Résultats

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Les tendances à long terme : la population rurale de recensement
Tendances démographiques des grands centres urbains dans les régions rurales et les petites villes
Différences entre les régions rurales et les petites villes : population par zone d'influence métropolitaine
Tendances démographiques à l'intérieur et à l'extérieur des régions essentiellement rurales
Résumé

Les tendances à long terme : la population rurale de recensement

La meilleure façon de représenter les tendances à long terme consiste à suivre la population rurale telle qu'elle est définie par le Recensement de la population — c.-à-d. la population rurale de recensement (encadré 1). Selon cette définition, la majorité de la population du Canada vivait à l'extérieur des agglomérations urbaines de recensement jusqu'à peu après 1921 (figure 1). Depuis 1941, une plus forte croissance de la population s'est produite dans les régions urbaines de recensement, mais elle n'a été que modeste dans les régions rurales de recensement. Depuis 1941, la population rurale de recensement a varié entre 5,2 millions et 6,4 millions de personnes. En 2006, la population rurale de recensement du Canada a augmenté légèrement (3 % par rapport à cinq ans plus tôt) pour atteindre 6,3 millions, ce qui était légèrement inférieur aux 6,4 millions enregistrés en 1991 et 1996. Entre-temps, la population urbaine de recensement s'est accrue de 6 millions en 1941 pour passer à 25 millions en 2006 — l'augmentation de 2001 à 2006 était de 6 %, soit le double du taux de croissance des régions rurales de recensement pendant la même période.

Figure 1 La population rurale du Canada est devenue minoritaire après 1921. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 1 
La population rurale du Canada est devenue minoritaire après 1921

La population rurale de recensement n'a pas affiché la même stabilité dans toutes les provinces au cours des six dernières décennies. La population rurale de recensement de la Saskatchewan notamment n'a cessé de diminuer au cours des six dernières décennies (tableau 1). Seuls l'Alberta et le Manitoba ont enregistré une croissance constante de la population rurale de recensement au cours des périodes quinquennales récentes. La croissance au niveau du Canada entre 2001 et 2006 était attribuable à une croissance dans quatre provinces (Québec, Ontario, Manitoba et Alberta) et deux territoires (Yukon et Territoires du Nord-Ouest)1.

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 1 
Variation démographique dans les régions rurales de recensement, Canada, provinces et territoires, 1951 à 2006

La figure 2 montre qu'au cours de chaque période quinquennale des 55 dernières années, la population urbaine de recensement a crû de 5 % et plus, ce qui met en évidence la croissance continue de la population urbaine de recensement. Par ailleurs, la population rurale de recensement a régressé pendant la forte croissance urbaine des années 1960, puis a crû dans le cadre du renversement démographique des années 1970 et 1980 (Rothwell et coll., 2002a, détail au niveau provincial dans Rothwell et coll., 2002b), a diminué dans les années 1990 et a ensuite repris sa croissance de 2001 à 2006.

Comme l'ont mis en évidence du Plessis et coll. (2001), le choix de la définition de rural devrait être déterminé par la question qui est abordée. Lorsque les Canadiens vivaient dans la « société à courte distance » (Persson et coll., 1997, figure 10.2a), la définition de rural convenait, parce que presque tous les aspects de l'interaction sociale, notamment le lieu de travail, étaient locaux. Cependant, à mesure que la société canadienne s'est transformée en « société industrielle », puis en « société ouverte » (Persson et coll., 1997, figures 10.2b et 10.2c), l'emploi et l'interaction sociale se déroulent dans un espace de plus en plus grand. Le navettage sur de plus grandes distances est désormais un mode de vie pour de nombreux travailleurs.

Figure 2 La population rurale de recensement a crû au cours des années 1950, 1970, 1980 et de 2001 à 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 2 
La population rurale de recensement a crû au cours des années 1950, 1970, 1980 et de 2001 à 2006

Statistique Canada délimite la ligne de partage du navettage pour les grands centres urbains (RMR et AR) en examinant les tendances de navettage (encadré 1). Il n'est pas surprenant que de nombreux résidents ruraux de recensement habitent à présent dans la zone de navettage d'un grand centre urbain. Plus précisément, en 2006, 35 % de la population rurale de recensement du Canada vivait dans la zone de navettage d'un grand centre urbain et, par conséquent, à proximité des possibilités d'emploi urbaines (figure 3).

