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Chapitre 11: Les femmes âgées

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Une population en croissance rapide

Les femmes de 65 ans et plus constituent l’un des segments de la population féminine au Canada dont la croissance est la plus rapide. En 2004, on estimait à 2,3 millions le nombre de femmes âgées. Ce nombre représente une hausse de 26 % par rapport à 1991 et à 72 % par rapport à 1981. En effet, le taux de croissance du nombre de femmes âgées a été deux fois plus élevé que celui des femmes de moins de 65 ans au cours des deux dernières décennies (tableau 11.1).

Tableau 11.1 Population des personnes de 65 ans et plus, 1921 à 2004 et projections jusqu’en 2051

Il résulte de ces tendances, dans l’ensemble de la population féminine que la proportion de femmes âgées a fait un bond énorme ces dernières décennies. En 2004, les femmes de 65 ans et plus constituaient 15 % de la population totale, comparativement à 13 % en 1991, à 9 % en 1971 et à seulement 5 % en 1921.

On prévoit une croissance encore plus rapide de la population féminine de 65 ans et plus au cours des prochaines décennies, surtout lorsque les femmes nées durant la période du baby-boom — entre 1946 et 1965 — atteindront l’âge de 65 ans au début de la prochaine décennie. Selon les projections de Statistique Canada1 d’ici 2016, 18 % de la population féminine aurait 65 ans et plus, et à partir de 2031, 1 Canadienne sur 4 serait une personne âgée.

En fait, la population âgée au Canada est composée majoritairement de femmes. En 2004, elles représentaient 57 % des Canadiens de 65 ans et plus, alors qu’elles formaient un peu plus de la moitié (51 %) des Canadiens de 55 à 64 ans et 50 % ou moins de ceux de moins de 55 ans (graphique 11.1).

Graphique 11.1 Femmes en pourcentage de la population, selon l’âge, 2004

Les femmes constituent même une plus grande partie des segments plus âgés de la population âgée. En 2004, elles représentaient 69 % des personnes de 85 ans et plus et 59 % de celles de 75 à 84 ans, comparativement à 53 % de celles de 65 à 74 ans. Le fait que les femmes constituent une part si disproportionnée des segments très âgés de la population a des répercussions importantes. La cohorte de femmes de 85 ans et plus est le segment de la population féminine âgée dont la croissance est la plus rapide; les personnes de ce groupe d’âge ont tendance également à être les plus vulnérables à de graves problèmes de santé. En outre, elles sont les plus susceptibles de vivre seules et elles ont besoin du soutien social de leur famille et de la collectivité.

L’espérance de vie est à la hausse

Les femmes prédominent maintenant chez les personnes âgées au Canada, en grande partie en raison de leur espérance de vie, qui a augmenté plus rapidement que celle des hommes durant la majeure partie du vingtième siècle. En 2002, une femme de 65 ans pouvait espérer vivre, en moyenne, encore 20,6 années, soit sept ans de plus qu’en 1921. Par contre, l’espérance de vie d’un homme de 65 ans n’a augmenté que de quatre ans au cours de la même période. Il s’ensuit que les femmes de 65 ans peuvent actuellement espérer vivre, en moyenne, trois ans de plus que leurs homologues de sexe masculin (tableau 11.2).

Tableau 11.2 Espérance de vie des femmes et des hommes de 65 ans, 1921 à 2002

On a constaté avant 1981 la différence la plus importante quant à l’espérance de vie des femmes et des hommes âgés. Entre 1921 et 1981, l’espérance de vie des femmes de 65 ans a augmenté de plus de cinq ans, alors que celle des hommes n’a crû que d’environ un an et demi. Par contre, depuis 1981, l’espérance de vie des femmes âgées a augmenté d’un peu plus d’un an et demi, soit presque une année entière de moins que le changement comparable chez les hommes.

Par ailleurs, la proportion de la population âgée représentée par les femmes a légèrement diminué ces dernières années. En effet, les femmes constituaient 57 % de l’ensemble de la population âgée en 2004, comparativement à 58 % en 1991. On prévoit aussi que la proportion de femmes dans la population des 65 ans et plus diminuera encore au cours des deux prochaines décennies. Selon les projections de Statistique Canada, la proportion de femmes au sein de la population âgée chuterait à un peu plus de 54 % d’ici 2031. Ce chiffre, toutefois, devrait rester à ce niveau pour le reste de la première moitié du siècle (tableau 11.1).

La plupart des femmes âgées vivent dans un ménage privé avec leur famille

La grande majorité des femmes âgées vivent à la maison dans un ménage privé. En 2001, 91 % des femmes de 65 ans et plus vivaient à la maison, bien que cette proportion soit inférieure à celle de leurs homologues de sexe masculin, dont 95 % vivaient à la maison cette année-là (graphique 11.2).

Graphique 11.2 Pourcentage des femmes et des hommes vivant dans un ménage ordinaire, selon l’âge, 2001

Il n’est pas étonnant que les aînées les moins âgées soient plus susceptibles de vivre à la maison que leurs homologues plus âgées. En fait, presque toutes les femmes de 65 à 74 ans (98 %) vivaient à la maison, comparativement à seulement 65 % de celles de 85 ans et plus en 2001.

