2 Revue de la littérature

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Se fondant sur l'analyse des données de la US Panel Study ofIncome Dynamics (PSID), Gottschalk et Moffitt (1994) ont conclu que l'instabilité croissante des gains et la plus grande dispersion des gains permanents (des travailleurs masculins blancs) avaient contribué l'une et l'autre à l'accroissement de l'inégalité salariale observé de la fin des années 1970 aux années 1980, mais que l'effet du second facteur avait été environ deux fois plus prononcé. Par une méthode différente appliquée au même ensemble de données, Haider (2001) a constaté que la composante transitoire avait augmenté durant les années 1970, tandis que la variation des gains permanents avait augmenté considérablement au début des années 1980 chez les hommes aux États-Unis. Il a déterminé que la variation persistante n'est que légèrement contra-cyclique, tandis que l'instabilité des gains l'est fortement. Dans le cadre d'une étude mise à jour réalisée grâce aux données de la PSID au moyen d'une méthode différente, Moffitt et Gottschalk (2002) discernent une augmentation séculaire de la composante permanente jusqu'à 1997 et un accroissement assez spectaculaire de la composante transitoire durant les années 1980, suivi par un déclin après 1991.

La littérature canadienne sur la variabilité des gains est assez peu abondante, en grande partie à cause (jusqu'à récemment) du manque de données longitudinales historiques nécessaires pour l'analyse de la dynamique des gains. Par conséquent, les seuls travaux existants sont fondés sur des fichiers de données administratives 2 . Les études de Baker et Solon (2003) et de Morissette et Ostrovsky (2005) sont les travaux canadiens les plus approchants portant sur la décomposition de la variation des gains. Baker et Solon (2003) utilisent un ensemble de données qui résulte de la fusion des renseignements contenus dans les fichiers de déclarations de revenus T1 (produites par les particuliers) et dans les fichiers de données fiscales supplémentaires T4 (produites par les employeurs) fournis par l'Agence du revenu du Canada pour la période allant de 1976 à 1992, et n'inclut que les travailleurs de sexe masculin dont les gains sont positifs pendant au moins neuf années consécutives. Au moyen d'une méthode économétrique paramétrique d'estimation des séries chronologiques, ils estiment la structure de covariance des processus temporels donnant les données sur les gains. L'un de leurs résultats empiriques est l'obtention d'estimations ponctuelles de la variation totale des gains, ainsi que de ses composantes permanente et transitoire. Morissette et Ostrovsky (2005) utilisent aussi le fichier de la banque de Données administratives longitudinales pour examiner la stabilité des gains et du revenu total familiaux au cours des périodes distinctes de 1986 à 1991 et de 1996 à 2001. Ils constatent également que l'inégalité des gains permanents des familles s'est accentuée considérablement entre ces deux périodes.

Bien que nous nous intéressions, comme Baker et Solon (2003), à la décomposition de la variation des gains, nos objectifs et notre méthodologie diffèrent. Notre méthode statistique de décomposition sous-jacente permet une spécification beaucoup plus simple des variations intertemporelles des gains. Notre analyse comporte une ventilation selon le sexe, ainsi que selon divers groupes d'âge, et notre ensemble de données couvre une période plus récente, plus précisément celle de 1982 à 2000. Enfin, nous cherchons à estimer les relations empiriques entre les composantes de la variance et les indicateurs macroéconomiques.

2 . L'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu est une autre base de données longitudinales devenues disponibles relativement récemment, mais elle n'a pas encore été utilisée pour étudier les questions abordées dans le présent document. La première cohorte de cette base de données date de 1993 et les individus sont gardés dans l'échantillon pendant une période n'excédant pas six ans.