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Dans la présente étude, nous comparons l'intensité du capital, définie comme étant le ratio du stock de capital au produit intérieur brut (PIB), au Canada et aux États-Unis. Nous ne faisons pas de comparaisons du capital ou du PIB entre les pays; plutôt, nous comparons l'un et l'autre à l'intérieur des pays en utilisant leurs devises respectives, puis nous comparons les ratios des deux pays. Pour aller plus loin, il nous faudrait calculer les parités de pouvoir d'achat du stock de capital. Puisque nous ne le faisons pas, le lecteur doit savoir qu'une partie de la différence d'intensité du capital révélée ici peut être attribuable à des différences relatives de prix entre les biens d'équipement et les produits en général dans les deux économies.

Dans le reste de la section, nous présentons d'abord les niveaux relatifs d'intensité du capital dans le secteur des entreprises au Canada et aux États-Unis. Nous comparons ensuite l'intensité du capital dans l'ensemble de l'économie dans les deux pays.

4.1 Tendances globales de l'investissement et de l'intensité du capital dans le secteur des entreprises

Alors que l'incidence importante du capital sur les taux de croissance est reconnue, on s'entend moins sur l'importance relative des différentes catégories d'actifs. L'histoire de la technologie a tendance à porter surtout sur l'évolution des machines et du matériel (M et M). Les nombreux récits portant sur le métier à filer le coton « cotton-jenny », le métier à tisser mécanique et le matériel agricole ont renforcé l'importance traditionnellement accordée aux machines. L'essor récent de la haute technologie explique l'accent mis sur les produits de haute technologie dans cette catégorie.

Malgré l'attention qui leur est accordée, les M et M représentent 32 % seulement du capital total au Canada en 1999 (tableau 3), tandis que les bâtiments représentent environ 40 %. Dans certaines situations, ils fournissent un capital complémentaire à celui des machines. Les usines ont besoin de bâtiments dans lesquels mener leurs activités. Les systèmes de transport peuvent utiliser des camions, des locomotives et des avions mais ils ont également besoin d'aérogares et d'entrepôts. Dans d'autres cas, le bâtiment fait indéniablement partie du produit. Les ventes au détail se font à partir de magasins. L'industrie du voyage a besoin d'hôtels et de centres de conférences.

En outre, d'importants capitaux sont consacrés à la construction d'ouvrages de génie. D'ailleurs, leur part, qui s'établit à 29 %, est presque aussi grande que celle des M et M. Ces actifs sous-tendent le secteur des services publics, les pipelines, les chemins de fer, les aéroports, les communications et le secteur pétrolier et gazier.

Le Canada et les États-Unis diffèrent en ce qui a trait à la composition des actifs. Les États-Unis ont un pourcentage plus élevé d'actifs sous forme de M et M, soit environ 1 point de pourcentage de plus en M et M hors secteur des technologies de l'information et des communications (non TIC) et environ 4 points de pourcentage de plus en M et MTIC. Ils ont également un plus grand pourcentage d'actifs sous forme de bâtiments, et nettement moins d'actifs de la catégorie des ouvrages de génie.

Tableau 3
Parts des actifs en stock de capital, secteur des entreprises, 2003 (dollars historiques)

Le ratio de l'investissement au PIB de 1987 à 2003 pour le Canada par rapport aux États-Unis est présenté à la figure 1. Le ratio total de l'investissement au PIB est plus élevé au Canada qu'aux États-Unis de 1987 à 200318. Au cours de cette période, le ratio de l'investissement total au PIB au Canada est d'environ 20 % plus élevé que celui aux États-Unis. Il baisse légèrement au cours de la période étudiée, passant de 1,5 à 1,2 lorsqu'il est mesuré en dollars de 1997, mais il passe seulement de 1,3 à 1,2 lorsqu'il est mesuré en dollars courants (figure B.1).

