Depuis son lancement en 2021, le Plan d'action sur les données désagrégées (PADD) a pour objectif de fournir les bonnes données, au bon moment et aux bonnes personnes afin que les politiques, les programmes et les services rendent compte des réalités vécues par tous les Canadiens et toutes les Canadiennes. En améliorant la façon dont les données sont recueillies, analysées et partagées, le PADD permet aux administrations publiques, aux entreprises et aux collectivités de bâtir une société plus inclusive et plus équitable.
À la base, le PADD a été conçu pour améliorer la qualité et la disponibilité des statistiques pour quatre groupes de population visés par l'équité en matière d'emploi, à savoir les femmes, les Autochtones (Premières Nations, Métis et Inuit), les populations racisées (divers sous-groupes) et les personnes ayant une incapacité (divers sous-groupes).
Sachant que l'identité comporte de multiples facettes et que le contexte importe beaucoup, dans la mesure du possible, les données sont ventilées par genre, origine ethnoculturelle, âge, orientation sexuelle et région géographique. Statistique Canada s'efforce également de désagréger les données au-delà des indicateurs d'identité, selon le taux d'activité ou la taille de l'entreprise, par exemple.
Le Rapport sur les réalisations liées aux données désagrégées de 2024-2025 met en lumière des renseignements clés tirés des analyses de données désagrégées et la façon dont ces renseignements orientent les décisions en matière de politiques et de programmes. Bien que le présent rapport porte sur l'exercice 2024-2025, les progrès qu'il souligne s'appuient sur les efforts fondamentaux amorcés en 2021.
Le rapport est organisé en sections thématiques : L'inclusion économique grâce aux données, Les conditions sociales, Pleins feux sur l'équité en santé et Renforcement de la capacité pour l'équité. Une autre section, Répercussions sur l'ensemble du gouvernement, décrit la façon dont d'autres ministères et organismes gouvernementaux tirent parti des données désagrégées pour orienter l'élaboration des politiques et des programmes et éclairer la prise de décisions.
L'inclusion économique grâce aux données
Les renseignements tirés de l'Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE) et de l'Enquête sur la population active (EPA) ont le potentiel d'éclairer la prise de décisions, notamment dans les secteurs du travail, de l'emploi et des entreprises. En voici quelques faits saillants.
Selon les données du supplément de l'EPA, en août 2023, les travailleurs philippins et noirs étaient plus susceptibles d'occuper plusieurs emplois.
Plus précisément, 8,4 % des travailleurs philippins occupaient plusieurs emplois, comparativement à 5,3 % des travailleurs non racisés et non autochtones. De même, un pourcentage plus élevé de travailleurs noirs (7,4 %) que de travailleurs non racisés et non autochtones occupaient plusieurs emplois en 2023. Les travailleurs noirs étaient surreprésentés dans le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale (20,7 %), et les employés noirs (33,0 %) étaient plus susceptibles de figurer dans le quartile le plus bas de l'échelle de rémunération hebdomadaire que leurs homologues non racisés (23,3 %).
Depuis 2022, les données du programme de suppléments de l'EPA ont permis à Statistique Canada de publier annuellement des indicateurs du marché du travail pour les personnes ayant une incapacité et les personnes sans incapacité. Ces données viennent compléter le portrait détaillé fourni par l'Enquête canadienne sur l'incapacité (ECI), une enquête menée tous les cinq ans et qui constitue la source officielle de données sur le taux d'incapacité au sein de la population canadienne.
Selon ces enquêtes, en 2024, la moitié (50,4 %) des personnes ayant une incapacité faisaient partie de la population active, comparativement à 7 personnes sans incapacité sur 10 (70,2 %). Bien que les hommes aient tendance à avoir un taux d'activité plus élevé que l'ensemble des femmes, l'écart entre le taux d'activité des hommes et celui des femmes est plus faible ou inexistant chez les personnes ayant une incapacité, notamment parce que le fait d'avoir une incapacité a une incidence plus importante sur le taux d'activité des hommes.
En juin 2024, les petites entreprises au Canada ont joué un rôle important dans l'emploi des Canadiens. Cependant, selon les données recueillies dans le cadre de l'ECSE entre avril et mai 2024, les petites entreprises étaient moins susceptibles d'embaucher à court terme. En fait, 5,0 % des entreprises comptant de 1 à 19 employés s'attendaient à ce que le nombre de postes vacants augmente au cours des trois prochains mois, comparativement à 11,6 % des entreprises de 20 à 99 employés et à 9,8 % des entreprises de 100 employés ou plus.
