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La population d'identité autochtone dans son ensemble
La population des Indiens de l'Amérique du Nord
La population métisse
La population inuite

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Cette section présente les résultats des projections démographiques pour l'ensemble de la population autochtone puis, dans des sous-sections séparées, pour chacun des groupes d'identité autochtone : Indiens de l'Amérique du Nord, Métis et Inuits. Bien que dans chacune des sous-sections il soit question d'accroissement démographique, de structure par âge et de répartition géographique, l'analyse vise à dégager les particularités de l'évolution possible de chacun des groupes d'identité autochtone d'ici 2031. C'est que, loin d'être une population homogène, la population autochtone se compose de groupes bien distincts quant à leur identité, leur culture, leur histoire et, ce n'est sans doute pas étranger à ces dernières spécificités, leur démographie. Le lecteur est également invité à consulter les annexes 1 à 3, lesquelles résument les principaux résultats relatifs à chacun de ces groupes.

La population d'identité autochtone dans son ensemble

En 2006, la population déclarant une identité Autochtone était estimée à environ 1,3 million de personnes, contre environ 900 000 dix ans plus tôt, en 1996. Parmi elles, 785 000 étaient Indiens de l'Amérique du Nord, 404 000 étaient Métis et 53 000, Inuits.

Ensemble, ces populations représentaient quelque 3,9 % de la population canadienne. En comparaison, cette proportion était, au même moment, de 1,7 % aux États-Unis, de 2,4 % en Australie et de 14,6 % en Nouvelle-Zélande (Maori)Note 1. À l'instar de la population autochtone de l'Australie, la population autochtone du Canada a cru plus rapidement que la population non autochtone entre 1996 et 2006Note 2.

La migration internationale étant peu importante chez les Autochtones au Canada, ce sont un fort accroissement naturel, favorisé par une structure par âge jeune et une forte fécondité, et les changements de déclaration de l'identité ou mobilité ethnique intragénérationnelle (voir l'encadré 1), qui expliquent l'essentiel de cet accroissement.

Les résultats des projections montrent que la proportion d'Autochtones continuerait de s'accroître d'ici 2031 et atteindrait entre 4,0 % et 5,3 % selon les scénarios développés dans le cadre des présentes projections. La population autochtone compterait alors entre 1,7 et 2,2 millions de personnes (Figure 2). Elle continuerait en outre d'être majoritairement composée d'Indiens de l'Amérique du Nord, dont la population se situerait entre 1 071 000 et 1 248 000, puis de 506 000 à 863 000 Métis et de 73 000 à 77 000 Inuits.

Figure 2 Population d'identité autochtone, Canada, 1996 à 2031, quatre scénarios de projection

La figure 3 montre qu'au cours de la période qui s'étend de 2006 à 2031, la population autochtone dans son ensemble présenterait un taux d'accroissement annuel moyen se situant entre 1,1 % (Scénario 2. Aucune mobilité ethnique et fécondité convergente) et 2,2 % (Scénario 3. Mobilité ethnique et fécondité constantes). Il s'agirait, dans tous les cas, d'un accroissement qui demeurerait plus rapide que celui de la population non autochtone et ce, même si les présentes projections supposent chez cette dernière population une croissance démographique alimentée d'apports migratoires internationaux soutenus d'ici 2031, ce qui n'est bien entendu pas le cas des populations autochtones, chez qui on suppose un solde migratoire international nul.

Ajoutons que le taux d'accroissement annuel moyen varierait également de manière importante d'un groupe autochtone à l'autre, se situant entre 1,2 % et 1,9 % chez les Indiens de l'Amérique du Nord, entre 0,9 % et 3,1 % chez les Métis et entre 1,3 % et 1,5 % chez les Inuits, comme on le verra plus loin.

Figure 3 Taux d'accroissement annuel moyen des populations d'identité autochtone et non autochtone, Canada, 2006 à 2031, quatre scénarios de projection

La comparaison des résultats des différents scénarios de projection nous permet de constater à quel point l'accroissement futur de la population autochtone dans son ensemble pourrait être sensible à la mobilité ethnique intragénérationnelle, ou en d'autres termes aux changements de déclaration de l'identité au cours de la vie. Dans l'hypothèse d'une poursuite de la mobilité ethnique d'ici 2031 aux niveaux estimés de 1996 à 2006 (scénarios 3 et 4), l'accroissement serait d'un point de pourcentage plus élevé en comparaison de ce qu'il serait en l'absence de mobilité ethnique intragénérationnelle (scénarios 1 et 2). En nombres absolus, l'accroissement annuel moyen de la population d'identité autochtone se situerait entre 40 000 et 42 000 personnes dans les scénarios projetant un maintien de la mobilité ethnique intragénérationnelle alors qu'il serait d'entre 17 000 et 19 000 personnes dans les autres scénarios.

