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Chapitre 9: Les femmes immigrantes

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Une population de plus en plus diversifiée

La diversité est une des caractéristiques qui distingue la société canadienne. Au cours des deux derniers siècles, la mosaïque linguistique, culturelle et religieuse du pays a radicalement changé, faisant écho à l’arrivée de différentes vagues d’immigrants, d’abord d’Europe, puis, plus récemment, d’un grand nombre de sociétés, parmi lesquels on compte de nombreux pays non européens.

La diversité qui caractérise la société canadienne a un effet positif sur le pays. En effet, grâce à l’arrivée de vagues successives de nouveaux venus, nous nous adaptons aux compétences nouvelles et aux façons différentes de voir le monde. Cependant, la nature changeante de notre pays peut aussi contribuer à créer des tensions dans le tissu social, tandis que les différents groupes culturels luttent pour s’adapter à leur nouvel environnement social tout en essayant de préserver leur identité culturelle, et ce, dans un contexte qui évolue rapidement.

Suivant ce scénario, il est tout à fait probable que les femmes nées à l’étranger se heurtent à un ensemble particulièrement complexe d’obstacles en tentant de s’adapter à la société canadienne. D’une part, elles doivent composer avec tous les problèmes qu’entraîne l’adaptation à un mode de vie complètement nouveau pour plusieurs d’entre elles. D’autre part, il se peut aussi que ces femmes aient à surmonter bien des inégalités entre les sexes, auxquelles les Canadiennes font face depuis toujours.

La population des femmes nées à l’étranger croît rapidement

Le mouvement considérable d’immigration observé au pays au cours des dernières décennies constitue sans doute l’aspect le plus important de la diversité grandissante de la société canadienne. Ainsi, près de 1 femme sur 5 vivant actuellement au Canada est née hors du pays. En 2001, 2,8 millions de femmes nées à l’étranger vivaient au Canada. Ensemble, elles formaient 19 % de la population féminine du pays cette année-là.

En fait, ces dernières années, la population des femmes nées à l’étranger vivant au Canada augmente beaucoup plus rapidement que celle des Canadiennes de naissance. Par exemple, entre 1996 et 2001, le nombre de femmes nées à l’étranger s’est accrue de 10 %, soit près de quatre fois plus que celui des femmes nées au Canada, qui a augmenté de moins de 3 % par année au cours de la même période (graphique 9.1).

Graphique 9.1 Taux de croissance des populations de femmes nées à l’étranger et de celles nées au Canada, 1996 à 2001

Il en résulte que la part de la population féminine constituée de femmes nées à l’étranger est actuellement plus élevée qu’elle ne l’a été en plus d’un demi-siècle. En 2001, les femmes nées hors du pays représentaient 19 % des femmes vivant au Canada, comparativement à 16 % en 1991 et à 14 % en 1951. Toutefois, la part de la population féminine que représente les femmes nées hors du pays demeure moins élevée que dans les années 1920 et 1930, où plus de 20 % des femmes vivant au Canada étaient nées hors du pays (graphique 9.2).

Graphique 9.2 Pourcentage de femmes nées à l’étranger, 1921 à 2001

Mouvements d’immigration accrus dans les années 1990

L’augmentation récente de la taille de la population des femmes nées à l’étranger découle, en partie, des niveaux d’immigration relativement élevés au cours de la dernière décennie. Par exemple, depuis le début des années 1990, près de 225 000 immigrants ont été admis au pays chaque année en moyenne, comparativement à seulement quelque 126 000 par année au cours de la décennie précédente en moyenne (graphique 9.3).

Graphique 9.3 Immigrants arrivés au Canada entre 1980 et 2003

Il convient toutefois de souligner que cette croissance de la taille relative de la population née à l’étranger s’explique aussi par une diminution du taux de natalité au Canada au cours des dernières décennies. En fait, l’immigration représente actuellement à peu près la moitié de toute la croissance démographique au Canada. De plus, selon les projections, la croissance démographique serait entièrement attribuable à l’immigration d’ici la deuxième décennie du nouveau siècle.

Légèrement plus de la moitié des personnes qui immigrent au Canada sont des femmes. Par exemple, de 1994 à 2003, un peu plus de 1,1 million de femmes ont été admises au Canada en tant qu’immigrantes. Ces femmes représentaient 51 % des immigrants admis au Canada au cours de cette période (tableau 9.1).

Tableau 9.1 Immigrants arrivant au Canada, selon la catégorie d’immigrant, 1994 à 2003

L’immigration au Canada

Au Canada, la population de personnes nées à l’étranger comprend les immigrants qui ont obtenu le statut d’immigrant admis, qu’ils aient ou non la citoyenneté canadienne. Il faut toutefois souligner que les enfants nés au Canada de parents immigrants ne sont pas inclus dans la population des immigrants.

Le nombre d’immigrants qui arrivent au Canada chaque année dépend en grande partie des politiques gouvernementales régissant les admissions. Depuis la fin des années 1970, l’orientation de la politique du Canada en matière d’immigration repose sur trois grands objectifs : (1) réunir les familles; (2) stimuler le développement d’une économie florissante dans toutes les régions du Canada; (3) remplir les obligations juridiques internationales du Canada et maintenir des traditions humanitaires à l’endroit des réfugiés. Ces objectifs ressortent dans les principales catégories selon lesquelles les gens sont admis au Canada chaque année à titre de résidents permanents : la catégorie de la famille, la catégorie de la composante économique et la catégorie des réfugiés.

La catégorie de la famille regroupe les personnes dont la venue au Canada est parrainée par de proches parents qui vivent déjà au pays. Les immigrants de la composante économique sont des travailleurs qualifiés et des gens d’affaires, par exemple des investisseurs, des entrepreneurs et des travailleurs autonomes, de même que leur conjoint et les personnes à leur charge. Les immigrants de cette catégorie sont sélectionnés en fonction de leurs compétences sur le marché du travail. Depuis 1967, les travailleurs qualifiés sont évalués d’après un système de « points » fondé sur des critères comme l’âge, le niveau de scolarité, la formation, les compétences professionnelles, la demande relative à leur profession au Canada, le fait d’avoir un emploi réservé et la connaissance de l’anglais ou du français.

