Audit de l'approvisionnement
Novembre 2024
Numéro du projet : 80590-140
Table des matières
Résumé
Contexte
La fonction d'approvisionnement joue un rôle crucial dans l'acquisition de biens, de services et de constructions essentiels pour appuyer l'exécution des programmes du gouvernement du Canada et lui permettre d'atteindre ses objectifs et résultats. La passation de marchés du gouvernement fédéral est régie par une série d'instruments, dont des lois, des règlements, des ententes et des politiques, visant à garantir que les acquisitions obtiennent la meilleure valeur possible au moyen de processus équitables, ouverts et transparents. Conformément à la Directive sur la gestion de l'approvisionnement du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (SCT), les ministères et organismes doivent établir, mettre en œuvre et maintenir un cadre de gestion de l'approvisionnement (CGA), qui comprend une gouvernance, des processus, des systèmes et des contrôles. La directive permet de s'assurer que les mesures liées à la gestion de l'approvisionnement sont équitables, ouvertes et transparentes, et qu'elles répondent aux attentes du public en matière de prudence et de probité. Par ailleurs, elle permet de veiller à ce que les approvisionnements soient gérés d'une manière qui permet d'obtenir des résultats opérationnels et qui témoigne d'une bonne intendance et de l'optimisation des ressources, conformément aux objectifs socioéconomiques et environnementaux du gouvernement du Canada. La directive prévoit que le CGA soit proportionnel à la valeur, au risque et à la complexité du ou des processus d'approvisionnement entrepris.
Pourquoi est-ce important?
Au cours des dernières années, des questions liées aux marchés publics de même que des préoccupations ont été soulevées quant à savoir si de saines pratiques d'approvisionnement et de gestion étaient systématiquement adoptées et suivies à l'échelle du gouvernement. À la demande de la Chambre des communes et du premier ministre, des audits ont été menés par le SCT, par l'entremise du Bureau du contrôleur général du Canada (BCG), du Bureau de l'ombudsman de l'approvisionnement et du Bureau du vérificateur général du Canada. Ces audits ont mis en évidence de nombreuses lacunes et faiblesses dans les pratiques de gestion de l'approvisionnement, les dossiers d'approvisionnement avec des documents insuffisants ou manquants, et des défis pour démontrer que la meilleure valeur était obtenue pour les dollars des contribuables.
En mars 2024, le président du Conseil du Trésor (CT) a annoncé que le BCG entreprenait un audit horizontal pour évaluer la gouvernance, la prise de décisions et les contrôles liés aux contrats de services professionnels. L'audit a requis la participation de nombreux petits et grands ministères responsables. Le BCG a aussi demandé aux dirigeants principaux de la vérification de ministères et d'organismes fédéraux d'inclure un examen des contrôles et de la gouvernance internes en matière d'approvisionnement dans leurs plans de vérification axés sur les risques si aucun examen n'avait été mené au cours des 12 mois précédents.
Par conséquent, la Direction de l'audit et de l'évaluation a réalisé cet audit des pratiques d'approvisionnement, en tenant compte de l'objectif et de la portée des audits du BCG qui ont été réalisés récemment ou qui sont en cours.
Conclusion générale
De manière générale, le CGA de l'organisme répond aux exigences de la Directive sur la gestion de l'approvisionnement et aux autres lois, politiques et directives liées à l'approvisionnement. Cependant, certains aspects doivent être renforcés et une attention particulière est requise pour s'assurer que certains processus clés fonctionnent comme prévu. L'examen d'un ensemble d'acquisitions de l'organisme a permis de conclure qu'elles avaient été établies et administrées conformément aux exigences, bien que certaines erreurs administratives et lacunes dans la documentation aient été relevées dans de nombreux dossiers. L'examen a également fait ressortir la nécessité de garantir que les méthodes d'approvisionnement choisies correspondent aux exigences de l'organisme et que le rendement du fournisseur est géré et surveillé.
Principales constatations
De manière générale, le CGA répond aux exigences de la directive, même si certains aspects doivent être renforcés, et une attention particulière est requise pour s'assurer que certains processus clés fonctionnent comme prévu.
Des organismes de gouvernance sont mis en place et se conforment aux exigences de la directive, bien qu'il y ait des possibilités d'élargir leur rôle.
L'organisme effectue une surveillance pour détecter les actes répréhensibles, assurer la conformité à la directive et évaluer le rendement des fournisseurs, mais des renseignements plus complets permettraient d'appuyer davantage la prise de décisions.
Les approvisionnements concurrentiels et non concurrentiels étaient principalement attribués conformément au CGA de l'organisme et aux instruments juridiques et de politique en place, mais des erreurs administratives et des documents manquants ont été relevés, ainsi que des situations où la méthode d'approvisionnement ne correspondait pas aux exigences de l'organisme.
Les contrats et les modifications sont établis et administrés conformément aux exigences du SCT, bien qu'il soit possible d'avoir une gestion et une surveillance plus proactives du rendement des fournisseurs. Les procédures pourraient être renforcées afin d'assurer une surveillance plus proactive des conflits d'intérêts potentiels.
Les données sur la passation des marchés associées aux contrats examinés n'étaient pas toujours divulguées avec exactitude sur le Portail du gouvernement ouvert du Canada.
Conformité aux normes professionnelles
L'audit a été réalisé conformément aux Procédures obligatoires régissant l'audit interne au sein du gouvernement du Canada, qui comprennent les Normes internationales d'audit interne de l'Institute of Internal Auditors.
L'application de procédures d'audit suffisantes et appropriées et la collecte des éléments de preuve contribuent à l'exactitude des constatations et des conclusions du présent rapport, et donnent une assurance de niveau audit. Les constatations et les conclusions sont fondées sur une comparaison des conditions, telles qu'elles existaient à l'époque, au regard de critères de vérification préétablis. Les constatations et les conclusions s'appliquent à l'entité examinée pour la portée et la période de référence de l'audit.
Steven McRoberts
Dirigeant principal de la vérification et de l'évaluation
Sigles et acronymes
AA - Arrangement en matière d'approvisionnement
AF - Anciens fonctionnaires
BCG - Bureau du contrôleur général du Canada
CAL - Commande d'achat local
CEC - Conseil d'examen des contrats
CEG - Comité exécutif de gestion
CGA - Cadre de gestion de l'approvisionnement
CGMO - Cadre de gestion des marchés de l'organisme
CGS - Comité de gestion stratégique
CO - Comité des opérations
CRD - Compte rendu des décisions
CSD - Cadre supérieur désigné
CT - Conseil du Trésor du Canada
DP - Demande de propositions
DG - Directeur général / Directrice générale
LGFP - Loi sur la gestion des finances publiques
OC - Offre à commandes
RME - Règlement sur les marchés de l'État
SCA - Statisticienne en chef adjointe
SCT - Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada
SFMC - Système financier ministériel commun
SMC - Services du matériel et des contrats
SPAC - Services publics et Approvisionnement Canada
SPC - Services partagés Canada
SSPC - Système des services professionnels centralisés
Introduction
Contexte
La fonction d'approvisionnement joue un rôle crucial dans l'acquisition de biens, de services et de constructions essentiels pour appuyer l'exécution des programmes du gouvernement du Canada et lui permettre d'atteindre ses objectifs et résultats. La passation de marchés du gouvernement fédéral est régie par une série d'instruments, dont des lois, des règlements, des ententes et des politiques, visant à garantir que les acquisitions obtiennent la meilleure valeur au moyen de processus équitables, ouverts et transparents. En 2021, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (SCT) a amorcé un remaniement de son ensemble de politiques pour mettre l'accent sur la planification intégrée, la gouvernance et la responsabilisation dès le début, les approches agiles et axées sur le rendement, l'adoption des principes du cycle de vie, le renforcement des capacités et le renforcement des perspectives stratégiques.
