Mise à jour sur le travail autonome et la propriété d'entreprise au Canada, 2006 à 2020

Le travail autonome et la propriété d'entreprise au Canada : les plus récentes tendances en matière d'entrée et de sortie

L'activité entrepreneuriale est depuis longtemps reconnue comme un moteur clé de l'innovation, de la création d'emplois et de la croissance de la productivité. Une nouvelle étude publiée aujourd'hui s'intéresse à la manière dont les grands changements et enjeux économiques avec lesquels le Canada a dû composer depuis le milieu des années 2000 — comme la chute mondiale des prix du pétrole amorcée en 2014, la multiplication des plateformes en ligne et la pandémie de COVID-19 — ont influencé le roulement chez les travailleurs autonomes (entreprise non constituée en société) ainsi que chez les propriétaires d'entreprise (entreprise constituée en société).

L'étude Le travail autonome et la propriété d'entreprise au Canada : mise à jour sur les entrées en sorties révèle des pourcentages plus élevés d'entrées (nombre de nouveaux travailleurs autonomes exprimé en proportion des travailleurs autonomes actifs) et de sorties (nombre de travailleurs qui renoncent au travail autonome exprimé en proportion des travailleurs autonomes actifs) pour les travailleurs autonomes (entreprise non constituée en société) que pour les propriétaires d'entreprise (entreprise constituée en société) au cours de la période allant de 2006 à 2020. Pendant cette période, les taux d'entrée et de sortie pour la propriété d'entreprise ont diminué de façon constante, ce qui indique un ralentissement du dynamisme des entreprises. Par exemple, le taux d'entrée dans la propriété d'entreprise a diminué pour passer de plus de 15 % en 2006 à 12 % en 2020 (graphique 1). Cette baisse du dynamisme des entreprises est souvent considérée comme étant liée au ralentissement de la croissance de la productivité canadienne. Cependant, de 2019 à 2020, le taux d'entrée dans la propriété d'entreprise a affiché une croissance, en partie attribuable aux programmes gouvernementaux de soutien aux entreprises instaurés pendant la pandémie.

Tendances selon les caractéristiques sociodémographiques

Au cours de la période allant de 2006 à 2020, les tendances dans les taux d'entrée et de sortie ont grandement varié d'un groupe sociodémographique à l'autre. Les taux d'entrée et de sortie étaient plus élevés pour les femmes, les jeunes (âgés de 15 à 34 ans), les immigrants récents (au Canada depuis cinq ans ou moins) et les propriétaires d'entreprise comptant un plus petit effectif (cinq employés ou moins). En moyenne, le taux d'entrée dans le travail autonome était de 21 % chez les femmes (comparativement à 17 % chez les hommes), de 33 % chez les jeunes (comparativement à 14 % chez les personnes de 55 ans et plus) et de 37 % chez les immigrants récents (comparativement à 17 % chez les personnes nées au Canada).

Tendances selon le secteur

Des perturbations économiques majeures ont aussi eu une incidence sur ces tendances. Après la chute des prix du pétrole en 2014, le secteur de l'extraction minière, de l'exploitation en carrière, et de l'extraction de pétrole et de gaz a connu une forte baisse des taux d'entrée pour le travail autonome et la propriété d'entreprises ainsi qu'une augmentation des taux de sortie. En revanche, la proportion de travailleurs autonomes dans le secteur des transports et de l'entreposage a augmenté, le taux d'entrée passant de 15 % en 2014 à 26 % en 2020, sous l'effet probablement de l'essor de l'économie à la demande.

Effets de la pandémie

La pandémie a eu des effets distincts sur le travail autonome et la propriété d'entreprise. Par rapport à 2019, le revenu net provenant d'un travail autonome a diminué pour la plupart des personnes en 2020, à l'exception de celles de la fourchette supérieure de 10 % de la répartition des revenus. Pendant ce temps, le revenu tiré de l'exploitation d'une entreprise a augmenté pour plus de la moitié des propriétaires. La pandémie a également entraîné une diminution du taux d'entrée et une augmentation du taux de sortie pour le travail autonome. Cependant, en ce qui concerne la propriété d'entreprise, les taux d'entrée et de sortie tous deux ont augmenté. La hausse du taux d'entrée a été supérieure à la hausse du taux de sorties, ce qui s'est traduit par un taux d'entrée net de 2 %. Contrairement aux travailleurs autonomes, qui n'embauchent généralement pas d'employés, les propriétaires d'entreprise ont dû composer avec des coûts de fermeture élevés, mais ils ont bénéficié de programmes gouvernementaux de soutien aux entreprises qui les ont aidés à couvrir les charges salariales et les autres dépenses, et à réduire leur risque de fermeture.

Ces résultats jettent un éclairage sur la nature changeante de l'entrepreneuriat au Canada et ses conséquences pour la croissance économique et la productivité. Il est essentiel que les responsables de l'élaboration de politiques et les chefs d'entreprise comprennent ces tendances pour créer une économie plus résiliente et plus novatrice. Ces renseignements peuvent appuyer l'élaboration de politiques ciblées et de programmes de soutien qui stimulent la création d'entreprises, qui réduisent les obstacles à l'entrepreneuriat et qui encouragent les petites entreprises à prendre de l'expansion au Canada.

Graphique 1 : Taux d'entrée dans le travail autonome (entreprise non constituée en société) et la propriété d'entreprise (entreprise constituée en société)

Source : Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés.

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