La catégorie des réfugiés comprend les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas retourner dans leur pays d’origine par crainte d’être persécutées pour des motifs raciaux ou religieux ou des questions de nationalité, d’opinion publique ou d’appartenance à un groupe social particulier. En outre, la catégorie des réfugiés comprend les personnes déplacées à cause de situations d’urgence et celles à qui le Canada a accordé un statut spécial pour des motifs humanitaires.

Il convient aussi de souligner la nécessité de faire preuve d’une grande circonspection en comparant les tendances globales de la population née à l’étranger et celles du reste de la population. Il est notamment difficile d’imputer les facteurs de causalité parce que les données présentées dans le présent chapitre n’ont pas fait l’objet d’une pondération qui permettrait de tenir compte des différences ayant a trait à des variables clés comme l’âge et l’éducation.

La plupart des femmes viennent au Canada avec leur conjoint ou leur famille

La plupart des femmes immigrent au Canada avec leur famille. Parmi toutes les femmes nées à l’étranger qui ont été admises au Canada entre 1994 et 2003, 36 % étaient considérées comme des immigrantes de la catégorie de la famille, tandis que 37 % sont venues comme conjointes ou personnes à charge d’immigrants de la composante économique. D’autre part, tout juste un peu plus de 1 immigrante sur 10 est arrivée ellemême comme immigrante de la composante économique, tandis que 10 % ont été admises comme réfugiées.

Toutefois, le nombre de femmes admises au Canada comme réfugiées a légèrement baissé ces dernières années. En 2003, près de 11 600 réfugiées ont été admises au Canada, comparativement à 13 000 en 2001 et à 14 000 en 2000. Le nombre actuel de réfugiées admises au pays est cependant plus élevé qu’à la fin des années 1990, où moins de 11 000 femmes en moyenne étaient admises au Canada comme réfugiées chaque année (graphique 9.4).

Graphique 9.4 Femmes admises au Canada en tant que réfugiées, 1994 à 2003

En outre, les immigrantes sont un peu moins susceptibles que les immigrants de sexe masculin d’être admises au Canada comme réfugiées. Entre 1994 et 2003, 10 % des immigrantes ont été admises au Canada pour des motifs humanitaires, comparativement à 13 % des immigrants de sexe masculin (tableau 9.1).

De plus, les immigrantes sont proportionnellement trois fois moins nombreuses environ à être admises au Canada comme requérantes principales de la composante économique. Par exemple, de 1994 à 2003, seulement 11 % des immigrantes faisaient partie de cette catégorie, comparativement à 33 % des arrivants de sexe masculin. Par contre, les immigrantes sont nettement plus susceptibles que les immigrants d’être admises au Canada comme membres de la famille. Entre 1994 et 2003, 72 % des immigrantes sont venues au Canada comme immigrantes de la catégorie de la famille ou comme conjointes ou personnes à charge de requérants de la composante économique, alors que c’était le cas d’un peu plus de 50 % seulement de leurs homologues de sexe masculin.

Un bon nombre d’immigrantes sont arrivées récemment

La plus grande part de la population des femmes nées à l’étranger sont arrivées au pays au cours de la dernière décennie. En 2001, on dénombrait au Canada près de 1 million de femmes nées à l’étranger qui étaient arrivées au pays entre 1991 et 2001. Ces immigrantes récentes constituaient 34 % de l’ensemble des femmes nées à l’étranger vivant au Canada cette année-là. En effet, les femmes nées à l’étranger qui sont arrivées au pays durant la dernière décennie représentaient 6 % de l’ensemble de la population canadienne de sexe féminin. Parmi les autres femmes nées à l’étranger, 19 % étaient arrivées au pays entre 1981 et 1990, 17 %, dans les années 1970, 14 %, entre 1961 et 1970, et 16 %, avant 1961 (tableau 9.2).

Tableau 9.2 La population féminine née à l’étranger, selon la période d’immigration, 2001

La principale région d’origine des immigrantes est en train de changer

On observe ces dernières années un changement encore plus marqué quant au nombre de femmes nées à l’étranger qui viennent de différentes régions du monde. En fait, bien plus de la moitié (58 %) des immigrantes vivant au Canada en 2001 qui sont arrivées au pays dans les années 1990 venaient de l’Asie, y compris du Moyen-Orient, alors que c’était le cas de seulement 3 % de celles qui sont arrivées avant 1961. La tendance était semblable du côté des immigrantes venues d’Afrique. Parmi toutes les résidentes nées à l’étranger qui sont arrivées au pays durant la dernière décennie, 7 % venaient de l’Afrique, pays d’origine de moins de 1 % de celles qui sont arrivées avant 1961 (tableau 9.3).

Tableau 9.3 Région de naissance des femmes nées à l’étranger, selon la période d’immigration, 2001

De plus, la part des immigrantes qui viennent actuellement au Canada en provenance des Caraïbes ainsi que de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud est nettement supérieure à ce qu’elle était avant 1961, où l’on comptait moins de 1 % de femmes immigrantes. Par contre, les immigrantes originaires de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud représentaient 6 % des immigrantes arrivées au Canada entre 1991 et 2001, tandis que le taux correspondant était de 5 % pour les femmes des Caraïbes. Toutefois, ni l’une ni l’autre de ces proportions ne constitue un sommet pour la région en question. En effet, les immigrantes originaires des Caraïbes formaient 11 % de l’ensemble des immigrantes dans les années 1970, tandis que la part d’immigrantes venant de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud a atteint un sommet de 10 % dans les années 1980.

