Les femmes et l'éducation

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par Martin Turcotte

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Introduction
Progression de la scolarisation de 1990 à 2009
Variations provinciales du niveau de scolarité atteint
École primaire et secondaire
Obtention du diplôme d'études secondaires et décrochage scolaire
Le travail rémunéré durant les études secondaires
Écoles de métiers et programmes de formation des apprentis inscrits
Études collégiales
Études universitaires
Les femmes et les programmes universitaires
Étudier à temps partiel à l'université
Les gains d'emploi des femmes et des hommes selon le niveau de scolarité
Les femmes dans le domaine de l'enseignement
Participation à des programmes d'éducation ou de formation liés à l'emploi

Début du texte

Introduction

Les progrès des femmes en matière d'éducation et de scolarisation ont été considérables au cours des dernières décennies. Il y a à peine 20 ans, la proportion de femmes de 25 à 54 ans ayant fait des études postsecondaires était inférieure à celle des hommes du même groupe d'âge. Aujourd'hui, la situation est toute autre. Les indicateurs liés à l'éducation démontrent que les femmes réussissent généralement mieux que les hommes. Cet écart à l'avantage des femmes est même perceptible en bas âge, puisque les jeunes filles obtiennent souvent de meilleurs résultats que les garçons à l'école primaire et secondaire.

En outre, les filles sont plus nombreuses que les garçons à obtenir leur diplôme d'études secondaires dans les délais prévus et moins susceptibles de décrocher. Après avoir terminé leurs études secondaires, plus de femmes que d'hommes s'inscrivent à des programmes collégiaux et universitaires. Une plus grande proportion d'entre elles en ressortent avec un diplôme ou un grade. Malgré tout, certains défis demeurent, les femmes continuant à obtenir des gains d'emploi en moyenne moins élevés que ceux des hommes, et ce, même si elles ont un niveau de scolarité équivalent (voir le chapitre sur le bien-être économique des femmes).

Dans ce chapitre, on examine les différents indicateurs liés à l'éducation en dressant d'abord un profil général du niveau de scolarité des femmes. On y montre l'évolution de la situation des femmes dans le temps par rapport à celle des hommes. Puis, on présente des données plus détaillées sur les différentes étapes du cheminement scolaire, en commençant par l'école primaire et secondaire jusqu'aux études universitaires.

Progression de la scolarisation de 1990 à 2009

En 1990, environ le quart des femmes de 25 à 54 ans n'avaient pas obtenu un diplôme d'études secondaires, et seulement 14 % d'entre elles possédaient un diplôme universitaire (graphique 1).

Graphique 1 Répartition des femmes âgées de 25 à 54 ans, selon le plus haut niveau de scolarité atteint, Canada, 1990 à 2009

En deux décennies, la situation est devenue toute autre. En effet, la proportion de femmes de 25 à 54 ans titulaires d'un baccalauréat ou d'un diplôme universitaire de niveau supérieur a plus que doublé, atteignant 28 % en 2009. La proportion de femmes n'ayant pas terminé leurs études secondaires a diminué de façon considérable, passant de 26 % en 1990 à 9 % en 2009 (graphique 1). La proportion d'hommes n'ayant pas terminé leurs études secondaires a également diminué. Cependant, leur taux de participation aux études universitaires a progressé moins rapidement que celui des femmes. Par conséquent, une plus faible proportion d'hommes que de femmes détenaient un diplôme universitaire en 2009, soit l'inverse de ce qu'on observait en 1990 (tableau 1).

Tableau 1 Répartition des femmes et des hommes, selon le groupe d'âge et le plus haut niveau de scolarité atteint, Canada, 1990 et 2009

Reflétant le fait que les femmes soient maintenant plus nombreuses que les hommes à l'université, les écarts selon le sexe étaient encore plus marqués chez les jeunes adultes. En 2009, 34 % des femmes de 25 à 34 ans possédaient au moins un baccalauréat, par rapport à 26 % des hommes (tableau 1).