Un examen des ratios de l'investissement au PIB selon la catégorie d'actifs révèle des différences marquées en ce qui concerne tant le niveau que les tendances. Le ratio de l'investissement en ouvrages de génie au PIB du Canada est plus du double de celui des États-Unis pour la période de 1987 à 2003 et il augmente relativement au fil du temps19. Le ratio de l'investissement en bâtiments au PIB au Canada est à peu près le même que celui aux États-Unis et il demeure relativement stable au fil du temps. L'investissement du Canada en M et M non TIC en proportion du PIB est également plus élevé que celui des États-Unis mais il fluctue au fil du temps. En revanche, nous observons un écart persistant du ratio de l'investissement en TIC au PIB entre le Canada et les États-Unis, et qui augmente au fil du temps.

Figure 1
Ratio de l'investissement au produit intérieur brut du secteur des entreprises au Canada par rapport au ratio aux États-Unis, selon la catégorie d'actifs, 1987 à 2003 (dollars de 1997)

Comme nous l'avons indiqué précédemment, les stocks de capital dans les deux pays représentent la somme des investissements passés calculée au moyen de la méthode de l'inventaire permanent. Toutefois, si l'on utilise différentes durées de vie utile et différents taux de dépréciation pour les comparaisons entre le Canada et les États-Unis, les estimations du niveau relatif et de la tendance de l'intensité du capital peuvent être incorrectes. Ainsi, les comparaisons précédentes de l'intensité du capital entre le Canada et les États-Unis fondées sur des taux de dépréciation non corrigés peuvent refléter en partie les différentes méthodes utilisées. Les taux de dépréciation aux États-Unis qui sont utilisés par le Bureau of Economic Analysis (BEA) sont parfois inférieurs à ceux utilisés dans le programme de la productivité au Canada, particulièrement en ce qui concerne les ouvrages de génie et les bâtiments. Par conséquent, l'utilisation de ces chiffres donne un ratio du capital au PIB au Canada inférieur à celui aux États-Unis. À la figure 2, la ligne « Du pays » montre l'évolution du ratio du capital total au PIB si nous utilisons les estimations du stock de capital pour le Canada tirées des Comptes canadiens de productivité (CCP) et les estimations du stock de capital pour les États-Unis produites par le BEA. La figure 2 comprend également les ratios du capital à la production selon des taux de dépréciation communs (taux soit du Canada, soit des États-Unis) pour produire les stocks de capital pour les deux pays. Lorsque nous utilisons des taux communs, l'intensité relative du capital au Canada augmente (figure 2). Nous appliquons d'abord des taux de dépréciation du BEA au stock canadien et nous comparons l'intensité du capital des deux pays. L'intensité relative du capital au Canada est plus élevée lorsqu'elle est fondée sur les taux de dépréciation communs du BEA que lorsqu'elle est fondée sur les taux de dépréciation propres à chaque pays.

Pour entreprendre une analyse de sensibilité de ce résultat, nous appliquons également les taux de dépréciation de Statistique Canada utilisés dans son programme de la productivité aux stocks de capital selon le BEA. Chose intéressante, l'intensité relative du capital au Canada augmente davantage lorsque nous utilisons les taux de dépréciation de Statistique Canada20. Ainsi, l'ordre de grandeur de l'écart entre l'intensité du capital au Canada et aux États-Unis est également sensible à la sélection des taux de dépréciation du BEA ou de ceux de Statistique Canada. Cependant, vers la fin des années 1990, la différence entre les deux courbes est petite et probablement statistiquement non significative. Autrement dit, l'une et l'autre estimation montrent que le ratio du capital au PIB dans le secteur des entreprises est plus élevé au Canada qu'aux États-Unis. En outre, la tendance observée dans les deux pays est virtuellement identique au cours de la période à l'étude, ce qui est tout aussi important. Les estimations du stock de capital basées sur les taux de dépréciation des CCP montrent que le ratio du capital au PIB dans le secteur des entreprises au Canada est d'environ 30 % plus élevé que celui aux États-Unis au cours de la période de 1987 à 2003 (tableau 4). Les résultats basés sur les taux de dépréciation du BEA montrent que le ratio du capital au PIB dans le secteur des entreprises au Canada est d'environ 20 % plus élevé.