Parallèlement, on a observé une baisse marquée des proportions de femmes nées à l’étranger venant de régions sources traditionnelles comme le Royaume-Uni ou d’autres pays européens. En effet, seulement 19 % des immigrantes qui sont arrivées dans la décennie précédente et qui vivaient au Canada en 2001 venaient du Royaume-Uni ou d’un autre pays européen, alors que c’était le cas de 90 % des immigrantes arrivées avant 1961.

Malgré ces changements, la plus grande part des femmes nées à l’étranger qui vivent présentement au Canada sont d’origine européenne. Parmi l’ensemble des immigrantes qui vivaient au Canada en 2001, 41 % venaient du Royaume-Uni ou d’un autre pays européen, tandis que 36 % étaient originaires de l’Asie ou du Moyen-Orient. Cependant, des parts moindres provenaient des Caraïbes ou des Bermudes (6 %), de l’Amérique centrale ou de l’Amérique du Sud (6 %), de l’Afrique (5 %) ou des États-Unis (5 %).

La plupart deviennent citoyennes canadiennes

La vaste majorité des immigrantes établies au Canada sont devenues citoyennes.1 En effet, en 2001, 83 % des immigrantes admissibles à la citoyenneté étaient devenues des citoyennes naturalisées canadiennes (graphique 9.5).

Graphique 9.5 Proportion des immigrantes admissibles qui sont devenues citoyennes canadiennes, selon la période d’immigration, 2001

Fait peu étonnant, les immigrantes qui ont résidé au Canada pendant de nombreuses années sont plus susceptibles d’avoir obtenu la citoyenneté canadienne que celles qui sont arrivées plus récemment. Plus de 9 femmes sur 10 ayant immigré au pays avant 1961 étaient citoyennes canadiennes en 2001, tout comme 86 % des femmes qui avaient immigré entre 1961 et 1980, et 85 % de celles qui avaient immigré entre 1981 et 1991. Néanmoins, bien plus de la moitié (58 %) des femmes qui étaient arrivées au Canada aussi récemment qu’en 1996 et en 1997 avaient obtenu leur citoyenneté en 2001.

Toutefois, les immigrantes sont légèrement moins susceptibles que les immigrants d’avoir obtenu la citoyenneté canadienne. En 2001, 83 % des immigrantes qui vivaient au Canada et qui avaient le droit de demander la citoyenneté ont effectivement demandé leur citoyenneté, comparativement à 85 % des hommes immigrants admissibles. Parmi les immigrants récents, cependant, une proportion à peu près égale de femmes (58 %) et d’hommes admissibles (57 %) avaient obtenu la citoyenneté canadienne en 2001.

Beaucoup appartiennent à une minorité visible

Au Canada, près de la moitié des femmes nées à l’étranger sont membres d’une minorité visible. Parmi les immigrantes qui vivaient au Canada en 2001, 49 % étaient considérées comme appartenant à une minorité visible.2 Cette année-là, on dénombrait au pays près de 1,5 million de femmes nées à l’étranger qui étaient membres d’une minorité visible. Ensemble, elles formaient 9 % de la population féminine du Canada (graphique 9.6).

Graphique 9.6 Proportion des femmes nées à l’étranger appartenant aux minorités visibles, selon la période d’immigration, 2001

Il n’est pas étonnant de constater que, compte tenu des récentes tendances en ce qui a trait aux principaux pays d’origine des immigrantes vivant au Canada, les personnes récemment arrivées au pays sont beaucoup plus susceptibles d’appartenir à une minorité visible que celles qui y résident depuis plus longtemps. En effet, près des trois quarts (74 %) des femmes nées à l’étranger qui sont arrivées au Canada entre 1991 et 2001 sont membres d’une minorité visible, alors que c’est le cas de seulement 19 % de celles qui sont arrivées au pays dans les années 1960 et d’à peine 3 % de celles qui sont arrivées au Canada avant 1961.

Une population surtout urbaine

Les immigrantes vivant au Canada ont tendance à s’établir dans les principales régions métropolitaines du pays. Par exemple, en 2001, 62 % des femmes nées à l’étranger vivant au Canada habitaient à Toronto, à Vancouver ou à Montréal. Par contre, ces trois régions urbaines étaient le lieu de résidence de seulement 27 % des Canadiennes de naissance. Cette année-là, 38 % de l’ensemble des immigrantes vivaient à Toronto, tandis que 14 % résidaient à Vancouver et 11 %, à Montréal (tableau 9.4).

Tableau 9.4 La population féminine née à l’étranger dans certaines régions métropolitaines de recensement, 2001

Les immigrantes récentes sont proportionnellement encore plus nombreuses à vivre dans l’une de ces trois régions urbaines. En effet, 73 % des femmes nées à l’étranger qui sont arrivées au Canada durant la dernière décennie résidaient dans les régions métropolitaines de Toronto, de Vancouver ou de Montréal en 2001. Cette année-là, 43 % des femmes nées à l’étranger vivant au Canada s’étaient établies à Toronto, tandis que 18 % habitaient à Vancouver et 11 %, à Montréal.

Les femmes nées à l’étranger représentent une proportion particulièrement importante de la population féminine de Toronto et de Vancouver. En 2001, 45 % des résidentes de Toronto et 39 % de celles de Vancouver étaient des femmes nées hors du pays. En fait, cette année-là, 17 % de l’ensemble des résidentes de Toronto et de Vancouver étaient des immigrantes qui étaient arrivées au pays au cours de la dernière décennie (graphique 9.7).

Graphique 9.7 Pourcentage d’immigrantes dans certaines régions métropolitaines de recensement, 2001

Toutefois, les femmes nées à l’étranger constituent aussi une part relativement importante de la population féminine de plusieurs autres grandes régions urbaines. Par exemple, en 2001, le pourcentage de résidentes nées hors du pays était de 24 % à Hamilton, de 21 % à Calgary, de 18 % à Edmonton, à Montréal et à Ottawa–Gatineau, et de 17 % à Winnipeg.

