La condition des eaux océaniques entourant le Canada a des effets importants sur la population canadienne et celle du monde entier.
Les changements de température océanique peuvent avoir une incidence sur les écosystèmes marins, perturber l'industrie de la pêche et contribuer à l'élévation du niveau de la mer et à l'intensification des tempêtes. Aussi, les variations des niveaux de carbone particulaire et de chlorophylle sont indicatrices de fluctuations dans les populations de plancton, qui sont essentielles au réseau trophique des océans et jouent un rôle clé dans la séquestration du carbone et la production d'oxygène.
Les températures à la surface des eaux océaniques canadiennes se réchauffent
La surface océanique absorbe la chaleur du soleil et de l'atmosphère, qui est ensuite distribuée dans l'océan. Bien que la température de surface de la mer varie d'une biorégion marine à l'autre, toutes les biorégions marines ont affiché une tendance de réchauffement depuis 1982.
Au cours de la période allant de 1982 à 2024, ce sont les biorégions de la plate-forme néo-écossaise (+0,53 °C par décennie), du détroit de Georgia (+0,36 °C par décennie), des plates-formes de Terre-Neuve et du Labrador (+0,33 °C par décennie) et du golfe du Saint-Laurent (+0,33 °C par décennie) qui ont été les plus touchées par le réchauffement.
Les températures de surface de la mer étaient généralement les plus chaudes dans la biorégion marine de la plate-forme néo-écossaise, où les températures moyennes annuelles de 1982 à 2024 se sont situées dans une fourchette allant de 10,7 °C à 13,6 °C. Venaient ensuite les biorégions marines du Pacifique, où les températures moyennes annuelles se sont situées dans une fourchette allant de 8,9 °C à 12,2 °C.
Dans le golfe du Saint-Laurent et les plates-formes de Terre-Neuve et du Labrador, les températures moyennes annuelles de surface de la mer se sont situées dans une fourchette allant de 3,6 °C à 7,2 °C, tandis que dans les biorégions marines du complexe de la baie d'Hudson, elles sont se sont situées dans une fourchette allant de -0,3 °C à 1,3 °C. Ce sont dans les biorégions de l'Arctique que les températures de surface de la mer sont les plus froides, leur moyenne annuelle étant allée de -1,6 °C à 0,2 °C au cours de cette période.
Carte 1 : Réchauffement décennal moyen des océans, selon la biorégion marine, depuis 1982
Description - Carte 1
Cette carte fournit une représentation visuelle du degré de réchauffement des océans par décennie dans chaque biorégion marine au Canada.
L'image présente une grande carte du Canada et deux légendes. Sur la carte, les biorégions marines sont délimitées en gris et comportent une étiquette indiquant un code numérique. Les biorégions marines sont colorées en fuchsia, dont l'intensité correspond à son degré de réchauffement décennal moyen. Des lignes grises pointillées indiquent les limites provinciales et territoriales. Une légende dans le coin supérieur droit décrit la façon dont les données sont affichées sur la carte; la légende sous la carte fournit le nom de la biorégion marine correspondant à chaque code numérique.
Cette carte montre que la plate-forme néo-écossaise a connu le degré de réchauffement le plus élevé depuis 1982, suivie du détroit de Georgia, des plates-formes de Terre-Neuve et du Labrador et du golfe du Saint-Laurent. Les tendances de réchauffement décennal dans l'Arctique de l'Est, le complexe de la baie d'Hudson et la plate-forme Nord sont allées de 0,16 degré Celsius à 0,19 degré Celsius. Les biorégions marines se classant au deuxième rang des réchauffements les plus faibles sont celles de la plate-forme Sud, de la zone extracôtière du Pacifique et de l'Arctique de l'Ouest. Le bassin Arctique et l'archipel Arctique ont connu le plus faible degré de réchauffement; les tendances de réchauffement pour ces deux biorégions étant non significatives.
La légende dans le coin supérieur droit décrit l'affichage des données sur la carte.
La zone ombragée en fuchsia représente le réchauffement décennal moyen (en degrés Celsius) des biorégions marines. L'intensité de l'ombrage varie : l'ombrage en fuchsia le plus léger représentant un changement de la température de l'océan allant de 0,0047 degré Celsius à 0,0052 degré Celsius par décennie, et l'ombrage en fuchsia le plus foncé représentant un changement de la température de l'océan allant de 0,37 degré Celsius à 0,53 degré Celsius par décennie.
Les biorégions marines dont la tendance n'était pas statistiquement significative sont représentées par des lignes hachurées.