En outre, il existe un écart particulièrement important entre les proportions de femmes et d’hommes âgés dans les groupes plus âgés vivant à la maison. En 2001, 65 % des femmes de 85 ans et plus vivaient dans un ménage privé, comparativement à 78 % de leurs homologues de sexe masculin. Par contre, la proportion de femmes de 75 à 84 ans vivant à la maison n’était que légèrement inférieure à celle des hommes du même groupe d’âge — 91 % par rapport à 94 % —, alors qu’il n’y avait presque pas de différence dans la proportion de femmes et d’hommes de 65 à 74 ans vivant à la maison.

La majorité des femmes âgées qui vivent dans un ménage privé habitent avec leur famille, soit en tant que chef de famille ou conjointe, soit avec des membres de leur famille élargie, soit au sein de la famille d’une fille ou d’un fils. En 2001, 60 % des femmes de 65 ans et plus vivaient avec des membres de leur famille; 43 % vivaient avec leur époux, alors qu’un faible pourcentage (1 %) habitaient avec leur partenaire en union libre et 8 % étaient des mères seules. En outre, plus de 150 000 femmes âgées — 8 % du total — vivaient avec des membres de leur famille élargie (tableau 11.3).

Tableau 11.3 Situation familiale des femmes et des hommes, selon l’âge, 2001

Les femmes âgées sont beaucoup moins susceptibles que leurs homologues de sexe masculin de vivre avec un partenaire. En effet, 44 % des femmes de 65 ans et plus, comparativement à 76 % des hommes de ce groupe d’âge, vivaient à la maison avec leur époux ou leur partenaire en union libre en 2001. Par contre, les femmes âgées étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes âgés à être un parent seul. Cette année-là, 8 % des femmes de 65 ans et plus étaient dans la catégorie des mères seules, alors que seulement 2 % des hommes âgés étaient des pères seuls.

Les femmes âgées sont aussi beaucoup plus susceptibles que les hommes âgés de vivre avec des membres de leur famille élargie. En 2001, 8 % des femmes de 65 ans et plus vivaient avec des membres de leur famille élargie, comme au sein de la famille d’une fille ou d’un fils, comparativement à 3 % des hommes âgés.

Il n’est pas étonnant que la structure familiale des femmes âgées varie considérablement selon le groupe d’âge. En 2001, seulement 12 % des femmes de 85 ans et plus vivaient avec un partenaire, alors que c’était le cas de plus de la moitié des femmes de 65 à 74 ans, soit 57 %. Par contre, les femmes de 85 ans et plus étaient proportionnellement beaucoup plus nombreuses que leurs homologues plus jeunes à vivre avec des membres de leur famille élargie. Cette même année, 15 % des femmes de 85 ans et plus habitaient avec des membres de leur famille élargie, par rapport à 6 % de celles de 65 à 74 ans.

Les femmes âgées sont nombreuses à vivre seules

Bien que la plupart des femmes âgées vivent avec leur famille, un nombre important d’entre elles habitent seules. En 2001, près de 800 000 femmes de 65 ans et plus vivaient seules, soit 38 % des femmes âgées. Par contre, seulement 17 % des hommes de 65 ans et plus habitaient seuls.

Les femmes plus âgées sont particulièrement susceptibles de vivre seules. En 2001, 59 % des femmes de 85 ans et plus et 47 % de celles de 75 à 84 ans vivaient seules, comparativement à 29 % des femmes de 65 à 74 ans. En outre, à tous les âges, les femmes âgées étaient généralement deux fois plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin de vivre seules.

La situation familiale des femmes âgées nées à l’étranger est différente

Il existe des différences intéressantes dans la situation familiale des femmes âgées nées à l’étranger par rapport à celles qui sont nées au Canada. Plus particulièrement, les immigrantes âgées, surtout celles qui sont arrivées récemment, sont beaucoup plus susceptibles que les autres femmes de 65 ans et plus de vivre avec des membres de leur famille élargie. En 2001, 35 % des immigrantes de 65 ans et plus arrivées au Canada durant la décennie précédente vivaient avec des membres de leur famille élargie, comparativement à 13 % des femmes âgées nées à l’étranger et à seulement 5 % des femmes âgées nées au Canada (tableau 11.4).

Tableau 11.4 Situation familiale des femmes et des hommes de 65 ans et plus, selon le statut d’immigrant, 2001

D’autre part, les femmes âgées nées à l’étranger sont proportionnellement moins nombreuses que celles nées au Canada à vivre seules. En 2001, 31 % des femmes de 65 ans et plus nées à l’étranger habitaient seules, par rapport à 41 % de leurs homologues nées au Canada. Parmi les femmes âgées nées à l’étranger, celles qui sont arrivées récemment sont les moins susceptibles de vivre seules. Cette même année, seulement 12 % des immigrantes de 65 ans et plus arrivées au Canada dans les années 1990 habitaient seules.

Les personnes âgées vivant dans un établissement

Alors que la plupart des femmes âgées vivent dans un ménager privé, un nombre important d’entre elles résident dans un établissement. En 2001, plus de 200 000 femmes de 65 ans et plus — 9 % des femmes âgées au Canada — vivaient dans un établissement. En effet, les femmes âgées sont deux fois plus nombreuses que leurs homologues de sexe masculin à vivre dans un établissement; cette année-là, seulement 5 % des hommes de 65 ans et plus étaient résidents d’un établissement (tableau 11.5).