Figure 2
Ratio du capital au produit intérieur brut du secteur des entreprises au Canada par rapport au ratio aux États-Unis, 1987 à 2003 (dollars de 1997)

Étant donné que la structure du capital au Canada est différente de celle aux États-Unis, il importe de souligner la courbe des ratios du capital au PIB au niveau des actifs. La figure 3 montre les tendances de l'intensité relative du capital au Canada selon la catégorie d'actifs21. L'intensité du capital en ouvrages de génie augmente plus rapidement au Canada qu'aux États-Unis; elle s'établit au triple de celle aux États-Unis en 1987 et représente presque quatre fois celle aux États-Unis en 2003. L'intensité du capital au chapitre des M et M non TIC est légèrement plus élevée au Canada qu'aux États-Unis22. Le capital en bâtiments au Canada est assez comparable à celui aux États-Unis. Par contre, nous observons un écart persistant de l'intensité du capital en M et MTIC entre le Canada et les États-Unis.

Ces différences laissent supposer des différences structurelles entre les deux pays. Soit l'économie canadienne est axée davantage sur les industries où l'infrastructure de génie est importante, soit la structure du capital dans ses industries est très différente, de sorte que l'accent est mis davantage sur l'infrastructure et moins sur les TIC. Dans le cas des bâtiments, le Canada utilise un montant relatif comparable de capital par dollar de PIB.

Figure 3
Ratio du capital au produit intérieur brut du secteur des entreprises au Canada par rapport au ratio aux États-Unis, selon la catégorie d'actifs, 1987 à 2003 (dollars de 1997)

Tableau 4
Niveaux relatifs moyens de l'intensité de l'investissement et du capital au Canada et aux États-Unis, selon la catégorie d'actifs, secteur des entreprises, 1987 à 2003 (dollars de 1997)

4.2 Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital totale dans le secteur des entreprises au Canada et aux États-Unis

Nous nous penchons dans la présente section sur la question de savoir si les différences dans le ratio du capital à la production tiennent à des différences d'intensité ou à des différences dans la structure des deux économies. Étant donné que la structure peut être définie de différentes façons, nous abordons la question par étapes. Nous examinons tout d'abord les différences dans la structure du capital, puis celles selon les industries.

Dans le premier cas, nous tâchons de déterminer quelle part de la différence d'intensité du capital est attribuable à la différence d'intensité d'actifs particuliers par opposition au fait que les deux économies utilisent différentes proportions d'actifs, à cause de différences au niveau de l'industrie ou de différentes technologies de production.

Nous présentons au tableau 5 la décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital totale entre les Canada et les États-Unis en 2003 selon quatre catégories d'actifs en utilisant l'équation (12). En 2003, l'intensité du capital totale était de 24 % plus élevée au Canada qu'aux États-Unis. La position supérieure du Canada est attribuable à une plus forte intensité de capital, qui a contribué pour 29 points de pourcentage. Une comparaison actif par actif révèle que le capital en ouvrages de génie a contribué pour 30 points de pourcentage à l'avantage du Canada. Toutefois, cet avantage était partiellement compensé par la plus faible intensité du capital en TIC et en bâtiments. En somme, l'intensité du capital dans la composante des ouvrages de génie a contribué pour plus de 100 % à l'intensité du capital relativement plus élevée au Canada.

Tableau 5
Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital agrégée entre le Canada et les États-Unis, selon la catégorie d'actifs et les taux de dépréciation de Statistique Canada, secteur des entreprises, 2003 (dollars de 1997)

Tableau 6
Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital agrégée entre le Canada et les États-Unis, selon l'industrie et les taux de dépréciation de Statistique Canada, secteur des entreprises, 2003 (dollars de 1997)

Les différences d'intensité du capital peuvent être attribuables également à des différences dans puisque le Canada un pourcentage plus élevé d'actifs dans les industries qui ont naturellement un ratio plus faible ou plus élevé de capital au PIB. Les résultats d'un exercice de décomposition pour diverses industries sont présentés au tableau 6.