Selon les données sur la représentation des femmes et des hommes dans divers rôles en milieu de travail, recueillies dans le cadre de l'ECSE entre janvier et mars 2025, les femmes occupaient 36,6 % des postes de cadres supérieurs, tandis que les hommes occupaient 63,4 % de ces postes. Dans tous les autres postes de cadres, les femmes représentaient 46,4 % de la main-d'œuvre, comparativement à 53,6 % chez les hommes. Pour les postes de non-cadres, les femmes représentaient 43,8 % de la main-d'œuvre, tandis que les hommes représentaient 56,2 %. Ces données reflètent la répartition selon le genre entre les différents niveaux d'emploi, soulignant les disparités continues dans les rôles de haute direction.
La plupart des personnes occupées ayant une incapacité se heurtent à des obstacles en milieu de travail.
Selon les données recueillies dans le cadre de la Série d'enquêtes sur l'accessibilité de 2024, qui portait sur les expériences en matière d'accessibilité et d'emploi, 69 % des personnes occupées âgées de 15 à 64 ans et ayant une incapacité ou un problème de santé de longue durée ont été confrontées à des obstacles liés à l'accessibilité en milieu de travail. Le type d'obstacle le plus fréquemment signalé par ces personnes était les difficultés liées à la déclaration de l'incapacité (50 %), suivies de près des obstacles liés à l'environnement physique, 49 % des membres de ce groupe de population ayant déclaré avoir rencontré de tels obstacles en milieu de travail.
Parmi les autres réalisations dans le domaine du travail et de l'emploi, mentionnons l'élaboration de questions sur l'incidence de l'intelligence artificielle (IA) sur l'économie canadienne, qui révèlent la façon dont certains groupes de travailleurs, comme les personnes qui vivent en milieu urbain, les femmes, les personnes à revenu élevé et les personnes très scolarisées, sont plus susceptibles que d'autres groupes d'occuper des emplois qui pourraient être très exposés à la transformation de l'emploi liée à l'IA (consultez l'article intitulé Exposition à l'intelligence artificielle dans les emplois au Canada : estimations expérimentales pour en apprendre davantage).
Les conditions sociales
Statistique Canada recueille des données sur des indicateurs sociaux au moyen d'une multitude d'enquêtes et d'outils. En voici quelques faits saillants.
Selon les données déclarées par la police, le taux de victimes d'homicide est plus élevé chez les Autochtones que chez les non‑Autochtones, et près du tiers des victimes d'homicide sont des personnes racisées.
Malgré la baisse globale du nombre d'homicides, la police a fait état de 225 victimes d'homicide autochtones en 2024, soit 29 de plus qu'en 2023. En 2024, le taux d'homicides chez les Autochtones (10,84 homicides pour 100 000 Autochtones) était environ huit fois plus élevé que celui enregistré au sein de la population non autochtone (1,35 homicide pour 100 000 non-Autochtones).
Depuis 2014, première année pour laquelle des renseignements complets sur l'identité autochtone des victimes d'homicide ont été déclarés, les Autochtones sont surreprésentés parmi les victimes d'homicide. Par exemples, la plus grande part de l'augmentation du nombre de femmes victimes d'homicide s'observe principalement chez les femmes autochtones, et le nombre de femmes autochtones victimes d'homicide s'est accru de 21 en 2024 par rapport à l'année précédente.
Selon les données déclarées par la police, 226 victimes d'homicide étaient des personnes racisées (personnes faisant partie d'une minorité visible définie par la Loi sur l'équité en matière d'emploi) en 2024, ce qui représente 29 % des victimes d'homicide cette année-là. Cette proportion est semblable à celle enregistrée en 2023.
Selon les données recueillies dans le cadre de la Série d'enquêtes sur les gens et leurs communautés, le fait d'avoir des liens sociaux atténue les préjudices associés à la discrimination. En 2023-2024, 45 % de tous les Canadiens racisés ont déclaré avoir été victimes de discrimination au cours des cinq années précédentes. La discrimination est associée à des répercussions négatives sur la santé mentale et physique, à des niveaux inférieurs de satisfaction à l'égard de la vie et à un optimisme moindre quant à l'avenir. Toutefois, ces effets sont moins prononcés lorsque les victimes d'actes discriminatoires ont des réseaux de soutien personnels solides.