Variations provinciales du plus haut niveau de scolarité atteint

Dans toutes les provinces, la majorité des femmes de 25 à 54 ans avaient terminé au minimum leurs études secondaires (tableau 2). Cette proportion atteignait un sommet en Colombie-Britannique et en Ontario, ou respectivement 93 % et 92 % des femmes possédaient au moins un diplôme d'études secondaires. Même si l'écart avec les autres provinces était assez faible, c'est à Terre-Neuve-et-Labrador (86 %) et au Québec (89 %) que les femmes de ce groupe d'âge étaient les moins susceptibles d'avoir obtenu leur diplôme d'études secondaires.

Tableau 2 Répartition des femmes âgées et des hommes de 25 à 54 ans, selon la province et le plus haut niveau de scolarité atteint, 1990 et 2009

Il existe des différences provinciales un peu plus marquées en ce qui a trait à la proportion de personnes ayant terminé des études postsecondaires, les femmes du Québec et de l'Ontario étant les plus susceptibles d'avoir obtenu un diplôme d'études postsecondaires (graphique 2). Cela était aussi le cas des hommes de ces deux provinces. Au Québec, les élèves qui désirent faire des études universitaires doivent obtenir un diplôme d'études collégiales; cette réalité a une incidence sur les taux d'achèvement d'études postsecondaires.

Graphique 2 Pourcentage de femmes et d'hommes détenant un diplôme d'études postsecondaires, selon la province, 2009

De plus, l'écart entre les femmes et les hommes variait sensiblement d'une région à l'autre. Par exemple, en Alberta, une proportion très semblable de femmes et d'hommes âgés de 25 à 54 ans avaient terminé des études postsecondaires (63 % et 62 %, respectivement). À l'Île-du-Prince-Édouard, les proportions étaient de 65 % chez les femmes et de 52 % chez les hommes.

Au niveau universitaire, l'Ontario est la province où l'on enregistrait en 2009 la plus forte proportion de femmes diplômées chez les 25 à 54 ans, soit 31 % (tableau 2). À Terre-Neuve-et-Labrador, cette proportion était de 20 %. Fait à noter, les diplômés universitaires qui résident dans une région donnée n'y sont pas nécessairement nés. En effet, certaines régions du pays peuvent attirer des diplômés universitaires nés ailleurs ou ayant poursuivi leurs études dans une autre région ou province.

École primaire et secondaire

Des études récentes ont permis de démontrer qu'au cours de leurs premières années sur les bancs d'école et même avant, les jeunes filles réussissaient mieux que les garçons (voir l'encadré). À 15 ans, de faibles écarts entre les garçons et les filles sont aussi perceptibles quant aux résultats des tests mesurant diverses aptitudes. Bien que les filles font meilleure figure que les garçons en lecture, elles réussissent toutefois un peu moins bien en mathématiques (tableau 3).

On observe d'ailleurs les mêmes différences entre les sexes au sein de la population adulte. En effet, en 2003, dernière année pour laquelle des données pour la population adulte sont disponibles, les femmes de 16 à 65 ans obtenaient des résultats supérieurs à ceux des hommes en compréhension et en interprétation de textes suivis (tableau 4). Ainsi, 40 % des femmes se situaient au niveau de compétence faible en lecture, comparativement à 44 % des hommes (soit 4 227 800 femmes de 16 à 65 ans se situant au niveau de compétence faible, comparativement à 4 698 600 hommes du même groupe d'âge). Les résultats des femmes étaient cependant moins bons que ceux des hommes en numératie (mathématiques).

Tableau 3 Résultats obtenus par les filles et les garçons âgés de 15 ans aux évaluations du Programme international pour le suivi des acquis des élèves, Canada, 2000, 2003, 2006 et 2009

Tableau 4 Résultats en littératie, femmes et hommes âgés de 16 à 65 ans, Canada, 2003

Ces écarts entre femmes et hommes peuvent témoigner de préférences et d'intérêts différents selon le sexe. De plus, des « différences en matière de choix professionnels, d'inscription à des cours et de formation peuvent mener à des cheminements différents qui influencent le perfectionnement et le maintien des compétences dans certains domaines »1.