Figure 3 La proportion de la population rurale de recensement résidant à l'intérieur des marchés du travail urbains a plus que doublé depuis 1976 Tendances démographiques des grands centres urbains et dans les régions rurales et les petites villes. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 3 
La proportion de la population rurale de recensement résidant à l'intérieur des marchés du travail urbains a plus que doublé depuis 1976

Tendances démographiques des grands centres urbains et dans les régions rurales et les petites villes

Comme le relèvent Persson et coll. (1997), la société canadienne s'est transformée, passant d'une « société à courte distance » à une « société plus ouverte ». Conduire de grandes distances est devenu plus courant — grâce à de meilleurs véhicules et à de meilleures routes — bien que les tendances récentes indiquent que le prix du transport de personnes est en train d'augmenter (Bollman et Prud'homme, 2006). Par conséquent, pour comprendre les tendances du nombre de personnes vivant dans les marchés du travail des régions rurales et petites villes (c.-à-d. dans des régions à l'extérieur de la ligne de partage de navettage des grands centres urbains), nous présentons les tendances démographiques de la population des régions rurales et des petites villes du Canada dans ce document.

En 1966, 7,6 millions de Canadiens vivaient dans les marchés du travail des régions rurales et des petites villes (figure 4). Les résidents de ces régions se trouvent à l'extérieur de la zone de navettage principale d'une ville de 10 000 habitants et plus2. Cette population a tendance à croître lors de chaque période intercensitaire — il convient de noter que la ligne pour les RRPV suit une courbe ascendante entre chaque période de recensement (sauf de 1996 à 2001)3.

Figure 4 En 2006, 6 millions de personnes vivaient dans des régions rurales et des petites villes. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 4 
En 2006, 6 millions de personnes vivaient dans des régions rurales et des petites villes

Depuis 1981, environ 6 millions de personnes vivent dans des RRPV. Une décroissance minime s'est produite de 1996 à 2001. Il y a eu une augmentation de 1 % de 2001 à 2006. En 2006, il y avait 6 millions d'habitants dans les RRPV4.

Il faut également noter que la population des RRPV est plus importante que la population vivant dans les petites villes (agglomérations de recensement ayant une population du noyau urbain de 10 000 habitants et plus). En 2006, les agglomérations de recensement comptaient 4,1 millions d'habitants.

Depuis 1981, le niveau relativement constant de la population des RRPV au niveau du Canada dissimule une fluctuation considérable dans quelques provinces. Les détails pour chaque province et territoire sont donnés dans Bollman et Clemenson (à paraître).

La population des RRPV s'est accrue à chaque période depuis 1966, à l'exception de la période de 1996 à 2001 (figure 5). Cependant, au niveau du Canada, les RRPV ont crû plus lentement que les petites villes (AR) qui, quant à elles, ont crû plus lentement que les grandes villes (RMR). Il y avait une exception — pendant la période de 1976 à 1981, les RRPV ont connu une croissance plus rapide que les RMR ou les AR. L'un des facteurs qui y a contribué était le prétendu « renversement » des tendances de migration rurale-urbaine. Le Canada a enregistré une migration nette des régions rurales vers les régions urbaines pendant des décennies. Au cours des années 1970, il y a eu un « renversement » de cette tendance, car il y a eu une migration marquée des régions urbaines vers les régions rurales. Plus particulièrement, davantage de gens ont déménagé des régions urbaines vers les régions rurales que de gens qui ont déménagé des régions rurales vers les régions urbaines (Rothwell et coll., 2002a, 2002b).

Figure 5 Les grandes villes ont crû davantage que les villes plus petites et (sauf de 1976 à 1981) les villes plus petites ont crû davantage que les régions rurales et les petites villes . Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 5  Les grandes villes ont crû davantage que les villes plus petites et (sauf de 1976 à 1981) les villes plus petites ont crû davantage que les régions rurales et les petites villes

Par suite du reclassement de la population et du ralentissement de la croissance de la population rurale, la proportion de la population du Canada vivant dans les régions rurales et les petites villes a chuté, passant de 36 % en 1971 à 19 % en 2006 (figure 6). Cette régression se poursuit dans un contexte dans lequel la population des régions rurales et des petites villes a été stable, à environ 6 millions d'habitants, au cours des 25 dernières années.