La structure industrielle du Canada confère un avantage à celui-ci par rapport aux États-Unis, contribuant pour 20 points de pourcentage à l'intensité du capital relativement plus élevée Canada. Autrement dit, au Canada, une plus grande part de la production était imputable aux secteurs généralement plus capitalistiques (comme le secteur des services publics et le secteur En outre, la plus forte intensité de capital dans certains secteurs s'est traduite par une 4 points de pourcentage de l'avantage structurel du Canada. Les plus du capital au Canada publics, les finances fabrication. Les effets ayant trait à l'intensité découlant des industries susmentionnées étaient compensés en partie par l'intensité du capital relativement plus faible dans les services aux entreprises, les autres services et le commerce de gros et de détail au Canada.

Pour résumer, la plus forte intensité du capital au Canada était attribuable principalement à un plus grand accent mis sur les industries à forte intensité capitalistique — particulièrement l'infrastructure. Toutefois, cette décomposition du ratio du capital à la production agrégé masque des différences éventuellement importantes selon la catégorie d'actifs entre les deux pays. Nous examinons cette possibilité à la section qui suit.

Tableau 7
Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital lié aux TIC1 entre le Canada et les États-Unis, selon l'industrie et les taux de dépréciation de Statistique Canada, secteur des entreprises, 2003 (dollars de 1997)

Tableau 8
Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital en machines et matériel non TIC 1 entre le Canada et les États-Unis, selon l'industrie et les taux de dépréciation de Statistique Canada, secteur des entreprises, 2003 (dollars de 1997)

4.3 Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital entre le Canada et les États-Unis selon les catégories d'actifs dans le secteur des entreprises

Les ratios du stock de capital total au PIB masquent des différences significatives entre catégories d'actifs. L'intensité relative du capital est inférieure au Canada par rapport aux États-Unis dans la catégorie des M et MTIC, supérieure dans la catégorie des ouvrages de génie et dans les M et M non TIC et comparable au chapitre des bâtiments. Dans la présente section, nous examinons la contribution des industries aux différences d'intensité du capital pour chaque catégorie d'actifs.

Le plus important écart d'intensité du capital s'observe au chapitre des TIC. L'intensité du capital en TIC était d'environ 34 % inférieure au Canada par rapport aux États-Unis en 2003. La différence de structure industrielle entre les deux pays a contribué pour environ 7 points de pourcentage à l'écart, tandis que la composante de l'intensité a contribué pour 33 points de pourcentage (tableau 7). L'intensité plus faible au chapitre du capital en TIC s'est fait sentir principalement dans les secteurs de la construction; de la fabrication; du transport, de l'entreposage et des services publics; ainsi que des finances, assurances, services immobiliers et de la location et la location à bail ( FASI). Toutefois, l'écart au chapitre de l'intensité du capital en TIC était assez généralisé à l'échelle des industries, à l'exception des secteurs de l'information et des autres services.

L'intensité du capital en M et M non TIC dans le secteur des entreprises est de 14 % plus élevée au Canada qu'aux États-Unis (tableau 8). Toutefois, étant donné que l'on observe généralement au Canada un plus grand nombre d'industries à plus forte intensité du capital en M et M non TIC, si l'on tient compte de la structure industrielle, l'intensité du capital en M et M non TIC est inférieure au Canada. L'intensité inférieure en M et M non TIC au niveau de l'industrie au Canada a eu pour effet de réduire l'intensité du capital en M et M non TIC agrégée de 12 points de pourcentage. Nous observons une plus forte intensité du capital en M et M non TIC dans les industries de la fabrication et des finances, compensée par une plus faible intensité du capital en M et M non TIC dans les secteurs de l'information et des services professionnels et services aux entreprises — deux des secteurs de services les plus dynamiques. Toutefois, la différence structurelle entre les deux pays a fait augmenter de 31 points de pourcentage l'intensité relative du capital au Canada.

L'intensité du capital en bâtiments dans le secteur des entreprises est comparable au Canada et aux États-Unis (tableau 9). Il s'agit du résultat d'un petit effet d'intensité et d'un petit effet structurel. L'intensité relative du capital en bâtiments est plus faible dans les secteurs de la foresterie, de la pêche, de la chasse et de l'extraction minière; de la fabrication; du commerce de détail; et des services professionnels et services aux entreprises. Elle est plus forte dans les secteurs de l'agriculture; de la construction; des transports, de l'entreposage et des services publics; et des FASI.