Conformément à la Directive sur la gestion de l'approvisionnement du SCT, les ministères et organismes doivent établir, mettre en œuvre et maintenir un cadre de gestion de l'approvisionnement (CGA), qui comprend une gouvernance, des processus, des systèmes et des contrôles. La directive permet de s'assurer que les mesures liées à la gestion de l'approvisionnement sont équitables, ouvertes et transparentes, et qu'elles répondent aux attentes du public en matière de prudence et de probité. Par ailleurs, elle permet de veiller à ce que les approvisionnements soient gérés d'une manière qui permet d'obtenir des résultats opérationnels et qui témoigne d'une bonne intendance et de l'optimisation des ressources, conformément aux objectifs socioéconomiques et environnementaux du gouvernement du Canada. La directive prévoit que le CGA soit proportionnel à la valeur, au risque et à la complexité du ou des processus d'approvisionnement entrepris.
Au cours des dernières années, des questions liées aux marchés publics de même que des préoccupations ont été soulevées quant à savoir si de saines pratiques d'approvisionnement et de gestion étaient systématiquement suivies à l'échelle du gouvernement. À la demande de la Chambre des communes et du premier ministre, des audits ont été menés par le SCT, par l'entremise du Bureau du contrôleur général du Canada (BCG), du Bureau de l'ombudsman de l'approvisionnement et du Bureau du vérificateur général du Canada. Ces audits ont mis en évidence de nombreuses lacunes et faiblesses dans les pratiques de gestion de l'approvisionnement, les dossiers d'approvisionnement avec des documents insuffisants ou manquants, et des défis pour démontrer que la meilleure valeur était obtenue pour les dollars des contribuables.
Ces audits ont aussi renforcé l'importance que les ministères et organismes maintiennent et vérifient l'efficacité de leurs CGA, particulièrement en ce qui concerne l'approvisionnement des services professionnels. De plus, ils ont mis en évidence des possibilités pour le SCT et Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), conformément à leurs mandats respectifs, de renforcer l'approvisionnement dans l'ensemble du gouvernement fédéral dans les domaines des politiques, des orientations, des outils et de la formation, des pratiques de mise en œuvre et des méthodes de passation des marchés.
L'approvisionnement au sein de l'organisme
L'organisme est assujetti au Règlement sur les marchés de l'État (RME) et aux exigences du SCT lorsqu'il passe des marchés pour l'acquisition de biens et services. La section des Services du matériel et des contrats (SMC), qui fait partie de la Division de l'approvisionnement, des systèmes financiers et des contrôles internes au sein de la Direction des finances, de la planification et de l'approvisionnement, Secteur des stratégies et de la gestion intégrées, facilite le processus d'approvisionnement au sein de l'organisme et est chargée d'établir et de mettre à jour le CGA de l'organisme.
Dans le cadre des pouvoirs d'approvisionnement délégués de l'organisme, les SMC œuvrent à titre d'autorité contractante pour le processus d'approvisionnement. L'autorité contractante mène les processus d'approvisionnement au nom de l'organisme, conformément à des principes d'approvisionnement solides et aux instruments régissant la passation des marchés. Elle conseille les propriétaires fonctionnels et leur recommande des options quant aux stratégies d'approvisionnement qui répondent aux besoins opérationnels et qui produisent les résultats escomptés.
Bien que les SMC facilitent le processus d'approvisionnement, la responsabilité des achats incombe en grande partie au propriétaire fonctionnel. Les propriétaires fonctionnels collaborent avec l'autorité contractante pour s'assurer que tous les renseignements concernant leurs besoins sont exacts et complets, et respectent les processus et procédures de gouvernance requis conformément aux instruments de gouvernance.
Lorsque les valeurs des contrats dépassent les pouvoirs d'approvisionnement délégués de l'organisme, SPAC agit comme autorité contractante et doit fournir des conseils et un soutien aux propriétaires fonctionnels et pour émettre et administrer les contrats et les modifications au nom de l'organisme. Pour certaines exigences liées à la technologie de l'information, Services partagés Canada (SPC) agit aussi souvent comme autorité contractante. De plus, SPAC et SPC ont publié des offres à commandes (OC) et des arrangements en matière d'approvisionnement (AA) que l'ensemble des ministères et organismes doivent utiliser lors de l'acquisition de certains biens et services. L'utilisation de ces instruments d'approvisionnement est souvent obligatoire et ils doivent être utilisés par les ministères et les organismes, qu'ils agissent à titre d'autorité contractante ou que SPAC le fasse.
Le graphique ci-dessous, Valeur totale et nombre de contrats par exercice financier et méthode d'approvisionnement (fourni par les SMC), présente l'ensemble de l'activité d'approvisionnement de l'organisme de 2019-2020 à 2023-2024. Il comprend la valeur des contrats établis (excluant les modifications) et le nombre de contrats par exercice financier. Les données sur la valeur des contrats sont ventilées en quantités des contrats signés par d'autres ministères (c.-à-d. où SPAC ou SPC a agi à titre d'autorité contractante) et quantités des contrats signés par les SMC. Lorsque l'organisme agissait en tant qu'autorité contractante la valeur des contrats est ventilée davantage en quantités de contrats établis au moyen d'une OC ou d'un AA de SPAC/ SPC et quantités de contrats établis en utilisant une commande d'achat local (CAL). Il convient de noter que les valeurs de passation de marchés étaient anormalement élevées en 2019-2020 en raison du grand volume d'achats de logiciels et en 2023-2024 en raison des contrats de services d'infonuagique pour l'organisme et d'un contrat d'impression pour le Recensement de la population.

Description -Valeur totale et nombre de contrats par exercice financier et méthode d'approvisionnement.
La figure 1 montre la valeur totale des contrats et leur nombre par exercice financier ainsi que la méthode d'approvisionnement.
De 2019-2020 à 2022-2023, la valeur des contrats de l'organisme a diminué pour passer d'environ 79 millions de dollars à un peu plus de 30 millions de dollars. Elle a ensuite augmenté fortement pour atteindre plus de 112 millions de dollars en 2023-2024.
Le nombre de contrats a varié, allant d'un sommet de 487 en 2019-2020 à un creux de 298 en 2022-2023, puis il a remonté pour se situer à 441 en 2023-2024.
En 2023-2024, des contrats d'une valeur d'un peu plus de 7 millions de dollars ont été signés par les SMC, tandis des contrats d'une valeur d'environ 105 millions de dollars ont été signés par d'autres ministères.
Dans l'ensemble, du point de vue de leur valeur, la majorité des contrats de l'organisme sont signés par d'autres ministères, comme SPAC et SPC.
Bien que SPAC ou SPC soit l'autorité contractante pour la plupart des dollars de passation de marchés établis chaque année, l'organisme (c.-à-d. les SMC) était l'autorité contractante pour environ 70 % de tous les contrats établis au cours des cinq dernières années (ce qui représente une moyenne de plus de 300 contrats annuellement). Les contrats établis par les SMC ont en général une valeur plus faible en dollars et une complexité moindre que ceux où SPAC ou SPC intervient.
Objectif de l'audit
L'audit avait pour objectif de fournir une assurance raisonnable au statisticien en chef du Canada et au Comité ministériel de vérification que Statistique Canada a en place une gouvernance et des contrôles efficaces pour garantir que les acquisitions sont conformes aux règlements, aux accords et aux politiques applicables.
Portée
La portée de cette mission comprenait un examen du CGA et de la gouvernance de l'organisme en place pour appuyer sa mise en œuvre, y compris l'imputabilité, les rôles et les responsabilités des principaux intervenants, les autorités de prise de décisions liées à l'approvisionnement, et les mécanismes de surveillance, de planification et de rapports.
La portée comprenait également une évaluation de la conformité aux principales exigences en matière de lois et de politiques au moyen d'un examen de certains contrats de services professionnels et des modifications connexes signés par l'organisme au cours des deux derniers exercices financiers (d'avril 2022 à mars 2024).
En raison des exigences d'indépendance, les activités de passation de marché réalisées par la Direction de l'audit et de l'évaluation sont exclues de la portée.
