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Feuillet d’information : Les homicides dans la famille

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La section qui suit porte sur les homicides entre conjoints et les homicides commis par des membres de la famille à l’endroit des enfants et des jeunes ainsi qu’envers les personnes âgées (65 ans et plus).

L’Enquête sur les homicides, réalisée chaque année par le Centre canadien de la statistique juridique, permet de recueillir des renseignements détaillés déclarés par la police sur l’ensemble des homicides survenus au Canada. Dans la présente section, le terme « homicide » comprend les infractions suivantes prévues au Code criminel : le meurtre au premier degré, le meurtre au deuxième degré, l’homicide involontaire et l’infanticide.

Homicides entre conjoints

Selon les données de l’Enquête sur les homicides, les homicides entre conjoints1 représentaient 17 % des homicides résolus2 au Canada et près de la moitié (47 %) des homicides commis dans la famille en 2006.

Dans l’ensemble, les taux d’homicides entre conjoints, tant chez les hommes que chez les femmes victimes, sont en baisse depuis les 30 dernières années (1977 à 2006), tout comme la tendance générale observée au chapitre des homicides (graphique 4.1).

graphique 4.1 Les taux d’homicides entre conjoints sont généralement à la baisse depuis le milieu des années 1970

Notes : Comprend les personnes de 15 ans et plus qui sont mariées, séparées ou divorcées, ainsi que celles vivant en union libre. Exclut les conjoints de même sexe.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’être victimes d’un homicide aux mains de leur conjoint. En effet, le taux d’homicides sur une conjointe était de trois à cinq fois supérieur au taux d’homicides contre les hommes au cours de la période de 30 ans allant de 1977 à 2006. Il est important de souligner qu’en 2006, on a constaté une hausse du taux d’homicides sur des hommes aux mains de leur conjointe (tableau 4.1).

Les homicides entre conjoints mettent le plus souvent en cause des partenaires vivant en union libre

Entre 1997 et 2006, 39 % des homicides entre conjoints mettaient en cause des victimes qui vivaient en union libre (y compris les couples de même sexe), ce qui représentait la plus forte proportion des homicides entre conjoints. Cependant, les couples en union libre ne constituaient que 16 % des relations conjugales en 2006 (Statistique Canada, 2007). Environ le tiers (36 %) des homicides entre conjoints sont survenus entre des personnes mariées, suivies des personnes séparées (23 %) ou divorcées (2 %) (tableau 4.2).

Les jeunes adultes affichent les taux d’homicides entre conjoints les plus élevés, surtout lorsque la victime est une femme. Entre 1997 et 2006, la proportion de jeunes femmes de 15 à 24 ans tuées par leur conjoint était presque trois fois supérieure à celle de l’ensemble des femmes assassinées par leur conjoint (20 par rapport au taux global de 7 pour 1 million de conjointes). De même, la proportion de jeunes hommes de 15 à 24 ans tués par leur conjointe était plus de quatre fois supérieure à celle de l’ensemble des hommes (8 par rapport au taux global de 2 pour 1 million d’hommes) (graphique 4.2).

graphique 4.2 Les jeunes femmes sont les plus à risque de se faire tuer par un conjoint, 1997 à 2006

Notes : Taux pour 1 million de conjoints mariés, séparés ou divorcés et de conjoints de fait, âgés de 15 ans et plus, selon les estimations de population de la Division de la démographie de Statistique Canada. Les homicides entre conjoints déclarés par la police incluent un petit nombre de victimes qui étaient des conjoints de fait séparés. Comme les estimations démographiques n’étaient pas disponibles pour cette sous-population, il se peut que les taux globaux d’homicides entre conjoints soient légèrement surestimés. Sept partenaires de même sexe ont été exclus de l’analyse, car les estimations de population n’étaient pas disponibles.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Tableau 4.3 Nombre moyen de victimes et taux d’homicides entre conjoints au Canada, selon la province et le territoire, 1997 à 2006

La plupart des hommes tués par leur conjointe ont été poignardés, alors que les femmes victimes étaient tout aussi susceptibles d’avoir été poignardées à mort que tuées avec une arme à feu

Les méthodes employées pour tuer le conjoint varient selon le sexe de la victime. Entre 1997 et 2006, la méthode la plus souvent utilisée pour tuer les hommes était un coup de couteau (69 %). En revanche, les femmes victimes d’un homicide entre conjoints étaient tout aussi susceptibles d’avoir été poignardées que tuées au moyen d’une arme à feu (la proportion s’établissait à 30 % pour chaque méthode). Une plus forte proportion de femmes que d’hommes victimes de violence conjugale ont été assassinées par l’usage de la force physique, comme les coups, l’étranglement, la suffocation ou la noyade (36 % des femmes victimes par rapport à 11 % des hommes victimes) (tableau 4.4).