Les immigrantes ont tendance à s’établir à Toronto ou à Vancouver. Cette tendance explique aussi le fait que les femmes nées à l’étranger représentent une part relativement importante de la population féminine de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. En effet, les immigrantes représentaient 27 % des résidentes des deux provinces en 2001. Cette même année, 15 % des femmes de l’Alberta étaient aussi des immigrantes, alors que la proportion correspondante était de 12 % au Manitoba et de 10 % au Québec et au Yukon. Par contre, il était bien en deçà de 10 % dans les autres provinces et territoires (graphique 9.8).

Graphique 9.8 Pourcentage de femmes immigrantes, selon la province et le territoire, 2001

Une population plus âgée

Au Canada, les femmes nées à l’étranger sont proportionnellement plus âgées, en moyenne, que l’ensemble de la population féminine. En particulier, les immigrantes sont beaucoup plus susceptibles que les Canadiennes de naissance d’être dans les âges d’activité maximale. En 2001, 67 % des femmes nées à l’étranger étaient âgées de 25 à 64 ans, comparativement à 52 % des femmes nées au pays. Cette année-là, à peu près le tiers (34 %) des immigrantes étaient âgées de 25 à 44 ans et le tiers (33 %), de 45 à 64 ans (tableau 9.5).

Tableau 9.5 Répartition de l’âge des femmes nées à l’étranger, selon la période d’immigration, 2001

Les femmes nées hors du pays sont aussi proportionnellement plus nombreuses que les autres femmes à être âgées. En 2001, 20 % des immigrantes vivant au Canada avaient 65 ans et plus, comparativement à 12 % des Canadiennes de naissance. Comme c’est le cas dans l’ensemble de la population, les femmes forment une part disproportionnée de la population âgée née à l’étranger. Cette année-là, 54 % des immigrants de 65 ans et plus qui vivaient au Canada étaient des femmes, ce qui est toutefois légèrement inférieur à la proportion de femmes (57 %) parmi les personnes âgées nées au pays.3

Par contre, les jeunes constituent une part relativement petite de la population féminine née à l’étranger. En 2001, seulement 14 % des immigrantes avaient moins de 25 ans, comparativement à 36 % des Canadiennes de naissance. Cette année-là, 6 % des immigrantes, comparativement à 22 % des non immigrantes, avaient moins de 15 ans, tandis que 8 % des immigrantes avaient entre 15 et 24 ans, comparativement à 14 % des non immigrantes.

La plupart vivent avec des membres de leur famille

La grande majorité des femmes nées à l’étranger vivent avec leur famille. En effet, en 2001, 86 % des immigrantes de 15 ans et plus vivaient dans un milieu familial quelconque. Cette même année, 59 % vivaient avec leur mari, 3 % vivaient en union libre, 9 % étaient des chefs de familles monoparentales, 10 % étaient des filles habitant avec leurs parents, tandis que 5 % restaient avec d’autres personnes apparentées (tableau 9.6).

Tableau 9.6 Situation familiale des femmes nées à l’étranger de 15 ans et plus, 2001

En fait, les femmes nées à l’étranger sont un peu plus susceptibles que les Canadiennes de naissance de vivre avec des membres de leur famille. En 2001, 86 % des immigrantes de 15 ans ou plus vivaient dans un milieu familial quelconque, comparativement à 82 % des autres femmes de ce groupe d’âge. Les femmes nées à l’étranger étaient particulièrement plus susceptibles que les Canadiennes de naissance de vivre avec leur conjoint (59 % comparativement à 45 %). Par contre, les femmes nées à l’étranger sont beaucoup moins susceptibles que les autres femmes de vivre en union libre. En 2001, 3 % des femmes de 15 ans et plus nées hors du pays vivaient en union libre, comparativement à 11 % des autres femmes.

Les femmes nées à l’étranger sont un peu plus susceptibles que les Canadiennes de naissance d’être chefs de familles monoparentales. En 2001, 9 % des femmes de 15 ans et plus nées à l’étranger étaient des chefs de familles monoparentales, ce qui représente environ un point de pourcentage de plus que la proportion enregistrée par leurs homologues nées au Canada. Toutefois, parmi les femmes nées à l’étranger, celles qui sont récemment arrivées au Canada sont un peu moins susceptibles d’être des chefs de familles monoparentales que les immigrantes qui sont au pays depuis plus longtemps. En 2001, par exemple, 8 % des immigrantes de 15 ans et plus qui sont arrivées au Canada entre 1991 et 2001 étaient des chefs de familles monoparentales.

Comme c’est le cas des Canadiennes de naissance, les femmes nées à l’étranger sont proportionnellement beaucoup plus nombreuses que leurs homologues de sexe masculin à être des parents seuls. En 2001, les femmes représentaient 83 % des parents seuls nés hors du pays, une proportion légèrement supérieure à ce qu’on observe au sein de la population non immigrante, où 81 % des parents seuls sont des femmes. Les femmes forment une part encore plus grande des parents chefs de familles monoparentales parmi les immigrants récents au Canada. En effet, en 2001, 86 % des parents seuls qui avaient immigré au Canada entre 1991 et 2001 étaient des femmes (graphique 9.9).

Graphique 9.9 Femmes, en pourcentage de l’ensemble des parents seuls, selon le statut d’immigrant, 2001

Le profil linguistique change

Au Canada, une majorité importante de femmes nées à l’étranger parlent une langue maternelle autre que l’une des deux langues officielles. En 2001, 69 % des immigrantes de 15 ans et plus avaient une langue maternelle, c’est-à-dire la première langue parlée et encore comprise, autre que l’anglais ou le français. Par contre, l’anglais était la langue maternelle de 28 % de ces femmes, tandis que seulement 3 % ont déclaré que le français était leur langue maternelle (tableau 9.7).