Approche et méthodologie
Le travail d'audit a consisté à examiner les politiques et les lignes directrices actuelles, à effectuer des entrevues et des visites avec des membres clés de la direction et du personnel, à vérifier un échantillon de dossiers d'approvisionnement, et à examiner et à analyser la documentation connexe.
Autorité
L'audit a été mené en vertu des pouvoirs prévus dans le Plan intégré d'audit et d'évaluation fondé sur les risques (2024-2025 à 2028-2029) approuvé par Statistique Canada.
Constatations, recommandations et réponse de la direction
Cadre de gestion de l'approvisionnement
De manière générale, le CGA répond aux exigences de la directive, même si certains aspects doivent être renforcés, et une attention particulière est requise pour s'assurer que les processus clés fonctionnent comme prévu.
Les cadres supérieurs désignés (CSD) sont responsables de l'établissement, de la mise en œuvre et de la mise à jour d'un CGA qui consiste en des processus, des systèmes et des contrôles, et comprend des rôles et responsabilités clairement établis, ainsi que des pratiques et procédures exemplaires. Ce CGA vise à veiller à ce que la fonction de l'approvisionnement dispose du soutien nécessaire pour gérer les approvisionnements de façon équitable, ouverte, transparente et conforme aux attentes du public en matière de prudence et de probité.
Bien que les éléments clés d'un CGA soient communs dans l'ensemble du gouvernement, la manière dont chaque organisation l'opérationnalise variera. Cela dépend de variables telles que la taille, la maturité et le profil de risque de l'organisation, ainsi que du volume, de la valeur et de la complexité des activités d'approvisionnement. Comme mentionné précédemment, la directive prévoit que le CGA soit proportionnel à la valeur, au risque et à la complexité du ou des processus d'approvisionnement entrepris. À Statistique Canada, la direction considère que les achats de l'organisme sont pour la plupart de faible valeur, à faible risque et faible complexité.
Le CGA ministériel consiste en un Cadre de gestion des marchés de l'organisme (CGMO) de haut niveau qui résume les rôles et les responsabilités clés, une ébauche de guide du CGMO qui fournit des rôles et responsabilités plus détaillés, et de plus amples orientations sur la mise en œuvre du CGMO. Il comprend également divers modèles pour aider les agents de négociation des marchés à accomplir leur travail, et un ensemble de pages du Réseau de communications internes qui expliquent les étapes principales que les clients doivent suivre pour divers types d'acquisitions.
La directive présente 16 éléments précis qui doivent faire partie d'un CGA, ainsi que de nombreuses autres exigences du CSD pour la gestion de l'approvisionnement, les autorités contractantes, les propriétaires fonctionnels et autres intervenants dans le processus d'approvisionnement. L'audit a évalué la conformité du CGA de l'organisme avec les exigences principales.
Dans l'ensemble, le CGA de l'organisme correspond aux attentes de la directive. Le CGA précise les rôles et responsabilités des personnes qui participent au processus d'approvisionnement et comprend les mécanismes à suivre pour répondre aux diverses exigences de la directive, telles que, entre autres, la passation de marchés avec des entreprises autochtones, le respect des traités et des accords commerciaux, donner la priorité à la concurrence et garantir l'intégrité du processus d'approvisionnement.
Conformément à la directive, le CGA de l'organisme a été élaboré à un niveau qui soit proportionnel à la valeur, au risque et à la complexité de ses approvisionnements. Les processus qui ne sont pas documentés de manière aussi exhaustive dans le guide du CGMO sont pour la plupart appuyés par des modèles qui demandent aux autorités contractantes de tenir compte de certains éléments de la directive qui pourraient autrement être négligés, ainsi que des examens par les pairs et les chefs de groupe à des étapes clés du processus d'approvisionnement.
Cela dit, l'organisme pourrait tirer avantage de documenter la justification pour certains secteurs du CGA où le risque, la complexité et la valeur des approvisionnements de l'organisme n'exigent pas de contrôles plus formels. Le fait de documenter cette justification faciliterait les examens périodiques du CGA et aiderait la direction à déterminer où des contrôles plus formels pourraient être requis alors que le contexte d'approvisionnement de l'organisme évolue.
Nonobstant l'équilibre de la documentation par rapport à la valeur, au risque et à la complexité des approvisionnements de l'organisme, l'audit a permis de dégager plusieurs éléments qui pourraient bénéficier d'une documentation plus claire et plus complète. Il s'agit des suivants :
- Le processus de sécurité lors de l'attribution du contrat et pendant son administration – Bien que le guide du CGMO fournisse une orientation sur l'établissement d'exigences en matière de sécurité pour les approvisionnements, il ne donne pas de directive sur le processus de sécurité lors de l'attribution du contrat et pendant son administration (p. ex. le processus pour valider les cotes de sécurité des fournisseurs lors des autorisations de travaux).
- Le rôle et les responsabilités du CSD – Certaines incohérences ont été relevées en ce qui concerne le rôle et les responsabilités du CSD tels qu'ils sont déterminés dans le CGA et dans la directive. La direction a indiqué qu'ils avaient été élaborés dans le CGA avant l'achèvement de la directive.
- Les acquisitions pour lesquelles SPAC agit comme autorité contractante – Les responsabilités pour les SMC dans les situations où SPAC agit comme autorité contractante ne sont pas définies. Dans ces situations, les SMC agissent comme autorité administrative, un rôle différent de celui de l'autorité contractante.
- La possibilité d'utiliser des ressources internes ou externes pour atteindre l'objectif de l'approvisionnement et pour gérer les situations de sous-traitance – Avant de décider de passer un marché pour des services professionnels, les propriétaires fonctionnels devraient évaluer s'il existe d'autres méthodes pour atteindre les buts organisationnels, et comment les méthodes potentielles s'harmonisent avec le mandat et les priorités de l'organisme. Après l'octroi du contrat, sa réalisation exige que les propriétaires fonctionnels gèrent activement leur relation avec le fournisseur, ses employés et tous les sous-traitants avec lesquels il pourrait collaborer. Le SCT a récemment mis à jour son Guide du gestionnaire : principales considérations pour l'approvisionnement en services professionnels. Ce guide comprend des questions pour aider les gestionnaires à décider d'avoir recours ou pas à des services professionnels (ou à déterminer si l'utilisation de ressources internes serait plus appropriée) et les guide pour gérer le contrat avec succès. Le cas échéant, ce guide devrait être intégré dans le CGA de l'organisme.
- L'élaboration et la documentation d'une méthode de gestion des fournisseurs – Bien que cela ne constitue pas une exigence de la directive, un secteur a mis en œuvre une méthode pour gérer un volume élevé de demandes non sollicitées d'engagement avec des employés par des fournisseurs potentiels. Ce programme de gestion des fournisseurs contribue à garantir que les interactions entre les fournisseurs potentiels et les employés ne mettent pas en péril l'ouverture ou l'intégrité des approvisionnements, et qu'elles répondent aux attentes du Code de valeurs et d'éthique de la fonction publique et de la Directive sur les conflits d'intérêts. Bien que le programme n'ait pas été formellement documenté, le secteur a indiqué avoir collaboré avec les SMC à de nombreuses occasions pour s'assurer que leur approche était appropriée. Il pourrait être utile pour l'organisme de documenter cette approche et d'envisager la mise sur pied d'un programme de gestion des fournisseurs à l'échelle de l'organisme qui pourrait s'appliquer à tous les secteurs.
Dans le cadre de l'examen des dossiers et des entrevues, l'audit a aussi permis de relever plusieurs cas dans lesquels les processus établis du CGA ne fonctionnaient pas comme prévu et pourraient nécessiter une attention accrue de la direction pour en garantir l'efficacité. Ces cas sont les suivants :
- Un modèle d'évaluation du risque a été élaboré par les SMC pour que les autorités contractantes l'utilisent dans le cadre de certaines acquisitions afin de fournir des renseignements sur le risque qui seront utilisés tout au long du cycle de vie de l'approvisionnement. Le modèle comprend une liste de risques courants, y compris, sans toutefois s'y limiter, la passation de marchés répétitive, les approvisionnements évalués à l'intérieur de 10 % des seuils, et la non-conformité potentielle aux obligations juridiques et politiques. Il présente aussi une section permettant à l'autorité contractante de cerner tout autre risque qui n'a pas été indiqué dans la liste préétablie, mais qui pourrait s'appliquer à l'approvisionnement. Cependant, l'examen a permis de constater que les évaluations de risque ne sont pas réalisées par les autorités contractantes lorsque cela est requis.
