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    Canadiens dévoués, Canadiens engagés : points saillants de l'Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation

    Chapitre 2
    Bénévolat

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    Le bénévolat en 2007 : Quoi de neuf?
    Le bénévolat au Canada
    Concentration du soutien
    Organismes soutenus par les Canadiens
    Profil des bénévoles canadiens
    Principaux bénévoles
    Liens entre les premières expériences de vie et le bénévolat
    Rôle de la religion
    Le bénévolat chez les immigrants
    Variations selon la province ou le territoire
    Ce que les bénévoles font
    Comment s'engagent les bénévoles
    Raisons de faire du bénévolat
    Facteurs de motivation
    Obstacles
    Jeunes bénévoles
    Aider directement les gens : le bénévolat non organisé

    Légèrement moins de la moitié des Canadiens ont donné de leur temps, consacré de leur énergie et apporté leurs compétences à des organismes de bienfaisance et sans but lucratif en 2007. Leurs nombreuses contributions englobent la gamme complète des tâches requises par les organismes, dont les suivantes : participer à un conseil à titre de membre, solliciter des fonds, donner des conseils ou rendre visite à des personnes âgées, livrer de la nourriture, aider à construire des installations, assurer un transport bénévole, aider à protéger l'environnement ou la faune, défendre des causes sociales et agir à titre d'entraîneur auprès des enfants et des jeunes.

    Le présent chapitre contient les constatations à propos des activités bénévoles auxquelles les Canadiens se sont adonnés pendant la période de 12 mois visée par l'enquête de 2007. Nous commençons par souligner les principaux changements observés sur le plan du bénévolat depuis 2004. Ensuite, nous nous attardons aux taux et aux heures de bénévolat déclarés en 2007 et aux types d'organismes que les Canadiens soutiennent par leur action bénévole. Nous nous intéressons par la suite aux caractéristiques socioéconomiques des bénévoles et nous décrivons les caractéristiques qui distinguent les bénévoles qui consacrent le plus d'heures au bénévolat. Par après, nous décrivons les types d'activités bénévoles dans lesquels les Canadiens s'investissent, les façons dont ils sont devenus bénévoles, les raisons qui les motivent à faire du bénévolat et les obstacles qui les empêchent de faire plus de bénévolat. Nous terminons le chapitre en présentant les constatations relatives au bénévolat non organisé, à savoir les façons dont les Canadiens viennent en aide à d'autres directement au lieu de passer par un organisme de bienfaisance ou sans but lucratif.

    Le bénévolat en 2007 : Quoi de neuf?

    Depuis l'Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation (ECDBP) de 2004, les activités bénévoles des Canadiens ont changé à plusieurs égards. Voici les changements les plus notables :

    • Le nombre total de bénévoles a progressé de 5,7 %, passant de 11,8 millions en 2004 à 12,5 millions en 2007.
    • Le nombre total d'heures de bénévolat s'est accru de 4 % (passant de 1 983 millions à 2 067 millions).
    • Changements en ce qui a trait au bénévolat parmi des groupes sociaux et démographiques particuliers, dont les suivants :
      • Parmi les personnes actives sur le plan religieux (c.-à-d. celles qui assistent aux services religieux au moins une fois par semaine), le taux de bénévolat a augmenté de quatre points de pourcentage, passant de 62 % à 66 %.
      • Chez les personnes dont le ménage compte des enfants d'âge préscolaire seulement, le nombre moyen d'heures de bénévolat a baissé de 8 % (tombant de 125 heures à 105 heures).
      • Le nombre moyen d'heures de bénévolat a augmenté de 16 % (passant de 142 heures à 165 heures) parmi les personnes dont le ménage compte des enfants d'âge scolaire seulement et de 10 % (passant de 173 heures à 191 heures) chez celles qui vivent dans un ménage sans enfant.
    • Changements quant aux profils provinciaux et territoriaux du bénévolat, dont les suivants :
      • Le taux de bénévolat a augmenté à Île-du-Prince-Édouard (où il est passé de 47 % à 56 %), en Nouvelle-Écosse (où il est passé de 48 % à 55 %) et en Saskatchewan (où il est passé de 54 % à 59 %).
      • Le taux de bénévolat a diminué en Ontario (où il est tombé de 50 % à 47 %).
      • Le nombre moyen d'heures consacrées au bénévolat a diminué en Saskatchewan (passant de 188 heures en 2004 à 147 heures en 2007) et en Colombie-Britannique (passant de 199 heures à 172 heures).

    Le bénévolat au Canada

    Près de 12,5 millions de Canadiens, soit l'équivalent de 46 % de la population âgée de 15 ans ou plus, ont fait du bénévolat pour le compte d'organismes de bienfaisance et sans but lucratif en 2007 (tableau 2.1). Collectivement, ces personnes ont accumulé légèrement plus de 2,1 milliards d'heures de bénévolat, ce qui équivaut à près de 1,1 million d'emplois à plein temps.

    Tableau 2.1 Bénévoles et heures consacrées au bénévolat, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Tant le nombre de bénévoles que le nombre total d'heures de bénévolat ont augmenté de 2004 à 2007. Le nombre de bénévoles s'est accru de 669 000 ou de 5,7 %, en partie à la faveur d'une croissance de 3,7 % de la population âgée de 15 ans ou plus. Le nombre d'heures de bénévolat a progressé de 84 millions ou de 4,2 %. Toutefois, le nombre moyen d'heures consacrées au bénévolat par an est demeuré à peu près le même, soit de 166 heures en 2007. Le nombre médian d'heures de bénévolat a chuté de 5, passant de 61 heures en 2004 à 56 heures en 2007.

    De nombreux Canadiens font du bénévolat dans le cadre d'un projet de groupe avec des membres de la famille ou des amis. Légèrement plus du quart des bénévoles (26 %) disent avoir fait du bénévolat dans le cadre d'un projet de groupe avec des membres de leur famille et 43 %, avec des amis, des voisins ou des collègues de travail. Ces chiffres sont essentiellement inchangés par rapport à ceux de 2004.

    Vingt-trois pour cent des bénévoles ont utilisé Internet d'une façon ou d'une autre pour réaliser des activités bénévoles pour le compte d'un groupe ou d'un organisme, tandis que 10 % ont utilisé Internet pour trouver des possibilités de bénévolat. Dans les deux cas, il s'agit de modestes augmentations par rapport à 2004, où 20 % des bénévoles ont utilisé Internet pour réaliser des activités bénévoles et 8 % l'ont utilisé pour trouver des possibilités de bénévolat.