Les résultats des projections montrent par ailleurs que si la surfécondité des Autochtones par rapport aux non-Autochtones était réduite de moitié d'ici 2031 (scénarios 2 et 4), le taux d'accroissement annuel moyen de la population autochtone serait d'environ 0,1 point de pourcentage inférieur à ce qu'il serait si la fécondité demeurait constante aux niveaux mesurés en 2006. Cette convergence, qui correspondrait, à terme, à une réduction d'environ 0,3 enfant par femme chez les Autochtones, se traduirait par environ 2 100 naissances de moins annuellement en moyenne au cours de la période (données non montrées).

Structure par âge de la population autochtone

S'il est connu que la population d'identité autochtone est plus jeune que la population non autochtone, le fait qu'elle connaisse un vieillissement démographique l'est probablement moins. Ainsi, entre 2001 et 2006, l'âge médian des Autochtones a augmenté d'environ 2 ans, passant de 24,7 ans à 26,6 ans. L'âge médian est l'âge qui sépare une population en deux groupes égaux, l'un plus jeune, l'autre plus âgé. Le vieillissement de la population autochtone s'explique surtout par une baisse de la fécondité au cours des dernières décennies et une hausse de l'espérance de vie.

Tableau 6 Indicateurs de structure par âge de la population d'identité autochtone, Canada, 2006 et 2031, quatre scénarios de projection

Les présentes projections montrent que ce vieillissement de la population autochtone se poursuivrait au cours des vingt prochaines années selon tous les scénarios (tableau 6 et figure 4). L'âge médian de l'ensemble des Autochtones croîtrait pour atteindre en 2031 entre 35,0 ans selon le scénario 1 (aucune mobilité ethnique et fécondité constante) et 36,7 ans selon le scénario 4 (mobilité ethnique constante et fécondité convergente). Ainsi, il appert que le vieillissement serait plus rapide si la fécondité des Autochtones devait diminuer et la mobilité ethnique se maintenir. L'effet (légèrement) vieillissant de la mobilité ethnique intragénérationnelle vient surtout de ce que les gains nets de population ainsi réalisés se font au détriment d'une population plus âgée, essentiellement la population non autochtone née au Canada.

Malgré ce vieillissement, et selon tous les scénarios, la population autochtone demeurerait plus jeune que la population non autochtone. Comme le montrent les données du tableau 6, l'âge médian des Autochtones serait de 6 à 8 ans inférieur à celui de la population non autochtone, chez qui il serait d'environ 43 ans. En outre, le pourcentage de personnes âgées demeurerait moins élevé chez les Autochtones que chez les non-Autochtones, alors que le pourcentage de jeunes de moins de 15 ans y resterait largement supérieur, même dans l'hypothèse d'une convergence progressive de la fécondité.

Figure 4 Population d'identité autochtone selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, 2006 et 2031, scénario 1 (aucune mobilité ethnique et fécondité constante)

Les populations des groupes spécifiques d'identité autochtone continueraient par ailleurs de présenter, en 2031, des structures par âge distinctes l'une de l'autre, la population inuite demeurant plus jeune que celle des Indiens de l'Amérique du Nord, qui elle-même demeurerait plus jeune que la population métisse.

Répartition géographique de la population autochtone

La répartition géographique de la population autochtone à travers le Canada diffère de celle de la population non autochtone. En 2006, les personnes d'identité autochtone étaient généralement surreprésentées dans l'Ouest du pays et les territoires, mais sous-représentées dans le reste du Canada. Par conséquent, c'est dans la population des provinces de l'Ouest et des territoires que l'on trouvait les plus importantes proportions d'Autochtones (tableau 7). Selon les scénarios développés pour les présentes projections, cette situation se maintiendrait d'ici 2031.

Parmi les provinces, comme c'était le cas en 2006, c'est en Saskatchewan et au Manitoba que la proportion d'Autochtones serait la plus importante. Entre 21 % et 24 % de la population de la Saskatchewan et entre 18 % et 21 % de la population du Manitoba serait d'identité autochtone en 2031. Cette proportion était de près de 16 % dans chacune de ces deux provinces en 2006. Les trois territoires continueraient également d'être un lieu à forte concentration de populations autochtones. Ainsi, en 2031, entre 22 % et 23 % de la population du Yukon, entre 51 % et 52 % de celle des Territoires du Nord-Ouest et entre 85 % et 86 % de celle du Nunavut serait d'identité autochtone. Tel qu'observé en 2006, c'est à l'Île-du-Prince-Édouard, au Québec et en Ontario que la proportion d'Autochtones serait la plus faible en 2031 et cela, peu importe le scénario considéré.