Tableau 11.5 Femmes et hommes vivant dans un établissement, selon l’âge, 2001

Parmi les femmes âgées, celles des groupes d’âge plus avancé sont les plus susceptibles de vivre dans un établissement. En effet, 35 % des femmes de 85 ans et plus vivaient dans un établissement en 2001, comparativement à 9 % des femmes de 75 à 84 ans et à seulement 2 % de celles de 65 à 74 ans.

Les femmes plus âgées sont aussi proportionnellement beaucoup plus nombreuses que leurs homologues de sexe masculin à vivre dans un établissement. En 2001, 35 % des femmes de 85 ans et plus vivaient dans un établissement, par rapport à 22 % des hommes de ce groupe d’âge. Les femmes de 75 à 84 ans étaient aussi un peu plus susceptibles que les hommes de ce groupe d’âge d’habiter dans un établissement, soit 9 % par rapport à 6 %. Par contre, on n’observe aucune différence quant à la proportion de femmes et d‘hommes de 65 à 74 ans vivant dans un établissement.

La plupart des femmes âgées vivant dans un établissement se trouvent dans des foyers de soins spéciaux pour les personnes âgées et les malades chroniques. En 2001, 4 % des femmes de 65 ans et plus vivaient dans un hôpital pour malades chroniques, tandis que 3 % résidaient dans des foyers de soins infirmiers. Par ailleurs, 2 % des femmes de 65 ans et plus vivaient dans une résidence pour personnes âgées, alors que moins de 1 % résidaient dans un établissement religieux.

Hausse du taux de mortalité chez les femmes âgées

Le fait que l’écart entre l’espérance de vie des femmes et des hommes âgés a diminué au cours des deux dernières décennies fait ressortir, en partie, les différences entre les taux de mortalité de ces deux groupes. En effet, après des années de recul constant, on a enregistré une hausse du taux de mortalité des femmes de 65 ans et plus depuis quelques années. Entre 1996 et 2004, le taux de mortalité des femmes de 65 ans et plus a augmenté de 3 %, compensant un recul semblable au cours de la période de 1980 à 1996. En fait, le taux de mortalité global des femmes âgées en 2002 était presque le même qu’en 1980. Par contre, le taux de mortalité des hommes de 65 ans a diminué de 19 % entre 1980 et 2002, incluant un recul de 7 % au cours de la période de 1996 à 2002 (graphique 11.3).

Graphique 11.3 Taux de mortalité des femmes et des hommes de 65 ans et plus, 1980, 1996 et 2004

Toutefois, les taux de mortalité des femmes âgées sont toujours considérablement inférieurs à ceux des hommes âgés. En 2004, on a dénombré un peu plus de 4 000 décès pour 100 000 femmes de 65 ans et plus, soit 18 % de moins que la proportion d’hommes âgés, qui s’établissait à près de 4 800. En 1980, cependant, le taux de mortalité des femmes âgées était de 46 % inférieur à celui de leurs homologues de sexe masculin, alors que la différence était de plus de 31 % dans la récente période de 10 ans, c’est-à-dire en 1996.

Les maladies du coeur et le cancer sont les principales causes de décès

Les maladies du coeur et le cancer sont à l’origine de presque exactement la moitié de tous les décès des femmes âgées au Canada. En 2002, les maladies du coeur ont été la cause de 26 % de l’ensemble des décès des femmes de 65 ans et plus, tandis que 24 % des décès étaient attribuables au cancer. D’autre part, les accidents cérébrovasculaires et les maladies respiratoires ont représenté, dans chaque cas, un peu moins de 10 % de tous les décès des femmes âgées, alors que 32 % de ces décès sont attribuables à toutes les autres maladies et affections combinées (graphique 11.4).

Graphique 11.4 Causes principales de décès chez les femmes et chez les hommes de 65 ans et plus, 2002

On a toutefois observé des différences considérables dans les tendances à long terme en ce qui concerne les décès imputables aux maladies du coeur et au cancer chez les femmes âgées. Par exemple, le taux de mortalité en raison de la maladie du coeur chez les femmes âgées était de 37 % de moins en 2002 qu’il ne l’était en 1980, alors que pour le cancer, il a augmenté de 20 % au cours de la même période (graphique 11.5).

Graphique 11.5 Taux de mortalité des femmes et des hommes de 65 ans et plus, selon certaines causes, 1980 et 2002

En outre, le taux de mortalité attribuable au cancer chez les femmes âgées a augmenté un peu plus rapidement que celui de leurs homologues de sexe masculin durant les deux dernières décennies. Entre 1980 et 2002, le taux de mortalité causée par le cancer chez les femmes âgées a augmenté de 20 %, par rapport à seulement 4 % chez les hommes âgés. En effet, alors que le taux de mortalité due au cancer chez les femmes âgées a continué d’augmenter depuis quelques années, le chiffre actuel observé chez les hommes âgés est en réalité inférieur à celui enregistré au milieu des années 1990. Pourtant, le taux de mortalité due au cancer chez les hommes âgés est actuellement de plus de 50 % supérieur à celui des femmes âgées, bien que cette différence constitue un recul par rapport au taux approximatif de 80 % enregistré durant les années 1980.