    Concentration du soutien

    La plupart des heures qui sont consacrées au bénévolat au Canada sont le fait d'une petite minorité de bénévoles. Le graphique 2.1 regroupe les bénévoles selon le nombre total d'heures qu'ils ont consacrées au bénévolat en 2007 et indique le pourcentage du nombre total d'heures de bénévolat qui provient de chaque groupe de bénévoles. Le quartile supérieur des bénévoles (c.-à-d. ceux qui ont consacré 171 heures ou plus à l'action bénévole) comptent pour 78 % de toutes les heures de bénévolat. Le décile des bénévoles qui ont consacré 421 heures ou plus à l'action bénévole en 2007 sont collectivement à l'origine de 54 % de toutes les heures de bénévolat.

    Graphique 2.1 Répartition des bénévoles et pourcentage du nombre total d'heures consacrées au bénévolat, selon le nombre d'heures consacrées au bénévolat pendant l'année, bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Si l'on exprime ces chiffres en fonction de la population canadienne, 4,6 % des Canadiens (c.-à-d. 10 % des 46 % des Canadiens qui font du bénévolat) sont à l'origine de 54 % de toutes les heures consacrées au bénévolat, tandis que 12 % figurent pour 78 % de l'ensemble des heures de bénévolat.

    Organismes soutenus par les Canadiens

    Les Canadiens sont surtout susceptibles de faire du bénévolat pour le compte de quatre principaux types d'organismes (graphique 2.2)1. Plus d'un Canadien sur dix a fait du bénévolat au sein d'organismes de sports et de loisirs (11 %) et d'organismes de services sociaux (11 %), tandis que 10 % ont donné de leur temps à des organismes voués à l'éducation et à la recherche et à des organismes religieux. Le pourcentage de Canadiens faisant du bénévolat pour le compte de chaque type d'organisme en 2007 est pratiquement inchangé par rapport à celui de 2004.

    La plupart des heures de bénévolat sont consacrées aux quatre mêmes types d'organismes (graphique 2.2). Ce sont les organismes religieux qui bénéficient du pourcentage le plus élevé d'heures de bénévolat (18 %), suivis des organismes de sports et de loisirs (17 %), des organismes de services sociaux (16 %), puis des organismes voués à l'éducation et à la recherche (11 %). Le pourcentage du nombre total d'heures dont chaque type d'organisme a bénéficié en 2007 est pratiquement inchangé par rapport à celui de 2004.

    Graphique 2.2 Taux de bénévolat et pourcentage du nombre total d'heures consacrées au bénévolat, selon certaines catégories d'organismes, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Les bénévoles consacrent les plus grands nombres moyens d'heures par an à des organismes religieux (141), à des organismes de sports et de loisirs (119), à des organismes de services sociaux (114) et à des organismes d'arts et de culture (107) (graphique 2.3). Ils consacrent les plus faibles nombres moyens d'heures à des organismes du secteur de la santé (52) et à des organismes d'octroi de subventions, de collecte de fonds et de promotion du bénévolat (44).

    Graphique 2.3 Moyenne des heures consacrées au bénévolat pendant l'année, selon certaines catégories d'organismes, bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Le nombre moyen d'heures que les bénévoles ont consacrées à la plupart des types d'organismes a baissé de façon modeste entre 2004 et 2007. Les diminutions les plus prononcées appartiennent aux organismes de droit, de défense des intérêts et de politique (où la moyenne des heures est tombée de 123 à 104, soit 15 %), aux associations d'affaires et professionnelles et aux syndicats (14 %) et aux organismes d'arts et de culture (11 %). Par contraste, la moyenne des heures consacrées à des organismes religieux a progressé de 12 %.

    Les Canadiens concentrent la plus grande partie de leur activité bénévole au sein d'un même organisme. Légèrement plus de la moitié des bénévoles (51 %) ont fait du bénévolat pour le compte d'un seul organisme au cours de la dernière année, tandis que 28 % ont fait du bénévolat pour deux organismes et 22 %, au sein de trois organismes ou plus. Du point de vue du temps total investi, les bénévoles ont consacré 77 % de leurs heures de bénévolat à l'organisme auquel ils ont consacré le plus d'heures.

    Profil des bénévoles canadiens

    Un certain nombre de caractéristiques personnelles et économiques distinguent les personnes qui sont les plus susceptibles de faire du bénévolat et qui consacrent le plus grand nombre d'heures à l'action bénévole. Par exemple, des taux de bénévolat plus élevés sont associés à des personnes qui sont plus âgées, dont le niveau de scolarité et le revenu du ménage sont supérieurs, qui ont un emploi et dont le ménage compte des enfants. Même si nous examinons le rôle de ces caractéristiques séparément, il importe de signaler que bon nombre d'entre elles sont liées les unes aux autres (p. ex., le revenu est généralement corrélé de façon positive avec le niveau de scolarité).

    En général, la probabilité de faire du bénévolat décroît avec l'âge, alors que le nombre d'heures de bénévolat augmente (tableau 2.2). Par exemple, 58 % des jeunes de 15 à 24 ans ont fait du bénévolat, comparativement à 36 % des personnes de 65 ans ou plus. Toutefois, les personnes de 65 ans ou plus ont accumulé en moyenne 218 heures de bénévolat, comparativement à seulement 138 heures pour les jeunes de 15 à 24 ans. Semblent déroger à cette tendance les personnes de 25 à 34 ans, qui sont moins nombreuses à faire du bénévolat que le sont celles de 35 à 44 ans (40 % comparativement à 52 %) et qui font moins d'heures de bénévolat en moyenne (133 comparativement à 158). Le profil du bénévolat selon l'âge est pratiquement inchangé par rapport à celui de 2004, à l'exception d'une augmentation du taux de bénévolat (qui est passé de 32 % à 36 %) et d'une diminution du nombre moyen d'heures de bénévolat chez les personnes de 65 ans ou plus (qui est tombée de 245 à 218).

