Non, on ne vous parle pas ici de la boisson gazeuse, mais plutôt de la source d’énergie qui est notamment utilisée par certaines des plus grandes industries du Canada, dont l’industrie du raffinage du pétrole et l’industrie sidérurgique.
Qu’est-ce que le coke?
Il existe deux produits énergétiques différents qui portent ce nom : le coke de charbon et le coke de pétrole. Le premier est obtenu par cuisson du type de charbon de la meilleure qualité, appelé charbon bitumineux ou métallurgique, dans un four sans air. Ce procédé vise à éliminer les impuretés, comme l’eau ou la matière organique, laissant un résidu grisâtre et poreux appelé coke, principalement composé de carbone.
Le coke de pétrole est quant à lui obtenu par « craquage ». Lorsque le bitume naturel ou le pétrole brut sont soumis à la chaleur et à la pression, leur chaîne moléculaire « craque » en plusieurs petites chaînes, ce qui donne différents produits pétroliers, dont l’essence. Le coke de pétrole est un sous-produit issu de ce procédé et il est composé du carbone résiduel provenant du bitume ou du pétrole.
La production de coke de charbon diminue, tandis que celle de coke de pétrole augmente
En 2024, le Canada a produit 1,9 million de tonnes de coke de charbon, ce qui représente une baisse de 9,6 % par rapport à 2023 et une diminution de plus du quart (-26,3 %) depuis 2018.
Le Canada a également produit 4,9 millions de mètres cubes de coke de pétrole commercialisable en 2024, en hausse de 10,1 % d’une année à l’autre et de 17,4 % par rapport à 2019.
Les hausses de la production de coke de pétrole observées ces dernières années coïncident avec l’augmentation générale de la production de pétrole brut et de produits pétroliers raffinés.
Si l’on compare les deux types de coke en utilisant la même unité de mesure, en 2024, le Canada a produit 53 539,0 térajoules de coke de charbon et 187 428,0 térajoules de coke de pétrole. Les térajoules permettent de mesurer le contenu énergétique réel, plutôt que le volume (mètres cubes) ou la masse (tonnes).
Graphique 1 : Offre et demande d'énergie primaire et secondaire en térajoules
Description - Graphique 1 : Offre et demande d'énergie primaire et secondaire en térajoules
Le titre de ce graphique est « Offre et demande d'énergie primaire et secondaire en térajoules, annuel. »
Il s'agit d'un graphique en lignes groupées. La première ligne représente l'offre et la demande d'énergie en térajoules de coke de pétrole, la deuxième ligne représente l'offre et la demande d'énergie en térajoules de coke de charbon.
L'axe horizontal représente les années, commençant en 2015 et se terminant en 2024, dans l'ordre chronologique de gauche à droite.
L'axe vertical représente l'offre et la demande d'énergie primaire et secondaire en térajoules, de 50 000 à 200 000, par incréments de 50 000.
En 2015, le coke de pétrole était de 124 370 et le coke de charbon de 65 536.
En 2016, le coke de pétrole était de 118 166 et le coke de charbon de 63 256.
En 2017, le coke de pétrole était de 140 442 et le coke de charbon de 63 513.
En 2018, le coke de pétrole était de 135 956 et le coke de charbon de 72 659.
En 2019, le coke de pétrole était de 153 746 et le coke de charbon de 70 010.
En 2020, le coke de pétrole était de 141 653 et le coke de charbon de 62 393.
En 2021, le coke de pétrole était de 160 238 et le coke de charbon de 56 128.
En 2022, le coke de pétrole était de 150 927 et le coke de charbon de 54 221.
En 2023, le coke de pétrole était de 168 219 et le coke de charbon de 59 201.
En 2024, le coke de pétrole était de 187 428 et le coke de charbon de 53 539.
Source(s) : Table 25-10-0029-01.
Le Canada importe du coke de charbon pour répondre à la demande
L’industrie sidérurgique est le principal utilisateur de coke de charbon. Dans cette industrie, le coke sert à la fois de source de chaleur pour faire fondre le minerai de fer dans des hauts fourneaux et d’agent réducteur pour diminuer la teneur en oxygène de ce minerai. On obtient ainsi de la fonte en gueuse, qui peut ensuite être raffinée pour produire du fer ou de l’acier.
En 2024, 75 505 térajoules de coke de charbon ont été utilisés pour la transformation des métaux, tandis que 6 936 térajoules ont servi à fabriquer des produits minéraux non métalliques. Le Canada utilise plus de coke de charbon qu’il n’en produit, c’est pourquoi en 2024, il en a importé 35 624 térajoules pour répondre à la demande.
Le coke de pétrole est utilisé dans de nombreux procédés de fabrication
Comparativement au coke de charbon, le coke de pétrole est utilisé dans un plus grand nombre d’applications industrielles. Cependant, il est surtout réintroduit dans l’industrie pétrolière comme source de combustible riche en carbone utilisée dans le procédé de craquage. En 2024, 94 282 térajoules de coke de pétrole ont été utilisés dans les raffineries de pétrole qui ont produit ce coke et de plus faibles quantités ont servi à la fabrication de ciment (12 911 térajoules), à la fabrication de chaux (1 303 térajoules) et à la production de métaux (135 térajoules).
Deux provinces utilisent le coke de pétrole pour produire de l’électricité
En 2024, 370 287 tonnes métriques de coke de pétrole ont été brûlées pour produire au total 1,1 million de mégawattheures d’électricité au Canada. Le coke de pétrole représentait respectivement 5,0 % de la production totale d’électricité de la Nouvelle-Écosse et 5,6 % de celle au Nouveau-Brunswick, soit les deux provinces qui ont produit de l’électricité à partir de ce résidu.
Des solutions de remplacement plus propres que le coke sont à l’étude
Le coke de charbon et le coke de pétrole, tous deux des produits énergétiques à forte teneur en carbone, génèrent des émissions lorsqu’ils sont brûlés; c’est pourquoi des solutions de remplacement sont actuellement à l’étude. En ce qui concerne le coke de charbon, certains fabricants d’acier choisissent de remplacer leurs hauts fourneaux par des fours électriques à arc. De la même manière, dans la plupart de ses applications, le coke de pétrole pourrait être remplacé par des sources d’énergie à plus faible teneur en carbone, comme l’électricité ou le gaz naturel.
Jetez un coup d’œil à ces autres articles qui pourraient vous intéresser :
- Niveaux de production et d’exportation sans précédent : produits pétroliers raffinés — bilan de l’année 2024
- Les conditions de sécheresse atténuent la production globale d’électricité : électricité — bilan de l’année 2024
- Une autre année record pour le pétrole brut canadien : pétrole brut — bilan de l’année 2024
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements, communiquez avec le Service de renseignements statistiques au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).