Parmi les Canadiens racisés ayant déclaré avoir été victimes de discrimination au cours des cinq années précédentes, le tiers (33 %) ont indiqué avoir un niveau élevé de satisfaction à l'égard de la vie (note de 8 ou plus sur une échelle de 10 points). Cette proportion passait à 47 % chez les victimes ayant des liens solides avec les membres de leur famille et à 49 % chez celles ayant des liens solides avec leurs amis.
Les dons de bienfaisance témoignent de la solidarité citoyenne à l'égard de différentes causes et jouent un rôle essentiel dans le soutien des initiatives sociales menées par les organisations à but non lucratif. Selon l'Enquête sur le don, le bénévolat et la participation de 2023, le taux de bénévolat global et le nombre d'heures consacrées au bénévolat ont diminué de 2018 à 2023. Le taux de bénévolat global, qui comprend le bénévolat encadré et le bénévolat informel, a diminué de 8 % durant cette période. Près de 3 personnes sur 4 (73 %) avaient fait du bénévolat en 2023, comparativement à un peu moins de 4 personnes sur 5 (79 %) en 2018.
Parallèlement, le nombre total d'heures de bénévolat encadré et informel effectuées par la population canadienne est passé de 5,0 milliards d'heures en 2018 à 4,1 milliards d'heures en 2023, ce qui représente un recul de 18 %. En moyenne, les personnes ayant fait du bénévolat y ont consacré 173 heures en 2023, une baisse de 33 heures par rapport à 2018. Les femmes, les jeunes adultes âgés de 25 à 34 ans et les personnes ayant un niveau de scolarité inférieur au diplôme d'études secondaires ont affiché les reculs les plus prononcés du taux de bénévolat encadré.
Selon les données de l'Enquête sur l'emploi du temps de 2022, les parents qui faisaient du télétravail passaient plus de temps par jour à s'occuper de leurs enfants, à les superviser ou à être avec eux. Plus précisément, ces données indiquent qu'en 2022, les parents qui télétravaillaient ont consacré en moyenne 71 minutes de plus par jour à ces activités que les parents qui ne télétravaillaient pas. L'écart entre les personnes qui faisaient du télétravail et celles qui n'en faisaient pas était plus marqué chez les pères, qui passaient respectivement 272 minutes et 201 minutes avec leurs enfants par jour. Toutefois, dans l'ensemble, les mères consacraient toujours en moyenne 52 minutes de plus par jour aux soins des enfants que les pères, peu importe la situation de télétravail.
Ces résultats indiquent que le télétravail est associé à une participation plus élevée des parents aux soins des enfants et au temps passé avec leurs enfants, en particulier chez les pères. Les mères ont continué de consacrer plus de temps aux soins des enfants, ce qui démontre que les écarts entre les genres qui avaient été relevés précédemment persistent.
Au Canada, plus de 70 langues autochtones distinctes sont parlées par les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuit.
Les peuples autochtones ont toujours insisté sur l'importance de la langue comme principal outil pour partager leur culture, leur vision du monde et leurs valeurs, ainsi que pour les transmettre aux générations futures. En 2021, environ 1 Autochtone sur 8 (237 420 personnes) a déclaré que l'acquisition d'une langue autochtone jouait un rôle clé dans la continuité culturelle. En 2022, les deux tiers (67 %) des parents d'enfants autochtones âgés de 1 à 5 ans ont déclaré qu'il était très important ou plutôt important que leurs jeunes enfants connaissent une langue autochtone.
Selon les données recueillies dans le cadre de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes entre 2019 et 2021, environ 800 000 personnes au Canada âgées de 25 à 64 ans ont déclaré être 2ELGBTQ+. Au sein de cette population, un peu plus de 1 parent sur 10 vivait avec au moins un enfant âgé de moins de 12 ans, et les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à être parents.