    Tableau 2.2 Taux de bénévolat, moyenne et médiane des heures consacrées au bénévolat, selon les caractéristiques personnelles et économiques, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Par contraste, la probabilité de faire du bénévolat augmente selon le revenu du ménage, alors que la moyenne des heures de bénévolat diminue généralement. Par exemple, les personnes dont le revenu annuel du ménage est inférieur à 20 000 $ sont les moins susceptibles de faire du bénévolat (31 %), mais elles affichent la plus forte moyenne des heures de bénévolat (200), alors que les personnes dont le revenu annuel du ménage est de 100 000 $ ou plus sont les plus susceptibles de faire du bénévolat (60 %), mais elles font beaucoup moins d'heures de bénévolat en moyenne (155). Les personnes dont le revenu annuel du ménage se situe entre 40 000 $ et 59 999 $ sont les seules à déroger à cette tendance, comme en témoigne le fait qu'elles comptent le moins grand nombre d'heures de bénévolat en moyenne (153). Alors que les taux de bénévolat sont pratiquement inchangés par rapport à ceux de 2004, la moyenne des heures de bénévolat a généralement augmenté en 2007 chez la plupart des groupes de revenu.

    Le bénévolat augmente généralement en fonction du niveau de scolarité. Les personnes ayant une plus grande formation scolaire sont plus susceptibles que les autres de faire du bénévolat et, le cas échéant, leurs heures de bénévolat sont plus nombreuses. Par exemple, les personnes n'ayant pas leur diplôme d'études secondaires sont les moins susceptibles de faire du bénévolat (39 %) et consacrent le moins grand nombre d'heures à l'action bénévole (136), alors que les titulaires d'un diplôme universitaire sont les plus susceptibles de faire du bénévolat (57 %) et totalisent le plus grand nombre d'heures de bénévolat (187). En légère dérogation à cette tendance, les personnes ayant fait des études postsecondaires partielles sont un peu plus susceptibles de faire du bénévolat que ne le sont les titulaires d'un diplôme d'études postsecondaires (50 % comparativement à 47 %). Ces constatations sont semblables à celles qui ont été présentées en 2004, la seule différence de taille étant une baisse de la moyenne des heures de bénévolat chez les personnes ayant fait des études postsecondaires partielles (moyenne descendue de 166 heures en 2004 à 138 heures en 2007).

    Du point de vue de la situation d'activité sur le marché du travail, les personnes occupées sont proportionnellement les plus nombreuses à faire du bénévolat (50 %), alors que les personnes inactives (44 %) ou les chômeurs (38 %) sont moins susceptibles de le faire. Toutefois, les bénévoles au chômage ou inactifs font plus d'heures de bénévolat (en moyenne 205 et 190 heures, respectivement) comparativement aux personnes occupées (150). Cette tendance est semblable à celle qui a été observée en 2004, sauf que les chômeurs sont moins susceptibles de faire du bénévolat et totalisent moins d'heures de bénévolat qu'en 2004.

    La probabilité de faire du bénévolat est plus élevée chez les personnes dont le ménage compte des enfants d'âge scolaire que chez les autres2. Les personnes dont le ménage compte des enfants d'âge scolaire seulement sont les plus susceptibles de faire du bénévolat (62 %), suivies des personnes dont le ménage comprend des enfants d'âge préscolaire aussi bien que d'âge scolaire (54 %). Par contraste, les personnes dont le ménage compte des enfants d'âge préscolaire seulement (41 %) ou qui vivent dans un ménage sans enfant (39 %) sont les moins susceptibles de faire du bénévolat. Les personnes dont le ménage compte soit des enfants d'âge préscolaire seulement, soit à la fois des enfants d'âge préscolaire et des enfants d'âge scolaire, affichent la plus faible moyenne des heures de bénévolat (110 et 147, respectivement), alors que les personnes vivant dans un ménage sans enfant totalisent le plus d'heures de bénévolat (184). Comparativement à 2004, nous observons une augmentation modeste de la probabilité de faire du bénévolat parmi les personnes dont le ménage compte des enfants d'âge scolaire seulement.

    Principaux bénévoles

    Les principaux bénévoles, à savoir le quartile des bénévoles qui ont consacré 171 heures ou plus par an au bénévolat et qui sont à l'origine de 78 % de toutes les heures de bénévolat, représentent une ressource clé pour les organismes de bienfaisance et sans but lucratif. Ces principaux bénévoles se distinguent des autres par leur activité religieuse, leurs études, leur revenu et la présence d'enfants d'âge scolaire dans leur ménage.

    Les personnes qui disent assister aux services religieux au moins une fois par semaine sont beaucoup plus susceptibles que les autres de faire partie des principaux bénévoles (23 % d'entre elles, comparativement à 9 % des personnes qui n'assistent pas chaque semaine aux services religieux) (tableau 2.3). De plus, la probabilité de faire partie des principaux bénévoles tend à s'accroître selon le niveau de scolarité et le revenu du ménage. Par exemple, 17 % des titulaires d'un diplôme universitaire font partie des principaux bénévoles, tout comme 14 % des personnes dont le revenu annuel du ménage est de 100 000 $ ou plus. Les principaux bénévoles sont plus susceptibles d'appartenir à des ménages qui comptent des enfants d'âge scolaire seulement (14 % des personnes vivant dans des ménages qui comptent des enfants d'âge préscolaire seulement font partie des principaux bénévoles).

    Tableau 2.3 Pourcentage de la population qui sont principaux bénévoles et pourcentage d'heures consacrées au bénévolat, selon les caractéristiques personnelles et économiques, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Liens entre les premières expériences de vie et le bénévolat

    La probabilité de faire plus tard du bénévolat semble liée à un certain nombre d'expériences vécues pendant les années à l'école primaire ou secondaire3. Les personnes qui ont vécu ces expériences antérieures sont plus susceptibles que les autres Canadiens de faire du bénévolat. Il s'agit des expériences suivantes :

    • avoir participé activement au sein d'organismes de gestion étudiante (61 % ont fait plus tard du bénévolat);
    • le fait qu'un de ses parents, ou les deux, accomplissaient du travail bénévole au sein de la communauté (58 %);
    • avoir participé activement au sein d'un organisme religieux (56 %);
    • avoir effectué un quelconque travail bénévole (55 %);
    • avoir appartenu à un regroupement de jeunes comme les guides, les scouts, un club 4H ou une chorale (54 %);
    • avoir fait du porte-à-porte en vue d'amasser des fonds pour une cause ou un organisme (53 %);
    • avoir vu quelqu'un pour qui l'on a de l'admiration venir en aide à d'autres (53 %);
    • avoir participé à un sport d'équipe organisé (52 %).