Début de l'encadré

Les filles âgées de cinq et neuf ans : dispositions à apprendre et résultats à l'école primaire

Les dispositions à apprendre à l'âge de cinq ans

En 2006, Statistique Canada présentait les résultats d'une vaste étude visant à déterminer le degré de disposition à apprendre des enfants âgés de cinq ans, alors qu'ils commençaient l'école primaire2. On y comparait les garçons et les filles selon 11 mesures comprenant les compétences linguistiques et les aptitudes à communiquer, les aptitudes scolaires, la maîtrise de l'apprentissage, la maîtrise du comportement ainsi que les aptitudes sociales et l'autonomie.

En général, l'étude a révélé que les filles de cinq ans surpassaient les garçons du même âge en ce qui a trait à la disposition à apprendre. Les filles obtenaient de meilleurs résultats que les garçons quant aux aptitudes à communiquer. Cela était vrai également pour ce qui est de l'attention, la maîtrise du comportement et de l'autonomie quant à l'habillement. Les garçons devançaient toutefois les filles en ce qui concerne la curiosité.

Par exemple, le score moyen des enfants de cinq ans pour l'autonomie quant à l'habillement était de 82. Les filles obtenaient en moyenne un résultat de 87 et les garçons, un de 78. Pour ce qui est du score d'attention, les filles obtenaient 9,3, par rapport à 8,5 pour les garçons. En ce qui a trait à la curiosité, on considérait que 67 % des garçons manifestaient souvent de la curiosité, comparativement à 48 % des filles.

Malgré ces différences, l'étude a permis de démontrer que les filles et les garçons arrivaient à l'école avec des capacités équivalentes dans plusieurs domaines (le vocabulaire compris par l'enfant, l'effort au travail, le jeu de coopération et l'autonomie quant à la propreté).

Les enfants de neuf ans à l'école

Une autre étude de Statistique Canada mesurant les résultats des enfants de neuf ans, soit au moment de leur transition du premier au deuxième cycle du primaire, a été diffusée en 20093. Une des raisons pour s'intéresser aux résultats scolaires des enfants à cet âge précis est que « du premier au deuxième cycle, on passe d'un programme d'études axé sur l'acquisition de compétences de base en lecture et en écriture, en calcul et dans d'autres matières à un programme d'études qui présume que ces compétences ont déjà été acquises4 ». Les élèves qui n'ont pas acquis ces compétences avant le début du deuxième cycle peuvent éprouver des difficultés scolaires par la suite.

L'étude a démontré que les filles et les garçons de neuf ans n'étaient pas différents en ce qui concerne la réussite en mathématiques en troisième ou en quatrième année. Toutefois, les filles obtenaient de meilleurs résultats que les garçons pour ce qui est de la capacité d'attention. Elles étaient en général plus susceptibles d'avoir un bon rendement scolaire en lecture et dans les travaux écrits. Sur une échelle allant de 0 à 10 mesurant la capacité d'attention, les filles obtenaient en moyenne un résultat de 7,5 et les garçons, de 6,7.

Lorsqu'on demandait aux parents comment ils évaluaient le rendement scolaire de leur enfant de neuf ans, 80 % d'entre eux considéraient que leur fille avait un bon ou un très bon rendement, par rapport à 69 % pour les garçons. L'écart entre les garçons et les filles était particulièrement marqué en ce qui concerne les travaux écrits. En ce domaine, 71 % des parents ont déclaré que leur fille avait un bon ou un très bon rendement. En comparaison, seulement 54 % des parents considéraient que leur garçon réussissait bien leurs travaux écrits.