L'accès à ces renseignements, qui peuvent servir à orienter les services de garde d'enfants et les programmes connexes, est rendue possible grâce aux efforts continus de Statistique Canada visant à améliorer les données sur les populations 2ELGBTQ+. Le Canada a été un chef de file mondial dans ce domaine, devenant le premier pays, en 2021, à recueillir des données du recensement sur les personnes transgenres et non binaires. En 2026, les données sur l'orientation sexuelle seront également recueillies dans le cadre du recensement, en vue de fournir de plus amples renseignements pour appuyer la prise de décisions fondée sur des données probantes.
En 2022, 30 % des femmes âgées de 15 ans et plus avaient une incapacité, comparativement à 24 % des hommes.
Les données de l'Enquête canadienne sur l'incapacité indiquent qu'en 2022, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d'avoir une incapacité liée à la douleur ou à la santé mentale, les jeunes femmes (15 à 24 ans) étant deux fois plus susceptibles que les jeunes hommes d'avoir une incapacité liée à la santé mentale. Le revenu médian des femmes ayant une incapacité était inférieur de 11 % à celui des hommes ayant une incapacité (37 010 $ et 41 580 $, respectivement). Ces renseignements peuvent être utiles pour orienter l'élaboration de programmes d'emploi et faire progresser les stratégies d'inclusion en milieu de travail.
Pleins feux sur l'équité en santé
L'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) constitue la principale source de données autodéclarées sur la santé de la population au Canada. Elle sert à recueillir de l'information sur les indicateurs sociaux comme la santé générale et la santé mentale autoévaluées, le niveau de stress quotidien et la satisfaction à l'égard de la vie. Ces indicateurs aident à évaluer la santé et le bien-être de la population, en plus de fournir un aperçu de la façon dont les perceptions des gens à l'égard de leur santé peuvent refléter leurs conditions socioéconomiques, leur qualité de vie et leur niveau d'inclusion sociale.
Les indicateurs sont examinés sous l'angle de la santé parce que les déterminants sociaux de la santé, dont le revenu, le niveau de scolarité et les expériences de discrimination, peuvent révéler des renseignements précieux sur les populations qui sont plus susceptibles de faire l'objet de racisme ou d'exclusion sociale, ou d'avoir des difficultés financières. L'ESCC est particulièrement utile pour comprendre les expériences de groupes de population particuliers, y compris les communautés racisées. Les données recueillies au moyen de l'ESCC peuvent fournir des renseignements supplémentaires sur la santé de la population diversifiée du Canada. En voici quelques faits saillants.
En 2023, un peu plus de la moitié de la population adulte ayant déclaré appartenir à une communauté racisée a évalué sa santé comme étant généralement très bonne ou excellente (55,2 %). Cette année-là, les Latino-Américains (61,2 %) et les Philippins (58,7 %) affichaient les proportions les plus élevées de personnes ayant déclaré que leur santé était généralement très bonne ou excellente. Les données de l'ESCC ont également révélé des différences plus marquées dans la perception de la santé selon l'âge parmi les groupes racisés qu'au sein de la population canadienne non autochtone et non racisée en 2023.
Par exemple, 67,3 % des Sud-Asiatiques âgés de 18 à 34 ans ont indiqué que leur santé était généralement très bonne ou excellente. Cette proportion passait à 49,8 % chez les personnes de 50 à 64 ans et à 21,2 % chez celles de 65 ans et plus. À titre de comparaison, la proportion de l'ensemble de la population adulte au Canada ayant déclaré une très bonne ou une excellente santé était de 62,1 % chez les personnes de 18 à 34 ans, de 49,3 % chez celles de 50 à 64 ans et de 40,5 % chez celles âgées de 65 ans et plus.
Les données recueillies par Statistique Canada démontrent une incidence élevée de la COVID-19 chez les Autochtones. Plus précisément, le taux de mortalité attribuable à la COVID-19 normalisé selon l'âge était plus de cinq fois plus élevé chez les femmes des Premières Nations (74,3 décès pour 100 000 habitants) que chez les femmes non autochtones (14,0 décès pour 100 000 habitants), et plus de deux fois plus élevé chez les femmes métisses (29,4 décès pour 100 000 habitants) que chez les femmes non autochtones.
Afin d'aider à combler les lacunes en matière de données pour l'examen et à mettre à jour les lignes directrices sur le dépistage du cancer du sein, Statistique Canada a fourni aux experts de la santé des données clés sur l'incidence du cancer du sein, le stade, le sous-type et le taux de mortalité selon la race et l'ethnicité.
