Les maisons d'hébergement ayant pour mandat d'offrir des services aux victimes de violence sont une ressource importante pour de nombreuses personnes qui vivent des situations de violence. En 2022-2023, on dénombrait au Canada 96 maisons d'hébergement pour victimes de violence rattachées à des communautés ou à des organisations des Premières Nations, des Métis ou des Inuit, lesquelles représentaient 17 % de l'ensemble des maisons d'hébergement offrant de tels services au Canada. Ces maisons d'hébergement, qui servent principalement les membres de communautés autochtones du pays, jouent un rôle essentiel auprès des victimes de violence en leur offrant un milieu de vie sécuritaire et en répondant à leurs besoins fondamentaux, tout en fournissant différents types de soutien et de services dans la communauté.
L'article de Juristat diffusé aujourd'hui, intitulé « Les maisons d'hébergement pour victimes de violence rattachées à des communautés ou à des organisations autochtones au Canada, 2022-2023 », est fondé sur les données du cycle 2022-2023 de l'Enquête sur les établissements d'hébergement pour les victimes de violence. Il fournit des renseignements sur les maisons d'hébergement autochtones au Canada, y compris sur les caractéristiques de ces établissements et leurs résidents.
Le nombre d'admissions dans les maisons d'hébergement autochtones est inférieur à ce qu'il était avant la pandémie de COVID-19
En 2022-2023, 9 707 personnes ont été admises dans des maisons d'hébergement pour victimes de violence. La quasi-totalité d'entre elles étaient des femmes (61 %) ou des enfants accompagnant un parent (38 %). En 2022-2023, le nombre d'admissions dans des maisons d'hébergement autochtones était 30 % supérieur à ce qu'il était en 2020-2021, période couvrant le début de la pandémie de COVID-19, mais 8 % inférieur à ce qu'il était en 2017-2018, dernière période complète prépandémie. Les maisons d'hébergement non autochtones ont enregistré une augmentation comparable par rapport à 2020-2021 (+34 %) et une diminution comparable par rapport à 2017-2018 (-8 %).
Dans les maisons d'hébergement autochtones à court terme, environ 7 lits subventionnés sur 10 étaient occupés le jour de l'instantané de l'enquête
Les maisons d'hébergement autochtones et non autochtones pour victimes de violence ont déclaré des taux d'occupation plus élevés le jour de l'instantané de l'enquête en 2023 qu'en 2021. Le jour de l'instantané en 2023, les maisons d'hébergement autochtones à court terme (offrant de l'hébergement pour une durée de moins de trois mois) ont indiqué que 69 % de leurs lits subventionnés étaient occupés, en hausse par rapport à 41 % en 2021, et 24 % d'entre elles affichaient complet, en hausse par rapport à 12 % en 2021. De manière similaire, le jour de l'instantané en 2023, les maisons d'hébergement non autochtones à court terme ont déclaré que 78 % de leurs lits subventionnés étaient occupés, en hausse par rapport à 57 % en 2021, et 36 % d'entre elles affichaient complet, en hausse par rapport à 17 % en 2021.
Alors que la plupart des établissements n'affichaient pas complet, les maisons d'hébergement autochtones ont déclaré avoir refusé l'admission à 198 personnes le jour de l'instantané en 2023, en grande majorité (82 %) des femmes. La raison la plus courante pour laquelle une femme se voyait refuser l'admission à la fois dans les établissements autochtones (76 %) et non autochtones (84 %) était le fonctionnement à capacité maximale de l'établissement.
Les femmes et les enfants autochtones sont surreprésentés dans les maisons d'hébergement pour victimes de violence
Le jour de l'instantané de l'enquête en 2023, 972 personnes résidaient dans des maisons d'hébergement autochtones pour victimes de violence, et presque toutes ces personnes étaient des femmes (52 %) et des enfants accompagnant un parent (45 %).