En 2006, les Autochtones (34 %) étaient aussi proportionnellement moins nombreux à habiter dans une région métropolitaine de recensement (RMR) que les non-Autochtones (69 %). En 2031, entre 36 % et 40 % des Autochtones habiteraient une RMR comparativement à près de trois personnes sur quatre pour les non-Autochtones. Ainsi, peu importe le scénario retenu, les Autochtones continueraient à vivre majoritairement à l'extérieur des RMR.

Il est important de souligner que la répartition géographique des Autochtones varie d'un groupe autochtone à l'autre. Les Indiens de l'Amérique du Nord et les Métis vivent principalement en Ontario, dans les provinces des Prairies et en Colombie-Britannique. Par contre, contrairement aux Métis, une grande proportion des Indiens de l'Amérique du Nord habitent sur des réserves indiennes. De plus, ces derniers vivent dans de plus grandes proportions à l'extérieur des RMR que les Métis. Quant aux Inuits, ils habitent en grande majorité (80 %) dans les régions de l'Inuit Nunangat (voir l'encadré 1). Nous verrons plus en détails dans les prochaines sections la répartition géographique propre à chacun des groupes.

Tableau 7 Effectifs et proportion de personnes d'identité autochtone selon la province et le territoire de résidence, Canada, 2006 et 2031, quatre scénarios de projection

Si la situation et les tendances retenues comme hypothèses dans les différents scénarios devaient s'avérer, le pourcentage de personnes d'identité autochtone continuerait également de varier de façon importante d'une RMR à l'autre (figure 5). En 2031, cinq RMR présenteraient une population composée à plus de 10 % d'Autochtones si la mobilité ethnique devait se maintenir : Thunder Bay, Winnipeg, Regina, Saskatoon et Grand Sudbury. Le fait qu'il s'agisse des RMR de la Saskatchewan, du Manitoba et de l'ouest de l'Ontario reflète la répartition provinciale présentée plus haut. Il convient cependant d'ajouter que la migration interrégionale des Autochtones est globalement plus favorable à ces RMR, à l'exception de Grand Sudbury, que ne l'est la migration des non-Autochtones.

Selon les deux scénarios qui font l'hypothèse d'un arrêt complet de la mobilité ethnique intragénérationnelle dès 2006, six RMR auraient une population ne comptant pas au moins un pourcent d'Autochtones en 2031, soit, Moncton, Montréal, Québec, Sherbrooke, Guelph et Toronto, alors que dans les deux scénarios maintenant la mobilité ethnique aux niveaux observés entre 1996 et 2006, seule Toronto n'atteindrait pas ce seuil.

Figure 5 Proportion de personnes d'identité autochtone selon la région métropolitaine de recensement, Canada, 2006 et 2031, quatre scénarios de projection

La population des Indiens de l'Amérique du Nord

En 2006, environ 785 000 personnes se sont identifiées comme Indiens de l'Amérique du Nord. Les Indiens de l'Amérique du Nord représentaient alors 2,4 % de l'ensemble de la population canadienne et formaient le groupe d'identité autochtone présentant la plus importante population, devant les Métis.

Entre 1996 et 2006, la population des Indiens de l'Amérique du Nord a cru en moyenne de 2,3 % annuellement, soit plus rapidement que la population non autochtone, laquelle a augmenté de moins de 1 % par année. Une forte fécondité, une structure par âge plus jeune, donc plus favorable aux naissances et moins aux décès, ainsi que des gains de population via des changements d'appartenance ethnique au cours de la vie ont été à l'origine de cette croissance.

Selon les résultats des projections, la population des Indiens de l'Amérique du Nord continuerait à croître au cours des prochaines années (figure 6). En 2031, elle atteindrait entre 1,1 million de personnes selon le scénario 2 (aucune mobilité ethnique et fécondité convergente) et 1,2 million selon le scénario 3 (mobilité ethnique et fécondité constantes) et représenterait entre 2,5 % et 3,0 % de la population canadienne selon ces mêmes scénarios. La population des Indiens de l'Amérique du Nord demeurerait dans tous les scénarios supérieure à celle des groupes métis et inuit.

Entre 2006 et 2031, le taux de croissance annuel moyen de la population des Indiens de l'Amérique du Nord se situerait entre 1,2 % dans l'hypothèse d'une convergence de la fécondité vers celle des non-Autochtones combinée à une absence de mobilité ethnique et 1,9 % si la fécondité et la mobilité ethnique devaient se maintenir aux niveaux observés récemment au Canada (figure 7).

Figure 6 Population d'identité indienne de l'Amérique du Nord, Canada, 1996 à 2031, quatre scénarios de projection

Figure 7 Taux d'accroissement annuel moyen des populations d'identité indienne de l'Amérique du Nord et non autochtone, Canada, 2006 à 2031, quatre scénarios de projection

Dans tous les cas, la population des Indiens de l'Amérique du Nord croîtrait à un rythme plus rapide que la population non-autochtone. Cela signifie que même si la mobilité ethnique intragénérationnelle devait cesser et la fécondité diminuer au cours des prochaines années, l'accroissement démographique de la population des Indiens de l'Amérique du Nord demeurerait supérieur à celui des non-Autochtones, chez qui l'essentiel de l'accroissement serait assuré par la migration internationale.