Selon les résultats, l'incidence selon l'âge était plus élevé chez les femmes philippines et les femmes d'ethnicités multiples âgées de 40 à 49 ans, ainsi que chez les femmes arabes âgées de 50 à 59 ans, que chez les femmes blanches. Par ailleurs, les taux de mortalité selon l'âge étaient également plus élevés chez les femmes noires âgées de 40 à 49 ans et chez les femmes des Premières Nations et les femmes métisses âgées de 60 à 69 ans que chez les femmes blanches. Le cancer du sein a été diagnostiqué moins souvent au stade I chez les femmes philippines, les femmes noires, les femmes sud-asiatiques et les femmes des Premières Nations que chez les femmes blanches et les femmes chinoises.
Les données de la Série d'enquêtes auprès des membres des Premières Nations, des Métis et des Inuit, publiées en novembre 2024, mettent en lumière l'accès aux soins de santé et les expériences des Autochtones âgés de 15 ans et plus. Plus précisément, ces données indiquent que, parmi les membres des Premières Nations vivant hors réserve et les Inuit ayant subi un traitement injuste, du racisme ou de la discrimination de la part d'un professionnel de la santé, la salle d'urgence d'un hôpital (50 % chez les membres des Premières Nations vivant hors réserve et 34 % chez les Inuit) était le lieu le plus souvent mentionné comme endroit où ils avaient subi ce traitement. De plus, 36 % des Métis ont déclaré avoir vécu des expériences semblables dans ce contexte. Chez les Métis, l'endroit le plus fréquemment mentionné était le cabinet du médecin (46 %).
Statistique Canada a collaboré avec le Conseil national autochtone de la sécurité-incendie (CNASI) à la préparation d'un rapport sur les risques d'incendie chez les populations autochtones à l'aide de la Base canadienne de données des coroners et des médecins légistes couplée aux recensements de la population de 2006 et de 2016 et à l'Enquête nationale auprès des ménages de 2011. Ce travail a été effectué afin de mieux comprendre les facteurs qui contribuent à des taux de mortalité plus élevés liés aux incendies chez les populations autochtones.
Ce rapport a mis en évidence les facteurs de risque qui exposent les populations autochtones à un risque plus élevé de décès liés à un incendie, dans le but de prévenir ces types de décès dans l'avenir. En reconnaissance de ce travail de collaboration, le CNASI a remis le Prix national du leadership autochtone en prévention des incendies a été présenté à Statistique Canada, avec une plume d'aigle. La plume d'aigle, un symbole utilisé pour souligner le parcours ou les réalisations du récipiendaire, a une signification profonde dans la culture autochtone.
Renforcement de la capacité pour l'équité
Statistique Canada a joué un rôle de chef de file dans l'élaboration des normes relatives au genre de la personne et au sexe à la naissance de la personne, normes qui ont été approuvées par le gouvernement du Canada en 2023-2024. L'organisme a également élaboré des produits d'accompagnement, dont des guides de référence, afin de veiller à l'adoption de ces normes par tous les ministères fédéraux.
Statistique Canada a élaboré trois cours sur l'analyse des données désagrégées qui seront hébergés sur la plateforme de l'École de la fonction publique du Canada (EFPC). Ces cours aideront les décideurs à élaborer des politiques publiques plus ciblées et efficaces en cernant les besoins particuliers des différents groupes démographiques et les défis auxquels ces groupes sont confrontés. Le premier cours, intitulé « Élaborer des politiques efficaces grâce aux données désagrégées », a été lancé en novembre 2024. Le deuxième cours, intitulé « Élaborer des politiques efficaces grâce aux données désagrégées : Étude de cas sur l'entrepreneuriat des communautés noires », a été lancé à l'automne 2025, tandis que le troisième, intitulé « Étude de cas sur les inégalités en santé », sera lancé à l'hiver 2026.
Statistique Canada a continué de présenter son atelier interne sur l'analyse des données désagrégées et a élaboré un nouveau cours, intitulé « Sprint analytique », pour former les analystes à la rédaction de contenu évocateur fondé sur des données désagrégées. L'organisme a également continué d'intégrer une perspective de données désagrégées à tous ses cours analytiques dans le but de renforcer la désagrégation responsable des données en tant que principe clé pour générer des renseignements utiles. L'organisme a d'ailleurs offert des cours supplémentaires à l'intention de fonctionnaires externes, y compris une formation intensive pour les cadres responsables des politiques offerte aux cadres fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux, qui met l'accent sur le renforcement de la capacité en matière d'analyse responsable des données désagrégées.