- Les audits d'examen de la qualité des dossiers d'approvisionnement ne sont pas réalisés comme requis dans le guide. Ces examens pourraient fournir de précieux renseignements sur l'efficacité des contrôles et fournir un aperçu de la conformité de l'organisme au CGA et aux lois, règlements et politiques applicables.
- Pour 2024-2025, l'organisme a entrepris un plan d'approvisionnement pour dresser une liste des acquisitions prévues par l'organisme pour l'année, pour les services professionnels de plus de 40 000 $. Cela aiderait l'organisme à planifier ses ressources d'approvisionnement et à dégager les possibilités de méthodes d'approvisionnement stratégique lorsque des besoins communs dans l'ensemble de l'organisme sont cernés avant de procéder à l'approvisionnement. Cependant, les taux de réponse des divisions étaient très faibles, limitant l'efficacité du plan. Notamment, les SMC ont pris note des leçons retenues de l'exercice et ont l'intention de les intégrer au processus de planification de l'approvisionnement pour le prochain exercice financier.
Recommandation
Il est recommandé que la statisticienne en chef adjointe (SCA) du Secteur des stratégies et de la gestion intégrées s'assure de ce qui suit :
- que le CGA de l'organisme soit examiné et renforcé, notamment de la façon suivante :
- en clarifiant les rôles et responsabilités et l'imputabilité pour mieux les harmoniser avec ceux qui sont indiqués dans la directive, y compris ceux du CSD et des SMC lorsque SPAC agit comme autorité contractante;
- en fournissant une direction quant
- au processus de sécurité lors de l'attribution du contrat et pendant son administration,
- à la manière de gérer les acquisitions lorsque SPAC agit comme autorité contractante,
- à la possibilité d'utiliser des ressources internes ou externes pour atteindre l'objectif de l'approvisionnement et gérer les situations avec des sous-traitants,
- à la nécessité de documenter la justification lorsque le risque, la complexité et la valeur des approvisionnements de l'organisme n'exigent pas des contrôles plus formels.
Réponse de la direction
La direction accepte la recommandation formulée.
Un examen stratégique et une analyse de la documentation interne seront menés pour
- mettre à jour les rôles du CSD et de l'intervenant dans le CGA pour qu'ils correspondent à la Directive sur la gestion de l'approvisionnement actuellement en vigueur, y compris envisager d'utiliser des ressources internes ou externes, et réviser le tableau de bord de la Suite P du CSD;
- réviser les processus du CGA liés à la responsabilité de l'autorité contractante pour la validation de la sécurité des fournisseurs et des ressources pendant le début du contrat et sa gestion;
- mettre à jour la matrice des rôles et responsabilités pour clarifier le rôle des SMC quand SPAC ou SPC est l'autorité contractante;
- examiner les lacunes entre le Guide pour l'établissement d'un cadre de gestion de l'approvisionnement et le CGA de Statistique Canada, et documenter les décisions d'exclure certains processus en raison du risque ou de la complexité;
- mettre au point une approche normalisée de gestion des fournisseurs, y compris les rôles, les responsabilités et les conditions de l'engagement.
Produits livrables et échéancier
Le directeur général (DG) de la Direction des finances, de la planification et de l'approvisionnement :
- mettra à jour le CGA en y ajoutant les rôles actuels du CSD et des intervenants, les procédures élargies de vérification de la sécurité et les pratiques exemplaires de gestion des fournisseurs; les documents mis à jour seront approuvés par le CSD d'ici juin 2025;
- mettra à jour le document Matrice des rôles et responsabilités pour inclure le rôle des SMC quand SPAC ou SPC est l'autorité contractante d'ici mars 2025;
- préparera une justification accompagnant le CGA qui documente les décisions opérationnelles au sujet du degré de formalisation de certains processus d'approvisionnement ayant trait au risque, à la complexité et à la valeur des acquisitions de l'organisme; ce document sera approuvé par le CSD d'ici juin 2025.
Recommandation
Il est recommandé que la SCA du Secteur des stratégies et de la gestion intégrées s'assure de ce qui suit :
- que les audits des dossiers d'approvisionnement soient réalisés comme prévu, que les résultats soient utilisés pour guider l'accompagnement et la formation des agents d'approvisionnement et des propriétaires fonctionnels, et que les résultats soient déclarés aux organismes de surveillance sur une base périodique.
Réponse de la direction
La direction accepte la recommandation formulée.
Les SMC reprendront le programme d'audit des dossiers, qui comprendra ce qui suit :
- l'achèvement de la documentation d'audit interne des dossiers pour refléter les orientations mises à jour du SCT, et l'établissement d'une fréquence planifiée des audits et du nombre de dossiers à vérifier;
- la réalisation des activités d'audit des dossiers comme prévu pour fournir des commentaires aux autorités contractantes en vue d'un apprentissage continu;
- la déclaration des résultats de l'audit au CSD en ce qui a trait au rendement de l'autorité contractante, et la présentation d'autres tendances soulevées, telles que le taux d'achèvement de l'évaluation de l'optimisation des ressources, au Comité des finances et de la surveillance organisationnelle.
Produits livrables et échéancier
Le DG de la Direction des finances, de la planification et de l'approvisionnement :
- mettra à jour les documents d'audit des dossiers d'ici avril 2025;
- présentera un rapport trimestriel sur les résultats de l'audit des dossiers au CSD d'ici mai 2025;
- présentera un rapport consolidé sur les résultats de l'audit des dossiers au Comité des finances et de la surveillance organisationnelle d'ici juin 2025.
Organismes de surveillance
Des organismes de gouvernance sont mis en place et se conforment aux exigences de la directive, bien qu'il y ait des possibilités d'élargir leur rôle.
La directive exige que le CGA inclue des rôles et responsabilités et une imputabilité clairement définis pour les divers comités de gouvernance en cause.
Deux organismes de gouvernance, le Comité exécutif de gestion (CEG), anciennement le Comité des opérations (CO), et le Conseil d'examen des contrats (CEC), ont des responsabilités de surveillance pour l'approvisionnement au sein de l'organisme.
Le CEC est un comité permanent établi par l'autorité de la SCA du Secteur des stratégies et de la gestion intégrées et est l'organe chargé de faire des recommandations à ce dernier concernant les décisions et les activités se rapportant à l'approvisionnement et à la passation de marchés. Il a pour objet :
- de cerner, d'évaluer, d'atténuer et de gérer les risques liés aux activités d'approvisionnement et d'assurer la conformité à la Loi sur la gestion des finances publiques (LGFP), et à la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor (CT), la directive et l'examen des RME et de formuler des recommandations au sujet des propositions de changements émanant des nouvelles stratégies de passation de marchés et des résultats d'audit, entre autres.
Le CEC remplit son mandat en examinant et en remettant en question les contrats qui répondent à certaines spécifications, en agissant comme groupe formel de résolution des différends et en examinant les rapports obligatoires avant leur publication. Le mandat du CEC et le guide du CGMO fournissent une direction permettant de déterminer quand et comment une approbation de contrôle des contrats est requise. Ensemble, ces documents fournissent une directive claire permettant de déterminer quand les contrats doivent être envoyés au CEC aux fins d'examen et de remise en question. Les comptes rendus de réunions et autres enregistrements indiquent que le CEC remplit son rôle et ses responsabilités de manière active, alors que l'examen des dossiers a confirmé que, sauf quelques exceptions, le CEC a examiné les acquisitions comme l'exige son mandat.