Comme elles éprouvaient en général moins de difficultés, les filles (19 %) étaient moins susceptibles que les garçons (24 %) de recevoir du tutorat ou de l'aide supplémentaire afin de surmonter des difficultés scolaires.

Fin de l'encadré

Obtention du diplôme d'études secondaires et décrochage scolaire

La proportion de filles qui obtiennent leur diplôme d'études secondaires selon les délais prévus est plus élevée que celle des garçons. En 2006, 84 % des femmes de 19 ans possédaient un diplôme d'études secondaires, par rapport à 77 % des hommes faisant partie du même groupe d'âge (tableau 5)5. Un écart moindre était perceptible pour les personnes de 25 ans. En 2006, 90 % des femmes et 86 % des hommes âgés de 25 ans possédaient un diplôme d'études secondaires.

Tableau 5 Pourcentage de personnes ayant obtenu un diplôme d'études secondaires, selon l'âge et la province ou le territoire, 2006

Il est possible, pour les personnes ayant abandonné leurs études secondaires, d'essayer d'obtenir leur diplôme plus tard en effectuant un retour à l'école à l'âge adulte. Une façon de mesurer le décrochage scolaire est de considérer comme ayant décroché une personne âgée de 20 à 24 ans qui n'a pas complété ses études secondaires et qui ne fréquente pas l'école6.

Depuis une vingtaine d'années, on constate une diminution des taux de décrochage scolaire chez les femmes et les hommes (graphique 3). En 1990, le taux de décrochage était de 14 % pour les femmes et de 19 % pour les hommes. En 2009, environ 7 % des femmes de 20 à 24 ans et 10 % des hommes du même groupe d'âge étaient décrocheurs, c'est-à-dire qu'ils ne fréquentaient pas l'école et ne possédaient pas un diplôme d'études secondaires.

Graphique 3 Taux de décrochage scolaire des femmes et des hommes âgés de 20 à 24 ans, Canada, 1990 à 2009

Selon une étude de Statistique Canada, les motifs d'ordre scolaire dominent dans les décisions de décrochage pour les garçons comme pour les filles7. Cependant, d'autres facteurs jouaient aussi un rôle considérable et l'étude a montré que les raisons pour décrocher pouvaient varier selon le sexe. Entre autres pour certains jeunes hommes, le désir de travailler était un facteur important, alors que la grossesse et les soins à apporter aux enfants étaient des raisons invoquées par un certain nombre de jeunes femmes. De façon plus générale, les filles démontrent un niveau d'engagement scolaire plus grand que celui des garçons (intérêt pour apprendre, respect des consignes et obligations), aidant aussi à comprendre pourquoi elles ont moins tendance à décrocher que leurs homologues masculins8.

À l'échelon provincial, les progrès ont été particulièrement remarquables à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nouveau-Brunswick (tableau 6). Dans ces deux provinces, les taux de décrochage scolaire chez les femmes, lesquels dépassaient les 15 % en 1990, figuraient parmi les plus élevés au pays. En 2009, ces taux étaient parmi les plus faibles (environ 5 % dans les deux provinces).

Tableau 6 Taux de décrochage scolaire selon la province, 1990, 2000 et 2009

Le travail rémunéré durant les études secondaires

Si l'on considère l'évolution de la participation au marché du travail sur une longue période (soit le fait d'occuper un emploi ou d'en chercher un), on constate une progression quasi ininterrompue du taux d'activité des étudiantes à temps plein de 20 à 24 ans (29 % en 1976, par rapport à 53 % en 2009) (graphique 4). Chez les 15 à 19 ans, la tendance était quelque peu différente, puisque le taux d'activité avait diminué au cours des années 1990 pour s'accroître par la suite.

Graphique 4 Taux d'activité des étudiantes et des étudiants à temps plein, selon le groupe d'âge, Canada, 1976 à 2009

Les étudiants qui travaillent quelques heures par semaine tout en poursuivant leurs études ne s'exposent pas nécessairement à de plus grands risques d'échec. Si le fait de travailler à temps plein peut être plus problématique, cette réalité ne concerne qu'une minorité d'étudiants. En 2009, 1 % des étudiants à temps plein âgés de 15 à 19 ans travaillait à temps plein, une proportion qui ne variait pas selon le sexe (tableau 7).