Au cours de la dernière décennie, le taux d’homicides entre conjoints commis au moyen d’une arme à feu a diminué de près de 50 %, étant passé de 1,14 pour 1 million de conjoints à 0,59 pour 1 million de conjoints. En 1996, on a enregistré 27 homicides entre conjoints perpétrés à l’aide d’une arme à feu, comparativement à 16 homicides en 2006 (graphique 4.3).

graphique 4.3 Les taux d’homicides entre conjoints commis avec une arme à feu sont en baisse, 1974 à 2006

Notes : Taux pour 1 million de conjoints mariés, séparés ou divorcés et de conjoints de fait, âgés de 15 ans et plus, selon les estimations de population de la Division de la démographie de Statistique Canada. Les partenaires de même sexe ont été exclus de l’analyse, car les estimations de population n’étaient pas disponibles.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Homicides dans la famille sur les enfants et les jeunes3

En 2006, on a enregistré 60 homicides sur des enfants et des jeunes de moins de 18 ans à l’étendue du Canada. Six homicides sur 10 contre les enfants et les jeunes ont été commis par un membre de la famille en 2006 (36 homicides), comparativement à 27 % des homicides commis par une personne non apparentée, y compris les connaissances et les amis (16). Les 13 % restants d’homicides sur les enfants (8) n’étaient pas résolus.

À quelques exceptions près, le taux d’homicides perpétrés sur des enfants et des jeunes par un membre de la famille demeure toujours plus élevé que le taux d’homicides commis par une personne non apparentée (graphique 4.4). La proportion d’homicides commis par un membre de la famille a diminué en 2005 pour s’établir à un peu plus de 3 homicides pour 1 million d’enfants et de jeunes; il s’agit du taux le plus faible noté en 33 ans.

graphique 4.4 Les taux d’homicides dans la famille contre des enfants et des jeunes sont plus élevés que ceux commis hors de la famille, 1974 à 2006

Notes : Exclut les homicides pour lesquels la police a indiqué que le lien de l’auteur présumé avec la victime était inconnu. Taux pour 1 million d’enfants et de jeunes (0 à 17 ans), selon les estimations de population de la Division de la démographie de Statistique Canada.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Les parents sont responsables de la plupart des homicides dans la famille sur les enfants et les jeunes

La majorité des homicides perpétrés sur des enfants de moins de 18 ans par un membre de la famille sont commis par les parents. Au cours des trois dernières décennies (1977 à 2006), 90 % des victimes de moins de 18 ans d’un homicide commis par un membre de la famille ont été tuées par un de leurs parents4.

Par ailleurs, les pères sont plus susceptibles que les mères d’être les auteurs du crime (graphique 4.5). Entre 1997 et 2006, 56 % des enfants victimes d’un homicide par un membre de la famille ont été assassinés par leur père, 33 %, par leur mère et les 10 % restants, par un autre membre de la famille, y compris les frères et les soeurs, les grands-parents, les cousins, les cousines ou un membre de la famille étendue5.

graphique 4.5 Les pères sont responsables de la majorité des homicides dans la famille contre des enfants et des jeunes, 1997 à 2006

Notes : En raison de l’arrondissement, la somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100. L’analyse des caractéristiques des auteurs présumés est fondée sur un sous-ensemble de victimes tuées par une seule personne, lequel représentait 95 % du nombre total d’homicides dans la famille contre des enfants et des jeunes entre 1997 et 2006. Les pères et les mères comprennent les parents naturels et adoptifs, les beaux-parents et les parents en famille d’accueil. « Autre membre de la famille » comprend les frères et soeurs, les cousins et cousines et tous les autres membres de la famille liés à la victime par le sang, par mariage ou par adoption.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides

Les nourrissons sont les plus susceptibles d’être victimes d’un homicide par un membre de la famille

Entre 1997 et 2006, environ le quart (26 %) des enfants et des jeunes tués par un membre de leur famille étaient des nourrissons (moins d’un an). Le risque est légèrement plus élevé chez les garçons que chez les filles. Pendant la période décennale la plus récente, la proportion de bébés garçons tués par un membre de la famille se situait en moyenne à 35 pour 1 million de nourrissons de sexe masculin, comparativement à 27 pour 1 million de nourrissons de sexe féminin (graphique 4.6).

graphique 4.6 Les nourrissons sont plus à risque d’être victimes d’un homicide aux mains d’un membre de la famille, 1997 à 2006

