À l’approche du temps des Fêtes, il semble qu’une éternité se soit écoulée depuis que la pandémie de COVID-19 a bouleversé nos activités habituellement effectuées en personne, y compris les rendez-vous médicaux, dont beaucoup ont dû être remplacés par des consultations virtuelles.
Même si la vie est largement revenue à la normale après l’assouplissement des restrictions, certains rendez-vous virtuels persistent. Mais dans quelle mesure?
Une étude de Statistique Canada diffusée récemment, intitulée « L’utilisation des soins virtuels au Canada : variations selon les facteurs sociodémographiques et les facteurs liés à la santé », examine le paysage des soins virtuels en 2023. Jetons un coup d’œil à quelques-unes de ses principales conclusions, ainsi qu’à un aperçu d’autres données sur les soins de santé, pour avoir une idée de l’évolution des soins virtuels après la pandémie.
Les soins virtuels sont de plus en plus courants
L’étude, qui repose sur les données de l’Enquête sociale canadienne (ESC) recueillies du 14 juillet au 27 août 2023, a révélé que plus de la moitié (57,5 %) des utilisateurs de soins de santé n’avaient eu que des rendez-vous en personne au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête; parallèlement, 5,3 % n’avaient eu que des rendez-vous virtuels, et plus du tiers (37,2 %) avaient eu les deux types de rendez-vous.
Moins de 1 utilisateur de soins de santé sur 10 (8,9 %) a refusé des soins virtuels en 2023, et les deux principales raisons invoquées par ces personnes étaient qu’elles étaient plus à l’aise lors des rendez-vous en personne ou qu’elles estimaient que leur problème de santé nécessitait un rendez-vous en personne.
Les différences dans les taux d’utilisation des soins virtuels étaient minimes après la prise en compte de facteurs comme le statut d’immigrant, l’orientation sexuelle et le bien-être financier. En revanche, d’autres différences étaient notables. Par exemple, les personnes âgées de 75 ans et plus étaient moins susceptibles d’avoir eu à la fois des rendez-vous virtuels et en personne que des rendez-vous en personne seulement, comparativement aux personnes âgées de 15 à 24 ans. Par ailleurs, les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador (13,2 %) étaient plus de six fois plus susceptibles que ceux de la Saskatchewan (2,1 %) d’avoir reçu des soins virtuels seulement.
Selon l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), les soins virtuels représentaient de 2 % à 11 % des services reçus par les patients en 2019, selon la province. L’ICIS a également indiqué qu’en 2020, soit la première année de la pandémie, les médecins au Canada avaient fourni près du tiers (32 %) de leurs services virtuellement, quoique la proportion variait selon la spécialité.
Vers un avenir où les soins virtuels ont leur place
Vous serez peut-être heureux d’apprendre que deux ans après le début de la pandémie et dans un contexte où les soins virtuels prenaient de l’ampleur, l’édition du 7 avril 2022 du balado Hé-coutez bien! a traité de la question en profondeur. Le docteur Yanick Beaulieu, cardiologue-intensiviste, pionnier et innovateur dans le domaine des soins virtuels, a expliqué comment les soins virtuels pourraient continuer à aider les personnes qui n’ont pas de fournisseur habituel de soins de santé, comme c’était le cas avant la pandémie.
Le Dr Beaulieu a mis l’accent sur « l’équité d’accès », c’est-à-dire la nécessité de veiller à ce que les patients disposent du matériel numérique et des connaissances nécessaires pour participer virtuellement, ainsi que d’un accès à une connexion Internet haute vitesse. L’accès pourrait être problématique pour les personnes qui vivent dans des collectivités éloignées ou autochtones, les sans-abri et les personnes ayant une incapacité.
D’autres données de l’ESC donnent à penser qu’un rendez-vous virtuel éloignerait au moins une partie des personnes enrhumées des cliniques et des salles d’urgence déjà bondées. De juillet à septembre 2024, un peu plus de 1 Canadien sur 20 (5,4 %) a déclaré avoir consulté une ligne d’information téléphonique sur la santé pour une infection respiratoire.
Moins de personnes au Canada ont un fournisseur habituel de soins de santé
Devant l’enjeu que représente l’accès aux soins pour une grande partie de la population canadienne, si les soins virtuels peuvent jouer ne serait-ce qu’un petit rôle, c’est tant mieux.
De 2022 à 2023, la proportion de la population canadienne ayant un fournisseur habituel de soins de santé a diminué pour tous les groupes d’âge. En 2022, près de 1 personne au Canada sur 10 (9,2 %) âgée de 15 ans et plus a déclaré avoir des besoins insatisfaits en matière de soins de santé, ce qui représente une hausse par rapport à 2021 (7,9 %).
Regard vers l’avenir
La collecte de données de l’Enquête sur l’accès aux soins de santé et l’expérience de soins — Soins virtuels et produits pharmaceutiques, qui a permis de recueillir des renseignements sur ces sujets auprès de la population canadienne, vient de s’achever. Les données seront diffusées à l’été 2026.
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