L'accroissement naturel demeurerait le moteur principal de l'accroissement démographique de la population des Indiens de l'Amérique du Nord et ce, selon tous les scénarios, à tout le moins d'ici 2031. L'accroissement naturel serait toutefois de moins en moins important avec le temps dans la mesure où l'on peut s'attendre à une croissance plus rapide des décès que des naissances, corollaire obligé du vieillissement démographique qui marquera la population des Indiens de l'Amérique du Nord au cours des prochaines décennies, comme on le verra plus loin.

De leur côté, les gains nets de population par voie de mobilité ethnique intragénérationnelle pourraient ajouter environ 0,5 points de pourcentage en moyenne chaque année à l'accroissement de la population indienne de l'Amérique du Nord d'ici 2031. Cet ajout représenterait environ 30 % de l'accroissement démographique de ce groupe. Cette composante pourrait toutefois perdre de l'importance au fil du temps, en raison principalement de la relative stagnation de la principale population susceptible d'effectuer un transfert ethnique vers les Indiens de l'Amérique du Nord, c'est-à-dire celle composée des non-Autochtones nés au Canada n'appartenant pas à un groupe de minorités visibles.

Structure par âge de la population des Indiens de l'Amérique du Nord

En 2006, les Indiens de l'Amérique du Nord formaient une population plus jeune que les populations métisse et non autochtone, mais plus âgée que la population inuite. À titre d'illustration, son âge médian de 25 ans était d'environ 4 ans inférieur à celui des Métis mais de 3 ans plus élevé que celui des Inuits. Une fécondité plus forte que celle des Métis mais inférieure à celles des Inuits, de même qu'une espérance de vie plus faible par rapport aux Métis, mais plus élevée que celle des Inuits permettent de mieux comprendre ces résultats.

Selon les scénarios développés dans le cadre du présent exercice de projection, et à l'instar du reste de la population, la population des Indiens de l'Amérique du Nord connaîtrait un vieillissement progressif d'ici 2031. Ainsi, l'âge médian de cette population s'élèverait pour atteindre entre 33 et 35 ans en 2031. La proportion de personnes âgées y serait également à la hausse, alors que la proportion de jeunes diminuerait (figure 8).

Le rythme auquel ce vieillissement surviendrait pourrait être plus rapide dans l'hypothèse d'une convergence de la fécondité vers celle des non-Autochtones. La diminution des naissances qui s'ensuivrait, en réduisant le nombre de jeunes, mènerait à un âge médian d'un peu plus d'un an supérieur à celui qui serait atteint si la fécondité se maintenait aux niveaux de 2006. Le maintien des flux de mobilité ethnique intragénérationnelle aurait lui aussi un effet vieillissant, les gains nets de population se produisant à un âge en moyenne plus élevé que celui de la population indienne de l'Amérique du Nord. Cet effet serait cependant limité, l'âge médian n'étant alors plus élevé que d'environ une demi-année comparativement aux scénarios où l'on suppose un arrêt des changements de déclaration de l'identité au cours de la vieNote 3.

Malgré ce vieillissement, la population indienne de l'Amérique du Nord demeurerait plus jeune que les populations métisse et non autochtone et ce, dans tous les scénarios.

Figure 8 Population d'identité indienne de l'Amérique du Nord selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, 2006 et 2031, scénario 1 (aucune mobilité ethnique et fécondité constante)

Répartition géographique des Indiens de l'Amérique du Nord

Selon les données du Recensement de 2006, la majorité des Indiens de l'Amérique du Nord vivaient en Ontario et dans les provinces de l'Ouest. En fait, plus de quatre Indiens de l'Amérique du Nord sur cinq habitaient dans ces provinces. En 2031, cette répartition demeurerait pratiquement inchangée.

Par ailleurs, en 2006, 30 % des Indiens de l'Amérique du Nord vivaient dans une région métropolitaine de recensement. En 2031, cette proportion se situerait entre 32 % et 34 % et serait ainsi très légèrement supérieure à celle observée en 2006. La proportion augmenterait plus rapidement dans les scénarios où la mobilité ethnique est maintenue aux niveaux estimés entre 1996 et 2006. Ce résultat est le reflet du fait que les gains nets de population par voie de mobilité ethnique intragénérationnelle que connaissent les Indiens de l'Amérique du Nord sont plus importants dans les RMR qu'à l'extérieur de celle-ci, ou en d'autres termes, au sein des régions où se trouve la majorité de la population non autochtone née au Canada et n'appartenant pas à un groupe de minorités visibles.