De même, la baisse des décès en raison d’une maladie du coeur chez les femmes âgées a été moins rapide que la baisse enregistrée chez leurs homologues de sexe masculin depuis quelques décennies. Entre 1980 et 2002, le taux de mortalité attribuable à une maladie du coeur chez les femmes de 65 ans et plus a diminué de 37 %, comparativement à un recul de 47 % chez les hommes âgés. Une fois encore, cependant, le taux de mortalité causée par une maladie du coeur chez les femmes âgées est actuellement toujours inférieur de 20 % à celui des hommes âgés, bien que cette différence constitue un recul par rapport au taux de 44 % et plus enregistré en 1980.

Le cancer du poumon serait en grande partie responsable de l’augmentation du taux global de mortalité due au cancer chez les femmes âgées depuis les deux dernières décennies. En effet, les taux de mortalité causée par le cancer du poumon chez les femmes de 80 ans et plus et de 70 à 79 ans, en 2002, étaient environ trois fois plus élevés qu’en 1980, bien que la proportion de femmes de 60 à 69 ans ait doublé au cours de la même période. Par contre, les décès attribuables au cancer du poumon chez les hommes de 60 à 69 ans et de 70 à 79 ans ont effectivement diminué entre 1980 et 2002, alors que chez les hommes de 80 ans et plus, ils ont augmenté mais de 28 % seulement. Pourtant, dans les trois groupes d’âge, le taux de mortalité causée par le cancer du poumon chez les femmes est actuellement bien inférieur à celui de leurs homologues de sexe masculin respectifs (tableau 11.6).

Tableau 11.6 Taux de mortalité à la suite d’un cancer chez les femmes et les hommes de 60 ans et plus, selon le type de cancer, 1980 et 2002

On a également observé des hausses du taux de mortalité due au cancer du sein chez les femmes de 80 ans et plus durant les deux dernières décennies, alors que les figures chez les femmes de 60 à 69 ans et de 70 à 79 ans ont quelque peu diminué au cours de cette période. Entre 1980 et 2002, les taux de mortalité due au cancer du sein chez les femmes de 80 ans et plus ont augmenté de 22 %, alors qu’ils ont diminué de 20 % chez les femmes de 60 à 69 ans et de 7 % chez celles de 70 à 79 ans.

La perception de la santé des personnes âgées

La plupart des femmes âgées vivant à la maison décrivent leur état de santé général en termes positifs2. En 2003, 73 % des femmes de 65 ans et plus ont déclaré que leur santé était bonne (37 %), très bonne (25 %) ou excellente (10 %), tandis que 21 % ont indiqué que leur santé était passable et seulement 6 %, qu’elle était mauvaise (tableau 11.7).

Tableau 11.7 État de santé des personnes âgées vivant dans un ménage ordinaire, 2003

Fait plutôt étonnant, il existe en réalité peu de différences quant à la probabilité que les femmes âgées de divers groupes d’âge décrivent leur état de santé général en termes négatifs. En effet, les femmes de 75 à 84 ans étaient à peu près aussi susceptibles que celles de 85 ans et plus de déclarer que leur santé était passable ou mauvaise. En 2003, environ 1 femme sur 3 faisant partie de ces deux groupes d’âge ont dit que leur état de santé était passable ou mauvais, alors que cela était le cas de 23 % des femmes de 65 à 74 ans. En fait, la grande majorité des femmes des trois groupes d’âge décrivent leur état de santé comme bon, très bon ou excellent.

Les personnes âgées souffrant d’affections chroniques

La plupart des femmes âgées déclarent que leur état de santé général est relativement bon, mais presque toutes souffrent d’une affection chronique, selon le diagnostic d’un professionnel de la santé. En 2003, 93 % des femmes de 65 ans et plus vivant dans un ménage privé souffraient d’au moins une affection chronique, comparativement à 87 % des hommes âgés (tableau 11.8).

Tableau 11.8 Pourcentage de femmes et d’hommes vivant dans un ménage ordinaire déclarant certaines affections chroniques, selon l’âge, 2003

L’arthrite ou le rhumatisme et l’hypertension sont les affections chroniques les plus courantes déclarées par les femmes âgées. Selon le diagnostic d’un professionnel de la santé, en 2003, 55 % des femmes de 65 ans et plus vivant à la maison souffraient d’arthrite ou de rhumatisme, alors que 47 % faisaient de l’hypertension. Par ailleurs, 36 % des femmes âgées avaient reçu un diagnostic d’allergies alimentaires ou autres, notamment d’allergies environnementales, alors que 26 % souffraient de problèmes de dos, 24 % de cataractes, 18 % d’une maladie du coeur, 12 % de diabète et 12 %, d’incontinence urinaire. D’autre part, des proportions moins élevées de femmes âgées ont déclaré souffrir d’asthme (8 %), de glaucome (8 %), de migraines (7 %), de bronchite chronique (6 %) ou d’ulcère de l’intestin ou de l’estomac (5 %).