Figure 6 La proportion de la population dans les régions rurales et les petites villes a chuté pour se situer à 19 % en 2006 . Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 6 
La proportion de la population dans les régions rurales et les petites villes a chuté pour se situer à 19 % en 2006

Dans ces cas encore, on trouve un vaste éventail dans toutes les provinces pour ce qui est de la proportion de la population vivant dans des RRPV. En 2006, seulement 12 % de la population de l'Ontario vivait dans des RRPV. Par contraste, 100 % de la population du Nunavut est classée comme vivant dans des régions rurales et des petites villes (figure 7). La forte chute de 2001 à 2006 de la proportion de la population du Nouveau-Brunswick vivant dans des RRPV était attribuable au classement de Miramichi comme AR (ayant une population de 25 274 habitants en 2001) plus l'expansion des limites de l'AR de Bathurst (8 588 résidents ont été reclassés dans une AR en 2001) et un agrandissement des limites de la composante du Nouveau-Brunswick de l'AR de Campbellton (2 555 résidents ont été reclassés dans une AR en 2001). Ce reclassement de 36 417 personnes a réduit la proportion de la population des RRPV du Nouveau-Brunswick de 5,1 points de pourcentage. Il faut également noter que la proportion de la population des RRPV de la population totale de Terre-Neuve-et-Labrador a augmenté de 2001 à 2006, par suite du reclassement des anciennes AR de Gander et de Labrador City en RRPV. Ceci a été partiellement compensé par le reclassement de Bay Roberts en AR pendant cette période.

Bien qu'une proportion relativement faible de la population de l'Ontario vive dans des RRPV, ces 1,4 million d'habitants représentent 24 % de la population des RRPV du Canada (figure 8). Le Québec compte une proportion légèrement plus élevée de la population des RRPV du Canada, soit une proportion de 25 % en 2006. Ainsi, même si les résidents des RRPV de l'Ontario et du Québec représentent une proportion relativement faible de la population de leurs provinces respectives, ces résidents constituent la moitié de tous les résidents des RRPV du Canada.

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 7 
Les provinces les plus peuplées du Canada sont les moins rurales

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 8 
En 2006, le Québec et l'Ontario comptaient la moitié de la population des régions rurales et des petites villes du Canada

Différences entre les régions rurales et les petites villes : population par zone d'influence métropolitaine

Toutes les régions rurales et petites villes ne sont pas identiques. Une façon de distinguer les RRPV consiste à les classer selon le degré dont elles sont influencées par les grands centres urbains. Le codage en ZIM (zone d'influence métropolitaine) de Statistique Canada pour chaque ville et municipalité sert à cette fin (encadré 1).

En 2006, les 6 millions de résidents des RRPV se répartissaient comme suit :

  • Environ 1,4 million vivaient dans une ZIM forte.
  • Environ 2,2 millions vivaient dans une ZIM modérée.
  • Deux millions supplémentaires vivaient dans une ZIM faible.
  • Seulement quelque 0,3 million vivaient dans une ZIM nulle.
  • 0,06 million vivaient à l'extérieur des AR de Yellowknife et Whitehorse dans les Territoires (figure 9).
Figure 9 Dans les régions rurales et les petites villes en 2006, 4,2 millions de personnes vivaient dans une zone d'influence métropolitaine (ZIM) modérée ou faible. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 9 
Dans les régions rurales et les petites villes en 2006, 4,2 millions de personnes vivaient dans une zone d'influence métropolitaine (ZIM) modérée ou faible

Dans ce cas encore, la répartition de la population entre les catégories de ZIM varie considérablement d'une province et d'un territoire à l'autre (Bollman et Clemenson, à paraître).

Nous avons déjà relevé que les grandes villes (RMR) croissaient plus rapidement que les petites villes (AR) qui, quant à elles, avaient tendance à croître plus rapidement que les RRPV. Dans ce cas encore, l'influence des grands centres urbains est manifeste. Lors de chaque période quinquennale depuis 1986, les ZIM forte ont connu une croissance plus rapide que les ZIM modérée qui, quant à elles, ont crû plus rapidement que les ZIM faible (figure 10). Cependant, la population des ZIM nulle et des RRPV des Territoires fluctue davantage — une partie de la croissance est due aux taux de natalité plus élevés des populations autochtones. En 2001, 19 % de la population du Canada était âgée de moins de 15 ans, mais 25 % de la population des ZIM nulle avait moins de 15 ans (Sorenson et Aylward, 2005, tableau 3.)