    Rôle de la religion

    La fréquence de la présence aux services religieux est liée à toutes les formes de comportement prosocial mesurées par l'ECDBP, y compris le bénévolat. Les personnes qui assistent aux services religieux chaque semaine sont beaucoup plus susceptibles que les autres de faire du bénévolat (66 % et 43 %, respectivement) (graphique 2.4). De même, les bénévoles caractérisés par une pratique religieuse hebdomadaire tendent à consacrer un plus grand nombre d'heures au bénévolat (232 heures comparativement à 142 heures) (graphique 2.5).

    Graphique 2.4 Taux de bénévolat selon la pratique religieuse hebdomadaire, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Graphique 2.5 Moyenne des heures consacrées au bénévolat, selon la pratique religieuse hebdomadaire, bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Les personnes caractérisées par une pratique religieuse hebdomadaire représentent 17 % des Canadiens, mais sont à l'origine de 35 % de toutes les heures de bénévolat en 2007. Elles fournissent 85 % de toutes les heures de bénévolat consacrées à des organismes religieux et 23 % des heures consacrées à des organismes non religieux.

    Il y a eu peu de changements notables du rôle de la religion de 2004 à 2007. La seule exception est une modeste augmentation du taux de bénévolat chez les personnes qui assistent aux services religieux chaque semaine (ce taux est passé de 62 % en 2004 à 66 % en 2007).

    Le bénévolat chez les immigrants

    Les immigrants sont proportionnellement moins nombreux que les Canadiens de souche à faire du bénévolat (40 % comparativement à 49 %). Toutefois, parmi les bénévoles, le nombre d'heures de bénévolat est légèrement plus élevé chez les immigrants (171) que chez les Canadiens de naissance (163).

    La probabilité de faire du bénévolat ne varie pas beaucoup selon l'année d'immigration au Canada, sauf que les immigrants qui sont au pays depuis moins longtemps (arrivés dans les années 1999 ou ultérieures) sont les moins susceptibles de faire du bénévolat (graphique 2.6)4 Les immigrants qui sont au Canada depuis plus longtemps tendent à faire plus d'heures de bénévolat comparativement à ceux dont l'arrivée est plus récente. Par exemple, la moyenne des heures annuelles de bénévolat est de 224 chez les immigrants qui sont arrivés avant 1971, comparativement à 137 heures pour les immigrants qui sont arrivés au Canada en 1999 ou après. Bien que les immigrants soient moins susceptibles que les Canadiens de souche de faire du bénévolat, ceux qui sont arrivés au pays avant 1971 consacrent en moyenne plus d'heures au bénévolat (224 comparativement à 163). Tel que noté précédemment dans le contexte des dons de charité, il est important de comprendre que les comportements de bénévolat des immigrants sont susceptibles d'être reliés aux caractéristiques personnelles et économiques qu'ils possèdent en plus de leur statut d'immigrant.

    Graphique 2.6 Taux de bénévolat et moyenne des heures consacrées au bénévolat pendant l'année, selon l'année d'immigration, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Les types d'organismes au sein desquels les immigrants font du bénévolat sont généralement semblables au profil observé chez les Canadiens de souche (graphique 2.7). Il y a toutefois des exceptions importantes. Par exemple, les immigrants sont moins susceptibles que les Canadiens de souche de travailler bénévolement au sein d'organismes de sports et de loisirs (7 % comparativement à 13 % des personnes nées au Canada) et au sein d'organismes de services sociaux (8 % comparativement à 12 %). Par contre, les immigrants sont légèrement plus susceptibles de faire du bénévolat pour le compte d'organismes religieux (13 % comparativement à 10 %).

    Graphique 2.7 Taux de bénévolat, selon certaines catégories d'organismes, immigrants et personnes nées au Canada âgés de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Au chapitre des heures de bénévolat, les immigrants consacrent près du tiers (32 %) de leurs heures de bénévolat à des organismes religieux, comparativement à 16 % parmi les Canadiens de souche. Par contraste, le bénévoles nés au Canada consacrent plus d'heures que ce n'est le cas des bénévoles immigrants à des organismes de services sociaux (18 % et 10 %, respectivement) et à des organismes de sports et de loisirs (18 % et 13 %, respectivement).

    Les bénévoles immigrants et les bénévoles nés au Canada font généralement état de raisons semblables pour faire du bénévolat. Toutefois, les immigrants sont plus susceptibles que les bénévoles nés au Canada de faire du bénévolat en raison de croyances religieuses (34 % comparativement à 20 %) et moins susceptibles de le faire parce qu'ils ont personnellement été touchés ou connaissent quelqu'un qui a été touché par la cause que soutient l'organisme (52 % comparativement à 60 %) ou parce que leurs amis font du bénévolat (43 % comparativement à 47 %).

    Les immigrants qui ne font pas de bénévolat sont plus susceptibles que les non-bénévoles nés au Canada de mentionner presque tous les obstacles au bénévolat (graphique 2.8). En particulier, ces premiers sont plus susceptibles de dire qu'ils ne savaient pas comment participer (33 % comparativement à 22 % des non-bénévoles nés au Canada), que les coûts associés au bénévolat étaient un obstacle (23 % comparativement à 15 %), et qu'une expérience de bénévolat antérieure les a laissés insatisfaits (11 % comparativement à 7 %).

    Graphique 2.8 Obstacles invoqués pour ne pas se consacrer davantage au bénévolat, immigrants et personnes nées au Canada âgés de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Variations selon la province ou le territoire

    L'activité bénévole varie grandement parmi les provinces et les territoires (graphique 2.9). Le taux de bénévolat est le plus élevé en Saskatchewan (59 %), au Yukon (58 %), à l'Île-du-Prince-Édouard (56 %) et en Nouvelle-Écosse (55 %). C'est au Québec qu'il est le plus faible (37 %).

    Graphique 2.9 Taux de bénévolat, selon la province et le territoire, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Les plus fortes moyennes des heures de bénévolat sont observées au Nunavut (186), en Nouvelle-Écosse (183), au Yukon (176), à Terre-Neuve-et-Labrador (176) et au Nouveau-Brunswick (175) (graphique 2.10). C'est à l'Île-du-Prince-Édouard et en Saskatchewan que la moyenne des heures de bénévolat est la plus faible (147 dans les deux cas).