Tableau 9.7 Langue maternelle des femmes nées à l’étranger de 15 ans et plus, selon la période d’immigration, 2001

Une fois de plus, surtout en raison de changements dans les principaux pays d’origine des immigrantes récentes au Canada, ces dernières sont un peu plus susceptibles que les immigrantes qui résident au pays depuis plus longtemps de parler une langue maternelle autre que l’anglais ou le français. En 2001, 83 % des femmes de 15 ans et plus nées à l’étranger qui sont arrivées au Canada dans la décennie précédente parlaient une langue maternelle autre que l’une des deux langues officielles, alors que la proportion correspondante était de 73 % pour celles qui sont arrivées dans les années 1980 et d’environ 60 % pour celles qui sont arrivées au pays avant 1981.

Bien que la majorité des femmes nées à l’étranger parlent une langue maternelle autre que l’anglais ou le français, la presque totalité d’entre elles peuvent parler au moins une des langues officielles du Canada. En 2001, 92 % des femmes de 15 ans et plus nées à l’étranger ont dit pouvoir converser en anglais ou en français, ou dans les deux langues. Cette année-là, 77 % pouvaient tenir une conversation en anglais seulement, 3 % ne parlaient que le français et 11 % étaient bilingues. Par contre, 8 % des immigrantes ne pouvaient converser dans aucune des deux langues officielles (tableau 9.8).

Tableau 9.8 Connaissance des langues officielles des femmes nées à l’étranger de 15 ans et plus, selon la période d’immigration, 2001

Comme on pouvait s’y attendre, parmi les femmes nées à l’étranger, celles qui sont arrivées récemment sont un peu plus susceptibles que celles qui sont au pays depuis plus longtemps de ne pouvoir parler ni l’anglais ni le français. En 2001, 12 % des femmes nées à l’étranger qui sont arrivées au pays entre 1991 et 2001 ne pouvaient converser ni en anglais ni en français, comparativement à 9 % de celles qui sont arrivées dans les années 1980, à 7 % de celles qui sont arrivées entre 1971 et 1980, et à moins de 5 % de celles qui sont arrivées avant 1971. Néanmoins, la grande majorité des immigrantes, même parmi les plus récentes, peuvent parler l’anglais ou le français. En 2001, 88 % des immigrantes arrivées dans la décennie précédente ont dit pouvoir tenir une conversation dans au moins une langue officielle.

En outre, les femmes nées à l’étranger sont un peu plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin d’être incapables de parler une langue officielle. En 2001, 8 % des femmes de 15 ans et plus nées à l’étranger ne pouvaient converser ni en français ni en anglais, comparativement à 5 % des immigrants de sexe masculin. De même, parmi les personnes qui sont arrivées au Canada entre 1991 et 2001, 12 % des femmes, comparativement à 8 % des hommes, étaient incapables de parler l’une ou l’autre des langues officielles.

Les immigrantes âgées sont particulièrement susceptibles de ne pouvoir parler ni l’anglais ni le français. En fait, en 2001, 18 % des femmes de 65 ans et plus nées à l’étranger ne pouvaient converser dans l’une ou l’autre des deux langues officielles du Canada, alors que c’était le cas de seulement 8 % de celles de 45 à 64 ans et de 5 % ou moins de leurs cadettes. De plus, cette année-là, les immigrantes âgées étaient beaucoup plus susceptibles que leurs homologues de sexe masculin — 18 % comparativement à 11 % — de ne pouvoir tenir une conversation ni en anglais ni en français (graphique 9.10).

Graphique 9.10 Pourcentage des immigrants qui ne pouvaient parler ni l’anglais ni le français, 2001

Bien que la grande majorité des femmes nées à l’étranger puissent parler au moins une des langues officielles du Canada, une proportion importante d’entre elles parlent quand même une langue non officielle à la maison. En effet, en 2001, 47 % des femmes de 15 ans et plus nées à l’étranger parlaient le plus souvent une langue autre que l’anglais ou le français à la maison. Encore une fois, les immigrantes récentes étaient proportionnellement les plus nombreuses à parler une langue non officielle à la maison. En 2001, 68 % des immigrantes qui sont arrivées au Canada entre 1991 et 2001 parlaient le plus souvent une langue autre que l’anglais ou le français à la maison, alors que la proportion correspondante chez les immigrantes de plus longue date variait entre un peu plus de la moitié (52 %) de celles qui sont arrivées dans les années 1980 et moins du quart (23 %) de celles qui sont arrivées avant 1961 (graphique 9.11).

Graphique 9.11 Pourcentage d’immigrantes qui parlent le plus souvent une langue non officielle à la maison, par période d’immigration, 2001

Une minorité tout de même importante de femmes nées à l’étranger parlent aussi une langue autre que l’anglais ou le français au travail. En 2001, 6 % des immigrantes employées parlaient le plus souvent une langue autre que l’une des deux langues officielles au travail, tandis que 2 % parlaient une autre langue en combinaison avec l’anglais ou le français ou les deux.

Les femmes nées à l’étranger sont très scolarisées

Les femmes nées à l’extérieur du Canada sont proportionnellement plus nombreuses que les Canadiennes de naissance à avoir terminé leurs études universitaires. En 2001, 18 % des femmes nées à l’étranger avaient un grade universitaire, comparativement à 14 % de celles nées au Canada. Toutefois, les niveaux de scolarité des immigrantes étaient moins élevés que ceux des immigrants de sexe masculin, dont 24 % avaient un grade cette année-là. Par contre, parmi la population née au Canada, les femmes sont actuellement tout aussi susceptibles que les hommes d’avoir un grade universitaire (tableau 9.9).

Tableau 9.9 Niveau de scolarité des femmes nées à l’étranger de 15 ans et plus, selon la période d’immigration, 2001

De plus, les femmes nées à l’étranger sont proportionnellement plus nombreuses que les autres Canadiennes à avoir un grade d’études supérieures. En 2001, 6 % des immigrantes avaient une maîtrise ou un doctorat acquis, comparativement à 4 % des femmes nées au Canada. Une fois de plus, cependant, les femmes nées à l’étranger étaient bien moins susceptibles que les immigrants de sexe masculin d’avoir un grade d’études supérieures.