Tableau 7 Étudiants à temps plein occupant un emploi à temps plein ou à temps partiel, selon le groupe d'âge, Canada, 2009

Les étudiantes étaient néanmoins plus susceptibles de travailler à temps partiel que leurs homologues de sexe masculin. Par exemple, 38 % des étudiantes à temps plein de 15 à 19 ans travaillaient à temps partiel, par rapport à 28 % des hommes du même groupe d'âge. On observait un écart similaire chez les 20 à 24 ans.

Écoles de métiers et programmes de formation des apprentis inscrits

Les programmes de formation des apprentis inscrits comprennent six importants groupes de métiers : construction de bâtiments, électricité, électronique et métiers connexes, alimentation et services, industrie et métiers liés à la mécanique, fabrication de produits métalliques et véhicules automobiles et matériel lourd. Parmi ces groupes de métiers, le seul où les femmes sont majoritaires est celui des métiers de l'alimentation et des services (les femmes représentant 65 % des inscriptions en 2007, en hausse par rapport à 50 % en 1991).

Les femmes sont cependant nettement minoritaires dans tous les autres programmes de formation des apprentis inscrits tels que la construction de bâtiments ou l'électricité et l'électronique. Par exemple, la représentation des femmes inscrites à des programmes de construction de bâtiments était de 3,7 % en 2007, ce qui constitue une légère hausse par rapport à 1,4 % en 1991 (graphique 5). Cette progression des inscriptions féminines est d'ailleurs commune à la plupart des autres programmes non traditionnels.

Graphique 5 Femmes dans les programmes de formation des apprentis inscrits, selon le groupe de métiers non traditionnels, Canada, 1991 à 2007

Malgré la hausse du nombre de femmes dans les programmes de formation des apprentis inscrits, plusieurs d'entre elles abandonnent et n'obtiennent pas leur certificat. Alors qu'en 2007 les femmes constituaient 3,0 % des inscriptions dans les programmes de formation en électricité, électronique et métiers connexes, elles ne représentaient que 1,5 % de l'ensemble des achèvements dans ces domaines d'études (graphique 6).

Graphique 6 Femmes parmi les inscriptions et achèvements des programmes de formation des apprentis inscrits, selon le groupe de métiers non traditionnels, Canada, 2007

Études collégiales

Comme les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'obtenir un diplôme d'études secondaires, il n'est pas surprenant de constater qu'elles soient aussi majoritaires parmi les effectifs des programmes collégiaux (tableau 8). Les femmes sont encore plus fortement représentées chez les diplômés. En 2006-2007, elles constituaient 56 % des effectifs collégiaux et 59 % des diplômés. Dans le programme collégial le plus populaire, soit les sciences humaines, l'écart entre les effectifs et les diplômés était encore plus marqué : les femmes représentaient 57 % des effectifs mais 62 % des diplômés.

Tableau 8 Femmes parmi les effectifs et les diplômés des différents programmes collégiaux, Canada, 2000 à 2007

La représentation des femmes variait fortement d'un programme collégial à l'autre, tant en ce qui a trait aux effectifs qu'aux achèvements. Par exemple, les femmes constituaient 87 % des diplômés des programmes collégiaux en éducation, et elles représentaient 84 % de ceux du domaine « Santé, parcs, récréation et conditionnement physique ». Les deux domaines où l'on enregistrait les plus faibles proportions de femmes étaient les mathématiques, l'informatique et les sciences de l'information (23 % des diplômés), de même que l'architecture, le génie et les services connexes (14 % des diplômés). Dans ces deux domaines, la proportion de femmes parmi les diplômés était plus faible en 2006-2007 qu'elle ne l'était au début des années 2000.