    Graphique 2.10 Moyenne des heures consacrées au bénévolat pendant l'année, selon la province et le territoire, bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Comparativement à 2004, le taux de bénévolat a augmenté dans la plupart des provinces et des territoires. Les augmentations les plus prononcées sont survenues à l'Île-du-Prince-Édouard (où le taux est passé de 47 % à 56 %), en Nouvelle-Écosse (où il est passé de 48 % à 55 %) et en Saskatchewan (où il est passé de 54 % à 59 %). Par contraste, le taux de bénévolat a diminué en Ontario (où il est tombé de 50 % à 47 %). De 2004 à 2007, la moyenne des heures de bénévolat a régressé dans bien des provinces. Les baisses les plus marquées sont survenues en Saskatchewan, où la moyenne des heures est tombée de 188 heures en 2004 à 147 heures en 2007 (-21 %) et en Colombie-Britannique de 199 heures en 2004 à 172 heures en 2007 (-14 %).

    Ce que les bénévoles font

    Les contributions bénévoles tendent à être ciblées sur quelques types d'activité particuliers, comme organiser ou superviser des événements (activité déclarée par 45 % des bénévoles) et solliciter des fonds (44 %) (graphique 2.11). Le tiers des bénévoles disent avoir participé à un conseil à titre de membre, tandis que 30 % disent avoir enseigné, donné de la formation ou agi à titre de mentor. Parmi les autres activités bénévoles fréquemment mentionnées figurent les suivantes : donner des conseils à autrui (28 %), recueillir, servir ou distribuer de la nourriture ou d'autres biens (27 %) et accomplir du travail de bureau, de la tenue de livres ou d'autres tâches administratives (24 %). Moins de 20 % mentionnent d'autres types d'activité comme l'entretien ou réparations, faire du porte-à-porte ou donner des premiers soins, la lutte contre les incendies ou la recherche et le sauvetage.

    Graphique 2.11 Répartition des activités bénévoles, bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Nous observons peu de changement depuis 2004, à deux grandes exceptions près. La participation à des activités de protection de l'environnement est passée de 16 % des bénévoles en 2004 à 19 % en 2007, tandis que la participation à d'«  autres » activités est passée de 10 % à 18 % en 2007.

    Pour comprendre combien de temps les bénévoles consacrent à différents types d'activité, on a demandé aux répondants d'indiquer ce qu'ils ont fait pour le compte de l'organisme auquel ils ont consacré le plus d'heures. Le bénévoles ont consacré la plus grande partie de leur temps à organiser ou à superviser des événements (15 % des heures), à enseigner, à donner de la formation ou à agir à titre de mentor (14 %), à participer à un conseil à titre de membre (9 %), à accomplir du travail de bureau, de la tenue de livres, des tâches administratives ou du travail de bibliothèque (9 %), et à solliciter des fonds (9 %) (graphique 2.12). Ces constatations sont très semblables à celles qui ont été présentées en 2004.

    Graphique 2.12 Répartition de la moyenne des heures consacrées au bénévolat pendant l'année, selon le type d'activité bénévole, bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Comment s'engagent les bénévoles

    Légèrement moins de la moitié des bénévoles (45 %) disent qu'ils ont proposé leurs services bénévoles eux-mêmes à l'organisme, tandis que 48 % ont été invités par quelqu'un à agir à titre de bénévole. Les personnes qui ont proposé leurs services elles-mêmes à l'organisme ont entendu parler de la possibilité de faire du bénévolat de diverses façons : par le biais d'une publicité (p. ex., affiche, journal) (14 %), en répondant à une demande publique comme à la télévision ou à la radio (3 %), par le biais d'Internet (3 %) et par l'intermédiaire d'une autre agence (2 %).

    Bien que moins de la moitié des bénévoles le soient devenus après avoir proposé leurs services eux-mêmes à l'organisme, ils font en moyenne plus d'heures de bénévolat que les autres (148 heures comparativement à 108) et ils sont à l'origine de plus de la moitié de toutes les heures de bénévolat (53 %).

    Comparativement à 2004, les façons dont les bénévoles se sont engagés auprès d'organismes de bienfaisance ou sans but lucratif n'ont pas changé de façon appréciable.

    Raisons de faire du bénévolat

    Les raisons pour lesquelles les gens font du bénévolat au sein d'un organisme de bienfaisance ou sans but lucratif vont des raisons altruistes aux raisons pratiques (p. ex., pour acquérir des compétences). Toutefois, la simple volonté de faire du bénévolat peut ne pas être suffisante. Il se peut que certaines personnes doivent surmonter des obstacles à leur participation tels qu'un emploi du temps trop chargé ou le fait de ne simplement pas savoir par où commencer. L'ECDBP contient une série de questions devant permettre de comprendre pourquoi les gens font du bénévolat et pourquoi certaines personnes font plus de bénévolat que d'autres.

    Facteurs de motivation

    On a demandé aux bénévoles si un certain nombre de raisons possibles de faire du bénévolat étaient importantes dans leur décision de faire du bénévolat pour le compte de l'organisme auquel ils ont consacré le plus d'heures. La majorité (93 %) des bénévoles s'entendent pour dire que le désir de contribuer à leur communauté était une importante raison motivant leur action bénévole (graphique 2.13)5. Parmi les autres raisons fréquemment mentionnées figurent le désir de mettre à profit leurs compétences et leur expérience personnelles (77 %) et le fait d'avoir personnellement été touché par la cause que soutient l'organisme (59 %). Environ la moitié de tous les bénévoles disent avoir fait du bénévolat pour découvrir leurs points forts (50 %), afin de constituer un réseau ou de rencontrer des gens (48 %) et parce que leurs amis font du bénévolat (47 %). Vouloir améliorer leurs perspectives d'emploi (23 %) et s'acquitter de leurs obligations religieuses ou autres croyances (22 %) sont des raisons moins souvent mentionnées. Comparativement à 2004, les facteurs de motivation déclarés par les bénévoles ont peu changé.