En outre, un faible pourcentage de femmes âgées vivant à la maison souffrent de la maladie d’Alzheimer. En 2003, 2 % des femmes de 65 ans et plus vivant à la maison avaient reçu un diagnostic de cette maladie. L’incidence de la maladie d’Alzheimer est toutefois supérieure chez les femmes des groupes d’âge le plus avancé. Cette même année, 5 % des femmes de 85 ans et plus souffraient de la maladie d’Alzheimer, alors que ce chiffre s’établissait à 2 % chez celles de 75 à 84 ans et à moins de 1 % chez celles de 65 à 74 ans (graphique 11.6).

Graphique 11.6 Pourcentage de femmes et d’hommes de 65 ans et plus vivant dans un ménage ordinaire qui souffrent de la maladie d’Alzheimer, 2003

Les femmes plus âgées sont cependant moins susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie d’Alzheimer que leurs homologues de sexe masculin. En 2003, 5 % des femmes de 85 ans et plus vivant à la maison souffraient de cette maladie, comparativement à 9 % des hommes de ce groupe d’âge.

Les femmes âgées ayant une incapacité

Une proportion importante de la population féminine âgée a une incapacité ou un handicap à long terme. En 2001, 42 % des femmes de 65 ans et plus vivant à la maison étaient dans la catégorie des personnes ayant une incapacité. Ce pourcentage était près du double de la proportion de femmes de 55 à 64 ans, dont 22 % avaient une incapacité cette même année, et bien supérieur à celui des femmes de moins de 55 ans. Les femmes âgées étaient aussi proportionnellement plus nombreuses à avoir une incapacité que leurs homologues de sexe masculin, dont 38 % se trouvaient dans la même situation cette année-là (tableau 11.9).

Tableau 11.9 Pourcentage de femmes et d’hommes vivant dans un ménage ordinaire qui souffrent d’incapacités à long terme, selon l’âge, 2001

Il n’est pas étonnant que la proportion de femmes âgées ayant une incapacité à long terme augmente de façon radicale avec l’âge. En 2003, 72 % des femmes de 85 ans et plus avaient une incapacité ou un handicap, alors que cette proportion s’établissait à 49 % chez celles de 75 à 84 ans et à 32 % chez celles de 65 à 74 ans. En outre, dans chacun de ces groupes d’âge, les femmes étaient légèrement plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin d’avoir une incapacité.

Les femmes âgées souffrent de douleurs chroniques

Plus de 1 femme âgée sur 5 au Canada déclare souffrir de douleurs ou de malaises chroniques. En 2003, 22 % des femmes de 65 ans et plus vivant à la maison ont dit souffrir de douleurs ou de malaises chroniques. En fait, les femmes âgées sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de douleurs ou de malaises chroniques que leurs homologues de sexe masculin, dont seulement 13 % se plaignaient de ce problème (tableau 11.10).

Tableau 11.10 Pourcentage de femmes et d’hommes vivant dans un ménage ordinaire qui souffrent de malaises ou de douleurs chroniques, selon l’âge, 2003

La probabilité que les femmes âgées souffrent de douleurs ou de malaises chroniques augmente quelque peu avec l’âge. En 2003, 24 % des femmes de 75 ans et plus vivant à la maison souffraient de douleurs chroniques, comparativement à 20 % de celles de 65 à 74 ans. Une fois encore, les femmes étaient proportionnellement beaucoup plus nombreuses que leurs homologues de sexe masculin à déclarer souffrir de douleurs ou de malaises chroniques dans les deux groupes d’âge.

Les blessures chez les femmes âgées

Fait peu étonnant, les femmes âgées ne sont pas plus susceptibles que les femmes plus jeunes de se blesser assez sérieusement pour limiter leurs activités normales. En 2003, 9 % des femmes de 65 ans et plus se sont ainsi blessées, soit la même proportion que chez les femmes de 55 à 64 ans et un peu moins que chez celles de 25 à 54 ans, dont 10 % se sont blessées cette année-là. Les femmes âgées, toutefois, étaient un peu plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin — soit 9 % par rapport à 7 % — de se blesser en 2003 (tableau 11.11).

Tableau 11.11 Pourcentage de femmes et d’hommes vivant dans un ménage ordinaire qui se sont blessés au cours des 12 derniers mois, selon l’âge, 2003

Cependant, les femmes âgées faisant partie des groupes d’âge plus avancés sont proportionnellement plus nombreuses à se blesser que celles des groupes d’âge moins avancés. En fait, les femmes de 85 ans et plus sont les plus susceptibles de se blesser, quel que soit leur âge. En 2003, 14 % des femmes de 85 ans et plus vivant à la maison se sont blessées, alors que ce chiffre était 10 % ou moins pour tous les autres groupes d’âge. Par contre, les femmes de 75 à 84 ans et de 65 à 74 ans étaient à peu près aussi susceptibles que les femmes de moins de 65 ans de se blesser assez sérieusement pour limiter leurs activités normales.

Les aînées ayant un âge très avancé sont aussi environ deux fois plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin de se blesser. En 2003, 14 % des femmes de 85 ans et plus vivant dans un ménage privé se sont blessées, comparativement à 7 % des hommes de ce groupe d’âge. En fait, alors que les femmes de 85 ans et plus étaient proportionnellement beaucoup plus nombreuses à se blesser que les autres femmes âgées, les hommes de 85 ans et plus n’étaient pas plus susceptibles d’avoir subi une blessure que les autres hommes âgés.