En effet, cette année-là, près de 10 % des hommes nés à l’étranger avaient un diplôme d’études supérieures. Parmi les femmes nées à l’étranger, celles qui sont arrivées récemment sont particulièrement susceptibles d’avoir des titres universitaires. En 2001, 26 % des immigrantes qui sont arrivées au Canada dans la décennie précédente étaient titulaires d’un grade universitaire, même que près de 1 sur 10 avait un grade supérieur au baccalauréat.

Il convient toutefois de souligner que les données sur le niveau de scolarité des personnes nées à l’étranger ne tiennent pas compte de la possibilité qu’elles aient atteint leur niveau le plus élevé de formation officielle une fois au Canada plutôt qu’avant leur arrivée au pays. En outre, les personnes qui ont terminé leurs études avant de venir au Canada éprouvent souvent certaines difficultés à faire reconnaître leurs titres de compétence à leur arrivée au pays.

Bien qu’un nombre relativement élevé de femmes nées à l’étranger aient des titres postsecondaires, près de 1 sur 3 n’a jamais fréquenté l’école secondaire. En 2001, 33 % des immigrantes de 15 ans et plus n’avaient pas terminé leurs études secondaires, une proportion légèrement supérieure à celle des non immigrantes (31 %). De plus, les immigrantes étaient proportionnellement plus nombreuses que leurs homologues de sexe masculin à ne pas avoir fréquenté l’école secondaire, la proportion étant de 28 %.

Par contre, les immigrantes récentes qui n’ont pas fréquenté l’école secondaire sont relativement peu nombreuses. En 2001, 27 % des femmes de 15 ans et plus nées à l’étranger qui sont arrivées entre 1991 et 2001 n’avaient pas fait d’études secondaires, comparativement à 33 % de l’ensemble des immigrantes.

Les jeunes immigrantes sont plutôt susceptibles de fréquenter l’école

Une proportion relativement importante de jeunes immigrantes fréquentent l’école. En 2001, 83 % des femmes de 15 à 19 ans nées à l’étranger fréquentaient l’école à temps plein ou à temps partiel, comparativement à 78 % de leurs homologues non immigrantes. De même, chez les femmes de 20 à 24 ans, 58 % de celles qui sont nées à l’extérieur du Canada suivaient un programme d’études quelconque cette année-là, comparativement à 50 % des Canadiennes de naissance (tableau 9.10).

Tableau 9.10 Fréquentation scolaire des femmes nées à l’étranger de 15 ans et plus, selon la période d’immigration, 2001

Dans l’ensemble, les jeunes femmes nées à l’étranger sont à peu près aussi susceptibles que leurs homologues de sexe masculin de fréquenter l’école. Par contre, dans le reste de la population, les taux de fréquentation scolaire sont nettement plus élevés chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes.

Moins susceptibles d’occuper un emploi

Les femmes nées à l’étranger sont généralement plus instruites que les Canadiennes de naissance, mais elles sont moins susceptibles d’être employées. Par exemple, chez les femmes de 25 à 64 ans, seulement 64 % de celles qui sont nées hors du pays faisaient partie de la main-d’oeuvre rémunérée en 2001, comparativement à 70 % des non immigrantes. Comme c’est le cas des autres femmes, celles qui sont nées à l’étranger sont aussi bien moins susceptibles d’occuper un emploi que leurs homologues de sexe masculin, dont 80 % faisaient partie de la main-d’oeuvre rémunérée cette année-là (graphique 9.12).

Graphique 9.12 Taux d’activité des femmes nées à l’étranger de 25 à 64 ans, selon la période d’immigration, 2001

Parmi les femmes nées à l’étranger, celles qui sont arrivées récemment au Canada sont proportionnellement les moins nombreuses à être employées. En effet, en 2001, seulement 58 % des femmes de 25 à 64 ans qui sont arrivées au Canada entre 1991 et 2001 faisaient partie de la main-d’oeuvre rémunérée, comparativement à environ 70 % ou plus de celles qui sont arrivées au pays dans les années 1970 et 1980 et à 63 % de celles qui sont arrivées au Canada entre 1961 et 1970.

En outre, comme c’est le cas des autres femmes au Canada, une proportion relativement importante de femmes nées à l’étranger travaillent à temps partiel ou une partie de l’année. En 2001, 47 % des immigrantes employées de 25 à 64 ans travaillaient principalement selon un horaire atypique. Cette proportion était légèrement supérieure à celle de leurs homologues non immigrantes, dont 45 % travaillaient surtout à temps partiel une partie de cette année-là. En outre, les femmes nées à l’étranger étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir un horaire de travail atypique que les immigrants de sexe masculin, dont seulement 34 % étaient employés principalement à temps partiel ou une partie de cette même année (tableau 9.11).

Tableau 9.11 Condition d’emploi à temps plein ou à temps partiel des femmes de 25 à 64 ans ayant travaillé dans le courant de l’année 2000, selon la période d’immigration

Parmi les immigrantes, celles qui sont arrivées le plus récemment sont proportionnellement les plus nombreuses à travailler à temps partiel. En effet, en 2001, bien plus de la moitié (56 %) des femmes employées nées à l’étranger et arrivées dans la décennie précédente travaillaient surtout à temps partiel, alors que c’était le cas de moins de 45 % des immigrantes arrivées ici avant 1991.