    Graphique 2.13 Raisons motivant l'action bénévole, bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Travail communautaire obligatoire

    Bon nombre de Canadiens accomplissent du travail communautaire à la demande d'autorités comme des écoles et des employeurs ou à la demande d'organismes sans but lucratif et de bienfaisance (p. ex., une garderie sans but lucratif qui exige que les parents fassent du bénévolat). Pour évaluer l'étendue de ce travail communautaire «  obligatoire », on a demandé aux bénévoles s'ils ont été tenus de faire du bénévolat pour le compte de l'organisme auquel ils ont consacré le plus d'heures6. Seulement 7 % disent avoir été tenus de le faire. Ce travail communautaire a fourni un minimum d'environ 119 millions d'heures de bénévolat ou près de 6 % de toutes les heures consacrées à des organismes sans but lucratif et de bienfaisance en 20077. Le travail communautaire obligatoire déclaré n'a pas changé de façon importante entre 2004 et 2007.

    Près de la moitié des répondants qui ont fait du travail communautaire obligatoire disent avoir été tenus de le faire par l'organisme pour le compte duquel ils ont fait du bénévolat (46 %). Légèrement moins du tiers (32 %) disent avoir été tenus de le faire par leur école, 6 %, par leur employeur, et 16 %, par une autre autorité8. Le travail communautaire obligatoire est le plus répandu chez les jeunes Canadiens et les personnes peu scolarisées. Treize pour cent des jeunes de 15 à 24 ans ont accompli du travail communautaire obligatoire (comparativement à 7 % dans l'ensemble), et 61 % de ces jeunes ont été tenus de le faire par leur école. La probabilité d'être tenu de faire du travail communautaire diminue généralement selon l'âge, le niveau de scolarité et le revenu du ménage.

    Les personnes qui font du travail communautaire obligatoire tendent à consacrer aux organismes qu'ils soutiennent un plus grand nombre d'heures que ce n'est le cas des personnes qui font du bénévolat sans y être obligées (141 heures comparativement à 125 heures)9.

     

    Avantages du bénévolat

    L'un des avantages du bénévolat, c'est l'occasion qu'il donne aux bénévoles d'acquérir de nouvelles compétences. Les deux tiers (66 %) des bénévoles disent que leur bénévolat leur a permis d'acquérir des compétences en relations humaines telles qu'une meilleure compréhension des autres, la capacité de les motiver ou la capacité de mieux gérer des situations difficiles (graphique 2.14). Près de la moitié (45 %) déclarent avoir acquis une capacité de communiquer, 39 %, des compétences organisationnelles ou en gestion, et 34 %, des connaissances accrues sur des sujets tels que la santé, les enjeux politiques, les questions relatives aux femmes, la justice pénale ou l'environnement. À peu près le tiers (32 %) ont acquis des compétences dans la collecte de fonds et 25 %, des compétences de nature technique ou en bureautique (premiers soins, encadrement, informatique et tenue de livres).

    Graphique 2.14 Compétences acquises par le bénévolat, pourcentage de bénévoles âgés de 15 et plus, Canada, 2007

    Obstacles

    Tout processus d'élaboration de stratégies de promotion du bénévolat doit également comporter un examen de la mesure dans laquelle les bénévoles et les non-bénévoles font face à des obstacles à leur participation. On a demandé aux bénévoles qui ont accumulé moins de 1 500 heures de bénévolat au cours de la dernière année (et qui pourraient donc vraisemblablement être disposés à en faire plus) si chacun d'une liste d'obstacles possibles les a empêchés de consacrer davantage de leur temps à l'action bénévole. Quant aux non-bénévoles, on leur a demandé si chacun des mêmes obstacles explique pourquoi ils n'ont pas fait du tout de bénévolat.

    Les bénévoles sont proportionnellement les plus nombreux à ne pas avoir consacré plus d'heures au bénévolat parce qu'ils n'ont pas eu le temps (75 %) (graphique 2.15). À peu près la moitié (52 %) des bénévoles n'étaient pas de mesure de prendre un engagement à long terme vis-à-vis du bénévolat, tandis que 41 % disent avoir déjà consacré suffisamment de temps à l'action bénévole. Légèrement moins du tiers (31 %) ont préféré donner de l'argent plutôt que du temps, tandis que 20 % disent que ça ne les intéressait pas de faire plus de bénévolat. Ils sont proportionnellement un peu moins nombreux (16 %) à dire que des problèmes de santé ou des incapacités physiques les ont empêchés de faire plus de bénévolat, tandis que 11 % mentionnent comme obstacle les coûts financiers associés au bénévolat.

    Graphique 2.15 Raisons invoquées pour ne pas se consacrer davantage au bénévolat, bénévoles âgés de 15 ans et plus qui ont accumulé moins de 1 500 heures de bénévolat par année, Canada, 2004 et 2007

    Il se peut que les organismes de bienfaisance et sans but lucratif puissent prendre des mesures pour réduire les incidences de quelques-uns des obstacles à une participation accrue dont les bénévoles ont fait état. Par exemple, 30 % des bénévoles disent ne pas avoir fait plus de bénévolat parce qu'on ne les a pas invités à le faire, 15 % indiquent qu'ils ne savaient pas comment participer, tandis qu'une expérience de bénévolat antérieure a laissé insatisfaits 9 % des bénévoles.

    Comparativement aux constatations de 2004, les bénévoles sont plus susceptibles de déclarer la presque totalité des obstacles à une plus grande participation bénévole. Même si la plupart de ces augmentations sont modestes (moins de quatre points de pourcentage), l'uniformité de la progression justifie d'y accorder de l'attention.

    Les non-bénévoles, comme les bénévoles, sont plus susceptibles de mentionner des contraintes de temps comme obstacles au bénévolat (voir le graphique 2.16). Plus des deux tiers (68 %) disent ne pas avoir fait de bénévolat parce qu'ils n'ont pas eu le temps, tandis que 62 % n'étaient pas en mesure de prendre un engagement à long terme. À peu près la moitié (53 %) ont donné de l'argent plutôt que du temps, tandis que 44 % expliquent que personne ne les a invités à faire du bénévolat. Environ le quart (27 %) ont eu des problèmes de santé ou des incapacités physiques qui les ont empêchés de faire du bénévolat, 26 % n'étaient pas intéressés, et 24 % ne savaient pas comment participer. Il sont relativement peu nombreux à mentionner comme obstacles les coûts financiers associés au bénévolat (18 %) ou l'insatisfaction à l'égard d'une expérience de bénévolat antérieure (8 %).