Par rapport à leur proportion au sein de l'ensemble de la population canadienne, les femmes et les enfants des Premières Nations, métis ou inuits représentaient une grande proportion des résidents des maisons d'hébergement pour victimes de violence, aussi bien autochtones que non autochtones. Le jour de l'instantané en 2023, 81 % des femmes et 57 % des enfants qui accompagnaient un adulte résidant dans une maison d'hébergement autochtone étaient des membres des Premières Nations, des Métis ou des Inuit, tout comme environ le cinquième (22 %) des femmes et le cinquième (20 %) des enfants qui accompagnaient un adulte résidant dans une maison d'hébergement non autochtone. En comparaison, au Recensement de la population de 2021, 4,7 % des femmes et 8,2 % des enfants au Canada étaient autochtones.
Le jour de l'instantané, plus de la moitié des femmes résidant dans une maison d'hébergement autochtone avaient déjà reçu des services de cette dernière
Le jour de l'instantané en 2023, plus de la moitié (52 %) des femmes résidant dans une maison d'hébergement autochtone avaient déjà reçu des services de cette maison d'hébergement à plus d'une reprise au cours de l'année précédente. Il s'agit du double de la proportion enregistrée pour les femmes résidant dans une maison d'hébergement non autochtone (26 %). Plus précisément, le jour de l'instantané en 2023, 42 % des femmes résidant dans une maison d'hébergement autochtone avaient déjà reçu des services en tant que résidentes, tandis que 10 % avaient reçu des services dans la communauté seulement.
Graphique 1 : Admissions dans les maisons d'hébergement autochtones pour victimes de violence, selon le type de maison d'hébergement, Canada, 2017-2018, 2020-2021 et 2022-2023
Description - Chart 1
Note : Une admission désigne l'acceptation officielle d'une personne par une maison d'hébergement; cette personne se voit attribuer un lit, un lit pour enfant, un berceau, une chambre à coucher, un logement comptant des chambres à coucher ou un appartement. Le nombre total d'admissions est fondé sur toutes les admissions faites au cours d'une période de référence de 12 mois et comprend les personnes qui peuvent avoir été admises plus d'une fois. Chaque séjour dans une maison d'hébergement est compté comme une admission distincte. Par exemple, pour une même personne admise dans une maison d'hébergement trois fois au cours d'une année donnée, trois admissions seraient comptées. Les enfants qui accompagnent un adulte comprennent les enfants adultes (généralement âgés de 18 ans et plus) qui accompagnent un parent ou qui occupent le rôle d'aidant naturel, comme les enfants adultes ayant une incapacité et ceux qui sont chargés de prendre soin d'un parent victime de violence. Les maisons d'hébergement sont définies en fonction de la durée prescrite du séjour, peu importe la pratique. Les maisons d'hébergement à court terme comprennent les établissements dont la durée de séjour prévue est inférieure à trois mois et qui fournissent habituellement des lits individuels aux résidents, par opposition à des appartements ou à des logements. Les maisons d'hébergement à long terme comprennent les établissements dont la durée de séjour prévue est de trois mois et plus et qui fournissent habituellement des logements résidentiels (p. ex. des appartements) aux résidents. Les maisons d'hébergement autochtones pour victimes de violence désignent les refuges qui relèvent d'une organisation autochtone, qui sont situés dans une communauté autochtone ou dans une réserve, ou qui appartiennent à un gouvernement des Premières Nations (conseil de bande) ou qui sont exploités par celui-ci.
Tableau de données : Admissions dans les maisons d'hébergement autochtones pour victimes de violence, selon le type de maison d'hébergement, Canada, 2017-2018, 2020-2021 et 2022-2023
Source : Enquête sur les établissements d'hébergement pour les victimes de violence (3328).
Note aux lecteurs
La présente étude a été réalisée dans le cadre de l'initiative Approches transformatrices des données autochtones visant à renforcer la capacité en matière de données sur les Autochtones et à améliorer la visibilité des populations autochtones dans les statistiques nationales du Canada.