Répercussions sur l'ensemble du gouvernement
Au cours des dernières années, Statistique Canada a considérablement amélioré l'environnement des données en augmentant la disponibilité des données désagrégées. Ces progrès, stimulés par des initiatives comme le Plan d'action sur les données désagrégées (PADD) et un changement de culture plus vaste au sein de l'organisme, ont entraîné des répercussions considérables à l'échelle du gouvernement du Canada.
L'un des principaux exemples de la façon dont les données désagrégées sont mises à profit dans l'ensemble des politiques et programmes du gouvernement fédéral réside dans l'application de l'Analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus), y compris les données du Carrefour de statistiques sur le genre, la diversité et l'inclusion de Statistique Canada, afin de mieux comprendre la manière dont les facteurs identitaires, sociaux et structurels qui se recoupent façonnent les résultats en matière de santé. Cette approche appuie la prise de décisions fondée sur des données probantes et contribue à faire progresser l'équité, en veillant à ce que les politiques et les programmes publics tiennent compte de diverses expériences vécues. L'application du Cadre des résultats relatifs aux genres (CRRG) démontre l'engagement du gouvernement fédéral à promouvoir l'égalité des genres grâce à des investissements importants dans des programmes, des politiques et des initiatives clés.
Alors que l'ensemble des ministères et organismes fédéraux mettent en œuvre certaines des initiatives, comme celle du CRRG, un grand nombre d'entre eux tirent également parti des données désagrégées et des renseignements qui peuvent être tirés d'analyses de données désagrégées pour orienter leur propre prestation de programmes et l'élaboration de politiques.
Emploi et Développement social Canada
Emploi et Développement social Canada (EDSC) intègre l'ACS Plus et l'analyse détaillée dans son continuum de politiques et de services. Dans le cadre de cette approche, EDSC utilise régulièrement des données désagrégées pour orienter l'élaboration de politiques et de programmes et approfondir la compréhension des besoins et des expériences des clients, ainsi que des répercussions des programmes et des services.
EDSC utilise des données désagrégées pour éclairer le Plan d'action pour l'inclusion des personnes en situation de handicap et la mise en œuvre continue de la Loi canadienne sur l'accessibilité (LCA). En plus de collaborer avec Statistique Canada à la collecte de données désagrégées sur l'accessibilité afin d'aider à cerner et à éliminer les obstacles, EDSC tire parti des principales données désagrégées de l'Enquête canadienne sur l'incapacité pour générer des renseignements de base sur les obstacles à l'accessibilité liés aux sept domaines prioritaires de la LCA, y compris des connaissances sur les obstacles en lien avec le type et la sévérité de l'incapacité. L'inclusion du module sur les obstacles, qui explore les expériences liées à des types précis d'obstacles à l'accessibilité, dans l'ECI 2022 et dans les cycles suivants de l'enquête aidera EDSC à mesurer les progrès réalisés pour éliminer les obstacles à l'accessibilité au fil du temps.
EDSC a aussi tiré parti des données administratives désagrégées sur la Prestation canadienne d'urgence (PCU) et des données provenant d'enquêtes nationales clés, comme les recensements de 2016 et de 2021, l'Enquête sur la population active, l'Enquête canadienne sur le revenu et la Base de données longitudinales sur l'immigration pour évaluer l'incidence de la PCU. Ces données ont permis de réaliser des analyses nuancées sur l'utilisation des prestations et la dynamique du marché du travail dans divers groupes de population (comme la durée de la PCU selon la profession et l'industrie, les tendances de l'offre de main-d'œuvre, la possibilité de travailler à distance), et sur les expériences des groupes vulnérables. En outre, ces données ont été utilisées pour cerner les lacunes en matière de services parmi les populations sous-représentées et pour apporter des changements ciblés aux politiques afin d'améliorer l'accessibilité et l'équité pour ce qui est des programmes.