Tableau 8 Effectifs et proportion d'Indiens de l'Amérique du Nord selon la province et le territoire de résidence, Canada, 2006 et 2031, quatre scénarios de projection

À l'échelon régional, les RMR où se trouvent les plus grandes proportions d'Indiens de l'Amérique du Nord se situent généralement dans les provinces de l'Ouest et en Ontario. C'est ainsi que les régions métropolitaines de Thunder Bay, BrantfordNote 4, Saskatoon, Regina et Winnipeg seraient celles qui compteraient les plus fortes proportions d'Indiens de l'Amérique du Nord en 2031, avec au moins 5 % chacune dans tous les scénarios (données non présentées).

À l'autre extrême, Toronto continuerait à être la RMR comptant la plus faible proportion d'Indiens de l'Amérique du Nord, avec moins d'un demi pourcent selon tous les scénarios. Comme c'était le cas en 2006, les populations d'Indiens de l'Amérique du Nord seraient concentrées dans certaines régions situées à l'extérieur des régions métropolitaines de recensement, régions où la majorité de cette population habiterait en 2031. Ainsi, entre 23 % et 25 % de la population du Manitoba résidant à l'extérieur de Winnipeg serait d'identité indienne de l'Amérique du Nord, alors que cette proportion atteindrait entre 23 % et 24 % dans l'ensemble que forment les régions de la Saskatchewan autres que Regina et Saskatoon. Les Territoires du Nord-Ouest, où l'on ne trouve aucune RMR, serait le lieu de résidence d'une importante proportion d'Indiens de l'Amérique du Nord, avec plus de trois personnes sur dix en 2006 comme en 2031.

Les réserves indiennesNote 5

L'une des particularités des Indiens de l'Amérique du Nord tient à leur répartition géographique, ceux-ci habitant en de fortes proportions (47 % en 2006Note 6), et pour des raisons historiques, au sein de réserves indiennes (voir l'encadré 1). Situées majoritairement, mais non exclusivement, hors des régions métropolitaines de recensement, les réserves indiennes comptaient, en 2006, 361 000 personnes qui s'identifiaient comme Indiens de l'Amérique du Nord. Un petit nombre de personnes ne déclarant pas d'identité indienne de l'Amérique du Nord (environ 50 000 personnes) résidaient aussi dans les réserves indiennes en 2006.

Selon les résultats des présentes projections, la population indienne de l'Amérique du Nord vivant dans une réserve poursuivrait sa croissance au cours de la période de projection. Elle atteindrait, en 2031, entre 511 000 personnes selon le scénario de migration nulle dans les réserves et environ 585 000 personnes selon les deux scénarios qui supposent une fécondité constante et un maintien des schèmes migratoires internes (scénarios 1 et 3). Ces populations représenteraient respectivement 47 % et 53 % de l'ensemble de la population indienne de l'Amérique du Nord.

Le fait que le scénario le plus favorable à un accroissement de la population indienne de l'Amérique du Nord vivant dans les réserves ne diffère du scénario le plus défavorable que par son hypothèse de migration interne permet de mettre en relief l'importance que pourrait revêtir cette composante au cours des années à venir. L'accroissement naturel demeurerait tout de même un facteur important d'accroissement des populations indiennes de l'Amerique du Nord vivant dans une réserve, ce qu'illustre le fait que celles-ci augmenteraient de plus de 42 % si elles n'étaient alimentées que du seul excédent des naissances sur les décès d'ici 2031.

Les résultats des projections permettent enfin d'établir que la population des Indiens de l'Amérique du Nord dans les réserves pourrait augmenter dans presque toutes les provinces durant la période de projection, quoique à des rythmes différentsNote 7 (figure 9). Elle pourrait même presque doubler en Saskatchewan si la fécondité demeurait constante et la migration interne était maintenue d'ici 2031.

Figure 9 Population d'identité indienne de l'Amérique du Nord habitant dans une réserve selon la province, Canada, 2006 et 2031, cinq scénarios de projection

La population métisse

En 2006, la population métisse comptait 404 000 personnes, soit presque le double de ce qui avait été observé dix ans auparavant. Au cours de la période allant de 1996 à 2006, les Métis ont constitué le groupe d'identité autochtone dont la population a cru le plus rapidement, avec un taux de croissance annuel moyen de 6,7 %. Supérieur au taux d'accroissement maximal de 5,5 % qu'il est théoriquement possible d'obtenir en l'absence d'immigration (Guimond, 1999; Guimond, 2003), ce taux de 6,7 % par année ne peut s'expliquer par les seules composantes traditionnelles de l'accroissement démographique que sont les naissances et les décès, surtout que les Métis présentent une fécondité inférieure au seuil de remplacement des générations (ce seuil est aujourd'hui d'environ 2,1 enfants par femme). Il ne saurait s'expliquer que par l'apport majeur de la mobilité ethnique (voir l'encadré 1), intragénérationnelle surtout, qui a été tout particulièrement favorable à la population d'identité métisse du Canada au cours de la période récente.