Études universitaires

Depuis le début des années 1990, les femmes représentent la majorité des étudiants inscrits à temps plein à des programmes universitaires de premier cycle (graphique 7). La proportion de femmes parmi les étudiants inscrits au premier cycle n'a jamais atteint ou été supérieure à 60 %. Toutefois, la proportion de femmes parmi les étudiants ayant obtenu leur diplôme dépasse ce seuil depuis 2001. En 2008, par exemple, 62 % de l'ensemble des diplômés universitaires de premier cycle étaient des femmes (graphique 8).

Graphique 7 Pourcentage de femmes parmi les inscriptions universitaires à temps plein, selon le cycle d'études, Canada, 1992-1993 à 2008-2009

Graphique 8 Pourcentage de femmes parmi les diplômés universitaires, selon le cycle d'études, Canada, 1992 à 2008

La proportion de diplômées à la maîtrise progresse également. En 1997, leur représentation franchissait la barre des 50 %, et en 2008, celle-ci atteignait 54 %. Bien que les étudiantes au doctorat demeurent minoritaires, l'augmentation de leur présence a été encore plus forte que pour les deux autres cycles d'études. En 1992, 32 % de tous les diplômés détenant un doctorat étaient des femmes, une proportion qui a grimpé à 44 % en 2008 (graphique 8).

Les femmes et les programmes universitaires

Tout comme au niveau collégial, les femmes et les hommes ont tendance à choisir différents programmes universitaires (tableau 9). En 2008, les femmes représentaient plus de trois diplômés sur quatre dans les programmes de l'éducation et des sciences de la santé. Dans ceux des sciences humaines, des arts visuels et d'interprétation et technologies des communications, de même qu'en sciences sociales et de comportement et en droit, environ deux diplômés sur trois étaient des femmes.

Tableau 9 Pourcentage de femmes parmi les diplômés universitaires, selon le domaine d'études, Canada, 1992 et 2008

Le scénario était tout autre pour ce qui est du programme d'architecture, de génie et des services connexes, alors que seulement 22 % des diplômés étaient des femmes en 2008 (en hausse par rapport à 18 % en 1990). Dans les programmes de mathématiques, informatique et sciences de l'information, 30 % des diplômés étaient des femmes, en baisse comparativement à 35 % en 1990. Dans tous les autres programmes universitaires, à l'exception de la catégorie « Autres programmes d'enseignement », les femmes ont augmenté leur représentation parmi les diplômés.

Étudier à temps partiel à l'université

Au début des années 1990, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d'étudier à temps partiel à l'université. En 1992-1993, 33 % des femmes inscrites au premier cycle universitaire étudiaient à temps partiel, par rapport à seulement 24 % des hommes (tableau 10). En 2008-2009, cet écart avait presque disparu au premier cycle. En effet, 20 % des femmes inscrites étudiaient à temps partiel, par rapport à 18 % des hommes.

Tableau 10 Pourcentage d'étudiants universitaires inscrits à temps partiel, selon le cycle d'études, Canada, 1992-1993 et 2008-2009

Les gains d'emploi des femmes et des hommes selon le niveau de scolarité

Même si les femmes sont plus enclines que les hommes à faire des études collégiales ou universitaires, elles n'obtiennent pas forcément des gains d'emploi plus élevés que ces derniers lorsqu'elles entrent sur le marché du travail9. En 2005, les jeunes femmes de 25 à 29 ans travaillant à temps plein toute l'année touchaient 85 cents pour chaque dollar gagné par leurs homologues de sexe masculin (tableau 11).