Bien que le mandat du CEC comprenne l'examen et la formulation de recommandations au sujet des propositions de changements aux processus d'approvisionnement, il n'a pas semblé être actif dans ce rôle pendant la période visée par l'audit. Ce rôle semble avoir été accompli par le CO (maintenant le CEG).
Le mandat du CO (et l'ébauche de mandat pour le CEG actuellement en voie d'achèvement) ne mentionne pas explicitement l'approvisionnement, mais indique qu'il est responsable de la surveillance opérationnelle stratégique pour l'ensemble de l'organisation. Le Comité examine et suit les progrès réalisés relativement aux cibles et aux objectifs opérationnels clés liés aux programmes à l'échelle de l'organisme, fournit une fonction de remise en question pour assurer la qualité et l'optimisation des ressources et donne des conseils sur l'efficacité opérationnelle. Il est la tribune pour la gestion des risques des activités opérationnelles importantes et il assure la surveillance de toutes les activités opérationnelles. L'ébauche de mandat pour le CEG précise les mêmes éléments ou des éléments similaires.
Le guide stipule que les SMC fournissent une mise à jour sur l'approvisionnement au CO (maintenant le CEG) deux fois par année, mise à jour qui dresse la liste des contrats à haut risque, donne un aperçu du contexte d'approvisionnement et informe le comité des initiatives et des changements qui auront des répercussions sur l'organisme. Notamment, en avril 2024, les SMC ont présenté au CEG une mise à jour sur le contexte d'approvisionnement et les changements aux processus d'approvisionnement de l'organisme résultant de la nouvelle direction du SCT et de SPAC. Cependant, les dossiers indiquent que les SMC n'ont pas fait de présentation au CEG (ou au CO) deux fois par année, comme c'était prévu. Ils ont fait une présentation au CEG (ou CO) une fois en 2021-2022, une fois en 2022-2023 et une fois en 2024-2025, mais n'ont pas fait de présentation au CEG (ou au CO) sur le contexte d'approvisionnement en 2023-2024. Cependant, les SMC ont fourni de fréquentes mises à jour à la haute direction sur les dépenses en contrats par l'entremise du Comité de gestion stratégique (CGS) en 2023-2024.
De récents événements liés aux marchés publics ont donné lieu à un plus grand nombre d'examens minutieux dans certains secteurs, et les récents audits et examens ont fait en sorte de mettre plus en évidence les faiblesses dans ces secteurs à l'étendue du gouvernement. Bien que cela ne soit pas explicitement exigé par la directive, l'organisme pourrait envisager d'établir un rôle précis pour que les organismes de gouvernance assurent une surveillance des domaines suivants de l'approvisionnement :
- passation de marchés avec les entreprises autochtones;
- actes répréhensibles dans les activités d'approvisionnement;
- ajout de main-d'œuvre dans le cadre de passations de marchés;
- surveillance du caractère adéquat et de l'efficacité des processus et des outils de l'organisme pour appuyer les décisions d'approvisionnement.
La valeur que peuvent apporter les organismes de surveillance à ces secteurs pourrait être influencée par la valeur, la complexité et le risque des acquisitions de l'organisme, et la direction pourrait déterminer que la participation d'un plus important organisme de surveillance n'est pas nécessaire dans certains ou dans l'ensemble des secteurs soulevés.
Surveillance et données sur l'approvisionnement
L'organisme effectue une surveillance des risques d'actes répréhensibles et de la conformité à la directive, mais des renseignements plus complets permettraient d'appuyer davantage la prise de décisions.
De récents événements liés aux marchés publics ont fait en sorte de susciter l'intérêt et l'inquiétude du public quant aux actes répréhensibles et à la conformité à la directive. L'audit a examiné la collecte et l'utilisation des données sur l'approvisionnement de l'organisme pour surveiller ces secteurs.
L'organisme a mis en œuvre un programme robuste d'intégrité et de respect qui comprend un processus visant à signaler les éventuels actes répréhensibles et à mener l'enquête à ce sujet. D'autres contrôles intégrés au processus d'approvisionnement ont contribué à atténuer les risques d'actes répréhensibles, y compris la conformité au régime d'intégrité de SPAC, une ségrégation appropriée des tâches qui garantit qu'aucune personne ne possède une autorité non vérifiée sur des décisions d'approvisionnement et des paiements financiers critiques, et le recours obligatoire à des évaluateurs de proposition pour déclarer tout conflit d'intérêts potentiel avant d'entreprendre les évaluations de propositions. Pour ce qui est de la surveillance des données d'approvisionnement pour détecter les actes répréhensibles, les autorités contractantes examinent les historiques d'approvisionnement pour trouver des preuves de fractionnement de marché et l'équipe de l'approvisionnement examine régulièrement les détails des achats effectués avec des cartes de crédit d'achat à la recherche de signes d'abus.
L'organisme prépare de nombreux rapports obligatoires pour le SCT et d'autres organismes centraux qui appuient la surveillance de la conformité à certaines exigences de la directive, d'autres exigences politiques ou certains objectifs du gouvernement. Ces rapports abordent des sujets tels que l'approvisionnement vert, la passation de marchés avec d'anciens fonctionnaires, la passation de marchés avec des entreprises autochtones et la divulgation proactive, pour n'en nommer que quelques-uns.
Pour surveiller la plus large conformité des dossiers d'approvisionnement individuels, l'organisme a élaboré un programme exhaustif d'audit de dossier dans lequel les SMC sélectionnent un échantillon de dossiers d'approvisionnement chaque année pour leur faire subir un examen de l'assurance de la qualité. Ce processus contribue à évaluer la conformité aux exigences de la directive, à déterminer les secteurs faibles du processus d'approvisionnement et les secteurs à développer pour les autorités contractantes. Cependant, comme mentionné précédemment, ces audits de dossier n'ont pas été réalisés pendant la période de la portée de l'audit.
Recommandation
Les enjeux soulevés dans cette section sont abordés par la recommandation 2 dans la section précédente.
Appels d'offres pour l'acquisition de services professionnels
Les approvisionnements concurrentiels et non concurrentiels étaient principalement attribués conformément au CGA de l'organisme et aux instruments juridiques et de politique en place, mais des erreurs administratives et des documents manquants ont été relevés, ainsi que des situations où la méthode d'approvisionnement ne correspondait pas aux exigences de l'organisme.
L'équipe de l'audit a examiné un échantillon de 10 approvisionnements concurrentiels de services professionnels et 10 approvisionnements non concurrentiels, où l'organisme a agi comme autorité contractante pour évaluer la conformité au CGA de l'organisme, et aux principales exigences politiques et prévues par la loi.
L'engagement des dépenses et l'engagement en vertu de l'article 32 ont été réalisés de manière adéquate.
L'engagement des dépenses et l'engagement en vertu de l'article 32 de la LGFP ont été réalisés par une personne détenant les bons pouvoirs délégués pour tous les dossiers concurrentiels et non concurrentiels analysés.
La justification pour l'attribution d'un contrat à un fournisseur exclusif dans les approvisionnements non concurrentiels était, dans la plupart des cas, documentée et valide, bien que la documentation clé ait été absente de deux dossiers.
Les RME exigent une demande de soumissions, à moins que le contrat ne réponde à l'une des exceptions précisées à l'article 6. Voici les exceptions :
- les cas d'extrême urgence où un retard serait préjudiciable à l'intérêt public;
- les dépenses estimées ne dépassent pas
- 25 000 $, dans le cas d'un contrat de biens,
- 100 000 $, dans le cas d'un contrat à signer par le ministre du Développement international pour l'acquisition de services d'architecture, de génie ou d'autres services requis pour la planification, la conception, la préparation ou la supervision d'un programme ou d'un projet d'aide au développement international,
- 100 000 $, dans le cas d'un contrat pour l'acquisition de services d'architecture, de génie ou d'autres services requis pour la planification, la conception, la préparation ou la supervision de la construction, de la réparation, de la rénovation ou de la remise en état d'un ouvrage,
- 40 000 $ dans le cas de tout autre contrat auquel ce règlement s'applique;
- La nature du travail qui fera l'objet d'un contrat est telle qu'il ne serait pas dans l'intérêt public de demander des soumissions;
- Une seule personne est en mesure d'exécuter le contrat.