Les données désagrégées du Recensement de la population de 2021 ont également joué un rôle clé dans le soutien au Groupe de travail sur l'examen de la Loi sur l'équité en matière d'emploi d'EDSC. En effet, EDSC s'est appuyé sur la diffusion de Statistique Canada portant sur la langue de travail pour intégrer des indicateurs liés à l'équité dans son rapport final. Ces indicateurs comprenaient des ventilations détaillées du niveau de scolarité, du revenu, du statut d'immigrant, de l'identité autochtone, du genre et de l'appartenance à une minorité visible.
De plus, des données désagrégées ont permis à EDSC d'examiner les répercussions de la COVID-19 et de l'inflation sur l'abordabilité du logement au Canada. L'utilisation de sources de données, y compris l'Enquête sur la population active (2019 à 2023), le Recensement de 2021 et l'Enquête canadienne sur le logement (2018, 2021 et 2022), entre autres, a permis de démontrer que la population canadienne à faible revenu était la plus touchée, et qu'elle était confrontée à des pertes de revenus plus importants, à des niveaux d'endettement plus élevés et à des coûts de logement plus élevés. Ces constatations ont permis de cerner les principales répercussions sur le plan des politiques, y compris la nécessité d'augmenter les salaires grâce au développement du capital humain et d'accroître la main-d'œuvre dans les métiers spécialisés pour répondre aux besoins en matière de construction de logements.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
Immigration Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) utilise régulièrement des données désagrégées pour orienter l'élaboration de ses politiques et de ses programmes, ainsi que pour mieux comprendre les enjeux liés à ses programmes. Par exemple, en 2025, IRCC a entrepris un projet de recherche pour examiner les résultats économiques des réfugiés qui sont arrivés au Canada entre 2011 et 2021. IRCC a utilisé diverses sources pour ce produit, y compris des tableaux de données du Recensement de 2021 qui ont été ventilés spécifiquement au niveau des divers sous-volets du Programme de réinstallation (réfugiés parrainés par le gouvernement et réfugiés parrainés par le secteur privé) ainsi que selon la période d'immigration. Les variables examinées comprenaient, entre autres, le plus haut niveau de scolarité atteint, le mode d'occupation du logement (propriétaire ou non), l'obtention de la citoyenneté.
Les données désagrégées ont été utilisées pour évaluer l'ajout ou le retrait de professions prioritaires pour la sélection des immigrants. Des renseignements ont ainsi été fournis au sujet des répercussions sur les régions, les salaires, l'emploi et le genre aux fins d'une ACS Plus complète pour la sélection par catégorie. IRCC juxtapose également les données de Statistique Canada avec ses propres données sur les visiteurs internationaux pour adapter les décisions stratégiques en matière de visas qui maximisent les avantages économiques, notamment en attirant les meilleurs talents, tout en réduisant les risques de migration irrégulière, les menaces à la sécurité et les pressions exercées sur les programmes publics.
Patrimoine canadien
Patrimoine canadien (PCH) a également tiré parti des données du PADD pour appuyer des initiatives clés, y compris la Stratégie canadienne de lutte contre le racisme et le Plan d'action canadien de lutte contre la haine. La collaboration entre Statistique Canada et PCH a d'ailleurs permis d'appuyer le Bureau de la représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l'islamophobie, ce qui a mené à la publication d'une infographie sur la population musulmane au Canada en décembre 2024 et continue d'éclairer les rapports du Canada aux Nations Unies sur les instruments internationaux relatifs aux droits de la personne.
PCH s'appuie particulièrement sur les données désagrégées du recensement, de l'Enquête sociale générale et de la Série d'enquêtes sur les gens et leurs communautés pour mesurer les répercussions de ses programmes et politiques. À cet égard, des thèmes comme le sentiment d'appartenance, les valeurs communes, la fierté relativement à la culture et aux arts canadiens, la satisfaction à l'égard de la vie ainsi que les expériences de racisme et de discrimination sont essentiels.
PCH utilise aussi des données désagrégées pour appuyer les demandes budgétaires, la planification, la gouvernance de haut niveau et une multitude de décisions en matière de politiques et de programmes. Les variables d'identité rendues disponibles par Statistique Canada, y compris le genre, l'ethnicité et l'âge, fournissent à PCH les données essentielles dont le ministère a besoin pour examiner l'inclusion, la diversité, l'équité et l'accessibilité.
Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC) utilise des données désagrégées pour mieux comprendre les enjeux qui touchent les peuples autochtones selon la distinction et la région. Par exemple, RCAANC se sert des valeurs de l'Indice de bien-être des communautés, qui sont établies à partir des données désagrégées du recensement, pour produire des rapports sur les conditions socioéconomiques et le bien-être des communautés autochtones à l'étendue du Canada.
Dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de données, RCAANC prend des mesures pour intégrer les données désagrégées à ses processus courants d'élaboration de politiques et de programmes, au-delà de la présentation des résultats. Ces efforts sont largement appuyés par la disponibilité accrue des données désagrégées de Statistique Canada depuis 2021. En effet, des données de plus en plus détaillées ont permis à RCAANC de mieux comprendre les disparités socioéconomiques et en matière de santé auxquelles sont confrontées les communautés des Premières Nations, métisses et inuites par rapport aux autres Canadiens et Canadiennes.
Les efforts déployés à ce jour ont permis d'appuyer des approches plus ciblées dans des domaines comme le logement, le développement économique autochtone et les programmes sociaux dans les collectivités nordiques et éloignées. Ces renseignements peuvent aider à éclairer la prise de décisions, à favoriser des résultats plus équitables et à cerner les lacunes en matière de données qui doivent être comblées au moyen de partenariats plus solides et d'une gouvernance des données avec les peuples autochtones.
Agence de la santé publique du Canada
L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) tire parti des données désagrégées pour cibler ses efforts en matière de promotion, de programmes et de politiques, comme le Plan d'action national pour la prévention du suicide et le Fonds pour la santé des Canadiens et des communautés.
Les données servent également à éclairer les articles de recherche examinés par des pairs pour la production de rapports sur des sujets comme la mortalité liée à l'hépatite B et C, la mortalité liée au VIH, les estimations démographiques des utilisateurs de drogues par injection au Canada et les estimations démographiques des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes. En outre, les données servent à mener ou à compléter des activités de surveillance de la santé publique portant notamment sur les commotions cérébrales, les chutes et d'autres blessures, la santé mentale, l'activité physique, le comportement sédentaire, le sommeil et l'obésité.
De plus, l'ASPC utilise des données désagrégées pour appuyer la mobilisation intersectorielle. Les études de la Chambre des communes sur la santé des communautés LGBTQIA2Note de bas de page 1, les mémoires au Cabinet sur la littératie alimentaire, l'Initiative sur la santé mentale des communautés noires, ainsi que la mobilisation de l'ASPC à l'égard de la Stratégie canadienne de lutte contre le racisme 2.0 et du Plan d'action fédéral 2ELGBTQI+ témoignent de ces efforts.
L'ASPC utilise également des données désagrégées pour enrichir et mettre à jour des outils comme le tableau de bord État de santé des personnes au Canada et l'outil Données des inégalités en santé. Le tableau de bord donne un aperçu de la santé de nos populations, tout en illustrant le large éventail de facteurs sanitaires, socioéconomiques et environnementaux qui interagissent pour assurer la bonne santé et le bien-être des Canadiens et Canadiennes. L'outil Données des inégalités en santé tire parti de multiples ensembles de données et variables aux fins d'analyses, ce qui permet à l'ASPC de fournir aux principaux intervenants des données détaillées propres à la population qui quantifient l'ampleur des inégalités en santé au Canada, y compris des ventilations à l'échelle des provinces et des territoires. Cela appuie la prise de décisions et la planification stratégique au sein de l'ASPC et par ses partenaires externes en fournissant des renseignements accessibles au public et téléchargeables.
Ensemble, ces initiatives soulignent un changement transformateur dans la façon dont les données sont utilisées dans l'ensemble du gouvernement fédéral. L'importance croissante accordée aux données désagrégées renforce non seulement le caractère inclusif des politiques et des programmes, mais aussi un engagement à prendre des décisions fondées sur des données probantes qui répondent mieux aux divers besoins de la population canadienne.
À mesure que le Canada continue d'évoluer, les données qui éclairent les décisions qui le concernent doivent elles aussi évoluer. Au cours des dernières années, le PADD a jeté des bases solides pour l'élaboration de politiques inclusives, adaptées et équitables. Une collaboration et une innovation soutenues seront essentielles dans l'avenir pour approfondir notre compréhension des diverses expériences vécues et faire en sorte que tous les Canadiens et toutes les Canadiennes soient pris en compte, entendus et servis.