Les femmes âgées sont nombreuses à participer à des activités physiques

Alors qu’un grand nombre de femmes âgées sont limitées dans leurs activités en raison de leur état de santé, la moitié d’entre elles participent régulièrement à une forme quelconque d’activité physique. En 2003, 50 % des femmes de 65 ans et plus ont déclaré avoir pris part régulièrement à une forme quelconque d’activité physique, tandis que 12 % ont dit le faire à l’occasion. Cependant, près de 1 femme âgée sur 3 (32 %) n’avait participé à des activités physiques que de façon sporadique (tableau 11.12).

Tableau 11.12 Fréquence de participation à une activité physique, selon l’âge, 2003

Les femmes âgées sont un peu moins susceptibles que les femmes plus jeunes ou les hommes âgés de participer à des activités physiques régulières. En 2003, 50 % des femmes de 65 ans et plus participaient régulièrement à une forme quelconque d’activité physique, alors que ce chiffre s’établissait à environ 65 % et plus chez les femmes de moins de 65 ans. Par ailleurs, près de 60 % des hommes de 65 ans et plus ont indiqué qu’ils participaient régulièrement à des activités physiques.

Les niveaux de scolarité sont peu élevés

Le niveau de scolarité des femmes âgées est relativement peu élevé. En effet, seulement 5 % des femmes de 65 ans et plus détenaient un diplôme universitaire en 2001, comparativement à 15 % des femmes de 45 à 64 ans et à 23 % de celles de 25 à 44 ans (tableau 11.13).

Tableau 11.13 Niveau de scolarité des femmes et des hommes, selon l’âge, 2001

Les femmes âgées sont aussi beaucoup moins susceptibles que leurs homologues de sexe masculin de détenir un diplôme universitaire. En 2001, 5 % des femmes de 65 ans avaient un diplôme universitaire, comparativement à 11 % des hommes âgés. Toutefois, il est probable que l’écart entre les proportions de femmes et d’hommes âgés détenant un diplôme universitaire diminuera à l’avenir, car la différence n’est pas aussi marquée entre les femmes et les hommes de moins de 65 ans. En effet, les femmes composent aujourd’hui la majorité de l’ensemble des étudiants universitaires au Canada.

Les femmes âgées sont moins susceptibles que leurs homologues de sexe masculin de détenir un diplôme universitaire, mais elles sont proportionnellement plus nombreuses à détenir un diplôme ou un certificat d’études collégiales. En 2001, 11 % des femmes de 65 ans et plus, par rapport à 8 % des hommes âgés, avaient terminé un programme d’études collégiales.

La majorité des femmes âgées d’aujourd’hui, toutefois, n’ont pas terminé leurs études secondaires. En 2001, 60 % des femmes de 65 ans et plus n’avaient pas terminé leurs études secondaires. De même, ces femmes étaient plus susceptibles que les hommes âgés de ne pas détenir de diplôme d’études secondaires.

Cependant, il convient de souligner que les possibilités de s’instruire et les installations scolaires mis à la disposition des personnes âgées d’aujourd’hui étaient considérablement plus limitées dans leur jeune âge qu’elles ne l’étaient pour les générations qui ont suivi. Par conséquent, il est à prévoir que les niveaux de scolarité des personnes âgées seront plus élevés à l’avenir qu’ils ne le sont aujourd’hui, de la même façon que les personnes âgées sont actuellement plus scolarisées qu’elles ne l’étaient dans le passé.

L’utilisation d’Internet par les femmes âgées

Un nombre relativement peu élevé de femmes âgées utilisent Internet. En 2003, seulement 14 % des femmes de 65 ans et plus ont déclaré avoir utilisé Internet au cours des 12 mois précédents, par rapport à 63 % des femmes de 45 à 64 ans, à 84 % de celles de 25 à 44 ans et à 94 % de celles de 15 à 24 ans. En outre, les femmes âgées étaient seulement la moitié moins susceptibles que les hommes de 65 ans et plus de déclarer avoir utilisé Internet au cours de l’année précédente (graphique 11.7).

Graphique 11.7 Pourcentage de femmes et d’hommes de 15 ans et plus qui ont déclaré avoir utilisé Internet au cours des 12 derniers mois, 2003

Peu de femmes âgées occupent un emploi

Une faible proportion seulement de femmes âgées font partie de la population active rémunérée. En 2004, seulement 4 % des femmes de 65 ans et plus travaillaient contre rémunération, comparativement à plus de 11 % des hommes âgés. De même, on a observé peu de changements dans la proportion de femmes âgées occupant un emploi au cours des trois dernières décennies. Par ailleurs, la proportion d’hommes âgés participant à la population active rémunérée a diminué de façon constante d’environ 15 % au milieu des années 1970 à 9 % en 2001. La part des hommes âgés occupant un emploi a toutefois augmenté au cours de cette décennie pour atteindre 11 % en 2004 (graphique 11.8).

Graphique 11.8 Pourcentage de femmes et d’hommes de 65 ans et plus occupant un emploi, 1976 à 2004

De plus, une proportion importante de femmes âgées n’ont jamais fait partie de la population active rémunérée. En 2004, 17 % des femmes de 65 ans et plus n’avaient jamais travaillé à l’extérieur de la maison, par rapport à seulement 2 % des hommes de ce groupe d’âge (graphique 11.9).