Le recours à l'une de ces exceptions doit être entièrement justifié, des documents appropriés devant être inclus au dossier du contrat. Lorsque l'exception (d) a été invoquée pour permettre un contrat à fournisseur unique, l'agent de négociation des marchés doit tenir compte de sept questions supplémentaires établies par le CT et y répondre, avec l'aide du propriétaire fonctionnel.
Il a été conclu que la justification pour un fournisseur unique a été documentée et est valide dans tous les cas sauf deux, où les documents justificatifs n'ont été que partiellement remplis. Dans un cas, l'attestation de contrat à fournisseur exclusif ou d'appel d'offres limité était manquante pour indiquer les renseignements pour l'approvisionnement, tels que le numéro de la demande, la description de l'exigence, les dépenses estimées et le fournisseur proposé. Dans un autre cas, les réponses aux sept questions obligatoires du CT n'apparaissaient pas au dossier et l'autorité contractante n'a pu les trouver.
Pour les approvisionnements concurrentiels, les méthodes de demande de soumissions et les critères d'évaluation étaient clairement expliqués dans les documents de demande de soumissions et n'ont pas été jugés inutilement restrictifs, injustes ou biaisés.
L'audit a permis de conclure que pour les 10 dossiers concurrentiels analysés, la méthode de sélection des soumissions et les critères d'évaluation étaient clairement expliqués et inclus dans les documents de demande de propositions (DP). Les demandes de propositions établissaient les critères techniques cotés et obligatoires (le cas échéant) et établissaient clairement la méthode de sélection des soumissions (p. ex. le plus bas soumissionnaire conforme; 60 % pour mérite technique et 40 % pour le prix) à employer pour identifier le soumissionnaire retenu. La demande de propositions fournissait aussi une direction claire pour poser les questions et comprenait des directives sur la présentation des soumissions.
L'audit a conclu qu'aucun des 10 dossiers concurrentiels analysés ne comportait des énoncés des travaux, des descriptions des travaux ou des critères d'évaluation qui étaient restrictifs, non équitables ou biaisés. Les énoncés des travaux précisaient et établissaient les travaux à réaliser, les objectifs à atteindre et, la plupart du temps, le calendrier des travaux. Cependant, dans deux cas, le véhicule d'approvisionnement ou le volet de travail sélectionné ne correspondait pas parfaitement avec l'énoncé des travaux (discuté ci-dessous).
Pour deux des approvisionnements concurrentiels analysés et un des approvisionnements non concurrentiels analysés, les services requis ne correspondaient pas à la catégorie ProServices sélectionnée. D'autres erreurs administratives ont aussi été relevées dans l'évaluation des soumissions des approvisionnements analysés.
ProServices est la méthode d'approvisionnement des services professionnels obligatoire pour les exigences dont la valeur est inférieure au seuil de l'Accord de libre-échange Canada–Corée. Il s'agit d'un arrangement en matière d'approvisionnement et non d'un contrat. Les arrangements en matière d'approvisionnement permettent aux ministères et aux organismes d'obtenir les soumissions d'un bassin de fournisseurs préqualifiés selon des exigences particulières. ProServices permet aux fournisseurs d'être préqualifiés dans une ou plusieurs des 185 catégories de 15 volets.
Dans le cadre du processus de demande de soumissions, les autorités contractantes doivent comparer les catégories de ProServices disponibles avec les exigences du ministère et de l'organisme. Lorsqu'une catégorie convenable est sélectionnée, l'autorité contractante cherche dans le portail électronique du Système des services professionnels centralisés (SSPC) pour identifier les fournisseurs qualifiés. Au moins deux fournisseurs préqualifiés reçoivent ensuite une demande de proposition, bien qu'il soit recommandé de sélectionner plus que le minimum de deux fournisseurs. S'il est impossible de trouver une catégorie qui couvre l'exigence, l'autorité contractante doit demander une exemption à SPAC en fournissant une justification de la raison pour laquelle l'exigence ne s'inscrit dans aucune des catégories possibles.
La plupart des catégories de ProServices sont divisées en trois niveaux d'expertise (p. ex. débutant, intermédiaire et principal) et chaque niveau d'expertise comporte une qualification obligatoire minimale, qui est définie dans la grille souple. Par conséquent, avant qu'un fournisseur préqualifié n'inclue une ressource dans sa soumission, la ressource doit respecter une qualification obligatoire minimale liée au niveau d'expertise de la catégorie. La grille souple doit être conservée au dossier pour démontrer que le fournisseur sélectionné était en mesure de réaliser le travail et de respecter les exigences.
Dans un approvisionnement concurrentiel, des cours de préparation à la retraite ont été demandés dans le cadre de la catégorie 8.5 « Expert-conseil en rémunération » de ProServices. Cette catégorie ne correspondait pas aux besoins indiqués dans l'énoncé des travaux, qui exigeait, notamment, que la formation fournisse aux participants « une connaissance des effets du vieillissement sur le corps, des effets d'une saine alimentation, comment contrôler le stress et demeurer en forme » et les aide à « se préparer psychologiquement à la retraite, à savoir comment gérer le temps et à envisager d'autres modes de vie ». Un seul fournisseur a présenté une soumission pour cette demande de propositions.
Dans un second dossier d'approvisionnement concurrentiel, un programme personnalisé de sensibilisation à l'hameçonnage a été sollicité dans le cadre du volet 9.2 « Expert-conseil en continuité des activités » de ProServicesNotes de bas1, plutôt que dans une catégorie de technologie de l'information plus adéquate de ProServices. Un seul fournisseur a présenté une soumission pour cette demande de propositions.
Dans le dossier d'approvisionnement non concurrentiel, l'autorité contractante a cherché dans le Portail électronique du SSPC les fournisseurs dans la catégorie 8.1 Expert-conseil en ressources humaines pour fournir des cours de préparation à la retraite. À l'instar de l'approvisionnement concurrentiel des cours de préparation à la retraite, cette catégorie ne répondait pas non plus aux besoins indiqués dans l'énoncé des travaux.
Même s'il y avait une documentation limitée dans les deux dossiers indiquant pourquoi ces catégories de ProServices avaient été sélectionnées, les renseignements recueillis par les représentants des SMC laissaient supposer que les propriétaires fonctionnels avaient probablement trouvé un fournisseur qu'ils jugeaient apte à fournir le service, et que les volets sélectionnés étaient fondés sur les catégories dans lesquelles ces fournisseurs s'étaient qualifiés. Compte tenu du fait que les catégories sélectionnées ne correspondaient pas aux travaux à effectuer, on se serait attendu à ce que d'autres entreprises préqualifiées dans ces catégories ne présentent pas de soumissions.
D'autres erreurs importantes ont été relevées dans l'échantillon de dossiers concurrentiels et non concurrentiels. Dans trois cas, les évaluations par rapport aux grilles souples n'ont pas été bien menées ou n'ont pas été menées du tout.
- Pour l'approvisionnement concurrentiel en cours de préparation à la retraite, des renseignements ont été fournis par le soumissionnaire pour de multiples « experts-conseils » alors qu'un seul était requis dans la demande de propositions. Quoi qu'il en soit, l'équipe d'évaluation des soumissions a évalué trois des ressources proposées. Les ressources évaluées ont obtenu des notes de passage, malgré le fait qu'elles ne respectaient pas les exigences minimales de la catégorie et du niveau.
- Pour un autre approvisionnement concurrentiel, aucune grille souple n'a été présentée par le soumissionnaire et aucune évaluation n'a été réalisée.
