Le Vendredi fou approche à grands pas. C’est l’occasion de faire le plein de bonnes affaires et, pour certains, de prendre de l’avance sur les achats du temps des Fêtes.
Cette année, cela pourrait se passer différemment, et ce, des deux côtés de la caisse. Pour bon nombre de consommateurs, l’abordabilité et l’inflation sont au premier plan. Pour les détaillants, le contexte économique actuel pourrait avoir une incidence sur les prix affichés et les stocks.
Dans cette optique, voyons ce que les données les plus récentes peuvent nous apprendre.
Inflation, abordabilité, revenu disponible et dette
Tout d’abord, penchons-nous sur l’inflation. L’Indice des prix à la consommation a augmenté de 2,2 % d’octobre 2024 à octobre 2025. Au cours de la même période, certaines catégories d’articles ont connu des variations de prix minimes à l’approche du Vendredi fou, comme les vêtements (-1,4 %) et les chaussures (+0,1 %).
Parallèlement, une augmentation considérable a été observée pour les services de téléphonie cellulaire (+7,7 %) — la première hausse à avoir été enregistrée d’une année à l’autre dans cette catégorie depuis avril 2023 — ainsi que pour les équipements, pièces et services de divertissement au foyer (+7,5 %). La catégorie de l’équipement informatique et des dispositifs numériques (-7,2 %) a quant à elle affiché un recul marqué.
Néanmoins, même si l’inflation a ralenti depuis qu’elle a atteint son plus haut niveau en 40 ans en juin 2022, les prix ont continué d’augmenter et l’abordabilité demeure une préoccupation pour de nombreuses personnes au Canada. Au printemps 2025, 1 personne au Canada sur 4 (24,1 %) a déclaré qu’il était facile ou très facile pour son ménage de répondre financièrement à ses besoins, ce qui représente une baisse par rapport à l’été 2021, lorsque près de la moitié de la population (47,7 %) avait déclaré la même chose.
Au deuxième trimestre de 2025, le revenu disponible (moyenne de tous les quintiles de revenu des ménages) a progressé en moyenne de 3,9 % par rapport à un an plus tôt; il s’agit toutefois d’un taux de croissance plus faible que celui observé du deuxième trimestre de 2023 au deuxième trimestre de 2024 (+5,9 %).
En septembre 2025, les ménages canadiens devaient un près de 805 milliards de dollars en prêts non hypothécaires, ce qui comprend les cartes de crédit et les prêts personnels. Il s’agit du plus important montant mensuel enregistré depuis que nous avons commencé à suivre ces données en 1990. De plus, les propriétaires devaient près de 179 milliards de dollars en marges de crédit hypothécaire, ce qui constitue le montant le plus élevé à avoir été enregistré depuis mars 2020.
Les ventes au détail en 2025 sont supérieures à celles de la même période en 2024
Bien qu’en 2025, certains consommateurs puissent avoir une capacité à dépenser qui soit limitée, les ventes au détail globales semblent être en bonne voie de terminer l’année en force.
En novembre 2024, les détaillants canadiens ont déclaré des ventes de 71,0 milliards de dollars (données non désaisonnalisées), en hausse d’une année à l’autre par rapport à novembre 2023 (69,2 milliards de dollars). Le moment où est tombé le Cyberlundi en décembre 2024 a peut-être contribué à l’augmentation plus marquée des ventes ce mois-là : elles s’étaient élevées à 72,0 millions de dollars, alors qu’elles avaient totalisé 69,1 millions de dollars un an plus tôt.
De janvier à septembre 2025, les ventes au détail à l’échelle nationale se sont chiffrées à 618,8 milliards de dollars, ce qui est supérieur aux 591,1 milliards de dollars enregistrés pour la même période en 2024.
Ce que les détaillants disent des ventes, des prix et de la demande des consommateurs
Les chiffres stables des ventes au détail indiquent peut-être ce à quoi s’attendent certaines entreprises pour le reste de l’année. Selon les dernières données de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE), au quatrième trimestre de 2025, environ 1 entreprise du commerce de détail sur 5 (19,7 %) s’attend à une augmentation de ses ventes au cours des trois prochains mois. Par ailleurs, plus de la moitié (54,7 %) des entreprises dans le secteur du commerce de détail s’attendent à ce que leurs ventes restent les mêmes, alors qu’une proportion considérable d’entre elles (18,3 %) s’attendent à ce que leurs ventes diminuent.
Près de 3 entreprises du commerce de détail sur 10 (29,5 %) prévoient augmenter leurs prix au cours des trois prochains mois, tandis que près des deux tiers (63,1 %) s’attendent à les maintenir à leur niveau actuel, et 5,7 % s’attendent à les baisser.
Environ 1 entreprise du commerce de détail sur 4 (25,8 %) s’attend à une augmentation de la demande pour ses biens et services au cours des trois prochains mois, alors que plus de 1 entreprise du commerce de détail sur 5 (21,2 %) s’attend à une baisse de la demande.
L’inflation (mentionnée par 45,8 % des entreprises du commerce de détail), le recrutement d’employés qualifiés (35,4 %) et les fluctuations de la demande des consommateurs (34,2 %) étaient les trois obstacles les plus attendus par les entreprises du commerce de détail pour les trois prochains mois.
Contexte économique actuel
Au quatrième trimestre de 2025, l’ECSE a également permis d’interroger les entreprises en ce qui concerne les effets des droits de douane américains et des contre-mesures tarifaires canadiennes.
Plus du tiers (37,8 %) des entreprises du commerce de détail ont indiqué qu’il était très probable qu’elles transmettent les hausses de coûts attribuables aux droits de douane à leurs clients au cours des 12 prochains mois, alors que 25,2 % ont indiqué que cela était plutôt probable.
Environ 3 entreprise du commerce de détail sur 10 (30,3 %) ont déclaré avoir connu une augmentation des ventes de produits canadiens au cours des six derniers mois, tandis que plus de la moitié (52,8 %) ont indiqué n’avoir pas connu une telle augmentation. Au cours de la même période, environ la moitié (50,5 %) des entreprises du commerce de détail ont modifié leurs pratiques de marketing pour promouvoir des produits canadiens, alors que plus de 2 entreprises du commerce de détail sur 5 (42,5 %) ne l’ont pas fait.
Note aux lecteurs
Le 1er septembre 2025, le Canada a mis fin à la plupart des contre-mesures tarifaires sur les importations en provenance des États-Unis. Les coûts de certaines importations qui n’étaient pas conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique peuvent avoir été touchés par ces contre-mesures à la suite de leur entrée en vigueur en mars.
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