Note : Taux pour 1 million d’enfants et de jeunes (0 à 17 ans), classés selon le sexe et le groupe d’âge de la victime, estimations de population de la Division de la démographie de Statistique Canada.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Les méthodes employées par les membres de la famille pour commettre un homicide sur des enfants de moins de 18 ans variaient selon l’âge de la victime (tableau 4.5). Les membres de la famille qui tuent de jeunes enfants (0 à 6 ans) sont plus susceptibles d’avoir recours à la force physique (p. ex. l’étranglement, les coups ou le syndrome du nourrisson secoué). Les enfants plus vieux et les jeunes (7 à 17 ans) sont plus souvent assassinés à l’aide d’une arme (p. ex. un couteau ou une arme à feu).

Homicides dans la famille sur les personnes âgées

Les données de l’Enquête sur les homicides indiquent que le taux d’homicides est plus faible chez les aînés que chez les personnes de moins de 65 ans. Cette tendance correspond aux taux de criminalité globaux déclarés par la police, qui révèlent que les Canadiens âgés font partie du groupe d’âge qui est le moins susceptible d’être victimisé.

En 2006, 30 homicides ont été commis sur des personnes âgées (18 hommes et 12 femmes). La moitié de ces homicides ont été commis par un membre de la famille, le quart (26 %), par une connaissance et 13 %, par un étranger. Les homicides restants n’étaient pas résolus.

Les homicides perpétrés par un membre de la famille sur des personnes âgées représentaient une proportion relativement faible (2,5 %) de l’ensemble des homicides survenus au Canada (605) en 2006. À quelques exceptions près, au cours des trois dernières décennies (1977 à 2006), le taux d’homicides commis par un membre de la famille sur les personnes âgées est demeuré plus faible que le taux d’homicides commis par une personne non apparentée (graphique 4.7).

graphique 4.7 On note un resserrement de l’écart entre les taux d’homicides commis dans la famille et hors de la famille sur des personnes âgées (65 ans et plus), 1977 à 2006

Note : Taux pour 1 million de personnes âgées (65 ans et plus), selon les estimations de population de la Division de la démographie de Statistique Canada.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Les homicides sur les femmes âgées commis par un membre de la famille sont le plus souvent perpétrés par le conjoint ou le fils adulte

Les homicides sur les femmes âgées commis par un membre de la famille étaient le plus souvent perpétrés par le conjoint (40 %) ou le fils adulte (34 %) de la victime. Les hommes âgés victimes d’un homicide par un membre de la famille ont été le plus souvent tués par leur fils ou leur beau-fils adulte (61 %) (graphique 4.8).

graphique 4.8 Les personnes âgées sont plus susceptibles d’être tuées par un conjoint ou un fils adulte, 1997 à 2006

0 zéro absolu ou valeur arrondie à zéro
Notes : En raison de l’arrondissement, la somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100. Comprend les conjoints mariés, séparés ou divorcés, les conjoints de fait et les conjoints de même sexe. Comprend les enfants naturels, adoptés, les beaux-fils et les belles filles et les enfants en famille d’accueil. Comprend les frères et soeurs naturels, les demi-frères et demi-soeurs, ainsi que les frères et soeurs par alliance, par adoption ou en famille d’accueil. « Autre membre de la famille » comprend les petits-enfants, les tantes et les oncles, les neveux et les nièces, les cousins et les cousines et tous les autres membres de la famille liés à la victime par le sang, par mariage ou par adoption.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Les homicides commis sur des aînés (65 ans et plus) par un membre de la famille étaient surtout motivés par la frustration, la colère ou le désespoir (34 %), suivis d’une dispute (29 %). Par comparaison, le profit financier était le motif apparent le plus courant des homicides commis sur des aînés par des personnes non apparentées (34 %) (tableau 4.6).

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Notes

  1. Les homicides entre conjoints mettent en cause des personnes mariées, séparées ou divorcées, ainsi que des personnes qui vivent en union libre (y compris les conjoints de même sexe).
  2. Les homicides résolus sont ceux pour lesquels au moins un auteur présumé a été identifié par la police.
  3. Dans la présente section, le terme « enfants » renvoie à l’ensemble des enfants (biologiques et adoptés) de la victime et comprend les enfants et les jeunes de moins de 18 ans. Il se pourrait que les homicides sur les enfants et les jeunes soient sous-déclarés, puisque certains décès causés par des blessures intentionnelles peuvent être classés par erreur dans la catégorie des causes de décès naturelles ou indéterminées.
  4. Y compris les beaux-parents et les parents adoptifs.
  5. Lié à la victime par le sang, par mariage ou par adoption.