Dans les prochaines années, la population métisse continuerait à croître, mais le rythme de cette croissance revêt une grande incertitude dans la mesure où il dépendra très fortement de la poursuite ou non des tendances récentes en matière de mobilité ethnique (figures 10 et 11). En 2031, la population métisse atteindrait à peine plus de 500 000 selon les scénarios qui ne supposent aucune mobilité ethnique intragénérationnelle, mais plus de 850 000 personnes si la mobilité ethnique devait se maintenir. Dans ce dernier cas, la population métisse comprendrait, en 2031, 37 % de personnes ayant acquis cette identité en changeant leur appartenance ethnique après 2006.

Une convergence de la fécondité vers celle des non-Autochtones, par ailleurs, n'aurait qu'un impact marginal sur la population future des Métis, leur fécondité étant déjà à des niveaux semblables à ceux de la population non autochtone.

Figure 10 Population d'identité métisse, Canada, 1996 à 2031, quatre scénarios de projection

Figure 11 Taux d'accroissement annuel moyen des populations d'identité métisse et non autochtone, Canada, 2006 à 2031, quatre scénarios de projection

Selon les deux scénarios où la mobilité ethnique intragénérationnelle cesserait dès 2006, le taux de croissance annuel moyen de la population métisse de 2006 à 2031 (environ 0,9 % selon les deux scénarios) serait non seulement plus faible que ceux des Indiens de l'Amérique du Nord et des Inuits, mais il serait également légèrement inférieur à celui que présenterait la population non autochtone (1,0 %), cette dernière bénéficiant d'un fort apport migratoire international dans tous les scénarios retenus aux fins des présentes projections. L'accroissement naturel des Métis demeurerait cependant, selon ces deux mêmes scénarios, supérieur à celui que présenterait la population non autochtone, en raison d'une fécondité légèrement plus élevée, une structure par âge plus jeune et l'apport de la mobilité ethnique intergénérationnelle (données non présentées).

Si la mobilité ethnique intragénérationnelle devait se poursuivre, le taux de croissance annuel moyen serait de 3,1 % en moyenne de 2006 à 2031. La mobilité ethnique serait alors à l'origine de près des trois quarts de l'accroissement de la population métisse en moyenne au cours de cette période.

Structure par âge de la population métisse

La population métisse, à l'instar de celles des Indiens de l'Amérique du Nord et des Inuits, était, en 2006, plus jeune que la population non autochtone. L'âge médian des Métis (29,4 ans), bien que de 10 ans inférieur à celui des non-Autochtones (39,4 ans), était supérieur à celui des Indiens de l'Amérique du Nord (25,3 ans) et des Inuits (22,0 ans).

Dans les prochaines années, la population métisse demeurerait plus jeune que la population non autochtone, mais vieillirait de façon importante (figure 12). L'âge médian des Métis augmenterait ainsi progressivement pour atteindre environ 39 ans selon tous les scénarios retenus dans le cadre des présentes projections. La proportion de personnes âgées de 65 ans et plus passerait de 5 % en 2006 à environ 18 % en 2031, alors que la proportion de jeunes de moins de 15 ans serait à la baisse, atteignant entre 17,6 % et 19,4 % en 2031, comparativement à 24,6 % en 2006.

La structure par âge projetée en 2031 serait similaire selon tous les scénarios élaborés. Dans tous les cas, la population métisse demeurerait plus âgée que celles des Indiens de l'Amérique du Nord et des Inuits.

Figure 12 Population d'identité métisse selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, 2006 et 2031,  scénario 1 (aucune mobilité ethnique et fécondité constante)

Répartition géographique de la population métisse

En 2006, près de neuf Métis sur dix (87 %) vivaient dans les provinces de l'Ouest et en Ontario ; en 2031, cette répartition demeurerait à peu de choses près identique selon tous les scénarios de projection.

Le Manitoba et la Saskatchewan étaient en 2006 les deux provinces présentant les plus importantes proportions de Métis au sein de leur population. Cela serait encore le cas en 2031, peu importe le scénario considéré. Ces proportions se situeraient entre 6 % et 9 % au Manitoba puis entre 6 % et 7 % en Saskatchewan, respectivement. Comme c'était déjà le cas en 2006, la province de Québec serait la province où la proportion de Métis serait la moins élevée en 2031, à moins de 1 % dans tous les scénarios (tableau 9).