Graphique 11.9 Pourcentage de la population n’ayant jamais occupé un emploi, 2004

Cette situation est toutefois appelée à changer à l’avenir, car les femmes plus jeunes sont de nos jours proportionnellement beaucoup plus nombreuses à faire partie de la population active rémunérée que leurs homologues plus âgées. En 2004, seulement 4 % des femmes de 55 à 64 ans et seulement 3 % de celles de 25 à 54 ans n’avaient jamais occupé d’emploi à l’extérieur de la maison.

Une grande majorité de femmes âgées qui travaillent à l’extérieur de la maison sont employées à temps partiel. En 2004, 63 % des femmes de 65 ans et plus qui faisaient partie de la population active rémunérée travaillaient à temps partiel, comparativement à 37 % des hommes âgés qui étaient au travail3.

Par ailleurs, près de la moitié des femmes âgées actives sont des travailleuses autonomes. En 2004, 45 % des femmes actives de 65 ans et plus travaillaient à leur compte, bien que cette proportion soit inférieure à celle des hommes âgés qui occupaient un emploi, dont 59 % étaient des travailleurs autonomes cette même année.

On a également observé des écarts dans la répartition des professions chez les femmes et les hommes âgés qui travaillent. Les femmes âgées, par exemple, étaient proportionnellement deux fois plus nombreuses que leurs homologues de sexe masculin à occuper un emploi dans un bureau ou à travailler dans le secteur des ventes ou des services en 2004. Cette année-là, 50 % des femmes âgées actives travaillaient dans l’un de ces secteurs, comparativement à 25 % des hommes de 65 ans et plus qui travaillaient. Par contre, les femmes âgées étaient beaucoup moins susceptibles que les hommes âgés de travailler dans le domaine de l’agriculture, de la fabrication, de la construction et des transports cette même année. Elles étaient également moins nombreuses à occuper des postes de gestion.

Le bénévolat

Alors que relativement peu de femmes âgées font partie de la population active rémunérée, nombre d’entre elles demeurent actives dans leur collectivité en s’adonnant au bénévolat structuré. En 2003, plus d’un demi-million de Canadiennes de 65 ans et plus — 26 % du total — ont participé à une certaine forme de bénévolat au sein d’une organisation (graphique 11.10).

Graphique 11.10 Pourcentage de femmes et d’hommes qui font du bénévolat au sein d’une organisation officielle, selon l’âge, 2003

Les femmes de 65 à 74 ans sont un peu plus susceptibles que celles des groupes d’âge plus avancé de participer au bénévolat structuré. En 2003, 33 % des femmes de 65 à 74 ans ont participé à une certaine forme de bénévolat au sein d’une organisation, comparativement à 18 % de leurs homologues de 75 ans et plus. En fait, le taux de participation des femmes de 65 à 74 ans à des activités structurées est exactement le même que celui des hommes de ce groupe d’âge, alors que les femmes de 75 ans et plus étaient moins susceptibles de faire du bénévolat au sein d’une organisation officielle. Toutefois, un grand nombre de femmes de ce groupe d’âge ne peuvent participer à ce genre d’activités en raison de leurs limitations physiques ou de leur mauvais état de santé.

Les femmes âgées qui font du bénévolat ont tendance à consacrer davantage de temps à ces activités que les femmes plus jeunes. En 2003, 29 % des femmes bénévoles de 65 ans et plus ont consacré, en moyenne, plus de 15 heures par mois au bénévolat, comparativement à 26 % des femmes bénévoles de 55 à 64 ans et à seulement 20 % ou moins environ des femmes bénévoles de moins de 55 ans (graphique 11.11).

Graphique 11.11 Pourcentage de femmes et d’hommes bénévoles qui font plus de 15 heures de bénévolat par mois au sein d’une organisation officielle, 2003

Le revenu moyen des femmes âgées

Au Canada, les femmes âgées touchent des revenus relativement faibles. En 2003, les femmes de 65 ans et plus ont touché un revenu moyen provenant de toutes sources d’un peu plus de 20 000 $, soit presque 5 000 $ de moins que le revenu moyen des femmes ayant moins de 65 ans, et plus de 10 000 $ de moins, en moyenne, que les hommes âgés (graphique 11.12).

Graphique 11.12 Revenu moyen des femmes et des hommes, selon l’âge, 1981 et 2003

Les revenus réels des femmes âgées ont toutefois augmenté plus rapidement que ceux des autres groupes depuis le début des années 1980. En effet, le revenu annuel moyen des femmes de 65 ans et plus, en 2003, était de 32 % supérieur à ce qu’il était en 1981, compte tenu des effets de l’inflation, alors que ce chiffre pour les hommes âgés était en hausse de 24 % durant la même période, et que celui des femmes de moins de 65 ans avait augmenté de 22 %. Par ailleurs, on a observé une hausse de seulement 2 % des revenus moyens des hommes de moins de 65 ans au cours de cette période.

La dépendance aux paiements de transfert

Plus de la moitié du revenu des femmes âgées au Canada vient des programmes de paiements de transfert. En 2003, 55 % du revenu total des femmes de 65 ans et plus provenait de sources telles que la Sécurité de la vieillesse (SV), y compris les Suppléments de revenu garanti (SRG) et les allocations de conjoint, de même que le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec. En fait, les femmes âgées étaient un peu plus dépendantes des paiements de transfert que leurs homologues de sexe masculin, le revenu de 41 % d’entre eux provenant de ces sources cette année-là (tableau 11.14).