Figure 10 Au cours de chaque période, la population dans les zones d'influence métropolitaine (ZIM) forte ont crû plus rapidement que les zones d'influence métropolitaine (ZIM) modérée qui, quant à elles, ont connu une croissance plus rapide que dans les zones d'influence métropolitaine (ZIM) faible. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 10 
Au cours de chaque période, la population dans les zones d'influence métropolitaine (ZIM) forte ont crû plus rapidement que les zones d'influence métropolitaine (ZIM) modérée qui, quant à elles, ont connu une croissance plus rapide que dans les zones d'influence métropolitaine (ZIM) faible

Cette tendance de croissance générale se manifeste dans la plupart des provinces et pendant la plupart des périodes. Ainsi, la croissance plus forte dans les ZIM forte au niveau du Canada est due à la croissance élevée des ZIM forte au Québec, en Ontario, au Manitoba, en Alberta et en Colombie-Britannique au cours de la période de 1986 à 2006 (tableau 2). Il n'y a toutefois pas eu de croissance dans la ZIM forte de Terre-Neuve-et-Labrador depuis 1986.

La majorité de la population des RRPV du Canada vit dans des ZIM modérée et faible. À l'échelle du Canada, la population des ZIM modérée a augmenté à chacune des périodes, sauf de 1996 à 2006, alors que la population des ZIM faible a été stable entre 1986 et 1991, a affiché une certaine croissance entre 1991 et 1996 et a diminué de 1996 à 2001 et de 2001 à 2006.

Pour ce qui est des provinces, la population des ZIM modérée de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Saskatchewan a diminué au cours de chacune des périodes quinquennales entre 1986 et 2006. Elle s'est par contre accrue dans les ZIM modérée du Manitoba, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique à chacune de ces périodes.

La seule province dont la population des ZIM faible a augmenté à chacune des périodes entre 1986 et 2006 a été l'Alberta. La population des ZIM faible de Terre-Neuve-et-Labrador, de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et de la Saskatchewan a diminué à chacune des périodes de 1986 à 2006.

La population des ZIM nulle est à forte proportion autochtone. Cependant, les taux de natalité plus élevés des populations autochtones n'ont pas déclenché une croissance continue dans les ZIM nulle dans la plupart des administrations au cours de la période de 1986 à 2006. Malgré cela, la population des ZIM nulle du Canada a augmenté au cours de chacune des périodes quinquennales depuis 1991. Cette croissance est attribuable surtout aux ZIM nulle de l'Ontario et de l'Alberta, dont la population a enregistré une hausse importante pendant ces périodes.

Tableau 2 Variation de la population dans les régions rurales et les petites villes par les zones d'influence métropolitaine, Canada, provinces et territoires, 1986 à 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 2
Variation de la population dans les régions rurales et les petites villes par les zones d'influence métropolitaine, Canada, provinces et territoires, 1986 à 2006

Tendances démographiques à l'intérieur et à l'extérieur des régions essentiellement rurales

La dernière définition de rural que nous examinons ici est la définition utilisée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui permet d'examiner les données du recensement dans un contexte régional plus vaste (encadré 1). On utilise les divisions de recensement comme l'unité représentant les « régions ». La définition de l'OCDE est basée sur la structure de la population en 1996 (voir l'annexe — Le dilemme rural —, où se trouve une explication des questions entourant les limites entre la ville et la campagne).

En 1981, la population des régions essentiellement rurales était de 8,1 millions d'habitants (figure 11). La population des régions essentiellement rurales a augmenté lors de chaque période intercensitaire de 1981 à 2006 pour s'élever à 9,4 millions de personnes en 2006.

Dans les régions essentiellement rurales, la population des régions rurales adjacentes à une zone métropolitaine a augmenté lors de chaque période pour atteindre 4,8 millions en 2006. La population des régions rurales non adjacentes à une zone métropolitaine a très légèrement augmenté au cours de cette période de 25 ans, pour s'établir à 3,9 millions d'habitants en 2006.

Entre-temps, la population des régions rurales du Nord est restée presque constante au cours de cette période et comptait 0,6 million d'habitants en 2006.