Tableau 9 Effectifs et proportion de Métis selon la province et le territoire de résidence, Canada, 2006 et 2031, quatre scénarios de projection

Les régions métropolitaines de recensement

En 2006, 45 % des 404 000 Métis habitaient l'une des 33 régions métropolitaines de recensement, soit une proportion largement supérieure à celles des Indiens de l'Amérique du Nord, et plus encore des Inuits. En 2031, cette proportion se situerait entre 48 % et 50 %.

Cinq RMR pourraient présenter en 2031 une population dont au moins 5 % serait métisse (figure 13). Il s'agit des RMR situées le plus à l'ouest de l'Ontario (Thunder Bay et Grand Sudbury), puis des RMR du Manitoba (Winnipeg) et de la Saskatchewan (Regina et Saskatoon). À l'opposé, deux grands centres d'immigration, Montréal et Toronto, demeureraient les deux RMR où se trouveraient les plus faibles proportions de Métis en 2031, avec 0,4 % ou moins selon tous les scénarios.

Figure 13 Proportion de Métis selon la région métropolitaine de recensement, Canada, 2006 et 2031, quatre scénarios de projection

La population inuite

En 2006, des 1,3 million de personnes qui se sont identifiées comme Autochtones, environ 53 000, ou 4,1 %, ont déclaré être inuites (figure 14). Entre 1996 et 2006, la population inuite a cru plus de deux fois plus rapidement que la population non autochtone et ce, en dépit du fait qu'elle n'ait pas bénéficié, commes les Métis et les Indiens de l'Amérique Nord, de gains nets de population par voie de mobilité ethnique intragénérationnelleNote 8. C'est qu'au cours de cette période, les Inuits sont, de tous les groupes d'identité autochtone, ceux qui ont affiché l'accroissement naturel le plus important, toutes proportions gardées.

Figure 14 Population d'identité inuite, Canada, 1996 à 2031, deux scénarios de projection

D'ici 2031, la population inuite continuerait à croître à un rythme soutenu et pourrait atteindre entre 73 000 personnes selon le scénario de fécondité convergente (scénario 2) et 77 000 personnes selon le scénario de fécondité constante (scénario 1). L'écart de fécondité par rapport à la population non autochtone étant, chez les Inuits, le plus important de tous les groupes autochtones, ceux-ci seraient touchés davantage que les Métis et les Indiens de l'Amérique du Nord par une convergence de la fécondité avec celle des non-Autochtones. En effet, une diminution progressive de 50 % de l'écart de fécondité entre les deux groupes se traduirait par environ 150 enfants inuits de moins par année en moyenne de 2006 à 2031, soit environ 15 % moins de naissances en comparaison du nombre qui résulterait d'un maintien de la fécondité à un niveau constant (données non présentées).

Figure 15 Taux d'accroissement annuel moyen des populations d'identité inuite et non autochtone, Canada, 2006 à 2031, deux scénarios de projection

En dépit du fait que les deux scénarios présentés ne supposent ni migrations internationales ni mobilité ethnique intragénérationnelle chez les Inuits, et supposent donc que la croissance de la population inuite ne résulterait que du seul jeu des naissances et des décès, la population inuite augmenterait à un rythme plus rapide que la population non autochtone d'ici 2031 (figure 15), ce qui est en continuité avec les tendances passées. Le taux d'accroissement annuel moyen se situerait entre 1,3 % et 1,5 % au cours de la période qui va de 2006 à 2031, alors qu'il serait de 1,0 % chez les non-Autochtones. Il serait également supérieur à celui des Indiens de l'Amérique du Nord et des Métis si ces groupes cessaient, dès 2006, de bénéficier du phénomène de mobilité ethnique, son taux d'accroissement naturel demeurant le plus élevé des trois groupes d'identité autochtone.

Structure par âge de la population inuite

En 2006, les Inuits formaient le groupe d'identité autochtone le plus jeune avec un âge médian de 22,0 ans, soit près de trois ans de moins que celui des Indiens de l'Amérique du Nord (25,3 ans). Il s'agit du reflet d'une démographie marquée de manière durable à la fois par une forte fécondité et une forte mortalité, l'une et l'autre étant les plus élevées de celles de tous les groupes projetés (voir la section 2).

Un quart de siècle plus tard, en 2031, la population inuite, à l'instar de celles des Indiens de l'Amérique du Nord et des Métis, aurait vieilli (figure 16), mais demeurerait plus jeune en comparaison des autres groupes d'identité autochtone, et de la population non autochtone. Ainsi, chez les Inuits, la proportion de jeunes de 0 à 14 ans diminuerait entre le début et la fin de la période de projection, passant de 34 % en 2006 à une valeur se situant entre 23 % et 26 % en 2031, alors que celle des personnes âgées de 65 ans ou plus pourrait plus que doubler et atteindre entre 8 % et 9 % en fonction des hypothèses retenues. Le vieillissement de la population inuite se ferait plus rapidement, cela va de soi, dans l'hypothèse d'une fécondité convergente ; l'âge médian y atteindrait 32,3 ans en 2031 comparativement à 30,6 ans si la fécondité devait se maintenir au niveau récent.

