Étude : Accélérer le progrès : vers une meilleure compréhension de l'économie verte au Canada

Les industries à intensité verte élevée affichent une productivité et une résilience accrues

Selon une nouvelle étude intitulée « Accélérer le progrès : vers une meilleure compréhension de l'économie verte au Canada », les industries à intensité verte élevée affichent une croissance et des niveaux de la productivité du travail plus élevés, un dynamisme économique accru et une grande résilience pendant les périodes de perturbation économique.

Un indice novateur pour mesurer l'activité verte

Pour évaluer l'activité verte, l'étude présente un indice composite de l'intensité verte établi au niveau des codes à quatre chiffres du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord. L'indice intègre huit indicateurs qui saisissent les extrants et les procédés verts, comme la production de biens et de services verts, la prévalence des tâches vertes dans les professions, l'investissement dans les technologies propres et l'exportation de biens environnementaux. En fonction de cet indice, 285 industries ont été classées en trois catégories d'intensité verte : faible, moyenne et élevée. De ces industries, 6,7 % entraient dans la catégorie à intensité verte élevée, 33,0 % ont été classées dans la catégorie à intensité moyenne et 60,4 % ont été classées dans la catégorie à intensité faible.

La productivité du travail et la croissance sont plus élevées parmi les industries à intensité verte élevée

De 2016 à 2022, les industries à intensité verte élevée — y compris celles dans les secteurs tels que les services professionnels, scientifiques et techniques, la construction ainsi que l'agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse — ont affiché la productivité la plus élevée, mesurée en valeur ajoutée par travailleur. Les industries à intensité verte élevée étaient en moyenne 51,7 % plus productives que celles à intensité faible, tandis que celles à intensité moyenne conservaient un avantage de 29,1 % par rapport à celles à intensité faible. Notamment, l'écart de productivité entre les industries à intensité verte élevée et celles à intensité moyenne s'est creusé pour passer de 15,5 % en 2016 à 20,7 % en 2022.

Graphique 1 : Écart de productivité du travail selon l'année 

L'étude applique un cadre pour décomposer la croissance de la productivité agrégée selon les améliorations de la productivité au sein des entreprises (intraentreprises), la réaffectation de l'emploi entre les entreprises (interentreprise) et les effets des entrées et des sorties d'entreprises. De 2016 à 2022, la productivité du travail agrégée dans l'ensemble des industries a augmenté de 12,8 %, principalement sous l'effet des améliorations intraentreprises (9,6 points de pourcentage), mais aussi par la réaffectation interentreprise (2,0 points de pourcentage) et par l'entrée nette (1,3 point de pourcentage).

De 2016 à 2022, les industries à intensité verte élevée (+15,8 %) ont été le principal facteur à l'origine de la croissance de la productivité, celles-ci ayant été soutenues à la fois par les gains d'efficacité intraentreprises (contribution de 5,7 points de pourcentage), la réaffectation de l'emploi vers des entreprises plus productives (5,5 points de pourcentage) et l'entrée nette positive (4,6 points de pourcentage). En outre, la productivité des industries à intensité verte faible a augmenté de 13,0 %, principalement sous l'effet des gains d'efficacité intraentreprises (9,2 points de pourcentage). Quant à la productivité des industries à intensité moyenne, elle a progressé de 11,7 %, également sous l'effet de gains internes (11,3 points de pourcentage).

Une plus grande résilience face aux perturbations économiques

Au cours des deux premières années complètes de la pandémie de COVID-19 (2021 et 2022), toutes les catégories ont affiché un recul de la productivité. Cependant, les industries à intensité verte élevée (-3,1 %) ont affiché la baisse la plus faible, comparativement aux industries à intensité moyenne (-8,0 %) et à celles à intensité faible (-11,9 %). Particulièrement, seule la catégorie à intensité verte élevée a enregistré des contributions positives, bien que légères, provenant de la réaffectation de l'emploi (+0,7 point de pourcentage) et de l'entrée nette (+0,2 point de pourcentage), ce qui souligne sa résilience relative face aux perturbations économiques.

Principales conclusions et répercussions

Dans l'ensemble, l'étude démontre que les industries canadiennes à intensité verte élevée ont non seulement de meilleurs résultats sur le plan de la productivité, mais qu'elles sont également appuyées par des mécanismes de croissance plus équilibrés et plus dynamiques. Leurs gains de productivité proviennent à la fois des améliorations au sein des entreprises ainsi que de la réaffectation efficace des ressources vers des entreprises plus productives.

Les résultats de l'étude viennent s'ajouter à la multiplication de données probantes selon lesquelles la durabilité environnementale et la performance économique peuvent se renforcer mutuellement, offrant ainsi des perspectives aux décideurs qui soutiennent la transition du Canada vers une économie plus durable et plus concurrentielle.

Tableau 1 : Décomposition de la croissance de la productivité du travail