Tableau 11 Revenus d'emploi en 2005, selon le groupe d'âge et le plus haut niveau de scolarité atteint, Canada

L'écart entre les gains d'emploi des femmes et des hommes variait en fonction du niveau de scolarité. Par exemple, les femmes de 25 à 29 ans titulaires d'un grade universitaire supérieur ou de compétence professionnelle (maîtrise ou doctorat) et travaillant à temps plein toute l'année touchaient 96 cents pour chaque dollar gagné par leurs homologues masculins en 2006. Chez celles titulaires d'un baccalauréat, ce ratio était de 89 cents. Par contre, les jeunes femmes titulaires d'un certificat d'apprenti inscrit ou d'une école de métiers touchaient seulement 65 cents pour chaque dollar gagné par leurs homologues de sexe masculin (tableau 11). Les programmes que la majorité des femmes choisissent dans les écoles de métier, par exemple la coiffure, mènent à des emplois moins bien rémunérés que ceux choisis par les hommes (construction de bâtiments, électricité, électronique et métier connexes).

Chez les femmes diplômées universitaires de 25 à 29 ans, les gains d'emploi étaient à l'avantage des hommes dans presque toutes les disciplines (tableau 12). Par exemple, parmi les diplômés du domaine d'études lié au commerce, à la gestion et à l'administration publique, les gains d'emploi médians des hommes travaillant à temps plein toute l'année étaient de 46 500 $, par rapport à 41 700 $ pour les femmes (un ratio de 0,90). Les domaines d'études « Sciences physiques et de la vie, et technologies » ainsi que « Santé, parcs, récréation et conditionnement physique » étaient les deux exceptions à cet avantage salarial pour les hommes. Dans ce dernier cas, les femmes de 25 à 29 ans touchaient 1,07 $ pour chaque dollar gagné par les hommes du même groupe d'âge ayant étudié dans le même domaine.

Tableau 12 Gains médians des employés ayant travaillé à temps plein toute l'année, diplômés universitaires, selon le domaine d'études et le groupe d'âge, Canada, 2006

Début de l'encadré

Les femmes diplômées universitaires et le mariage10

En 1981, les femmes de 25 à 49 ans diplômées universitaires avaient moins tendance à se marier que celles qui étaient moins scolarisées. Cela n'est plus le cas aujourd'hui. Depuis 2001, on constate même l'apparition d'une relation positive entre le fait d'avoir poursuivi des études universitaires et la probabilité d'être mariée. Sous l'effet d'une baisse importante du nombre de femmes mariées parmi les moins scolarisées, les femmes de 25 à 49 ans titulaires d'un diplôme universitaire sont maintenant plus susceptibles d'être mariées que celles qui sont moins scolarisées (57 % et 53 %, respectivement) (voir le graphique ci-dessous). Bien que les femmes titulaires d'un diplôme universitaire soient un peu moins susceptibles de vivre en union libre, elles avaient tout de même plus tendance à vivre en couple que celles qui n'étaient pas diplômées.

Pourcentage de femmes mariées ou vivant en union libre âgées de 25 à 49 ans, selon la possession d'un diplôme universitaire, Canada, 1981 et 2006

On considère qu'il y a homogamie éducationnelle lorsque les deux conjoints possèdent le même niveau de scolarité, par exemple, un diplôme universitaire. En raison de la croissance rapide de la proportion de femmes diplômées universitaires, les hommes titulaires d'un diplôme universitaire avaient plus de possibilités de trouver une conjointe détenant un tel diplôme en 2006 qu'en 1981. De ce fait, en 2006, parmi les hommes mariés titulaires d'un diplôme universitaire, 67 % d'entre eux avaient une conjointe qui possédait le même niveau de scolarité qu'eux, alors que la proportion correspondante n'était que de 38 % en 1981.

Les femmes titulaires d'un diplôme universitaire mariées et âgées de 25 à 49 ans ont quant à elles maintenu leur tendance élevée à l'homogamie éducationnelle. En 2006, le taux d'homogamie éducationnelle des femmes titulaires d'un diplôme universitaire était de 64 %, par rapport à 67 % 25 ans auparavant.