Figure 11 Croissance de la population dans les régions rurales adjacentes à une zone métropolitaine. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 11 
Croissance de la population dans les régions rurales adjacentes à une zone métropolitaine

Les régions essentiellement urbaines et intermédiaires ont enregistré une forte croissance démographique au cours de la période de 1981 à 2006. La croissance dans ces régions était supérieure à 9 % pendant la période de 1986 à 1991 et de plus de 6 % au cours de la plus récente période de 2001 à 2006 (figure 12). Au cours de cette dernière période, la croissance de la population essentiellement rurale était de 3 %. Au cours de chaque période, la population essentiellement rurale a crû plus lentement que celle de la plupart des régions urbaines. En outre, la population rurale adjacente à une zone métropolitaine s'est accrue à chaque période, tandis que la population des régions plus rurales (c.-à-d. des régions rurales non adjacentes à une zone métropolitaine et des régions rurales du Nord) a décru lors de certaines périodes intercensitaires.

Figure 12 La population essentiellement rurale s'est accrue, mais plus lentement que la population des régions intermédiaires ou essentiellement urbaines. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 12 
La population essentiellement rurale s'est accrue, mais plus lentement que la population des régions intermédiaires ou essentiellement urbaines

Parmi les provinces et territoires, la croissance démographique dans les régions essentiellement rurales a varié dans tout le pays. Dans les provinces de l'Atlantique, seule l'Île-du-Prince-Édouard a enregistré une croissance continue, tandis que Terre-Neuve-et-Labrador a été témoin d'une décroissance régulière de la population dans les régions essentiellement rurales lors de toutes les périodes de recensement depuis 1981 (tableau 3). Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont tous deux enregistré une décroissance de la population essentiellement rurale lors d'au moins deux périodes intercensitaires. Ailleurs, la Saskatchewan a connu une diminution de sa population rurale depuis 1986 et le Québec a également enregistré une baisse de sa population rurale de 1981 à 1986 et de 1996 à 2001. Par contre,      l'Île-du-Prince-Édouard, l'Ontario, le Manitoba, l'Alberta et la Colombie-Britannique ont vu la population de leurs régions essentiellement rurales augmenter au cours de chacune des périodes quinquennales de 1981 à 2006.

Tableau 3 Variation de la population par type de région, Canada, provinces et territoires, 1981 à 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 3 
Variation de la population par type de région, Canada, provinces et territoires, 1981 à 2006

En raison de la croissance relativement forte de la population des régions essentiellement urbaines et intermédiaires, la proportion de la population du Canada dans les régions essentiellement rurales a chuté pour se situer à 30 % en 2006 (figure 13). Il faut aussi se souvenir que ceci se déroule dans le contexte de la croissance démographique continue (mais relativement plus faible) des régions essentiellement rurales. La plus forte diminution de la proportion s'est produite dans les régions rurales non adjacentes à une zone métropolitaine, où la proportion est tombée de 15 % en 1981 à 12 % en 2006. Par contraste, la proportion de la population du Canada vivant dans des régions essentiellement urbaines est passée de 47 % en 1981 à 50 % en 2006.

Figure 13  Diminution de la proportion de la population dans chaque type de région rurale. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 13 
Diminution de la proportion de la population dans chaque type de région rurale

Cette tendance de diminution de la proportion de la population des régions rurales se retrouvait dans la majorité des provinces pour tous les types de régions rurales. Cependant, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba, la proportion de la population totale dans les régions rurales adjacentes à des zones métropolitaines a augmenté faiblement au cours du temps (pour plus de détails, voir Bollman et Clemenson, à paraître).

Résumé

Dans ce document, nous avons examiné la population rurale du Canada en utilisant trois définitions parallèles du terme rural. D'après la première définition, la population canadienne rurale selon le recensement est devenue une minorité peu après 1921. Cette transition variait d'une province à l'autre. La population rurale de la Saskatchewan n'est devenue une minorité qu'en 1971. Au Nouveau-Brunswick, les populations rurale et urbaine sont presque égales depuis 25 ans, la population rurale de recensement ayant représenté 49 % de la population provinciale en 2006. L'Île-du-Prince-Édouard et le Nunavut sont demeurés les deux seules administrations dans lesquelles la population rurale de recensement représente une majorité.

Avec le temps, une proportion de plus en plus importante de la population rurale de recensement (vivant à l'extérieur d'agglomérations de 1 000 habitants et plus) s'est installée dans la zone de navettage des grands centres urbains. Parmi les personnes vivant à la campagne (c.-à-d. la population rurale de recensement) en 2006, plus d'un tiers (35 %) vivaient relativement près des emplois (et d'autres services) d'un grand centre urbain.

