Le café sous pression : quelques facteurs à l’origine de la flambée des prix

La Journée nationale du café approche à grands pas; elle aura lieu le 29 septembre. Heureusement que cet article vous est offert gratuitement, car le prix que coûte votre petit café ne cesse d’atteindre de nouveaux sommets. Poursuivez la lecture pour savourer nos plus récentes données sur le café.

Les prix sont de plus en plus corsés

En août 2025, les Canadiennes et Canadiens ont payé 27,9 % de plus qu’un an plus tôt pour leur café acheté à l’épicerie. En ce qui concerne les types de produit, l’augmentation a été plus marquée pour le café torréfié ou moulu (+35,2 %), mais elle l’a moins été pour le café soluble et autres cafés (+19,7 %).

Sur une base annuelle moyenne, le prix du café a progressé de 81,3 % au cours de la période allant de 1979 à 2024. Si les récentes mauvaises surprises à la caisse ont été bien réelles, la plus forte augmentation annuelle à ce jour a quant à elle été enregistrée en 1995 (+36,0 %).

Sachez toutefois que, de 1979 à 2024, le taux d’inflation global des aliments achetés au magasin (+330,2 %) a augmenté à un taux considérablement plus élevé que celui du café. Alors, si vous êtes un adepte du café, vous pouvez au moins vous dire qu’à long terme, chaque tasse de café que vous avez préparée a en quelque sorte été un briseur d’inflation.

Ces temps-ci, le café (et pratiquement tout le reste!) coûte plus cher dans votre restaurant ou café préféré. En effet, les prix des aliments achetés de restaurants à service rapide ou de comptoirs de mets à emporter (+5,9 %) et de cafétérias ou d’autres restaurants (+3,2 %) ont augmenté d’une année à l’autre en août 2025.

Les conditions de culture contribuent largement à la hausse des prix à la production et des prix de détail

Les conditions météorologiques défavorables dans les régions productrices ont entraîné une hausse des prix des grains de café, ce qui a fait grimper non seulement les prix dans les magasins, les cafés et les restaurants, mais aussi les coûts de fabrication. Au cours d’un mois typique, environ le quart des importations de grains de café proviennent de la Colombie, tandis que le reste provient principalement du Brésil, du Honduras, du Guatemala, du Mexique et du Pérou.

De janvier à juillet 2025, le Canada a importé 131,0 millions de kilogrammes de café (non torréfié ou décaféiné), d’une valeur de plus de 1,3 milliard de dollars. Sur une base annuelle, des sommets inégalés ont été atteints en 2024, tant en quantité (215,4 millions de kilogrammes) qu’en valeur (plus de 1,4 milliard de dollars). Le précédent sommet en quantité remonte à 2019 (205,6 millions de kilogrammes), et celui en valeur remonte à 2022 (près de 1,4 milliard de dollars).

En outre, le Canada a importé 3,9 millions de kilogrammes de café torréfié (non décaféiné) en juillet 2025, et la plus grande partie provenait des États-Unis. Les produits de café torréfié font partie des produits visés par les droits de douane imposés par les États-Unis sur leurs propres importations de café. Par ailleurs, les produits de café torréfié ont également été touchés par les contre-mesures tarifaires mises en place par le Canada jusqu’au 1er septembre. Ces mesures ont pu avoir une incidence sur les coûts pour certains importateurs canadiens.

Le Canada importe des quantités relativement plus petites de produits de café décaféiné (torréfiés et non torréfiés) au cours d’un mois typique.

Selon l’Indice des prix des produits industriels, en juillet 2025, les prix à la sortie de l’usine facturés par les fabricants canadiens pour le groupe de produits du café et du thé ont augmenté de 30,1 % par rapport à un an plus tôt.

Cependant, la demande des détaillants et des distributeurs demeure élevée. En juillet 2025, l’industrie de la fabrication de café et de thé a vendu et expédié des produits d’une valeur de 292,8 millions de dollars (données non désaisonnalisées), ce qui est juste en deçà du sommet mensuel historique atteint en octobre 2022 (292,9 millions de dollars).

En juillet 2025, la valeur estimée (non désaisonnalisée) des matières premières, du carburant, des fournitures et des composants à la fin du mois se chiffrait à 336,8 millions de dollars. Cette valeur — la plus élevée en plus de deux ans — rend compte de l’augmentation constante des coûts d’exploitation de l’industrie.

Les ménages de Terre-Neuve-et-Labrador sont ceux qui dépensent le plus en café

Tous les deux ans, nous diffusons des données détaillées sur les dépenses d’épicerie, tirées de l’Enquête sur les dépenses des ménages. Les plus récentes données datent de 2023, année où les ménages canadiens ont dépensé en moyenne 164 $ en café torréfié et moulu, ce qui représentait une hausse comparativement à 150 $ en 2021. En 2010, année où cette série de données a commencé, les ménages y avaient consacré 64 $ en moyenne.

Parmi les provinces et les capitales territoriales, ce sont les ménages de Terre-Neuve-et-Labrador (260 $) qui ont dépensé le plus en café torréfié et moulu en 2023; venaient ensuite les ménages de Yellowknife (243 $), dans les Territoires du Nord-Ouest, et les ménages du Québec (199 $). Les dépenses consacrées au café soluble et autres cafés ont été moins importantes.

De nombreux adultes consomment du café, mais tout comme les jeunes, ils sont moins nombreux à consommer des boissons sucrées au café ou du thé glacé

En 2015, les dépenses moyennes consacrées au café torréfié ou moulu se chiffraient à 115 $ par ménage. La même année, nous avons interrogé les Canadiennes et Canadiens à propos de leur consommation de café dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC). Chez les personnes de 19 à 50 ans, environ 3 personnes sur 5 ont déclaré avoir consommé du café la veille de l’enquête, comparativement à environ 3 personnes sur 4 âgées de 51 à 71 ans.

Selon des données plus récentes de l’ESCC, en 2023, un peu moins de 1 personne de 18 ans et plus sur 5 buvait des boissons sucrées au café ou du thé glacé au moins une fois par jour. Par ailleurs, selon les données de l’Enquête canadienne sur la santé des enfants et des jeunes de 2023, 1 jeune sur 20 âgé de 12 à 17 ans consommait au moins une boisson sucrée au café ou un thé glacé par jour.