Tableau 9
Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital en bâtiments entre le Canada et les États-Unis, selon l'industrie et les taux de dépréciation de Statistique Canada, secteur des entreprises, 2003 (dollars de 1997)

L'intensité du capital dans la catégorie des ouvrages de génie était de 274 % plus élevée au Canada qu'aux États-Unis en 2003 (tableau 10). Les composantes structure et intensité des industries étaient toutes deux positives, contribuant pour 103 et 70 points de pourcentage, respectivement, à l'avantage du Canada. De nouveau, la structure industrielle avait tendance à augmenter l'intensité du capital globale au Canada. La plus forte intensité au chapitre des ouvrages de génie s'observe dans les secteurs de la fabrication et des services publics. Même si l'intensité du capital en ouvrages de génie était considérablement plus forte au Canada qu'aux États-Unis, elle était inférieure dans certaines industries au Canada par rapport aux États-Unis, y compris la construction et les services professionnels et services aux entreprises.

Tableau 10
Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital en ouvrages de génie entre le Canada et les États-Unis, selon l'industrie et les taux de dépréciation de Statistique Canada, secteur des entreprises, 2003 (dollars de 1997)

La décomposition utilisée dans le présent document présente l'inconvénient d'être déterministe : elle ne facilite pas la vérification d'hypothèses. Dans les ouvrages sur la technique shift-share de la géographie, on a reconnu ce problème depuis longtemps (Patterson, 1991; Knudsen et Barff, 1991). Pour pouvoir effectuer les tests statistiques, nous avons adopté des modèles de régression linéaire stochastique qui permettent l'évaluation des différences de moyenne d'une catégorie à l'autre (Patterson, 1991; Rubery 1998; Smith, Fagan et Rubery, 1998).

Dans cet esprit, nous avons estimé des régressions de l'intensité du capital des actifs sur des variables binaires représentant chaque industrie sur laquelle porte l'analyse ci-dessus et une variable binaire représentant le Canada (tableau 11). Les coefficients de la variable binaire indiquent l'importance du déficit de capital au Canada après prise en compte de la structure industrielle — ce qui est comparable à la contribution à l'intensité globale déclarée aux tableaux 6 à 10. Quoique la signification des différences peut être vérifiée de cette façon, on doit reconnaître que les tests ne sont pas très révélateurs ici parce que le nombre de catégories d'industries utilisé n'est pas grand. En définitive, pour établir la signification des différences d'une catégorie à l'autre, on doit tenir compte du test statistique fourni par les données du tableau 11, de la signification économique de la grandeur des différences et de la sensibilité de la grandeur des différences à d'autres hypothèses de dépréciation utilisées dans l'élaboration des estimations de stock de capital.

Les coefficients obtenus par la régression sont généralement conformes à ceux découlant de l'analyse de décomposition des parts. L'intensité du capital agrégée est de 3,4 % plus élevée au Canada. L'intensité du capital en M et MTIC et non TIC est plus faible. Elle est légèrement inférieure dans le cas des bâtiments et nettement supérieure dans le cas des ouvrages de génie. Il convient de souligner qu'il existe peu de différences statistiquement significatives entre les deux pays, peut-être en raison du niveau de détail dont nous disposons. Seule l'intensité du capital en TIC est significativement inférieure au Canada par rapport aux États-Unis.

Tableau 11
Différences d'intensité selon l'analyse de décomposition et la régression à effets fixes, 2003 (dollars de 1997)

4.4 Niveaux relatifs d'intensité de l'investissement et du capital dans l'ensemble de l'économie au Canada et aux États-Unis

Dans la présente section, nous examinons les niveaux relatifs d'intensité de l'investissement et du capital dans l'ensemble de l'économie au Canada et aux États-Unis. Nous présentons les résultats à la figure 4, à la figure 5 et au tableau 12. Le ratio de l'investissement au PIB dans l'ensemble de l'économie est d'environ 10 % plus élevé au Canada qu'aux États-Unis en 2003. Ce résultat tient à une plus forte intensité de l'investissement dans le secteur des entreprises au Canada et à une intensité de l'investissement légèrement plus faible dans le secteur non commercial.