Cet article de Juristat repose sur les données de l'Enquête sur les établissements d'hébergement pour les victimes de violence (EEHVV), un recensement de toutes les maisons d'hébergement au Canada dont le principal mandat est de fournir des services aux victimes de violence. L'EEHVV a permis de recueillir des données annuelles (exercice 2022-2023) et des données du jour de l'instantané (13 avril 2023) auprès des maisons d'hébergement.
Le jour de l'instantané est un jour ouvrable prédéterminé qui représente une journée type pour les établissements partout au Canada.
On a demandé aux maisons d'hébergement de déclarer le type d'établissement qu'elles exploitaient en fonction de la durée prévue du séjour de leurs résidents dans le cadre de leur mandat, peu importe la pratique. Les établissements ont ainsi été regroupés en deux catégories :
- Les maisons d'hébergement à court terme désignent les établissements qui ont pour politique générale d'offrir un hébergement pendant moins de trois mois et qui fournissent habituellement des lits individuels aux résidents.
- Les maisons d'hébergement à long terme désignent les établissements qui ont pour politique générale d'offrir un hébergement pendant trois mois et plus et qui fournissent habituellement des logements résidentiels (p. ex. appartements ou maisons) aux résidents.
Les maisons d'hébergement ont été désignées comme étant autochtones ou non autochtones selon les réponses fournies à cinq questions de l'EEHVV qui renvoient précisément à leur association avec des communautés ou des organisations autochtones :
- Est-ce que votre établissement est un organisme autochtone?
- Votre établissement est-il situé dans une collectivité des Premières Nations, des Métis ou des Inuit?
- Votre établissement est-il situé dans une réserve?
- Votre établissement appartient-il à un gouvernement des Premières Nations (conseil de bande)?
- Votre établissement est-il exploité par un gouvernement des Premières Nations (conseil de bande)?
Un établissement est désigné comme une maison d'hébergement autochtone s'il a répondu « oui » à au moins une de ces questions, et comme une maison d'hébergement non autochtone s'il a répondu « non » à au moins une des questions et n'a répondu « oui » à aucune des questions. De plus, on a eu recours à l'imputation historique des données des cycles précédents de l'EEHVV pour désigner les maisons d'hébergement autochtones et non autochtones.
Une admission désigne l'acceptation officielle d'une personne par une maison d'hébergement; cette personne se voit attribuer un lit, un lit pour enfant, un berceau, une chambre à coucher, un logement comptant des chambres à coucher ou un appartement. Le nombre total d'admissions est fondé sur toutes les admissions faites au cours d'une période de référence de 12 mois et comprend les personnes qui peuvent avoir été admises plus d'une fois. Chaque séjour dans une maison d'hébergement est compté comme une admission distincte. Par exemple, pour une même personne admise dans une maison d'hébergement trois fois au cours d'une année donnée, trois admissions seraient comptées.
Dans l'article du Juristat, les analyses excluent les maisons d'hébergement qui n'ont pas fourni de réponse à la question particulière qui était analysée. À l'échelle nationale, cela représente de 24 % à 32 % des maisons d'hébergement, et de 17 % à 24 % des femmes et des enfants qui accompagnaient un parent, aux fins d'analyse en fonction du nombre de résidents. Le pourcentage de maisons d'hébergement ou de résidents exclus varie selon la question et la région et selon les maisons d'hébergement autochtones et non autochtones. Pour les questions où il y avait une catégorie de réponse inconnue, les calculs comprennent ces réponses inconnues.
On calcule le taux d'occupation en divisant le nombre total de résidents en un jour donné par le nombre total de lits subventionnés, puis en multipliant le résultat par 100. Le taux d'occupation fournit un indicateur du nombre total de lits utilisés à un moment précis dans le temps. Selon la définition de l'EEHVV, une maison d'hébergement est considérée comme affichant complet si 90 % ou plus des lits financés sont occupés.
Référence
Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3328
Communiqué précédent : Étude : Maisons d'hébergement pour les victimes de violence rattachées à des collectivités ou à des organismes autochtones au Canada, 2017-2018
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