Concentrées dans des emplois traditionnellement féminins

Comme c’est le cas de l’ensemble de la main-d’oeuvre féminine au Canada, la majorité des travailleuses nées à l’étranger sont concentrées dans des professions traditionnellement occupées par des femmes. Par exemple, en 2001, 46 % des femmes nées à l’étranger qui participaient à la main-d’oeuvre rémunérée occupaient des postes administratifs ou de bureau, ou travaillaient dans la vente ou les services. Cette proportion était toutefois un peu moins élevée que celle des Canadiennes de naissance, dont 49 % étaient employées dans ces secteurs. Par contre, la proportion d’immigrantes occupant ces genres d’emplois était près du double de celle de leurs homologues de sexe masculin; cette année-là, seulement 22 % des hommes employés nés à l’étranger travaillaient dans ces secteurs (tableau 9.12).

Tableau 9.12 Répartition par profession des femmes de 25 à 64 ans nées à l’étranger et ayant un emploi, 2001

Les femmes nées à l’étranger sont surreprésentées parmi les femmes travaillant dans le secteur de la fabrication. En 2001, 11 % des femmes employées nées à l’extérieur du Canada travaillaient dans la fabrication, comparativement à seulement 4 % des Canadiennes de naissance. Par contre, les immigrantes ont tendance à être sousreprésentées parmi les femmes occupant des emplois professionnels dans les milieux de l’enseignement, du gouvernement, des services sociaux, de la religion, des loisirs et de la culture, tandis qu’elles sont à peu près aussi susceptibles que les autres femmes d’être employées comme professionnelles de la santé ou d’occuper des postes de gestion. Toutefois, les femmes nées à l’étranger étaient proportionnellement moins nombreuses à être employées comme gestionnaires que les immigrants de sexe masculin. Cette annéelà, 9 % des immigrantes employées occupaient des postes de gestion, comparativement à 15 % des hommes nés à l’étranger.

De plus, les femmes nées à l’étranger forment une part quelque peu disproportionnée des femmes exerçant une profession en sciences naturelles et appliquées. En 2001, 4 % des femmes employées nées à l’étranger travaillaient dans ces domaines, comparativement à 3 % de leurs homologues nées au Canada. Toutefois, les immigrantes demeuraient beaucoup moins susceptibles d’occuper ces emplois haut de gamme que leurs homologues de sexe masculin, dont 14 % travaillaient dans le milieu scientifique.

Taux de chômage élevés

Les taux de chômage des femmes nées à l’étranger sont relativement élevés. En effet, 8,1 % des femmes actives nées hors du pays étaient considérées comme sans emploi en 2001, comparativement à 7,0 % de celles nées au Canada. En outre, les immigrantes sont un peu plus susceptibles d’être en chômage que les immigrants de sexe masculin, dont 6,8 % n’avaient pas de travail cette année-là (graphique 9.13).

Graphique 9.13 Taux de chômage des femmes nées à l’étranger, selon la période d’immigration, 2001

Parmi les femmes nées à l’étranger, celles qui sont arrivées le plus récemment sont proportionnellement les plus nombreuses à être sans travail. En effet, 12,1 % des femmes actives qui ont immigré au Canada durant la dernière décennie n’avaient pas d’emploi en 2001, comparativement à 7,8 % de celles qui sont arrivées au cours de la période de 1981 à 1990 et à 5 % ou moins de celles qui sont venues au Canada avant 1981. De plus, les immigrantes récentes actives sont beaucoup plus susceptibles d’être en chômage que leurs homologues de sexe masculin, dont 9,7 % n’avaient pas de travail en 2001.

Comme c’est le cas dans l’ensemble de la population féminine, les jeunes immigrantes sont beaucoup plus susceptibles d’être sans travail que leurs aînées. En 2001, 14,9 % des femmes actives de 15 à 24 ans nées à l’étranger étaient en chômage, comparativement à 8,9 % de celles de 25 à 44 ans et à 5,7 % de celles de 45 à 64 ans. En outre, les jeunes immigrantes ont un taux de chômage nettement supérieur à celui des jeunes femmes nées au Canada, dont 12,7 % étaient sans emploi cette année-là. Par contre, le taux de chômage des jeunes immigrantes ne diffère à peu près pas de celui des jeunes immigrants. Contrairement à ce qui a été observé chez les non immigrants, les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont proportionnellement moins nombreuses que les hommes de ce groupe d’âge d’être en chômage (tableau 9.13).

Tableau 9.13 Taux de chômage, selon l’âge et le statut d’immigrant, 2001

Peu de différence sur le plan de la rémunération

Les immigrantes qui occupent un emploi gagnent généralement à peu près autant que les autres femmes au Canada. Par exemple, les femmes nées à l’étranger qui ont travaillé à temps plein durant toute l’année 2000 gagnaient en moyenne 34 500 $, seulement environ 500 $ de moins par personne que leurs homologues nées au Canada. Toutefois, comme les Canadiennes de naissance, les immigrantes gagnent beaucoup moins que leurs homologues de sexe masculin. La rémunération des femmes nées à l’étranger qui travaillaient à temps plein toute cette année-là ne représentait que 70 % du revenu d’emploi de leurs homologues de sexe masculin, tandis que le taux correspondant était de 71 % parmi la population non immigrante (graphique 9.14).

Graphique 9.14 Revenu moyen d’emploi des femmes nées à l’étranger de 15 ans et plus qui étaient employées à temps plein durant toute l’année 2000, selon la période d’immigration

Toutefois, la rémunération moyenne des immigrantes récentes est relativement faible. Les femmes nées à l’étranger qui sont arrivées au Canada entre 1991 et 2000 et qui travaillaient à temps plein durant toute l’année 2000 gagnaient en moyenne légèrement plus de 28 000 $, soit environ 20 % de moins que la rémunération de l’ensemble des immigrantes et des non immigrantes. Toutefois, comme c’est le cas des autres femmes, les immigrantes récentes gagnaient à peu près 70 % du revenu d’emploi de leurs homologues de sexe masculin.