Figure 16 Population d'identité inuite selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, 2006 et 2031, scénario 1 (aucune mobilité ethnique et fécondité constante)

Répartition géographique de la population inuite

La population inuite se distingue du reste de la population, incluant les autres groupes autochtones, par sa distribution sur le territoire canadien. Selon le Recensement de la population de 2006, un peu plus du trois quarts des Inuits du Canada (78 %), soit près de 42 000 personnes, résidaient dans l'une des quatre régions de l'Inuit Nunangat (voir l'encadré 1). Bien qu'il soit projeté que la population inuite augmente relativement rapidement au cours des prochaines années, sa répartition géographique en serait très peu affectée. Ainsi, selon les résultats des deux scénarios de projection, 80 % de la population inuite vivrait dans l'Inuit Nunangat en 2031, soit presque la même proportion que celle observée 25 ans plus tôt (tableau 10).

Tableau 10 Effectifs et proportion d'Inuits pour une sélection de régions, Canada, 2006 et 2031, deux scénarios de projection


Notes

  1. Les données viennent de : U.S. Census Bureau, American Community Survey, 2006 Data Profile : DP - 5, générées au moyen de American Fact Finder ; Australian Bureau of Statistics, 2006 Census Tables, cat.No . 2068.0 ; Statistics New Zealand, Quick Stats About Culture and Identity.
  2. À des fins de comparabilité, l'analyse historique présentée ici ne remonte pas au-delà de 1996, année du premier recensement pour lequel des données sur l'identité autochtone ont été diffusées par Statistique Canada.
  3. Il convient ici de préciser qu'un autre facteur, dont on tient compte dans tous les scénarios, aurait une influence « rajeunissante » sur la structure par âge de la population des Indiens de l'Amérique du Nord : la mobilité ethnique intergénérationnelle, qui est globalement favorable à ce groupe. Le nombre d'enfants d'identité indienne de l'Amérique du Nord nés d'une mère d'une autre identité étant plus élevé que le nombre d'enfants d'identité autre nés de mère Indienne de l'Amérique du Nord, ce phénomène se traduit, chez les Indiens de l'Amérique du Nord, par un gain net qui contribue à la jeunesse de la population de ce groupe. Ce phénomène a un effet semblable chez les Métis.
  4. Les résultats relatifs à la région de Brantford doivent être interprétés avec grande prudence, une partie importante de la population de cette région ayant été, en 2006, estimée au moyen d'un modèle puis imputée dans le fichier servant de base aux présentes projections (voir la section 1). C'est que la population de Six Nations (Part) 40, une réserve indienne située dans la RMR de Brantford, n'a pas été dénombrée en 2006. Plus de renseignements sur les réserves partiellement dénombrées peuvent être obtenus sur le site web de Statistique Canada : http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2006/ref/rp-guides/rp/coverage-couverture/cov-couv_p12-fra.cfm#a12_2_3
  5. Cette section ne tient compte que de la population habitant dans les provinces.
  6. Les proportions d'Indiens de l'Amérique du Nord vivant dans les réserves présentées dans ce texte doivent être interprétées avec prudence en raison notamment de la nature de l'ajustement pour le sous-dénombrement net qui a été effectué pour constituer la population de base (voir la section 1). En effet, les présentes projections supposent un sous-dénombrement net des Indiens de l'Amérique du Nord résidant hors réserve identique, par âge, sexe et lieu de résidence, à celui de l'ensemble de la population, alors que les réserves indiennes ont fait l'objet d'un ajustement spécifique. S'il devait s'avérer que le sous-dénombrement net des Indiens de l'Amérique du Nord vivant hors réserve est supérieur à celui du reste de la population, les proportions présentées pourraient être légèrement surestimées.
  7. Les écarts observés entre les provinces dans le rythme d'accroissement des populations des réserves peuvent s'expliquer en partie par un apport inégal de la migration interne. C'est que tel que précisé plus haut, la migration dans les réserves n'a lieu que dans les régions où la population des réserves était suffisamment importante pour modéliser des entrées et des sorties. Dans les autres régions, les populations des réserves sont simplement considérées comme des populations fermées. Or, comme la proportion de la population habitant dans des réserves fermées varie d'une province à l'autre, l'apport de la migration interne dans l'accroissement démographique varie également.
  8. Pour cette raison – absence de gains par mobilité ethnique intragénérationnelle –, seuls les deux scénarios de projection qui ne supposent aucune mobilité ethnique (scénarios 1 et 2) sont présentés dans cette section.
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