- Pour le cours de préparation à la retraite non concurrentiel, le contrat n'a pas précisé la catégorie ni le niveau de ressources requis et n'a pas indiqué les ressources particulières qui fourniraient le service. Par conséquent, aucune évaluation des ressources prévues au contrat par rapport aux grilles souples n'a pu être réalisée. De plus, le contrat a été établi de manière inadéquate avec un prix ferme pour quatre webinaires de deux jours au lieu de fournir une ventilation des ressources prévues au contrat et de leurs taux quotidiens.
Les documents de justification des prix ont confirmé que le prix du contrat était juste et raisonnable pour certaines des acquisitions, mais pas toutes.
Les documents de justification des prix pour s'assurer que le prix du contrat était juste et raisonnable étaient au dossier pour 8 des 10 dossiers non concurrentiels examinés. Dans 6 des 10 dossiers concurrentiels pour lesquels une seule soumission a été reçue ou jugée recevable dans les dossiers concurrentiels, il n'y avait aucune preuve que l'autorité contractante avait validé le prix proposé par le soumissionnaire comme étant juste et raisonnable. Cela constitue une étape nécessaire lorsque des processus concurrentiels parviennent à générer de multiples soumissions.
Recommandation
Les enjeux soulevés dans cette section sont abordés dans la recommandation 2.
Contrats et modifications
Les contrats et les modifications ont été établis et administrés conformément aux exigences du SCT, bien qu'il soit possible d'avoir une gestion et une surveillance plus proactives du rendement des fournisseurs. Les procédures pourraient être renforcées afin d'assurer une surveillance plus proactive des conflits d'intérêts potentiels.
Les contrats étaient au dossier et signés par des personnes détenant le pouvoir délégué approprié, même si des erreurs administratives ont été relevées dans une situation de passation de marché mettant en cause un ancien fonctionnaire.
Pour tous les dossiers analysés (concurrentiels et non concurrentiels), une copie du contrat écrit et signé était au dossier, signé par une personne détenant le pouvoir délégué.
Dans le cadre de l'examen, l'équipe d'audit a tenté de confirmer que les contrats avec l'ancien fonctionnaire étaient justifiés, documentés et approuvés comme requis. Un seul des 20 dossiers analysés a été identifié comme ayant été établi avec un ancien fonctionnaire. Dans ce cas, le dossier d'approvisionnement ne contenait aucune justification pour avoir conclu un marché avec un ancien fonctionnaire, y compris la justification du prix, les mesures d'atténuation du risque et de contrôle du coût pour l'ajuster pour des paiements de retraite ou forfaitaires, comme requis par la directive. Le dossier d'approvisionnement n'avait pas non plus été examiné et préapprouvé par le CEC, comme prévu dans le cadre de son mandat.
Des documents étaient généralement au dossier pour justifier les modifications au contrat, et les modifications étaient signées par les personnes détenant le pouvoir délégué approprié.
Des 20 dossiers analysés (concurrentiels et non concurrentiels), 9 incluaient un total de 22 modifications au contrat. Les raisons des modifications incluaient une augmentation des montants en dollars du contrat pour appuyer la fourniture de services supplémentaires, la prorogation des dates d'expiration, exercer des années d'option et modifier les conditions générales.
Toutes les modifications étaient signées par une personne détenant le pouvoir délégué approprié, et des documents étaient au dossier pour justifier la plupart des modifications. Les autorités contractantes ont complété les documents de sommaire de modification (c.-à-d. le modèle élaboré par les SMC) pour documenter la raison pour laquelle le propriétaire fonctionnel avait demandé la modification et pour fournir leur propre justification de la modification. Cependant, aucun document de sommaire de modification n'était au dossier dans trois cas, et le sommaire de modification n'était pas signé tel qu'approuvé (c.-à-d pour des modifications non planifiées) dans deux cas.
Dans tous les cas sauf un, la cote de sécurité des ressources proposées par le soumissionnaire retenu a été vérifiée et il a été confirmé qu'elles respectaient les exigences avant l'adjudication du contrat.
Les exigences de sécurité ont été déterminées pour six des approvisionnements analysés (concurrentiels et non concurrentiels). Dans tous les dossiers sauf un, des documents indiquaient que la cote de sécurité des ressources proposées par le soumissionnaire retenu a été vérifiée et il a été confirmé qu'elles respectaient les exigences avant l'adjudication du contrat. Pour un dossier analysé, la soumission du fournisseur comprenait les niveaux de sécurité et les numéros d'attestation pour chaque ressource proposée, mais il n'y avait aucune preuve que ces renseignements avaient été vérifiés auprès de la Sécurité.
Aucune preuve n'a été trouvée au dossier quant à la surveillance du rendement du fournisseur par les autorités contractantes.
L'audit a cherché des preuves dans les documents au dossier que, conformément aux attentes de la directive et du CGA, il y avait une surveillance pour surveiller le rendement et pour s'assurer que la prestation des services répondait aux dispositions du contrat (p. ex. sur le plan de la qualité, des normes, des niveaux de service).
La directive stipule que :
- les propriétaires fonctionnels ont la responsabilité d'informer les autorités contractantes du rendement du fournisseur, y compris des problèmes et de la réalisation des principaux produits livrables à mesure qu'ils se produisent;
- les autorités contractantes, en consultation avec les propriétaires fonctionnels, doivent surveiller, documenter, enquêter et discuter des problèmes de rendement des fournisseurs à mesure qu'ils se produisent;
- les autorités contractantes ont la responsabilité de s'assurer que des rapports d'approvisionnement exacts et complets applicables au dossier du contrat sont créés et mis à jour pour faciliter la surveillance et l'audit de la direction.
En outre, les rôles et responsabilités des autorités contractantes de l'organisme dans le cadre de la surveillance des contrats établis sont définis dans de nombreux documents et modèles dans le CGA :
- Les SMC ont établi un système de rappel pour aider les autorités contractantes à surveiller les dates d'expiration des contrats et à assurer un suivi d'autres questions;
- Les SMC ont établi une matrice de responsabilités qui définit les rôles et responsabilités des autorités contractantes en ce qui a trait, entre autres, à la gestion des contrats. Ces responsabilités comprennent la résolution des problèmes contractuels, la surveillance de la conformité aux conditions générales des contrats, le fait de déterminer si les biens et services reçus le sont conformément aux contrats, et l'envoi d'avis de renouvellement pour le propriétaire fonctionnel de 3 à 6 mois avant les dates d'expiration des contrats;
- Les SMC ont établi un processus pour mener des audits réguliers d'un certain nombre de dossiers d'approvisionnement aux fins d'assurance de la qualité et de perfectionnement professionnel. Le modèle d'audit indique que les preuves d'activités des autorités contractantes dans la gestion de contrats pourraient inclure la fourniture d'observations ou de conseils sur les dépenses et les factures, la surveillance des calendriers de livraison (c.-à-d. une communication continue, à certains jalons ou à la fin du contrat), la détermination de problèmes potentiels avant que des mesures correctives ne soient requises, et le règlement des différends.
L'audit a permis de constater le peu de preuves ou l'absence de preuves de la participation de l'autorité contractante pendant l'administration du contrat dans les dossiers qui ont été examinés. Aucune preuve n'a été notée selon laquelle les propriétaires fonctionnels avaient informé les autorités contractantes de problèmes de rendement des fournisseurs ou selon laquelle les autorités contractantes avaient surveillé, documenté, enquêté ou discuté de problèmes de rendement des fournisseurs avec les propriétaires fonctionnels. Les dossiers examinés ne contenaient pas non plus de documents indiquant si une valeur avait été obtenue du contrat. Sans ces renseignements, il est difficile de savoir si les contrats ont été réalisés avec succès comme prévu ou si le propriétaire fonctionnel a choisi de laisser le contrat prendre fin, de reprendre les travaux du fournisseur ou d'accepter des produits livrables non conformes aux normes sans aviser l'autorité contractante. Cependant, selon la nouvelle directive du SCT et de SPAC, en mai 2024, l'organisme a introduit une évaluation de l'optimisation des ressources pour les approvisionnements de services professionnels afin de renforcer la surveillance. À la clôture du contrat, les détenteurs de budget doivent maintenant soumettre un document final qui évalue l'optimisation des ressources obtenue du contrat. Cette évaluation contribuera à s'assurer que les dollars des contribuables sont dépensés efficacement, et elle pourrait donner un aperçu du rendement du fournisseur.