Revenus totaux légèrement inférieurs

Comme pour leur rémunération, le revenu total moyen des femmes nées à l’étranger provenant de toutes sources est légèrement inférieur à celui des Canadiennes de naissance. Parmi les femmes de 15 ans et plus, celles qui sont nées à l’extérieur du Canada avaient un revenu moyen de toutes sources, ce qui comprend le revenu d’emploi, le revenu de placements et les paiements de transfert, de 22 400 $ en 2000, comparativement à 23 100 $ pour les femmes nées au Canada. Toutefois, à l’instar des Canadiennes de naissance, les femmes nées à l’étranger ont des revenus totaux bien moins élevés que ceux de leurs homologues de sexe masculin. En fait, le revenu moyen des immigrantes de 15 ans et plus équivalait à seulement 61 % de celui de leurs homologues de sexe masculin cette année-là, soit à peu près la même proportion (62 %) que parmi la population née au Canada (tableau 9.14).

Tableau 9.14 Revenu moyen total des femmes nées à l’étranger de 15 ans et plus, selon l’âge, 2000

De plus, les femmes nées à l’étranger qui sont arrivées au Canada durant la dernière décennie ont des revenus particulièrement faibles. En effet, les femmes de 15 ans et plus ayant immigré au Canada durant la dernière décennie avaient un revenu moyen de seulement 16 700 $ en 2000, environ 6 000 $ de moins que l’ensemble des immigrantes et les Canadiennes de naissance.

Elles dépendent davantage des paiements de transfert

En général, comparativement aux Canadiennes de naissance, les femmes nées à l’étranger reçoivent une part légèrement plus élevée de leur revenu total des paiements de transfert gouvernementaux, dont les allocations familiales, l’assurance-emploi et d’autres types d’aide sociale. En 2000, les paiements de transfert représentaient 19 % du revenu total des immigrantes de 15 ans et plus, comparativement à 16 % de celui des femmes nées au Canada. En outre, les femmes nées à l’étranger tirent une plus grande part de leur revenu des paiements de transfert que les immigrants de sexe masculin, dont seulement 10 % du revenu de cette année-là provenait de sources gouvernementales (tableau 9.15).

Tableau 9.15 Revenus de transferts gouvernementaux en pourcentage du revenu total des femmes nées à l’étranger de 15 ans et plus, 2000

Les immigrantes âgées reçoivent une part particulièrement importante de leur revenu des paiements de transfert gouvernementaux. En 2000, 59 % du revenu des immigrantes de 65 ans et plus provenait de ces sources, tandis que la proportion correspondante était de 57 % chez les femmes âgées nées au Canada. Les femmes de 25 à 44 ans nées à l’étranger reçoivent aussi une part un peu plus élevée de leur revenu des programmes d’aide de l’État, comparativement à leurs homologues non immigrantes, alors que c’est le contraire chez celles de 15 à 24 ans et de 45 à 64 ans. En outre, les immigrantes de moins de 65 ans qui sont arrivées au Canada durant la dernière décennie reçoivent une portion particulièrement importante de leur revenu sous forme d’aide gouvernementale, alors que ce n’est pas le cas des immigrantes âgées récemment arrivées au pays.3

Bon nombre vivent une situation de faible revenu

Au Canada, une proportion relativement importante de femmes nées à l’étranger touchent un revenu inférieur aux seuils de faible revenu de Statistique Canada. En 2000, 23 % de ces dernières nées à l’étranger avaient un faible revenu, comparativement à seulement 16 % des Canadiennes de naissance. En outre, les immigrantes étaient proportionnellement plus nombreuses à vivre dans une situation de faible revenu que les immigrants de sexe masculin, dont 20 % appartenaient à un ménage à faible revenu cette année-là (graphique 9.15).

Graphique 9.15 Proportion de la population féminine nées à l’étranger vivant dans une situation de faible revenu, selon la période d’immigration, 2000

Les femmes qui ont immigré au Canada le plus récemment sont particulièrement susceptibles d’avoir un faible revenu. En 2000, 35 % des femmes qui ont immigré au pays entre 1991 et 2000 vivaient dans un ménage à faible revenu, comparativement à 21 % de celles qui y ont immigré entre 1981 et 1990 et à moins de 2 femmes sur 10 arrivées au Canada avant 1981.

En outre, parmi la population des immigrantes, les enfants sont les plus susceptibles de vivre une situation de faible revenu. En effet, 42 % des immigrantes de moins de 15 ans appartenaient à un ménage à faible revenu en 2000, ce qui était beaucoup plus du double de la proportion des non immigrantes de ce groupe d’âge qui vivaient une situation de faible revenu cette même année (17 %). Les immigrantes de 15 à 24 ans et celles de 25 à 44 ans étaient beaucoup plus susceptibles de vivre une situation de faible revenu en 2000 que leurs homologues non immigrantes, alors que les écarts étaient beaucoup moindres entre les immigrantes et les non immigrantes du groupe des 45 ans et plus (graphique 9.16).

Graphique 9.16 Proportion de la population vivant dans une situation de faible revenu, selon l’âge, 2000


Notes

  1. L’immigrant qui désire devenir citoyen canadien doit présenter une demande. Ce processus s’appelle la naturalisation. Pour obtenir la citoyenneté canadienne, l’immigrant doit avoir 18 ans, être un résident permanent légal du Canada, avoir vécu au Canada pendant trois des quatre années précédant immédiatement le jour de la demande, être capable de communiquer en anglais ou en français, et avoir une connaissance du Canada, notamment des droits et des responsabilités du citoyen.
  2. On trouve au chapitre 10 un profil plus détaillé de la population des femmes des minorités visibles. Selon la Loi sur l’équité en matière d’emploi, on entend par personne de minorités visibles « les personnes, autres que les autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles comprend les groupes suivants : les Chinois, les Sud-Asiatiques, les Noirs, les Arabes, les Asiatiques occidentaux, les Philippins, les Asiatiques du Sud-Est, les Latino-Américains, les Japonais, les Coréens et les habitants des îles du Pacifique.
  3. Le chapitre 12 contient de plus amples renseignements sur la population des femmes âgées nées à l’étranger.