Note : Le réchauffement décennal moyen des océans a été calculé à partir d'un modèle de série chronologique ARIMA des températures moyennes mensuelles des océans. Les modèles de biorégions de l'Arctique (archipel Arctique, bassin Arctique, Arctique de l'Est et Arctique de l'Ouest) ne comprenaient que des données de janvier 1982 à décembre 2015. Toutes les autres biorégions ont été analysées de janvier 1982 à décembre 2024.
Source : Division des comptes et de la statistique de l'environnement.
Le phytoplancton marin est essentiel aux stocks de poissons et au climat mondial
Les phytoplanctons sont des plantes microscopiques qui captent le dioxyde de carbone par photosynthèse. Ce carbone circule dans le réseau trophique marin et finit par faire partie du carbone organique particulaire (COP). Ce processus est un moyen important de séquestration du carbone, car le COP s'accumule sous forme de puits dans les profondeurs de l'océan. La présence de phytoplancton peut être mesurée au moyen de la chlorophylle-a.
Les biorégions marines affichant des concentrations de chlorophylle-a plus élevées présentaient également des concentrations plus élevées de COP. De 2000 à 2022, c'est la biorégion marine du détroit de Georgia qui a enregistré les plus fortes concentrations de chlorophylle-a, les moyennes mensuelles dans cette biorégion s'étant situées dans une fourchette allant de 9,5 mg/m3 à 21,7 mg/m3, et les moyennes mensuelles de COP s'étant situées dans une fourchette allant de 932 mg/m3 à 2,176 mg/m3.
Les biorégions marines du golfe du Saint-Laurent, de la plate-forme Sud et de la plate-forme Nord présentaient des concentrations moyennes mensuelles minimales de chlorophylle-a comparables (environ 1 mg/m3) et des moyennes mensuelles maximales se situant dans une fourchette allant de 5,8 mg/m3 à 9,3 mg/m3. Dans ces biorégions, les concentrations moyennes mensuelles minimales de COP allaient de 226 mg/m3 à 295 mg/m3, et les concentrations maximales, de 1,450 mg/m3 à 1,717 mg/m3.
Note aux lecteurs
Le programme du Recensement de l'environnement de Statistique Canada permet de rendre compte des écosystèmes au Canada en fournissant des renseignements pour aider la population canadienne à prendre des décisions fondées sur des données probantes en vue de protéger, de restaurer, de valoriser et de préserver l'environnement. Ce programme respecte la norme économique environnementale internationalement reconnue, le Système de comptabilité économique et environnementale, pour produire des renseignements sur l'étendue et la condition des écosystèmes, ainsi que sur les avantages qu'ils offrent.
De nouveaux tableaux du compte de la condition des océans (38-10-0182 et 38-10-0183) peuvent maintenant être consultés dans les comptes des écosystèmes océaniques et côtiers. Ces tableaux présentent une série de données mensuelles à long terme sur la température de surface de la mer, la chlorophylle-a et le carbone organique particulaire. Ces variables apportent un éclairage important sur la condition des eaux de surface des océans et sont importantes pour nous aider à comprendre les services écosystémiques que fournissent les écosystèmes océaniques. Les données sont fournies selon les biorégions marines et selon les secteurs de gestion des pêches du Pacifique et les régions géographiques des zones de pêche de l'Organisation des pêches de l'Atlantique Nord-Ouest.
Les données sources comprennent des produits dérivés de l'observation de la Terre par satellite, notamment des données du Spectroradiomètre imageur à résolution moyenne du satellite Terra et les enregistrements climatiques de la National Oceanic and Atmospheric Administration, comme l'Optimum Interpolation Sea Surface Temperature pour la température de surface de la mer par interpolation optimale.
Note : L'analyse des tendances des séries chronologiques a porté sur les données de température de janvier 1982 à décembre 2024. Pour les biorégions marines de l'Arctique (archipel Arctique, bassin arctique, Arctique de l'Est et Arctique de l'Ouest), l'analyse des tendances n'a porté que sur les données de janvier 1982 à décembre 2015 en raison d'un changement apporté à la méthodologie de l'ensemble des données sous-jacent en 2016. Les tendances pour les ensembles de données sur la chlorophylle-a et le carbone organique particulaire (COP) n'ont pas été examinées en raison du grand nombre de données manquantes pour toutes les biorégions. Les biorégions marines de l'Arctique et de la baie d'Hudson n'avaient que peu ou pas de données sur le COP et la chlorophylle-a, et ne sont donc pas prises en compte.
La diffusion d'aujourd'hui comprend également une mise à jour du tableau de la condition des agroécosystèmes (tableau 38-10-0164), qui comprend l'ajout de quatre nouvelles variables : l'indice de turbulence pour la diversité de rotation des cultures, l'indice de diversité de Shannon, la concentration de pesticides dans l'eau et l'azote résiduel dans le sol.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la page Système de comptabilité économique et environnementale du Canada — Comptes des écosystèmes (5331).
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