Selon la deuxième définition de rural, la population des régions rurales et des petites villes (vivant à l'extérieur de la zone de navettage d'un grand centre urbain) est demeurée à un niveau d'environ 6 millions d'habitants depuis 1981. Cependant, une croissance plus forte de la population des grands centres urbains signifie que ces 6 millions de personnes représentent une proportion de plus en plus faible de la population totale du Canada. Sa proportion avait baissé pour atteindre 19 % de la population canadienne en 2006.

Cependant, la population des régions rurales et des petites villes demeure plus importante que la population globale de toutes les petites villes. En 2006, 6 millions de personnes vivaient dans des régions rurales et des petites villes, mais seulement 4,1 millions de personnes vivaient dans des villes ayant une population de 10 000 à 99 999 habitants (c.-à-d. des agglomérations de recensement).

Près d'un quart (23 %) des Canadiens des régions rurales et des petites villes vivent à (grande) distance de navettage d'un grand centre urbain – c.-à-d. qu'ils vivent dans une zone d'influence métropolitaine forte. Ainsi, plus des trois quarts des Canadiens des régions rurales et des petites villes comptent presque exclusivement5 sur le marché du travail à l'extérieur de centres de 10 000 habitants et plus.

Au niveau régional plus vaste de l'analyse, qui représente la dernière définition de rural, les tendances sont semblables à celles des autres définitions de rural. En règle générale, la population totale des régions rurales a augmenté, mais la proportion de la population totale a diminué (pour se situer à 30 %) par rapport à la proportion des régions urbaines et intermédiaires. Comme dans le cas des régions rurales et des petites villes, les régions rurales adjacentes à une zone métropolitaine ont enregistré la plus forte croissance de 1981 à 2006.

En termes simples, les résultats indiquent que la taille de la population rurale est demeurée stable au cours des 25 dernières années, bien qu'affichant une modeste croissance positive. Cependant, par suite d'une croissance rapide de la population urbaine, le poids de la population rurale dans le tableau démographique national ne cesse de diminuer. Les différences se situent dans les chiffres réels détaillés et les caractéristiques géographiques examinés. Comme nous l'avons déclaré au départ, le choix de la définition devrait être déterminé par la question rurale ou par la question qui est abordée.


Notes
  1. Les détails pour chaque province et territoire sont présentés dans Bollman et Clemenson (à paraître).

  2. Ces personnes n'ont pas un accès (facile) aux types de profession associés aux grands centres urbains. Ainsi, le « type de marché du travail » dans lequel elles résident est une région rurale et une petite ville.

  3. À la figure 4, chaque année a deux points de données. Le point de données pour la population mise en tableau dans les limites d'une année donnée est relié par une ligne au point de données pour l'année de recensement précédente au cours de laquelle les données ont été mises en tableau dans les limites de l'année de recensement donnée. Ainsi, la ligne indique la variation démographique dans les limites (constantes) de la dernière année de la période intercensitaire quinquennale. Pour toute année donnée, la différence entre les deux points est la taille de la population qui est reclassée selon la définition du recensement suivant (cinq ans plus tard). Le reclassement de la population comprend l'effet d'un changement des limites des villes et municipalités, l'impact de changements dans le cadre desquels les subdivisions de recensement rurales sont affectées à une RMR ou à une AR, à mesure que les habitudes de navettage changent et l'effet du classement des agglomérations comme AR, à mesure que la taille de l'agglomération croît (ou, à mesure que la population décroît, il y a des cas où des AR sont reclassées en RRPV).

  4. Il convient de noter que les résidents des RRPV ne sont pas la même population que la population rurale de recensement. Il faut se souvenir qu'un tiers de la population rurale de recensement vit à la campagne et dans de petites agglomérations à l'intérieur de RMR et d'AR. Ainsi, les deux tiers de la population rurale de recensement habite dans des RRPV. Les autres résidents des RRPV sont des résidents urbains au sens du recensement — les habitants d'agglomérations de 1 000 à 9 999 habitants.

  5. En 2001, dans les ZIM forte, 41 % des travailleurs résidents se rendaient dans un grand centre urbain pour leur travail. Pour les autres catégories de ZIM, la proportion de travailleurs résidents faisant la navette vers une grande ville était faible (13 % dans les ZIM modérée et 1 % dans les ZIM faible) (Harris et coll., à 2008).