Fin de l'encadré

Les femmes dans le domaine de l'enseignement

Les femmes sont de plus en plus majoritaires à exercer une profession liée au domaine de l'enseignement. De ce fait, les jeunes sont beaucoup plus susceptibles d'avoir des enseignants et des professeurs de sexe féminin tout au long de leur parcours scolaire. La représentation des femmes est particulièrement forte aux niveaux primaire et préscolaire, où elles constituent 84 % du personnel enseignant (légèrement en hausse par rapport à 81 % en 1996) (tableau 13). En 1996, parmi les enseignants au niveau secondaire, il y avait presque parité en ce qui a trait à la représentation des femmes et des hommes. Cela est de moins en moins le cas, puisqu'en 2006, 57 % des enseignants du secondaire étaient des femmes.

Tableau 13 Femmes dans les professions liées à l'enseignement, Canada, 1996 et 2006

Alors que les femmes sont aussi majoritaires chez les enseignants des niveaux secondaire et collégial, la situation est toute autre au niveau universitaire. En 2006, la proportion de professeurs d'université de sexe féminin atteignait 39 %, par rapport à 34 % 10 ans plus tôt (tableau 13).

Participation à des programmes d'éducation ou de formation liés à l'emploi

Il est de plus en plus fréquent que les employés soient appelés à mettre à jour leurs connaissances et leurs habiletés professionnelles en suivant une formation liée à leur emploi. En 2008, 36 % des personnes de 25 à 64 ans avaient fait des études ou suivi une formation liée à l'emploi, en hausse par rapport à 30 % en 2002. Cette proportion était à peu près la même chez les femmes et les hommes.

On observait une différence entre les femmes et les hommes en ce qui a trait au soutien reçu de la part des employeurs. En 2008, 46 % des travailleuses avaient reçu le soutien de leur employeur dans le cadre de leur programme de formation ou d'éducation, une proportion qui atteignait 55 % chez les hommes (tableau 14).

Tableau 14 Participation à des études ou à des programmes de formation liés à l'emploi, Canada, 2002 et 2008


Notes

  1. Statistique Canada et Organisation de coopération de développement économiques. 2005. Apprentissage et réussite – Premiers résultats de l'Enquête sur la littératie et les compétences des adultes.
  2. Statistique Canada. 2006. « Étude : La disposition à apprendre à l'école pour les jeunes de cinq ans, 2002-2003», Le Quotidien, 27 novembre 2006.
  3. Statistique Canada. 2009. « Étude : Les enfants canadiens de neuf ans à l'école, 2006-2007», Le Quotidien, 25 septembre.
  4. Thomas, Eleanor, M. 2009. « Les enfants canadiens de neuf ans à l'école », Document de recherche — Série de documents de recherche sur les enfants et les jeunes, produit 89-599 au catalogue de Statistique Canada.
  5. Même si les systèmes scolaires varient d'une province à l'autre, une personne n'ayant pas raté une année devrait posséder son diplôme d'études secondaires à 19 ans.
  6. Ces taux sont calculés en examinant la fréquentation de l'école durant les mois de l'année scolaire, soit de septembre à avril.
  7. Statistique Canada. 2002. À l'école secondaire ou non : premiers résultats du deuxième cycle de l'Enquête auprès des jeunes en transition, Culture, tourisme et Centre de la statistique de l'éducation, produit 81-595-MIF2004014 au catalogue de Statistique Canada, document de recherche.
  8. Statistique Canada. 2002. À la croisée des chemins : premiers résultats de la cohorte des 18 à 20 ans de l'Enquête auprès des jeunes en transition, produit 81-591-XIF au catalogue de Statistique Canada.
  9. Voir aussi le chapitre sur le bien-être économique, plus particulièrement l'encadré sur les écarts de gains salariaux entre les femmes et les hommes.
  10. Martin, Laetitia et Feng Hou. 2010. « Elles partagent leur vie : femmes, tendances relatives aux unions et scolarité », Tendances sociales canadiennes, 90 (hiver), produit 11-008-X au catalogue de Statistique Canada.
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