Base canadienne de données des coroners et des médecins légistes, janvier 2006 à juin 2025

Les coroners et les médecins légistes (C/ML) des provinces et des territoires sont chargés d'enquêter sur les décès inattendus, inexpliqués, soupçonnés d'être liés à un acte violent ou associés à un traumatisme ou à la consommation de substances, puis de les classer. Ces enquêtes aident à établir l'identité de la personne décédée ainsi que la cause et la nature du décès. Les nouveaux renseignements provisoires sur les décès examinés par les C/ML du Canada sont maintenant accessibles dans la Base canadienne de données des coroners et des médecins légistes.

Depuis 2006, environ 14 % de tous les décès au Canada ont été signalés à un C/ML en vertu des lois provinciales et territoriales. Cela s'est traduit par l'achèvement d'une moyenne de 36 500 enquêtes par année. Bon nombre de ces décès sont classés comme des décès naturels une fois les enquêtes terminées. Au cours de la période allant de janvier 2006 à juin 2025, 51 % des décès examinés ont été classés comme des décès naturels, 34 % comme des accidents, 11 % comme des suicides, 3 % comme des décès indéterminés (c.-à-d. lorsque l'intention derrière l'incident ayant entraîné la blessure n'a pu être déterminée) et 1 % comme des homicides. La répartition des décès selon la nature du décès faisant l'objet d'une enquête variait selon la province et le territoire. La majorité des décès examinés étaient classés comme des décès naturels dans tous les secteurs de compétence, sauf en Colombie-Britannique, où une proportion plus élevée de décès examinés ont été classés comme des accidents (47 %), et au Nunavut, où les décès examinés étaient plus souvent classés comme des suicides (38 %).

Les décès classés comme accidents représentent la plus grande part des décès examinés par un coroner ou un médecin légiste depuis 2023

Les enquêtes ayant établi que la nature du décès était un accident ont commencé à représenter une plus grande part du nombre de cas pour les C/ML en 2023. Auparavant, les décès naturels représentaient la plus grande part de ce nombre. En 2006, les décès naturels représentaient 62 % du nombre de cas examinés par les C/ML, mais cette proportion a diminué régulièrement depuis pour s'établir à 41 % en 2024. Cette diminution a été contrebalancée par une augmentation d'une ampleur semblable des décès classés comme accidents, qui représentaient 23 % du nombre de cas examinés par les C/ML en 2006 et 46 % des cas en 2024. La tendance relative aux décès naturels peut s'expliquer par les changements dans les exigences réglementaires ou législatives concernant l'enquête sur les décès naturels apparents dans certains secteurs de compétence, ce qui contribue à une diminution des décès classés naturels. La croissance des décès classés comme des accidents peut être attribuée à l'augmentation des décès liés à l'empoisonnement aux drogues pendant la crise des opioïdes et la pandémie de COVID-19 ainsi qu'à l'augmentation du nombre de décès par chutes depuis l'année 2000. Les proportions des autres natures de décès étaient relativement stables de 2006 à 2024. Les proportions enregistrées au cours des dernières années pourraient changer à mesure que les enquêtes seront achevées.

Graphique 1 : Répartition annuelle des décès examinés par les coroners et les médecins légistes, selon la nature du décès, 2006 à 2024

Les décès classés comme des accidents représentent la plus grande proportion des décès examinés chez les personnes âgées de 5 à 49 ans et de 90 ans et plus

Au cours de la période allant de janvier 2006 à juin 2025, les décès classés comme des accidents ont représenté la nature du décès à l'origine de la plus grande part des enquêtes des C/ML chez les personnes âgées de 5 à 14 ans (43 %), de 15 à 29 ans (52 %), de 30 à 49 ans (43 %) et de 90 ans et plus (52 %). Parmi les groupes d'âge plus jeunes, les accidents de transport et l'intoxication accidentelle par des substances ont été signalés comme étant les causes les plus courantes, tandis que les décès attribuables aux chutes étaient plus fréquents chez le groupe d'âge le plus âgé. Les décès naturels représentaient la deuxième proportion en importance de décès examinés parmi ces groupes d'âge, à l'exception du groupe des 15 à 29 ans, où un pourcentage plus élevé de décès examinés ont été classés comme des suicides (27 %). Cette tendance a été observée tant chez les hommes que chez les femmes.

Graphique 2 : Répartition des décès examinés par les coroners et les médecins légistes, selon la nature du décès et le groupe d'âge, janvier 2006 à juin 2025