Bien qu'un conflit d'intérêts ait été relevé dans un dossier, les fonctionnaires et les titulaires d'une charge publique ont autrement maintenu l'intégrité du processus d'approvisionnement dans notre échantillon.
L'audit n'a trouvé aucune preuve pour indiquer que les fonctionnaires ayant participé aux approvisionnements avaient eu un comportement qui irait à l'encontre du Code de valeurs et d'éthique du secteur public et de la Directive sur les conflits d'intérêts dans 19 des 20 dossiers analysés.
Il y a eu un cas où un employé a participé à un processus d'évaluation de soumission d'une acquisition qui incluait un soumissionnaire avec qui l'employé avait précédemment déclaré un conflit d'intérêts. L'employé avait fait la déclaration 11 mois avant l'évaluation de la soumission au moyen du processus de valeurs et d'éthique de l'organisme, mais n'a pas divulgué les renseignements à l'autorité contractante au moment de l'évaluation de la soumission. Dans ce cas, le soumissionnaire en cause dans le conflit n'a pas obtenu le contrat. L'équipe des valeurs et de l'éthique a immédiatement entrepris une enquête lorsqu'elle a été avisée du conflit par l'équipe des SMC.
L'équipe d'audit a noté qu'aucun processus n'était actuellement en place pour vérifier de manière proactive les déclarations de conflits d'intérêts existantes pour les employés participant à un processus d'approvisionnement. Cependant, on rappelle aux employés leur obligation de divulguer tout conflit possible au début de chaque processus d'évaluation des soumissions.
L'article 34 (Pouvoir d'attestation) a été appliqué adéquatement pour tous les dossiers analysés, même si les documents de justification pourraient être renforcés.
L'article 34, Pouvoir d'attestation, (Vérification des comptes), de la LGFP est la clé de l'approvisionnement. Il stipule qu'avant de faire un paiement, les gestionnaires qui exercent leurs pouvoirs financiers doivent s'assurer que les travaux prévus aux contrats ont été réalisés, que les biens ont été reçus et que les montants demandés sont conformes au prix stipulé dans le contrat.
L'équipe d'audit a analysé 23 paiements pour un sous-échantillon d'approvisionnements à l'étude. L'audit a permis de constater que le pouvoir d'attestation a été réalisé par une personne ayant le pouvoir délégué pour ce faire, et a vérifié correctement l'exactitude du paiement demandé dans tous les paiements analysés. L'attestation a été réalisée en temps opportun pour tous les paiements sauf un. Fait à noter, les facteurs pour les paiements analysés ne comportaient pas une granularité suffisante pour documenter adéquatement les services réalisés (p. ex. les feuilles de temps détaillant les heures et les travaux réalisés) dans les dossiers analysés. Cependant, la fonction financière de l'organisme a récemment mis en œuvre de nouvelles procédures pour s'assurer que ces renseignements seront systématiquement au dossier pour tous les futurs paiements. Pour les nouveaux contrats, les fournisseurs devront rédiger un rapport pour accompagner leurs factures, fournissant des renseignements détaillés sur les travaux accomplis. Les détenteurs de budget valideront ces renseignements et soumettront les documents avec les demandes de paiement.
Recommandation
Il est recommandé que la SCA du Secteur des stratégies et de la gestion intégrées s'assure de ce qui suit :
- que des contrôles soient mis en œuvre pour vérifier proactivement les dossiers existants de l'organisme afin de détecter de possibles conflits d'intérêts pour tout employé (ou personne réputée être employée) de l'organisme participant au processus d'approvisionnement.
Remarque : D'autres enjeux soulevés dans cette section qui ne sont pas couverts par la recommandation 3 le sont par la recommandation 2.
Réponse de la direction
La direction accepte la recommandation formulée.
Les SMC collaboreront avec l'équipe des valeurs et de l'éthique pour élaborer un processus de vérification des conflits d'intérêts. Entre-temps, les SMC examinent les noms des soumissionnaires et les membres de l'équipe d'évaluation pour détecter une division « à risque » avant que les propositions soient transférées au propriétaire fonctionnel comme mesure d'atténuation des risques.
Produits livrables et échéancier
Le DG de la Direction des finances, de la planification et de l'approvisionnement et la DG de la Direction de l'effectif et du milieu de travail :
- élaboreront, mettront en œuvre et documenteront une procédure pour permettre à la Division de l'approvisionnement, des systèmes financiers et des contrôles internes de vérifier les conflits d'intérêts dans le cycle d'approvisionnement d'ici mars 2025.
Divulgation proactive
Les données sur la passation des marchés associées aux contrats examinés n'étaient pas toujours divulguées avec exactitude sur le Portail du gouvernement ouvert du Canada.
La Loi sur l'accès à l'information exige que les entités gouvernementales publient de manière proactive des renseignements sur les contrats d'une valeur de plus de 10 000 $, une modification de contrat lorsqu'elle modifie la valeur du contrat pour qu'il dépasse 10 000 $, et les modifications aux contrats qui font augmenter ou diminuer la valeur d'un contrat de plus de 10 000 $.
Conformément à ces exigences, l'audit a permis de constater que tous les contrats examinés sauf un ont été publiés sur le portail du gouvernement ouvert. Cependant, l'audit a noté que du reste des contrats qui ont été publiés,
- deux contrats l'ont été en n'utilisant pas le bon nom de fournisseur;
- deux modifications qui excédaient 10 000 $ n'ont pas été publiées;
- de multiples écarts mineurs ont été détectés en ce qui a trait aux dates de début et de fin de contrat publiées.
Les SMC ont cerné des problèmes avec les renseignements de divulgation proactive avant le début de l'audit et ont travaillé pour apporter les corrections nécessaires et mettre en œuvre les nouveaux contrôles pour se pencher sur les causes des erreurs.
Recommandation
Il est recommandé que la SCA du Secteur des stratégies et de la gestion intégrées s'assure de ce qui suit :
- que les travaux en cours pour corriger les erreurs de divulgation proactive soient achevés; que les faiblesses dans le processus qui ont mené aux erreurs de divulgation soient déterminées et que de nouveaux contrôles pour garantir l'exactitude, l'intégralité et l'actualité des rapports de divulgation proactive soient mis en œuvre.
Réponse de la direction
La direction accepte la recommandation formulée.
L'équipe des projets spéciaux continuera
- d'examiner les éléments d'information à risque élevé sur les contrats et les modifications de plus de 10 000 $ pour en assurer l'harmonisation avec le contrat ayant force obligatoire et republier les renseignements sur canada.ouvert.gc.ca;
- de mettre à jour périodiquement la fiche d'aide pour les détails de déclaration en fonction des tendances détectées pour aider les autorités contractantes à effectuer une entrée de données plus exacte;
- d'examiner, d'analyser et de corriger les tableaux d'identification des fournisseurs et la correspondance financière dans le Système financier ministériel commun (SFMC) pour améliorer l'exactitude et la qualité des données;
- de créer un guide de l'utilisateur pour le SFMC avec explications, scénarios et normes ministérielles pour aider les autorités contractantes à s'y retrouver dans le système.
Produits livrables et échéancier
Le DG de la Direction des finances, de la planification et de l'approvisionnement :
- analysera les rapports de divulgation proactive qui ont été examinés et republiés d'ici juin 2025;
- mettra à jour la fiche d'aide pour les détails de déclaration qui aidera l'autorité contractante lors de l'entrée des données sur l'approvisionnement d'ici juin 2025;
- mettra à jour le guide de l'utilisateur pour le SFMC qui aidera l'autorité contractante lors de l'entrée des données sur l'approvisionnement d'ici juin 2025.
Annexes
Annexe A : Critères d'audit
| Critères d'audit | Instruments de politique et sources |
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