    Graphique 2.16 Raisons invoquées pour ne pas faire de bénévolat, non-bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Si nous comparons les constatations issues de l'enquête courante à celles de l'édition de 2004, les non-bénévoles sont proportionnellement plus nombreux à mentionner presque tous les obstacles à l'étude comme raisons de ne pas faire de bénévolat. Bien que la plupart des augmentations soient modestes (tout au plus quatre points de pourcentage), leur caractère systématique n'est sans doute pas négligeable.

    Jeunes bénévoles

    Les jeunes Canadiens âgés de 15 à 24 ans sont plus susceptibles de faire du bénévolat (58 % d'entre eux en ont fait) que ne le sont les Canadiens de tout autre groupe d'âge. Les jeunes de 15 à 19 ans sont proportionnellement beaucoup plus nombreux que ceux de 20 à 24 ans à faire du bénévolat (respectivement 65 % et 47 %). Toutefois, ces derniers consacrent en moyenne plus d'heures au bénévolat que le ne font ces premiers (respectivement 182 heures et 116 heures). Comparativement à 2004, le taux de bénévolat des jeunes de 15 à 19 ans demeure stable, alors que celui du groupe de 20 à 24 ans a quelque peu diminué pour s'établir à 47 %. La moyenne des heures annuelles de bénévolat des jeunes de 15 à 19 ans a baissé de 9 % (tombant de 127 heures en 2004 à 116 heures en 2007), alors qu'il a progressé de 13 % chez les jeunes de 20 à 24 ans (passant de 161 heures à 182 heures).

    Les jeunes Canadiens sont plus susceptibles que leurs aînés de faire du travail communautaire obligatoire : en effet, 16 % des jeunes de 15 à 19 ans et 7 % de ceux de 20 à 24 ans ont été tenus de faire du bénévolat pour le compte de l'organisme auquel ils ont consacré le plus d'heures. Parmi les jeunes de 15 à 19 ans qui ont accompli un travail communautaire obligatoire, ce bénévolat était le plus susceptible d'être exigé par leur école (66 %), suivie de l'organisme même (20 %) ou d'une autre autorité (14 %). Chez les jeunes de 20 à 24 ans, ce bénévolat était le plus susceptible d'être exigé par leur école (36 %), suivie de l'organisme bénévole même (24 %), de leur employeur (17 %) ou d'une autre autorité (23 %). Ces chiffres sont demeurés pratiquement inchangés par rapport à ceux de 2004.

    Au chapitre des types d'organismes auxquels les jeunes Canadiens consacrent du temps, les jeunes de 15 à 19 ans sont plus susceptibles que ne le sont ceux de 20 à 24 ans ou encore les personnes de 25 ans ou plus de faire du bénévolat au sein de presque tous les types d'organismes (graphique 2.17). Ils sont proportionnellement beaucoup plus nombreux à faire du bénévolat pour le compte d'organismes voués à l'éducation et à la recherche (28 % comparativement à 9 % des jeunes de 20 à 24 ans et des personnes de 25 ans ou plus) et d'organismes de sports et de loisirs (15 % comparativement à 10 % des jeunes de 20 à 24 ans et à 11 % des personnes de 25 ans ou plus) et ils sont un peu plus susceptibles de faire du bénévolat pour des organismes de services sociaux (15 % comparativement à 11 % et à 10 %).

    Graphique 2.17 Taux de bénévolat, selon certaines catégories d'organismes et le groupe d'âge, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2007

    En général, les jeunes Canadiens font état des mêmes types d'obstacles au bénévolat que leurs aînés (graphique 2.18). Toutefois, les jeunes bénévoles, en particuliers ceux de 15 à 19 ans, sont proportionnellement plus nombreux à déclarer ne pas avoir fait plus de bénévolat parce qu'on ne les a pas invités à le faire (45 % des jeunes de 15 à 19 ans comparativement à 39 % de ceux de 20 à 24 ans et à 27 % des personnes de 25 ans ou plus) ou parce qu'ils ne savaient pas comment participer (35 % comparativement à 21 % et à 11 %). Les jeunes de 15 à 19 ans sont également plus susceptibles de dire qu'une expérience de bénévolat antérieure les a laissés insatisfaits (13 %). Par contre, les jeunes de 20 à 24 ans sont proportionnellement plus nombreux que les autres à déclarer ne pas avoir fait plus de bénévolat parce qu'ils n'ont pas eu le temps (79 %) et en raison des coûts financiers associés au bénévolat (15 %).

    Graphique 2.18 Obstacles invoqués pour ne pas se consacrer davantage au bénévolat, bénévoles âgés de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Aider directement les gens : le bénévolat non organisé

    En plus du bénévolat qu'ils font pour le compte d'organismes de bienfaisance et sans but lucratif, les Canadiens s'entraident directement de leur propre initiative. Dans l'ECDBP, on demande aux Canadiens s'ils ont aidé des personnes autres que des membres de leur ménage, sans passer par un organisme, au cours de la dernière année. En 2007, 84 % des Canadiens de 15 ans ou plus se sont entraidés directement, au moins une fois, au cours de la dernière année. Le taux d'aide est pratiquement inchangé par rapport à celui de 2004 (83 %).

    En 2007, les Canadiens ont apporté une aide directe à autrui d'un certain nombre de façons (graphique 2.19) :

    • 60 % ont aidé une personne à effectuer des travaux chez elle, comme la cuisine, le nettoyage, le jardinage, l'entretien, la peinture et le déneigement.
    • 53 % ont offert des soins de santé ou des soins personnels tels qu'un soutien émotionnel, des conseils, visiter des personnes âgées ou garder des enfants gratuitement.
    • 47 % ont aidé une personne en faisant ses courses, ou en la conduisant au magasin ou à un rendez-vous.
    • 29 % ont aidé une personne à effectuer des tâches administratives telles que rédiger des lettres, préparer des déclarations de revenu, remplir des formulaires, effectuer des opérations bancaires, payer des factures ou trouver de l'information.
    • 16 % ont aidé une personne en lui donnant des leçons gratuites, en l'encadrant, en lui servant de tuteur ou en l'aidant à lire.
    • 25 % ont aidé directement une personne de toute autre manière.