L'intensité de l'investissement dans l'ensemble de l'économie est plus forte au Canada qu'aux États-Unis pour les ouvrages de génie et les bâtiments mais elle est plus faible pour les M et M. L'intensité plus faible de l'investissement en M et M dans l'économie canadienne tient à l'intensité beaucoup plus faible de l'investissement dans le secteur non commercial. Dans le secteur des entreprises, l'intensité de l'investissement en M et M est la même dans l'un et l'autre pays. L'intensité beaucoup plus faible du capital en M et M dans le secteur non commercial au Canada tient dans une certaine mesure à ce que les dépenses militaires aux États-Unis sont traitées comme étant un investissement.

Tableau 12
Niveaux relatifs d'intensité de l'investissement et du capital au Canada et aux États-Unis, ensemble de l'économie, 2003 (dollars de 1997)

Tableau 13
Décomposition de l'écart au chapitre de l'intensité du capital agrégée entre le Canada et les États-Unis, selon la catégorie d'actifs et les taux de dépréciation de Statistique Canada, ensemble de l'économie, 2003 (dollars de 1997)

Le tableau 13 montre la décomposition de la différence de l'intensité du capital dans l'ensemble de l'économie au Canada et aux États-Unis en 2003. Pour cette année-là, l'intensité du capital dans l'ensemble de l'économie était 18 % plus élevée au Canada qu'aux États-Unis. La plus forte intensité du capital au Canada était attribuable à la plus forte intensité du capital en ouvrages de génie, qui a contribué pour 17 points de pourcentage. La plus forte intensité du capital en bâtiments a contribué pour 5 points de pourcentage. La plus faible intensité du capital en M et M dans l'économie canadienne a fait baisser l'intensité du capital globale de 3 points de pourcentage.

Figure 4
Ratio de l'investissement au produit intérieur brut au Canada par rapport au ratio aux États-Unis, ensemble de l'économie, 1987 à 2003 (dollars de 1997)

Figure 5
Ratio du capital au produit intérieur brut au Canada par rapport aux ratio aux États-Unis, ensemble de l'économie, 1987 à 2003 (dollars de 1997)

 

18. Les chiffres en dollars courants sont présentés à l'annexe B. Ces chiffres ne sont pas qualitativement différents de ceux présentés dans le corps du texte, qui sont donnés en dollars de 1997.

19. Baldwin et Gorecki (1986) signalent que dans le secteur de la fabrication, le ratio des machines et du matériel Canada-États-Unis était relativement stable de 1961 à 1979 mais que le ratio des bâtiments et ouvrages techniques, et ouvrages de génie Canada-États-Unis a augmenté en termes relatifs.

20. Ces résultats s'appliquent à toutes les catégories d'actifs en dollars de 1997 ainsi qu'en dollars courants. La différence dans les intensités provenant de l'emploi de deux taux de dépréciation reflète la forte augmentation de l'investissement en bâtiments et ouvrages de génie au Canada par rapport aux États-Unis durant les années 1980. Ceci aura plus de poids dans le calcul du stock de capital net en raison des taux de dépréciation relativement plus élevés de Statistique Canada pour ces investissements. Aux fins de comparaison, reportez- vous à la figure 3 et la figure D.1 à l'annexe D. L'utilisation du taux de dépréciation plus bas pour les ouvrages de génie et les bâtiments réduit le capital au Canada dans ces secteurs.

21. Ces résultats sont fondés sur les estimations du stock de capital produites en utilisant les taux de dépréciation de Statistique Canada. Les résultats fondés sur les taux de dépréciation du Bureau of Economic Analysis ne sont pas qualitativement différents. Ils sont présentés l'annexe C.

22. Les résultats de l'utilisation des taux de dépréciation des Comptes canadiens de productivité montrent que l'intensité du capital au chapitre des machines et du matériel (M et M) hors secteur des technologies de l'information et des communications (non TIC) est d'environ 20 % plus élevée au Canada, tandis que les résultats basés sur les taux de dépréciation du Bureau of Economic Analysis montrent que l'intensité du capital au chapitre des M et M non TIC est comparable dans les deux pays (tableau 4).