Tableau 11.14 Composition du revenu des femmes et des hommes âgés, 2003

Le programme de la SV, y compris les prestations provenant des SRG et des allocations de conjoint, constitue la partie la plus importante du total des paiements de transfert reçus par les femmes âgées. En 2003, 32 % du revenu total de ces femmes provenait du programme de la SV, y compris 24 % du revenu provenant de prestations régulières et 7 %, de prestations venant de la SRG ou des allocations de conjoint.

Par ailleurs, un peu plus de 1 dollar sur 5 reçu par les femmes âgées provient du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec. En 2003, 21 % du revenu total des femmes de 65 ans et plus venait de ces programmes. En fait, les femmes âgées ont reçu la même part de revenu de ces régimes que les hommes âgés cette annéelà. En ce qui concerne les dollars réels reçus, les femmes âgées ont touché, en moyenne, plus de 2 000 $ de moins en prestations de ces régimes que les hommes âgés.

Les régimes privés de retraite liés à l’emploi constituent également, à l’heure actuelle, une partie importante du revenu des femmes âgées. En 2003, 26 % du revenu des femmes de 65 ans et plus provenait de tels régimes. Ce pourcentage était donc inférieur à celui des hommes âgés, dont 41 % du revenu total venait de régimes de retraite privés cette même année. En ce qui concerne les dollars réels reçus, les femmes âgées ont touché, en moyenne, plus de 7 000 $ de moins, par personne, des régimes de retraite privés que les hommes âgés.

L’écart entre le montant en dollars des régimes de retraite publics et privés reçu par les femmes et les hommes âgés résulte en partie du fait que les femmes ont par le passé été moins susceptibles que les hommes de participer à la population active rémunérée et étaient donc proportionnellement moins nombreuses à cotiser à de tels régimes. De plus, étant donné que les revenus des femmes ont toujours été inférieurs à ceux de leurs homologues de sexe masculin, leurs cotisations et, par conséquent, les prestations qui en découlent, sont dans bien des cas également inférieures. Il est probable que l’écart entre la proportion du revenu des femmes et des hommes âgés provenant de régimes de retraite privés et publics soit susceptible d’être moins important à l’avenir, à mesure que les femmes sont de plus en plus nombreuses sur le marché du travail et que leurs cotisations à ces régimes continuent d’augmenter.

Une baisse du faible revenu des femmes âgées

L’une des grandes histoires d’une réussite des politiques sociales au Canada au cours des dernières décennies a été la réduction du faible revenu des femmes âgées. En 2003, seulement 9 % des femmes de 65 ans et plus vivaient dans une situation de faible revenu après impôt, comparativement à 27 % au début des années 1980, alors que les femmes âgées étaient de loin le groupe d’âge le plus susceptible d’être considéré comme ayant un faible revenu. En effet, les femmes de 65 ans et plus sont actuellement moins susceptibles que leurs homologues de moins de 65 ans de vivre dans une situation de faible revenu (tableau 11.15).

Tableau 11.15 Pourcentage de la population ayant un faible revenu après impôt, selon l’âge, 1980 à 2003

La proportion de femmes âgées touchant un faible revenu est donc encore deux fois plus élevée que celle des hommes âgés. En 2002, 9 % des femmes de 65 ans et plus, par rapport à un peu plus de 4 % de leurs homologues de sexe masculin, vivaient dans une situation de faible revenu après impôt.

Toutefois, la proportion globale relativement peu élevée de femmes âgées touchant un faible revenu, dissimule le fait que les femmes âgées vivant seules affichent encore l’un des taux les plus élevés de faible revenu au Canada. En 2003, 19 % des femmes de 65 ans et plus qui habitaient seules vivaient dans une situation de faible revenu après impôt. Par contre, seulement 2 % des femmes âgées habitant au sein d’une famille étaient considérées comme vivant dans une situation de faible revenu après impôt. De plus, les femmes âgées vivant seules étaient plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin de se retrouver dans la catégorie du faible revenu après impôt, soit 19 % par rapport à 15 % (tableau 11.16).

Tableau 11.16 Pourcentage de femmes et d’hommes aînés ayant un faible revenu après impôt, selon la situation familiale, 1980 à 2003

Cependant, l’incidence du faible revenu chez les femmes âgées vivant seules a diminué radicalement depuis le début des années 1980. En 2003, 19 % de ces femmes se retrouvaient dans la catégorie du faible revenu après impôt, comparativement à 57 % en 1980.


Notes

  1. Les projections sont fondées sur des hypothèses de croissance moyenne de la population.
  2. À noter que ces données et les sections subséquentes ne concernent que les femmes qui habitent à la maison et ne comprennent pas celles qui vivent en établissement. Étant donné que presque par définition celles qui vivent dans un établissement ont davantage de problèmes de santé que celles qui habitent à la maison, ces données ont tendance à sous-estimer l’ensemble des problèmes de santé de la population âgée.
  3. Les données publiées dans le reste de la présente section proviennent de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada.