publique

Les perceptions relatives à l'évolution de la présence de la langue minoritaire au cours des dix dernières années et au cours de la prochaine décennie brossent des portraits tant rétrospectifs que prospectifs de la présence de ces langues. Celles portant sur la présence actuelle de cette langue dans divers domaines de la sphère publique permettent quant à elles de faire le lien entre ces deux perspectives. En outre, ces perceptions relatives à la présence actuelle de la langue peuvent être mises en rapport avec celles portant sur les comportements langagiers actuels des individus dans ces contextes.

Les résultats de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) révèlent qu'au Québec, 60 % de la population adulte de langue anglaise considère que la présence de l'anglais dans les médias est forte ou très forte. En ce qui a trait à la présence de cette langue dans les commerces et les entreprises, cette proportion se situe à environ 40 % alors que, à l'inverse, près de 35 % considèrent plutôt que cette présence est faible ou très faible, voire inexistante.

La présence de l'anglais dans les services gouvernementaux fédéraux offerts localement est perçue comme étant à peu près aussi présente qu'au sein des commerces et des entreprises, alors qu'elle est perçue comme étant beaucoup plus faible dans les services offerts localement par l'administration publique provinciale. De fait, c'est près de 46 % des adultes de langue anglaise qui perçoivent que la présence de l'anglais est faible, très faible ou inexistante dans les services du gouvernement provincial offerts localement.

Les perceptions de la population de langue française à l'extérieur du Québec tranchent encore une fois avec celles de la population de langue anglaise du Québec. Ainsi, alors que 31 % de celle-ci estime que la présence du français dans les médias est forte ou très forte, en revanche, c'est près de 48 % qui considère que cette présence est faible, très faible ou inexistante.

Bien que les perceptions relatives à la présence du français dans la prestation de services locaux de la fonction publique fédérale soient similaires à celles observées au Québec, en revanche on peut constater un contraste important en ce qui a trait aux services offerts localement par l'administration publique provinciale. Près de 40 % de la population de langue française considère en effet que la présence du français y est forte ou très forte. Cette proportion peut s'expliquer principalement par la situation particulière du Nouveau-Brunswick, seule province canadienne à être officiellement bilingue, et de l'Ontario, où une loi sur l'offre de services en français est en vigueur.

À l'extérieur de ces deux provinces, seulement 16 % de la population de langue française considère que la présence du français dans les services du gouvernement provincial au sein de leur municipalité est forte ou très forte comparativement à 53 % de la population qui considère qu'elle est faible, très faible voire inexistante.

Graphique 2.13
Proportion des adultes appartenant à la minorité de langue officielle selon les perceptions de la présence de la langue minoritaire dans quelques domaines de la sphère publique au sein de leur municipalité de résidence, Québec et Canada moins le Québec, 2006

Graphique 2.13 Proportion des adultes appartenant à la minorité de langue officielle selon les perceptions de la présence de la langue minoritaire dans quelques domaines de la sphère publique au sein de leur municipalité de résidence, Québec et Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Section 2.3.4 Perceptions subjectives à l'égard de la vitalité de la communauté de langue officielle

Les quelques sections que nous venons de présenter procurent un bref aperçu des perceptions relatives à la présence de la langue et, indirectement, de la « vitalité linguistique » des communautés. Toutefois, l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO) a également posé une question plus directe sur la perception subjective à l'égard de la vitalité de la « communauté » de langue officielle minoritaire au sein de la municipalité de résidence. Cette question est libellée comme suit : « Dans l'ensemble, si vous aviez à décrire la vitalité de la communauté (francophone / anglophone) de votre municipalité, diriez-vous qu'elle est…très forte, forte, ni forte ni faible, faible ou très faible? ».

L'information présentée au graphique 2.14 montre que près de 42 % des adultes de langue française à l'extérieur du Québec considèrent que la vitalité de la communauté francophone au sein de leur municipalité est forte ou très forte. En outre, les résultats observés à ce sujet dans les provinces à l'ouest du Manitoba sont consistants avec la plupart des résultats obtenus tout au long de cette enquête.

Graphique 2.14
Proportion des adultes de langue française selon la perception relative à la vitalité de la communauté francophone de leur municipalité de résidence, provinces et Canada moins le Québec, 2006

Graphique 2.14 Proportion des adultes de langue française selon la perception relative à la vitalité de la communauté francophone de leur municipalité de résidence, provinces et Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

L'information présentée au graphique 2.15 porte spécifiquement sur les principales régions du Nouveau-Brunswick et de l'Ontario. On y constate que si les adultes du Nord du Nouveau-Brunswick sont proportionnellement très nombreux à évaluer positivement la vitalité de leur communauté francophone, ceux des autres régions sont également assez nombreux à afficher une perception plutôt positive. Quant à l'Ontario, les régions du Sud-Est (66 %) et du Nord-Est (57 %) affichent des perceptions plus positives que ceux qui résident dans les autres régions.

Graphique 2.15
Proportion des adultes de langue française selon la perception de la vitalité de la communauté francophone de leur municipalité de résidence, Nouveau-Brunswick, Ontario et leurs régions, 2006

Graphique 2.15 Proportion des adultes de langue française selon la perception de la vitalité de la communauté francophone de leur municipalité de résidence, Nouveau-Brunswick, Ontario et leurs régions, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Enfin, l'on ne s'étonnera guère que l'orientation des perceptions subjectives à l'égard de la vitalité de la communauté francophone au sein de la municipalité évolue en raison directe du poids relatif qu'y représente cette communauté (graphique 2.16). Ainsi, là où la population de langue française représente moins de 10 % de la population de la municipalité, très peu d'adultes considèrent que la vitalité de la communauté francophone est forte ou très forte. En revanche, au fur et à mesure que croît cette proportion, la perception positive à l'égard de la vitalité s'accroît.

Graphique 2.16
Proportion des adultes de langue française selon la perception subjective à l'égard de la vitalité de la communauté francophone de leur municipalité de résidence, selon la proportion d'adultes de langue minoritaire dans la municipalité, Canada moins le Québec, 2006

Graphique 2.16 Proportion des adultes de langue française selon la perception subjective à l'égard de la vitalité de la communauté francophone de leur municipalité de résidence, selon la proportion d'adultes de langue minoritaire dans la municipalité, Canada moins le Québec, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Au Québec la proportion de la population de langue anglaise qui considère que la vitalité de la communauté anglophone est forte ou très forte, soit 42 %, est presque aussi élevée que ce qu'on observe ailleurs au pays chez les adultes de langue française. C'est parmi la population de langue anglaise de l'Est du Québec (52%) et de l'Ouest (46%) de cette province qu'on observe la proportion la plus élevée de personnes qui considèrent que la vitalité de la communauté anglophone est forte ou très forte6.

À Montréal, là où résident la majorité des personnes de langue anglaise du Québec, seulement 43 % des adultes estiment que la vitalité de la communauté anglophone de leur municipalité est forte ou très forte. À l'inverse, près de 29 % des adultes y affirment que cette vitalité n'est ni forte ni faible.

Enfin, tout comme nous l'avions fait remarquer au sujet de la population de langue française, les perceptions relatives à la vitalité de la communauté anglophone du Québec sont également en relation directe du poids que représente la population de langue anglaise au sein de la municipalité de résidence.

Graphique 2.17
Proportion des adultes de langue anglaise selon la perception de la vitalité de la communauté anglophone de leur municipalité de résidence, Québec et régions, 2006

Graphique 2.17 Proportion des adultes de langue anglaise selon la perception de la vitalité de la communauté anglophone de leur municipalité de résidence, Québec et régions, 2006
Note : Veuillez consulter l'Annexe E pour obtenir les indicateurs de qualité (cœfficients de variation (CV)) associés aux estimations ayant mené à la production de ce graphique.
Source : Statistique Canada, Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006.

Référence

Bourhis, Richard Y., Howard Giles and D. Rosenthal (1981).
Notes on the construction of a "Subjective Vitality Questionnaire" for ethnic groups
Journal of Multilingual and Multicultural Development, 2, 145 to 155.

Harwood, Jake, Howard Giles and Richard Y. Bourhis (1994).
The Genesis of Vitality Theory: Historical Patterns and Discoursal Dimensions
International Journal of the Sociology of Language
, 108, pp. 167 to 206.


Notes

  1. Voir, par exemple, la revue de littérature présentée par Harwood et al. (1994) ou encore les travaux de Bourhis et al. (1981).
  2. Une faible proportion de la population cible a l'anglais comme première langue officielle parlée (9 %). Celle-ci correspond essentiellement aux personnes de langue maternelle française ayant déclaré ne plus pouvoir soutenir une conversation en français. Les statistiques portant sur chacune des variables du graphique 3.1 sont présentées à l'annexe D.
  3. L'échantillon des allophones ayant le français comme première langue officielle parlée n'est pas inclus dans la population cible de l'enquête. Celui-ci fera l'objet d'analyses ultérieures.
  4. À noter qu'en tenant compte des intervalles de confiance qui y sont rattachés, ces valeurs peuvent être légèrement inférieures à 20 % ou légèrement supérieures à 30 %.
  5. Réponses uniques.
  6. À noter qu'en raison de la taille de l'échantillon dans l'Est du Québec, ces deux estimations n'est pas statistiquement significatives.