    Graphique 2.19 Pourcentage de la population offrant de l'aide directe à autrui, selon le type d'activité, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Comparativement à 2004, les pourcentages de Canadiens offrant ces formes d'aide directe sont pratiquement inchangés, si ce n'est une augmentation du pourcentage de Canadiens fournissant de soins de santé ou des soins personnels (ce pourcentage est passé de 50 % à 53 % en 2007).

    On a demandé aux répondants ayant déclaré avoir fourni de l'aide directe la fréquence des activités ainsi déclarées au cours de la dernière année (graphique 2.20). Les types d'aide les plus fréquents consistent à donner des leçons gratuites à quelqu'un, à l'encadrer ou à lui servir de tuteur (aide fournie au moins une fois par semaine par 42 % des répondants visés), à offrir des soins de santé ou des soins personnels (aide fournie au moins une fois par semaine par 39 %) et à effectuer des travaux chez quelqu'un (33 %). Ces chiffres sont pratiquement inchangés par rapport à ceux de 2004.

    Graphique 2.20 Fréquence d'aide direct offerte à autrui au cours de l'année précédente, selon certains types d'activités, fournisseurs d'aide directe âgés de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Comme c'est le cas du bénévolat, la probabilité de fournir de l'aide directe et la fréquence à laquelle elle est fournie varient selon les caractéristiques personnelles et économiques des gens. Par exemple, les personnes dont le niveau de scolarité et le revenu sont plus élevés sont proportionnellement plus nombreuses que les autres à fournir de l'aide, sauf qu'elles fournissent cette aide moins fréquemment.

    À peu près les trois quarts (74 %) des gens dont le revenu annuel est inférieur à 20 000 $ ont fourni de l'aide directe à autrui, comparativement à 89 % des gens ayant un revenu de 100 000 $ ou plus (tableau 2.4). Toutefois, 22 % des personnes dont le revenu du ménage est inférieur à 20 000 $ ont fourni de l'aide tous les jours ou presque, comparativement à 15 % des personnes ayant un revenu du ménage de 100 000 $ ou plus.

    Tableau 2.4 Taux d'aide directe et fréquence d'aide directe offerte à autrui, selon les caractéristiques personnelles et économiques, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2007

    Nous observons la même tendance en ce qui a trait au niveau de scolarité. Près des neuf dixièmes des personnes ayant un diplôme universitaire (88 %), détenant un diplôme ou certificat d'études postsecondaires (87 %) ou ayant fait des études secondaires partielles (87 %) ont fourni de l'aide directe, comparativement à 77 % des personnes ayant moins qu'un diplôme d'études secondaires. Toutefois, les personnes moins scolarisées tendent à fournir de l'aide plus souvent. Le cinquième (21 %) des personnes ayant moins qu'un diplôme d'études secondaires ont fourni de l'aide tous les jours ou presque, comparativement à 13 % des titulaires d'un diplôme universitaire.

    Par contraste, la probabilité d'aider directement les autres diminue avec l'âge. Les jeunes de 15 à 24 ans sont proportionnellement les plus nombreux à aider directement les autres (90 %), alors que les personnes âgées sont les moins susceptibles de le faire (70 %). Les jeunes de 15 à 24 ans sont aussi proportionnellement les plus nombreux à fournir de l'aide directe tous les jours ou presque (24 %).

    Au chapitre des provinces, les taux d'aide directe à autrui sont les plus élevés en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador (87 % dans les deux cas), suivies de l'Alberta, du Manitoba et de l'Île-du-Prince-Édouard (86 % dans chaque cas) (graphique 2.21). Les taux les plus faibles d'aide directe à autrui reviennent aux Territoires du Nord-Ouest (67 %), au Nunavut, au Québec, à l'Ontario et à la Colombie-Britannique (83 % dans chaque cas).

    Graphique 2.21 Taux d'aide directe, selon la province et le territoire, population âgée de 15 ans et plus, Canada, 2004 et 2007

    Comparativement à 2004, le taux d'aide directe à autrui a augmenté dans la plupart des provinces. Les hausses les plus marquées sont observées dans l'Ouest canadien (entre trois et cinq points de pourcentage, selon la province) et au Yukon (de 76 % à 85 %). Le taux a régressé en Ontario (de 86 % à 83 %) et dans les Territoires du Nord-Ouest (86 % à 67 %), tandis qu'il est demeuré inchangé au Québec.


    Notes

    1. On a demandé aux répondants d'indiquer le nom des organismes au sein desquels ils oeuvrent à titre de bénévoles ainsi que le type d'activités menées par l'organisme. À la lumière de ces renseignements, les organismes ont été classés en 15 catégories selon la nature de leurs activités. La classification est présentée dans l'Annexe 1, Glossaire des termes.
    2. Le terme « âge préscolaire » se rapporte aux enfants de 0 à 5 ans, tandis que le terme « âge scolaire » renvoie aux enfants âgés de 6 à 17 ans.
    3. On a demandé aux répondants si ces expériences ont eu lieu à l'école primaire ou secondaire.
    4. Cette analyse répartie les immigrants en quatre groupes égaux selon l'année de leur arrivée au Canada.  En d'autres mots, près d'un quart des immigrants est arrivé au Canada avant 1971, un quart est arrivé entre 1971 et 1988, un autre quart est arrivé entre 1989 et 1998 et le dernier quart est arrivé depuis 1999.
    5. On a demandé aux répondants d'indiquer leur accord ou leur désaccord quant à l'importance de chacune des huit raisons évoquées pour le bénévolat.
    6. Nous utilisons le terme travail communautaire obligatoire pour distinguer les apports de temps obligatoires de ceux qui sont entièrement volontaires. Dans l'ECDBP, le travail communautaire obligatoire est compris dans les estimations du temps total consacré à des organismes sans but lucratif et de bienfaisance.
    7. Il s'agit là d'un montant minimum puisqu'on a demandé aux répondants d'indiquer le nombre d'heures de travail communautaire obligatoire accompli pour l'organisme auquel ils consacrent le plus de temps.
    8. On n'a pas recueilli dans le cadre de l'ECDBP de renseignements sur ces autorités; il peut s'agir toutefois d'ordonnances de service communautaire émises par le système judiciaire, par exemple.
    9. Ces moyennes se rapportent à l'organisme auquel les répondants ont consacré le plus d'heures de bénévolat. Les heures de bénévolat consacrées à d'autres organismes ne sont pas prises en compte.
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